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Mémoire ASS

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Nessouuu
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Mémoire ASS

Message non lu par Nessouuu » 23 janv. 2018 13:49

Bonjour,

Je suis en 2ème année ASS, je suis en stage dans un accueil de jour pour hommes et femmes isolés.
J'aimerai savoir si des personnes ont fait leur mémoire sur l'impact des violences conjugales sur les femmes en errance ou alors sur habiter nulle part, habiter ailleurs (en gros: en quoi l'habitation mobile diffère elle de l'habitation fixe? ).
En ce 2ème sujet, je veux montrer que certaines personnes SDF ont décidé de ce mode de vie, c'est à dire, vivent dans leur camion, sous une tente, dans un garage, et donc du coup de l'aménager à leurs manières afin d'en faire un véritable petit cocon.

Si qqn a déjà fait son mémoire sur ses sujets où si vous le faites dessus j'aimerai échanger sur cela.
Merci :)

à mon avis
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Re: Mémoire ASS

Message non lu par à mon avis » 24 janv. 2018 12:38

"En ce 2ème sujet, je veux montrer que certaines personnes SDF ont décidé de ce mode de vie, c'est à dire, vivent dans leur camion, sous une tente, dans un garage, et donc du coup de l'aménager à leurs manières afin d'en faire un véritable petit cocon."
je ne doute pas que certains essaient d'aménager leur "domicile " le mieux possible pour se protéger du froid et y vivre le mieux possible mais un bidonville est toujours menacé de destruction par les services municipaux (voir la destruction des bidonvilles des Roms ou de la jungle de Calais! ou des campements sauvages dans les bois qui entourent la banlieue parisienne) et ces bidonvilles d'après ce qu'on nous en dit, n'ont rien d'idyllique.il leur manquera toujours l'hygiène nécessaire.Il faut avoir des droits reconnus sur un terrain pour pouvoir y demeurer d e façon durable;de plus le chauffage improvisé peut être une source d'accidents;
je ne crois pas qu'on puisse dire que la vie d'un sdf a été librement choisie, ils ont fait avec après être tombés à la rue, ou certains sont trop désocialisés pour envisager un retour à une vie normale. Hippy à 20 ans peut être, mais en vieillissant , c'est une autre affaire! ou alors il faut un minimum d e ressources rSa ou retraite. et le nombre de morts de la rue démontre bien la difficulté de ce mode d'existence soit disant choisi.

Nessouuu
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Re: Mémoire ASS

Message non lu par Nessouuu » 06 févr. 2018 14:36

Bonjour,

Merci pour ta réponse, c'est vrai que vivre à la rue est très compliqué, peut etre que pour certains c'st un choix à la base, du fait de multiples facteurs (environnement social et familial ..) or avec la vieilesse ce n'est plus la meme affaire.
Du coup, c'st sur quand stage je rencontre de tous, donc pour monsujet de mémoire j'ai essayé de voir ça avec ma prof qui m'a donné une idée sur ma question de départ or je ne sais pas si elle est très pertinente :/

à mon avis
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Re: Mémoire ASS

Message non lu par à mon avis » 06 févr. 2018 18:13

je ne crois pas que ce soit un choix à la base, des jeunes qui fuguent et se retrouvent à la rue sans moyens d'existence, coupés de leurs familles ou venant de foyers et lâchés dans la nature à leur majorité. des accidentés de la vie comme on dit, à la maturité.mais il est vrai que les foyers d'urgence accueillent aussi des jeunes qui cherchent à s'en sortir , apprentis,par exemple mais qui n'ont pas les moyens de louer un studio; des migrants;
difficile de trouver une question de départ qui mette en évidence un paradoxe.
Tu pourrais peut être trouver un exemple positif d'un jeune qui a réussi à s'insérer , qui a fait des études supérieures grâce à cet hébergement de fortune .ils ne sont peut être pas nombreux c'est sûr, mais tu en rencontreras peut être.en relisant leur parcours de vie tu trouveras peut être l'exception qui mérite qu'on s'y arrête.
Bon courage;

Po3m
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Re: Mémoire ASS

Message non lu par Po3m » 10 févr. 2018 15:50

Je me permets d'ajouter une chose : la rue contient il est vrai ses paradoxes, mais créé chez les personnes concernées bien des défenses, de fortes résistances selon les cas et l'expérience. Il faut faire attention avec la notion de "choix". Choisir n'est pas forcément synonyme de liberté : "Choisir, c'est renoncer" si tu pousses un peu plus loin la réflexion sur cette notion de "choix" tu peux te rendre compte que le choix implique aussi une réduction du monde. Et qu'un choix peut être déterminé par un vécu, des expériences qui contiennent leur lot de "défenses", de résistance.

Une personne qui te raconte qu'elle vit très bien comme ça, qu'elle choisit de rester SDF, c'est une personne dans la plupart des cas qui a du se construire ou se reconstruire à l'aide de repères qui ne sont pas communs avec une personne dite bien insérée en société. C'est aussi dans la plupart des cas, une personne qui connait, a connu, "les circuits" (associations, foyers, structures sociales...) donc les circuits d'insertion ou d'adaptation qui comportent leurs règles, limites, paradoxes, au point que ces personnes, souvent adultes, ne se sentent pas pleinement intégrées, respectées. Il est vrai qu'une prise en charge institutionnelle, si son but est bien d'amener la personne à créer sa propre autonomie et la rendre indépendante (en principe) la réalité est plus complexe et il y a parfois, même souvent, un sentiment d'infantilisation qui peut en ressortir. Et puis les risques de vols, d'agressions, dans des centres d'accueil : enfin je ne vais pas refaire le topo... et quand tu dois dormir dans une structure d'accueil pour un temps limité, je défie quiconque avoir envie d'y retourner quand tu dois poliment retourner et bien... "à la rue"... je ne dis pas qu'on ne peut choisir une vie bohémienne mais si j'ose dire : il faut en avoir les moyens sinon ce n'est pas vraiment une vie. Les gens du voyage sont organisés, structurés. Tu as aussi des personnes qui ont développé des pathologies et à cause de ces pathologies n'acceptent plus aucune aide. Tu as des personnes qui te sembleront très sûres d'elles dans leur discours et leur choix de vie mais la réalité est plus complexe qu'un choix qui se fait en fonction de "contraintes". A creuser cette notion de contraintes... de choix réalisés en fonction de contraintes.

La suite n'engage que moi :

Notre société contient ses propres paradoxes qui, oui, "maintiennent" des gens à la rue contre leur volonté. Lorsque cette volonté est atteinte dans son intégrité, la personne développe légitimement ses défenses et s'accroche à des habitudes, pas forcément bonnes, et très difficiles à modifier. L'environnement dans ce cas se réduit forcément, et les possibilités qui vont avec. Et dans ce cas tu réagis par nécessité et répondre à tes besoins vitaux. Tu réagis en fonction de ton instinct, avec les peurs "animales" qui y sont associées. Si on parle bien de personnes qui vivent dans la précarité. A supposer que tu ne veuilles pas parler de bourgeois bohème mais il me semble bien que non. C'est un propos qui n'engage que moi, aucunement je ne prétends donner de réponse ni détenteur de vérité. Ces situations, selon moi, existent de par notre modèle de société. Les lois du marché et le principe économique bien évidemment favorisent ces situations. Il ne faut pas oublier que la moitié des ressources de la planète se trouvent entre les mains de moins de 1% de la population mondiale : alors forcément, les dégâts collatéraux, les "effets pervers" (travailler sur cette notion d'effets pervers) sont inévitables. Quand tu as 100 personnes pour une barque qui contient une 20ène de place... c'est une vision très simple et il ne vaut mieux pas user de cet argument dans un mémoire mais je voulais juste donner mon sentiment sur cette question il est vrai ardue. Il est compliqué de ne pas y mêler ses propres ressentis et de totalement faire abstraction de son propre vécu et de ses engagements.

Mise en garde :

Il faut prêter attention avec certaines questions qui en réalité n'ont pas véritablement de réponse.
Des questions sans vérité établie possible, en somme.

"je veux montrer que certaines personnes SDF ont décidé de ce mode de vie"...

Donc, tu pars d'une "croyance". De quelque chose qui n'est par principe ni faux, ni vrai, mais qui te détermine dans la volonté de trouver de la matière qui accrédite ta pensée. Ce n'est pas du tout scientifique comme démarche. Et certainement, tu trouveras toujours matière à montrer que ta pensée est vraie... mais tes arguments trouveront toujours une contre-vérité. Le mauvais scientifique est celui qui croit dur comme fer à un résultat et qui cherchera le modèle dans lequel ce résultat fonctionne. Et ça fonctionnera mais ça ne veut pas dire pour autant que c'est juste, que c'est vrai. Lorsque tu te dis une chose, il faut d'abord chercher à prouver son contraire. Si tu trouves des arguments contraires à ta pensée, c'est qu'elle n'est pas toujours vraie. J'irai même plus loin en disant que ta pensée pourrait être vraie dans un cas donné, une situation donnée, mais se révélera fausse dans d'autres situations ou dans la plupart des cas. Si l'objectif est de se donner bonne conscience, ce n'est pas bon.

Trouve d'abord les arguments à charge contre ta pensée ou ta croyance.

" je veux montrer que certaines personnes SDF ont décidé de ce mode de vie, c'est à dire, vivent dans leur camion, sous une tente, dans un garage, et donc du coup de l'aménager à leurs manières afin d'en faire un véritable petit cocon."

Vraisemblablement, tu souhaites bien parler de personnes qui subissent dans un premier temps leur situation pour finalement s'y accoutumer, s'y adapter, afin de supporter humainement cette situation. Au bout du compte, ça ne part donc pas d'un choix de vie. Ils peuvent décider éventuellement de rendre une existence supportable et y mettre les moyens dont ils disposent pour ce faire. Mais assimiler la capacité d'adaptation humaine, donc l'intelligence, à un choix de vie... pour moi, si tu appliques ça de façon globale, ça ne tient pas la route. Mais c'est bien de se poser la question. Bon courage.

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