ES et assistant familial

[prune]

bonjour, moi pareil juste la durée qu change; 4 ans à l'ase et j'ai cru que j'allais finir par me foutre en l'air tellement qu'ils sont maltraitant avec nous les familles d'accueil. Traitéé avec mépris, prise pour une sous catégorie professionnel, les éducs jalouse notre salaire et trouve qu'il n'est pas mériter vu qu'on ne fait pas d'études comme eux (j'ai eu la rreflexion d'une éduc que c'était pas normal pour elle surtout que bon on est tranquille à la maison nous...mdr) c'est quand même incompréhensible mais si si encore maintenant il y a des travailleur sociaaux qui pense comme ça. je me suis senti démoli et j'en ai discuté avec l'infirmière du travail qui m'a bien aiguiller et qui m'a permi de prendre conscience que j'étais malmenée, maltraitée. j'ai du stop parce que je me reconnaissais plus, mon entourage non plus, j'étais devenur aigri, sur les nerfs h24 et à moitié parano. Les éduc me rabaissaietnt, ne tenais jamais compte de mon avis, pourtant je trouve que j'avais une attitiude pro, ils me cassaient avec des petites pics, et ils prenaient des décisions qui rendaient les enfants malheureux et moi je ne pouvais rien faire parcerqu'ils ne m'entendaent pas. Un jour j'ai été tellement mal que j'ai bien failli faire une grosse connerie. heureusement mon mari était la j'ai pu vider mon sac faire un point en calculant ce que le métier m'apportait en positif et en négatif et on a pris la décision d'arrêter, pour se sauver parce que on allait a notre perte. j'ai démissionner et la responsable m'en a mis plein la gueule pour me faire culpabiliser "oui on vous a formé, on vous a payé...c'st quand même vous qui avez demandé un agrément, on n'ets pas venu vous chercher et maintenant vous démissionnez" franchement elle était pathétique avec des arguments trop irréels et puis ensuite elle m'a rabaissée en sortant les 2 manières de servir qui disaient que je m'impliquais trop, que je n'étais pas objective mais que cétait du que j'étais jeune dans le métier et qu'il fallait que je prenne confiance en moi. Je suis sorti libérée, et même si la transition a été dur (salaire qui baisse, moins dispo pour mes enfants) c'est une nouvelle vie qui a commencé. on s'est rendu compte de tout ce a coté de quoi on passait et maointenant on est tranquille dans notre maison, on a des week-ends ensemble, et même si notre pouvoir d'achat a baisser on n'a jamais autant été heureux que maintenat: pendant 4 ans on a arrêté de vivre poiur nous pour mettre les accueils en priorité et on s'est oublié. la on revit! témignage qui peut peut être servir et qui montre qu'il y a une autre vie après af, on n'est pas obliger de faire ça tte sa vie, c'est possible de changer et franchement, c'est trop le pied de reprendre une vie sociale et professionnelle ou on est traité normalement. aujourd'hui après avoir fair de l'interim j'ai récupere mes droits au chomage et j'ai fait une formation par pole emploi, je revis, je suis heureuse!

[Nanou]

Bonjour à toutes,

J'ai lu vos commentaires avec intérêt.
Depuis quelques temps je m'interroge sur mon projet pro en lien direct avec mon déménagement sur la Bretagne.
Je suis Educ de formation et je travail depuis 21 ans à l'ASE dans un service d'accueil familial autant dire que je connais bien le sujet.
J'était à la recherche d'infos sur l'expérience des personnes ayant déjà fait la démarche educ-As Fam.
Mais je reste sans voix en lisant vos commentaires.
Il y aurait une guerre sans merci entre educs et As Fam ? je n'en revient pas !!!
J'ai toujours pensé que le métier d'As Fam était un métier dur mais passionnant. Longtemps j'ai eu la certitude que jamais je ne le ferais et tirais mon chapeau à celles qui au quotidien H24 le faisaient avec passion et professionnalisme.Beaucoup de nos jeunes n'en seraient pas là sans leur travail. Alors sans vivre dans le monde des bisounours, loin de là, je ne comprends pas...en tout cas je n'ai jamais travaillé comme ça. La relation educ -As Fam est essentielle pour qu'un accueil fonctionne...
Du coup je me demande vraiment si je suis prête pour vivre ça...
Bon courage à celle qui sont encore en fonction.

[nana]

Bonsoir, le tableau est assez sombre en effet. Il m est arrivé de tomber sur des éducateurs tout a fait professionnels, consciencieux et conscients de la complémentarité de nos missions dans un intérêt commun, celui du bien être de l enfant, qui en principe devrait être notre moteur à tous. Malheureusement ils ne sont qu'une poignée et les autres sont parfois pleins d aprioris, de préjugés injustes et ont a notre encontre des réflexions très contrariantes. Un jour ou je suis allée au secrétariat ase signer des papiers j'ai malgré moi ete témoin d une discussion entre 2 educs et une as qui ont tenu des propos dégradants a l encontre de 2 af que je connais. Tout y es passé;" vu le salaire qu elle a celle la, on lui accorde aucun taxi, ","nan mais tu sais pas la meilleure, son mari touche le rsa, avec le fric qu elle se fait il a même pas besoin de travailler", "elle ont quoi comme niveau? 300h de formation pour un salaire de cadre, ben dis donc c'est vraiment balancer l argent par les fenêtres vu comment elle s occupe des gosses"... Et j'en passe...un jour ou je vivais des moments difficiles avec un jeune psychotique qui était en crise, impact sur ma famille, aller retour tout les 2 jours a l hp a 60km de chez moi, je demandais de l étayage, une cae, du soutien, de l écoute, l éducatrice ma. Dit, "payez vous un soin du visage ou un massage en institut, vous avez les moyens ça vous remettra d aplomb" et voila les solutions qu ils nous trouvent avec un ton plein de dedain, et ceux la ils vous font oublier les bons sur lesquels vous êtes tombés avant... J'ai perdu espoir, il y a trop d incompetants méprisants envers les af, et trop peu de bons qui le font par vocation, dans le respect de l équipe et de l enfant, malgré les difficultés imposées par l institution... Bon courage a vous pour votre projet en Bretagne, tout dépend du département dans lequel vous tombez mais il y a des endroits ou c'est bien gratiné, vous devriez vous en rendre compte rapidement... Bonne soirée. Nana

[Bérengère]

Bonsoir, j'ai un peu souri en vous lisant... Oui ça reflète en partie la réalité mais faut il s arrêter a cela? Vs tomberez toujours sur des gens comme ça mais il ne faut pas baisser les bras. Si vous vous êtes engagés dans cette voie c'est dans un but bien précis ne le perdez pas de vue...bon courage

[nana]

Bonjour Bérengère... Cela vous fait sourire...bien...il ne faut pas baisser les bras...oui probablement... En ce qui me concerne j'ai fait un choix au moment de ma demande d agrément et de ma candidature au cg, celui de m engager pour les enfants, leur offrir la possibilité de grandir dans une famille qui va prendre soin d eux et les respecter en tant Qu individu a part entière , les accompagner dans leur construction, etre présente dans les bons et les moins bons moments, les guider pour apaiser une relation familiale conflictuelle, ou encore partir à la quête de leurs origines, et cet engagement je l'ai a pris avec toute la foi que j'ai en l être humain, avec mes convictions, ma volonté de participer à mon niveau a la société de demain... Mais certaines choses ne sont pas justes. On ne vous traite pas toujours avec respect. On vous promet un cadre de travail humain, sensé et protecteur qui ne s applique pas dans certains cdas, certaines équipes vous tiennent à l écart, certains educs vous méprisent, et vous vous retrouvez démuni face à l enfant quand vos certitudes s écroulent car vous devez faire avec ce qui a ete décidé alors que cela va a l encontre du bien être de l enfant... On tient le coup, on s est engagé donc on va tenir, on le doit bien aux enfants pour lesquels personne ne se bat, il faut qu'ils aient leur chance eux aussi. sauf que a un moment on s épuise, on se découvre des problèmes de santé qui arrivent en même temps que les problèmes au travail, la santé trinque, la vie de famille, la vie sociale, la vie de couple. A ce moment j'ai voulu examiner la situation avec un peu de distance pour savoir ou j en étais et je me suis rendu compte que je me perdais dans le travail, a vouloir trop bien faire on donne tout et on s y perd. Si j'avais travaillé dans une équipe mes collègues auraient pu me le faire remarquer et me permettre de prendre de la distance, c'estd ailleurs arrivé que j'aie ce type d echange avec l équipe par le passé car dans certains cdas oui ça existe! Mais la ma vraie équipe, ma seule equipe c'est ma famille et on a pu se rendre compte qu'on était parfaitement capables pour ce métier mais pas dans les conditions actuelles car la bienveillance n existe que trop peu. Donc on a repensé à l engagement d il y a 10ans. On ne peut pas exercer sereinement dans les conditions actuelles. Si on pouvait il n'y aurait pas autant d af qui démissionnent, qui petent un câble, qui sont en burnt out, en arrêt de longue durée,... Aujourd'hui mes seules collègues qui s en sortent bien sont celles qui ont la chance de travailler dans une équipe telle qu'on la décrit en formation, celles qui ont encore des enfants qu on leur a confiés bébés il y a une dizaine d'années, celles qui ont des enfants qui ne devraient pas être dans le système, et celles qui font ça que pour le fric sans trop se soucier des enfants. Cette dernière catégorie se repend de plus en plus, elle ne s implique pas trop, ne s occupe pas trop des enfants et en a 4, 5, voire plus ce qui est toléré par le service. Chez cette dernière les enfants ne restent pas longtemps mais ça dépanne bien le service. Donc pour finir mon engagement n a plus le même sens pour moi, pour nous, et c'est pour cela que je vais lui donner une autre direction, une autre cause qui j espère ne sera pas perdue... Je ne baisse pas les bras, je les lève juste vers une autre cause ou on sera bienveillant envers moi autant que je le suis envers les autres... Mais il faudrait que l ase repense bien des choses pour retrouver le côté humain et bienveillant qui la caracterisait avant... Nana

[lany]

nana résume malheureusement bien les choses!
je suis fille de famille d'accueil, ma mère pratique ce métier depuis plus de 25 ans, bien sûr, elle n'exerce pas ce métier pour l'argent mais je rejoins nana sur les familles d'accueil.
Combien de fois j'ai entendu des assistantes familales (parce qu'en l'occurrence ce n'était que des femmes) exercer ce métier quasiment uniquement pour l'argent.
Les services sociaux font parfois aussi semblant de ne rien voir sur le comportement de certaines familles d'accueil. la pénurie de famille est telle que l'on ne va pas tout regarder, on ne va pas se pencher sur tout.
par contre, ce qui est assez paradoxal c'est que lorsque l'on demande l'agrément, les personnes qui passent à domicile (je ne me souviens plus du type de pro: psy, auxi?) sont très regardantes et vont même parfois chercher un peu trop loin dans leurs remarques.

pour les personnes qui veulent s'engager dans ce métier, cela dépend comme partout, de bcp de choses: des enfants accueillis, des pros (car tous n'ont pas forcément bien leur boulot). les familles d'accueil manquent souvent de considération de la part d'autres travailleurs sociaux qui se croient au dessus et ne prennent pas la peine d'échanger avec elles, comme il le faudrait (calendrier de sortie des enfants, décisions importantes...).
Il faut dire ce qui est, des fois c'est un peu du foutage de gueule

Après étant enfant de famille d'accueil, cela n'est pas simple, on doit tous s'adapter à une vie de famille, version XXL, accepter les autres enfants, les crises, les jalousies.
Sans tomber dans l'excès, personnellement, je trouve que cela casse vraiment la vie de famille.
Bcp n'imaginent pas ce que l'on peut endurer, il n'y a pas que la souffrance des enfants accueillis.
en tant qu'enfants des familles d'accueil, on s'y perd..
et ce qui est drôle dans tout ça, si on peut trouver ça drôle, c'est que si on décide de rester chez nos parents passé 18 ans, il faut le signaler aux services sociaux!!!! Parce que bizarrement ma mère avait déjà pris des remarques en ce sens, et on lui avait bien fait comprendre que les enfants passé 18 ans, ils pouvaient en gros aller en appart et prendre leur autonomie.
Plus facile à dire qu'à faire
qu'est ce que donc la morale? Il faut dégager ses propres enfants afin de faire de la place aux autres?
Il y a plein de choses que je trouve ridicule, mais cela serait trop long de tout exposer là. Mais qu'est ce donc cette règle selon laquelle il faut une chambre par enfant accueilli ?
Imaginez vous le nombre de chambres qu'il faut dans une maison si l'on compte nos enfants et les enfants accueillis?
Je trouve ces exigences débiles, d'autant plus que moi, pendant des années, je n'ai jamais eu la possibilité d'avoir une chambre rien que pour moi, et ce n'est pas pour autant que j'étais malheureuse.
On n'a pas tous la possibilité d'avoir une chambre par enfant, quand nos propres enfants se partagent une chambre.
Le comportement contradictoire des services m'énerve, on va exiger pas mal de contraintes pour les familles d'accueil dans certains cas mais dans d'autres cas, certains vont fermer les yeux pour des choses un peu plus importantes qu'une chambre par enfant!
ce n'est peut être pas tant le métier en lui qui est insupportable, c'est plutôt tout ce contexte

une question pour nana: tu n'es plus famille d'accueil? En tout cas je te félicite, tu as une belle mentalité et c'est de plus en plus rare venant d'une ass fam

[Patricia]

mon message a été envoyé trop vite, je n'ai pas eu le temps de le terminer.
Nana, pouvez-vous m'indiquer avec quel service de quelle ville vous travaillez? Je sens de l'animosité dans vos propos et bien que je ne remette pas en doute leur véracité, vu que vous semblez encore en poste il serait peut-être intéressant de faire remonter ces informations au service gardien afin de trouver une solution? Si vous souhaitez nous pouvons en échanger par messagerie électronique.
Bien cordialement,
Patricia

[jonathan]

Bonjour a toutes, lany je suis comme toi enfant naturel d une famille d accueil...devenu assistant social... J'ai aussi eu la place impossible d enfant qui doit se montrer patient le temps que les accueillis s adaptent, qui doit tout partager, sans broncher, accepter, se résigner parfois, se taire aussi, ne pas répondre...attention je n'ai pas été maltraité par mes parents mais c'est vraiment une place pas facile...surtout que les enfants placés abusent parfois de la situation pour nous voler un peu de cette famille normale que nous avons La chance d avoir ...et certains de ces enfants sont maltraitants envers nous... En effet les exigences du métier sont énormes pour tous et la reconnaissance...zéro! Aujourd'hui assistant social je suis résigné par l ase que j'ai quitté il y a 2 ans pour un service de tutelle ou je me sens plus en phase avec moi même dans le projet institutionnel... J'ai côtoyé des AF plus incompétentes les unes que les autres et le pire de tout étant bien évidemment les vénales qui se croient tout permis mais qui négligent les mômes, grrrr... Alors comme nana j'ai aussi rencontré des Af super professionnelles mais elles sont si peu que les autres prennent le dessus sur le quotidien et c'est extrêmement difficile de tenir. Moi j'ai fait 5 ans a l ase et au bout du bout je ne comprenais plus le système dans lequel j'étais, j assistais impuissant a la déchéance de certains accueils, entravé par les procédures institutionnelles... Aujourd'hui je n y remettrai les pieds pour rien au monde. Ah je tiens a préciser que ma mère est toujours Af mais que nous n abordons jamais son travail car mes frères et moi sommes tous partis en vrille a l adolescence, et les causes sont essentiellement liées au travail de ma mère... Bref voici mon vécu pour contribuer a votre discussion car les points de vues sont complémentaires et très instructifs a mon sens. Bonne soirée a vous. Jo

[Patricia]

Re-bonjour, mon précédent message n'a pas été publié, je le réitère donc ici; Bérengère, vous dites que lorsque vous étiez en poste vous avez fait part de vos difficultés à l'infirmière du travail; quelles solutions vous a t elle donné? vous a t elle proposé un rendez-vous avec le médecin du travail? un psychologue spécialisé dans la souffrance au travail? Merci d'avance, Bien cordialement, Patricia

[lany]

je te rejoins dans ton mail Jonathan..
les gens, lorsqu'ils savent que vos parents sont famille d'accueil ont tendance à demander comment cela se passe pour les enfants accueillis mais sans tenir compte vraiment de nous.
Il faut vraiment le vivre pour vraiment comprendre.
La première question des gens d'ailleurs est la suivante: vous les considérez comme vos frères et soeurs alors?
la réponse est toujours surprenante quand nous répondons non ! mais pourtant c'est bien la vérité.

Après je ne dis pas que cela se passe mal avec tous les enfants accueillis, cela peut bien se passer aussi ! Mais ce n'est pas pour autant qu'on les considère comme nos frères ou soeurs, eux d'ailleurs ne nous considèrent pas comme tels.
On les considère comme des membres à part entières de la famille pour certains mais nous sommes loin des clichés véhiculés par la série famille d'accueil sur france 2!

De même, les enfants accueillis qui reviennent quelques années après revoir la famille d'accueil, malheureusement il y en a très peu.

Le problème majeur et non anodin c'est que la famille d'accueil est comme devenu "un service" pour l'enfant accueilli. L'enfant accueilli connait très bien ce à quoi il a droit, et n'hésite pas à réclamer son dû (argent de poche, vêture), vous me direz quoi de plus normal, mais la façon dont souvent cela est demandé peut s'avérer assez déstabilisant.
On a des droits mais on a aussi des devoirs, il ne faut pas l'oublier!

bien sûr qu'il y a des bons moments, il faut l'avoir à l'esprit, mais les inconvénients sont tels qu'ils prennent le dessus sur le "positif du métier". Les AF sont bien payées, je ne peux pas le nier mais elles ne sont pas à 35h semaine ! Le problème c'est qu'on ne rentre pas chez soi tranquille sans penser au boulot, "le boulot" est à la maison, le jour, la nuit, le week end.
L'intimité de la famille enfants/parents est quasiment réduite à 0.

le plus important étant d'avoir les deux parents équilibrés et compréhensifs pour leurs propres enfants, sinon c'est la catastrophe...