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EDUCATION

Entrée dans l’âge adulte : comment les parents accompagnent leurs enfants vers l’autonomie

Posons-nous cette question : qu’est-ce qu’être adulte, et quel est l’événement qui nous fait basculer dans cet âge de la vie ? Selon toute vraisemblance, nous pensons à la fin des études, au fait d’être entré dans l’emploi, à une situation financière stable et autonome, au fait d’avoir quitté le domicile familial ou encore au fait d’avoir fondé sa propre famille. Cette vision de « l’être adulte » est restée la même depuis le début du XXe siècle. Or, nous observons aujourd’hui un allongement de la durée des études, un recul de l’âge du premier emploi à temps plein, des mariages plus tardifs et la naissance du premier enfant vers 30 ans.

En France, le sentiment d’être adulte est reporté au profit d’une phase d’exploration et d’expérimentations caractérisée par des années d’études et d’emplois instables. Alors que le temps de la jeunesse s’allonge, quel rôle les familles jouent-elles aujourd’hui dans cet accès à l’âge adulte ? Comment les relations entre parents et enfants se redéfinissent-elles alors ? Et comment les parents réagissent-ils à la prise d’indépendance des jeunes ?

« L’école, c’était mieux avant ! » : les enjeux d’un leitmotiv politique

On ne parle plus, dans les médias, de « retour » de l’uniforme pour qualifier l’expérience lancée par Gabriel Attal. Chacun commence à savoir que, dans les écoles publiques de France métropolitaine, les écoliers n’ont jamais été astreints au port de l’uniforme, ni même de la blouse.

Il reste que cette initiative, au milieu d’autres éléments de langage et de marqueurs symboliques, sur le « retour » aux fondamentaux ou la « restauration » de la discipline, semble faire système, contribuant à dessiner un modèle scolaire ancien, érigé aujourd’hui en référence du débat public. L’historien Claude Lelièvre rappelle régulièrement à quel point l’image de l’école passée est un pur fantasme et n’a guère de fondements historiques. Pourtant, ce qu’on aime à présenter comme « la tradition de notre école » s’est pour de bon imposé comme un repère positif.

Il n’en a pas toujours été ainsi. En menant une étude systématique de la presse nationale d’information générale, on voit que cette école traditionnelle n’était mentionnée dans les années 1960 que comme un repoussoir. Son progressif retour en grâce, à partir de 1968, est en fait une illustration très éclairante des limites de nos débats éducatifs.

Enfance : comment les inégalités de langage se construisent

Le vocabulaire des jeunes enfants varie en fonction des caractéristiques économiques et culturelles de leurs familles. Dans la mesure où le langage est une ressource socialement valorisée par les institutions, à commencer par l’école et les administrations publiques, ces variations sociales dans la maitrise du langage constituent des inégalités. Comment expliquer leur reproduction ?

Une enquête sociologique collective sous la direction de Bernard Lahire, menée auprès d’enfants âgés de 5-6 ans issus de différents milieux sociaux et publiée dans l’ouvrage Enfances de classe. De l’inégalité parmi les enfants apporte des éléments de réponse.

L’acquisition du langage est un objet d’étude classique de la psychologie et de la linguistique, ces disciplines ayant contribué notamment à mettre en évidence des normes de développement dans ce domaine. Dans une perspective sociologique, elle est envisagée comme un processus se déroulant au cours de la prime enfance, essentiellement dans le contexte familial, mais les normes que l’on considère sont de nature culturelle.

L’objet de la recherche était d’étudier la socialisation des enfants (c’est-à-dire l’ensemble des processus par lesquels ils acquièrent des façons de faire, de penser et d’être qui sont situées socialement) afin de rendre compte de la construction précoce des inégalités dans différents domaines : le logement, la scolarité, le corps, les loisirs, etc.

Violences à l’école : une longue histoire ?

Trois agressions d’élèves très choquantes, dont l’une tout à fait tragique puisqu’elle a engendré la mort d’un collégien de 15 ans, se sont produites en ce début avril à la sortie d’établissements scolaires, suscitant une grande émotion. Vendredi 5 avril, quatre mineurs et un adulte ont été placés en garde à vue dans le cadre de l’enquête ouverte pour « assassinat et violences en réunion aux abords d’un établissement scolaire », en l’occurrence le collège des Sablons à Viry-Châtillon (Essonne).

Trois jours auparavant, une collégienne de 13 ans a été rouée de coups – au point d’être momentanément dans le coma – à sa sortie d’un collège de Montpellier par deux mineurs de 14 et 15 ans et une mineure de 15 ans, élèves dans le même établissement. Mercredi 3 avril, à Tours, cinq jeunes filles âgées de 11 à 15 ans ont passé à tabac une collégienne de 14 ans en filmant la scène avec un iPhone. Le motif serait un conflit amoureux. La victime a eu le nez cassé.

Favoriser la coopération à l’école pour combattre l’échec scolaire

Pour lutter contre l’échec scolaire, phénomène persistant et marqué socialement, certaines équipes d’enseignants mettent en œuvre des pratiques pédagogiques dites différentes ou alternatives, qui obtiennent des résultats intéressants.

Dans « Comprendre et combattre l’échec scolaire – L’articulation entre pédagogies et didactiques » (éditions Berger-Levrault), Yves Reuter se penche sur ces démarches, notamment les pratiques coopératives. Dans l’extrait ci-dessous, il en explique les atouts mais aussi les conditions à respecter pour éviter que les bonnes intentions ne laissent place à des dysfonctionnements.

« Erasmus de l’apprentissage » : faciliter la mobilité des alternants en Europe

Fin novembre 2023, la France comptait 824 700 étudiants en apprentissage. Entre 2012 et 2023, le nombre de contrats de ce type aurait ainsi triplé. L’apprentissage, qui met en lien l’expérience professionnelle développée par le jeune sur un lieu de production et les enseignements qu’il reçoit en centre de formation, a donc bel et bien le vent en poupe en France.

Si cette modalité de formation s’est historiquement déclinée à l’international pour certaines communautés comme les Compagnons du Devoir, les perspectives qu’elle offre de vivre une expérience à l’étranger demeurent peu connues. Or, de la Déclaration de Copenhague en 2002 émanant de l’Union européenne à celle d’Osnabrück en 2020, l’apprentissage s’est ouvert à l’international, notamment à travers le programme Erasmus+.

En France, avec la loi du 27 décembre 2023 pour un Erasmus de l’apprentissage visant à faciliter la mobilité internationale des alternants, l’objectif serait de dépasser le cap des 2 % des apprentis qui effectuent chaque année une mobilité internationale.

Le Social est édité par la société Social Connexion. Son équipe propose des services en ligne depuis plus de 25 ans dans le domaine du secteur social et du médico-social.

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