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J’adore mon travail, mais…

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lesocial
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J’adore mon travail, mais…

Message non lu par lesocial » 14 déc. 2018 09:07

Marielle est infirmière, engagée, professionnelle et part travailler tous les matins… la boule au ventre. Joachim est journaliste, passionné, motivé et précaire à en perdre le sommeil. Elsa est cadre supérieure, investie, performante et va faire un burn-out le mois prochain. Francis est technicien et travaille dans de bonnes conditions, pour un salaire…

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Po3m
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Re: J’adore mon travail, mais…

Message non lu par Po3m » 16 déc. 2018 13:31

Bonjour,

Pour compléter cet article et apporter un élément de réponse (mais qui n'engage que mon expérience personnelle), il y a que l'investissement pour certains domaines est énorme : "prend une vie". Tu peux prendre des chemins de traverse mais tu ne reviens pas en arrière. Par exemple, les graphistes "vivent mal" de nos jours.

Je prends des chiffres officiels basés sur la plus grosse communauté des graphistes francophones "tous secteurs graphiques confondus" (recouvre un large champ de métiers). Des chiffres statistiques sur environ 73000 "graphistes" :

Revenu réel (toutes charges payées) :

- moins de 500€ / mois pour 20% des graphistes,

- 500 à 750€ pour 8%,

- 750€ à 1000€ pour 9%,

- 1000 à 1250€ pour 5%,

- 1250 à 1500€ pour 11%,

- 1500 à 1800€ pour 8%,

- 1800 à 2000€ pour 11%,

- 2000 à 2500€ pour 12%,

- 2500 à 3000€ pour 7%,

- > à 3000€ pour 10%...

Juste pour démontrer la virulence du secteur (vous pouvez considérer qu'environ 30 à 35% des graphistes perçoivent un revenu d'activité pour palier au manque à gagner... c'est secteur où "quand vous débutez" vous pouvez avoir dans les mains une expérience déjà conséquente (de 10 à 15 ans). Ca fait partie de ces secteurs que j'assimile (pour donner à comprendre l'état d'esprit et l'exigence de travail) au patinage artistique : vous devez être "en pointe" alors que vous êtes "amateur", techniquement et artistiquement. Sans que vous n'ayez encore vraiment gagné votre vie.

Il n'est pas aisé pour "des proches" (famille, etc...) de "comprendre" un tel investissement "pour si peu" en retour en tout cas durant de nombreuses années assimilables à des années d'apprentissage, de recherches et d'études (que ce soit en formation ou autodidacte).

Bon voilà, c'est l'un de mes domaines mais pas le seul. Je ne peux être réduit à "un graphiste" uniquement parce que je ne fais pas que ça mais c'est pour illustrer un peu le propos de cet article. Evidemment, je développe des compétences qui me permettent d'apprendre, d'acquérir rapidement, je travaille ma capacité "à gagner du temps" et pour ça paradoxalement, ça prend du temps. J'ai le sentiment de savoir ce que je fais, mais mon entourage ne comprend pas, ne soutient pas, voire même méprise (beaucoup de "petites phrases" lancées très négatives, très néfastes...) je dois être vraiment "fort" dans ma tête pour faire abstraction de tous ces éléments contraires à mon bon développement.

Donc oui bien sûr, je ne suis pas maso : si je n'avais pas de réelles capacités ni un certain niveau objectivement atteint, aujourd'hui je ferais autre chose. Mais d'un autre côté, c'est un besoin et c'est source "aussi" d'épanouissement personnel. Mais dans le même temps, bien sûr je vis dans une certaine souffrance. Je ne suis pas encore vraiment officiellement "professionnel" même si j'abats un travail conséquent pour le devenir et l'incertitude aussi du travail réalisé qui ne paiera pas forcément au bout. Pas comme je le voudrais.

Tout ça habituellement on doit le garder pour soi et faire avec. Sans faire état d'âme surtout pour des produits culturels (par exemple) destinés à un public : les tracas du quotidien et le prix à payer pour en arriver là, ça ne se dit pas. C'est aussi ce qui fait partie de l'ingratitude de tels secteurs. Il ne faut pas faire ce genre de chose pour la gloire ou la reconnaissance (sinon tu tombes vraiment de haut) je dirais pour de mauvaises raisons mais le faire pour de bonnes raisons (cela me plait, j'ai des choses "à dire", à transmettre, à partager...)...

Voilà c'était pour partager mon expérience.

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