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Ca ne roupille pas chez les ETS, ça refléchi!!

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Phil

Ca ne roupille pas chez les ETS, ça refléchi!!

Message non lu par Phil » 13 juin 2004 10:59

Bonjour à vous tous,
j'ai une reflexion à vous soumettre et j'aimerai avoir vos avis.

Quelles transformations (ou mutations), le métier d'educateur Technique peut 'il subir ou bénéficier, compte tenu du contexte économique (chômage) et du peu de reconnaissance qu'offre le travail manuel aux yeux des nouvelles générations???

La valeur "travail" est elle toujours d'actualité et à quoi bon puisque les débouchés en milieu ordinaire sont quasi inexistant???

La notion de "professionnelle" peut elle être la seule ligne de conduite???

Pour résumer: Ne peut on pas imaginer un autre concept d'accompagnement que l'unique sens et le sens unique du travail ou au contraire, doit-on militer et continuer de maintenir cette valeur qui fonde la futur organisation sociale des personnes que nous nous occupons???

A force de chercher midi à quatorze heure, ont va finir par trouver!!!

GUY

Re: Ca ne roupille pas chez les ETS, ça refléchi!!

Message non lu par GUY » 13 juin 2004 16:06

Salut PHIL
La notion de professionnel est notre identité a nous les ETS,car nous maitrisons au départ un métier dit technique avec plusieurs années d'expérience.
Cette notion ne doit pas etre notre seul ligne de conduite car nous maitrisons d'autres domaines, notre formation de trois années nous en ouvre les portes.
Salutations
GUY

Chantal

Re: Ca ne roupille pas chez les ETS, ça refléchi!!

Message non lu par Chantal » 15 juin 2004 22:21

Salut à tous
Beaucoup de question dans ta reflexion sur le travail et l'avenir des ETS.

J'ai assisté à une intervention d'un professeur sciences économiques sur les enjeux et paradoxes de la fonction du travail en CAT. Je te livre ce que j'en ai retenu dans sa globalité.

La valeur travail est importante même si son évolution dans le temps à changé au fil des siècles.
Au moyen age, le travail est assimilé à l'esclavage, les ouvriers ne travaillent cependant pas du tomber au lever du jours et le travail est intimement mêler aux loisirs.Cependant, à cette période l'homme travaille un jour sur trois.

Puis Marx et Smith mettent en avant la valeur du travail et la société s'organise autour de son importance pour l'homme.


L'évolution d'une société industrielle avec l'arrivée du Fordisme puis du Toyotisme à entrainé une inégalité des chances pour tous d'avoir un travail.

Actuellement, les CAT renvoient à un mode Fordisme par ces 3 points :
1 L'aspect technique ; OST organisation scientifique du travail (Taylor)La décomposition des tâches à permis aux personnes handicapées d'avoir accès à un emploi.
2 La contrepartie du travail est le salaire qui permet d'accéder à une reconnaissance et à un statut social.
3 Le mode de travail détermine le mode de vie, les temps sociaux, les moisirs...

Avec le système Fordisme apparait la séquencialisation du temps par l'introduction des congés payés, d'un temps pour l'enfance, d'un temps pour la formation, d'un temps pour le travail et d'un temps pour la retraite.
Le hors travail va être déterminé par le travail comme étant un temps pour se restructurer.

Aujourd'hui, avec le Toyotisme on reprend le modèle Fordisme en ajoutant le savoir être.
Le rapport au temps aujourd'hui est raccourci, dans les entreprises, c'est juste à temps, stock 0...On passe du temps de la programmation au temps de l'urgence entrainant du suspence et de l'incertitude.Les exlus n'ont plus le même rapport au temps.

L'espace n'est plus percu de la même manière pour tous; les cadres seront un jour à Paris et un autre à Tokio alors que les exclus resteront au même endroit.

L'individualisation du travail demande une autonomie et une responsabilité. La construction au travail se fait non plus avec ses semblalbles mais avec son chef de service qui est aussi le juge d'une production. Etre responsable aujourd'hui renvoie à la notion de culpabilité d'ou une souffrance sous plusieurs formes.

Si les traavailleurs handicapés s'adaptaient bien au système Fordisme, en sera t-il de même pour le système Toyotisme? Est-ce qu'il arrivera dans les CAT ?

Comment gérer l'urgence et faire évoluer les travailleurs ? Beaucoup de questions sont restées en supence.

Voilà ce que je met en avant pour la valeur travail, travail = identité, reconnaissance, et détermine un mode de vie.

Les personnes privées de travail sont destructurées et perdent une partie des repères de la vie : le temps, l'espace, l'estime de soi, le rapport à l'autre,la reconnaissance par autrui.

Voilà pour ma petite contribution de ce soir, a suivre.... Bonne nuit à tous plaisir de se retrouver.

Vincent

Re: Ca ne roupille pas chez les ETS, ça refléchi!!

Message non lu par Vincent » 15 juin 2004 22:56

Salut Phil et Guy (un ancien collègue de formation).

C'est effectivement un sujet de réflexion que je trouve important d' approfondir car s'il est d 'actualité,c'est aussi un enjeu déterminant pour les années à venir.
La valeur "travail" avec tout les aspects culturels qu'elle me semble encore très porteuse de sens. Je travaille auprès d'un public d' ados et de jeunes adultes. A travers les projets individuels que nous établissons avec eux, le projet professionnel est souvent la clé de voute de ce qu'ils envisagent pour leurs vie d' adulte. Hier encore, une élève me dit "l'année prochaine,quand je serais sur le marché du travail j'espère que l'on me mettra pas sur une liste d'attente " "sinon ma vie elle foutue ."
Et ce discours je le ressens souvent dans les propos de ces jeunes en situation de handicap mental.
Ceci dit je pense que la valeur travail ne doit surtout pas être le seul fer de lance du rôle éducatif d' un ETS.
C'est la personne dans sa globalité que nous formons et c'est là que se situe toute la spécificité de l'ETS. Notre " métier" d' origine n' est qu'un moyen que nous avons à disposition pour transmettre les savoirs et savoirs-faire à un citoyen pas tout à fait ordinaire mais un citoyen accepté par la collectivité.
Ne mettons donc pas tous nos oeufs dans le même panier au risque de créer de fortes désillusions dans quelques années.

Vincent

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