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Les amitiés des adolescents sont-elles « hackées » par les réseaux sociaux ?

Publié : 27 déc. 2019 10:31
par lesocial
Entre Facebook, Instagram et les autres plates-formes numériques, la bataille fait rage entre les plates-formes numériques pour accaparer l’attention des adolescents. Depuis 2018, c’est Snapchat qui revendique une position dominante sur les 13-34 ans.

Ce réseau social éditorialise les relations amicales et produit une…

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Re: Les amitiés des adolescents sont-elles « hackées » par les réseaux sociaux ?

Publié : 27 déc. 2019 16:26
par Po3m
J'ai un don dans la vie, j'ai toujours "senti" les tendances de la société. Ce qui me sert pour développer ma propre vision des choses, dans une démarche plus artistique. Concernant cette question, et la jeunesse, dont je suis "proche" en définitif car je me sens concerné, de part mon parcours d'une part et d'autre part, je fais partie des pionniers sur internet, j'ai traversé "les différents âges" du web depuis 1994 en France, donc j'ai une connaissance vraiment profonde du sujet, à la fois par les directions de développements données, mais aussi les travers, les pièges dans lesquels il ne faut pas tomber, ou savoir s'en relever le cas échéant. Je me suis confronté à certains de ces pièges.

Maintenant, pour introduire véritablement le sujet :

Le web est un outil, je ne le réduis pas forcément aux réseaux sociaux et je pense qu'il reste toujours une part de jeunes qui ne s'arrêtent pas à l'utilisation bête et méchante de ces outils, qu'une part aime comprendre... et savoir (ceux qui aiment comprendre et apprendre représentent en fait moins de 10% de la population : c'est un fait, et ça on ne pourra pas le changer). Donc apprendre. Les réseaux sociaux, ce n'est pas uniquement poster frénétiquement tout et n'importe quoi (je précise, je ne suis pas "réseaux sociaux" même si je compte m'y mettre réellement mais "professionnellement").

En fait, il faut voir le web (dont les réseaux sociaux) comme un enjeu. Il y a quelque chose de sérieux derrière ces "relations" via les réseaux sociaux dont ce ne sont pas forcément des connaissances physiques. Ces enjeux reflètent un peu les enjeux relationnels humains depuis l'aube de l'humanité : trouver sa place, gagner son pain, creuser son trou. Aujourd'hui, nous sommes dans une civilisation de l'image. Une société de l’icône où la parole donnée trouve sa légitimité et se véhicule d'autant mieux via la réputation auquel une bonne part des jeunes semblent fort attachée.

(Je ne vais pas parler des haters et de la mode du bashing, j'ai étudié le sujet, bien sûr c'est un piège, tout comme les théories complotistes, la jeunesse y est particulièrement vulnérable, voilà j'en touche un mot mais je ne développe pas).

Dans le milieu scolaire, lorsqu'on suit des études supérieures, il est reconnu que la compétence réelle ne vient pas avec le diplôme. Un étudiant fraichement diplômé selon le secteur ne sait pas encore forcément "travailler", mais ça c'est un autre sujet (que je connais bien). En fait, les études ça apporte une chose, et ce bien avant l'avènement du web : les connaissances relationnelles avec des individus de sa plus ou moins génération et ces connaissances serviront plus tard de "ponts" pour accéder à des postes, mais pour aussi accomplir d'autres projets. Il est reconnu que sans ses connaissances "clés", la vie pour un individu plus isolé sera beaucoup plus difficile. Il ne s'agit pas de voir ces connaissances comme du piston (pas dans le sens péjoratif du terme) mais comme des possibilités, des opportunités en adéquation avec ses réels talents et/ou compétences.

Pourquoi fais je ce parallèle ?
Simplement parce que selon cette vision, il en va de même via les réseaux sociaux et selon le type de réseaux utilisé. Les relations qui en résultent n'apportent pas forcément de retour immédiat, tout comme des étudiants se côtoient et apprennent à se connaître. Les jeunes aujourd'hui ont conscience que ces connaissances "ne sont pas gratuites" dans la vie et pour leur propre évolution. Disons qu'autrefois, pour en arriver là il fallait en passer par des expériences communes telles que faire des études par exemple. Hors, les réseaux sociaux permettent d'outrepasser ce fait historique pour donner la possibilité à des jeunes de se côtoyer les uns les autres, de partager leurs expériences et ce sans plus forcément dépendre d'un cursus.

Ce qui est de ce point de vue un bouleversement, un quasi changement de paradigme sociétal touchant au coeur même de la jeunesse et donc, au coeur même de ce qui animera demain notre société...

Plutôt de le voir comme "un hack" (qui sonne comme "handicap") je pense qu'il faut le voir comme un réel "avantage" mais pour qui sait user à bon escient de ces outils (toujours la même histoire, ce n'est pas l'outil le danger mais la façon de s'en servir).

Ca peut nous sembler être de la connerie, mais le fondement même de toute relation, au delà du partage : est le gain de temps.
Je crois que de notre "premier point de vue", on a vivement et sévèrement critiqué (moi aussi) les jeunes, les écrans, et j'en passe. Je garde un esprit critique acerbe à ce sujet, mais je sais (aussi) regarder du bon côté des choses. Je sais qu'un monde qui ne marche "uniquement" que pour le "gain de temps" est dangereux (la croissance pour la croissance = danger). Mais d'une certaine façon, pour une partie de ces jeunes, certains y trouveront là le moyen de gagner beaucoup, beaucoup de temps... là où d'autres, avec pourtant les mêmes outils, perdront un temps considérable... c'est pourquoi ces sujets (qui touchent à la philosophie également) sont complexes car nous touchons à des paradoxes, là aussi, proprement humains, au bout du compte. Nous ne pouvons pas réchapper à ce qui fait notre propre nature...

Merci.