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Re: que faire? danger et refus de la personne agée
Publié : 25 août 2011 19:21
par Florence
Bonjour Christelle,
Je comprends votre inquiétude, même si parfois la famille s'affole pour rien ou sur-protège la personne âgée (ce qui est mieux que l'inverse tout de même)
Reprenez mes conseils ci-dessus :
- soit vous adressez à un CLIC, réseau de professionnels spécialisés pour l'intervention auprès des personnes âgées.
Si un CLIC existe dans son département, ce serait la meilleure solution
- sinon, adressez-vous à une assistante sociale de son secteur géographique, elles ont la charge de veiller aussi au bien-être des personnes âgées pour éviter toute situation à risque.
Par ailleurs, vous dites qu'elle n'a pas de médecin traitant.
Cela explique probablement que les démarches pour la faire entyrer en maison de retraite soient si longues, car même un tuteur ne peut pas forcer une personne âgée à partir en maison de retraite si elle n'en a pas envie.
Que dit la cousine de votre père à ce sujet ? Se rend-t-elle compte de ses propres difficultés ? Qui donc a posé le diagnostic de démence Alzheimer, si elle n'a pas de médecin attitré ??
Si elle est consciente de ses difficultés, faites-lui appeler un médecin elle-même, ce sera préférable.
Si elle ne vous en semble pas consciente, tant que vous êtes chez elle, il est possible que votre père appelle lui-même un médecin pour lui demander de passer à domicile, en expliquant ses inquiétudes. Au pire, appeler le 15 pour qu'ils vous envoient un médecin si vous pensez réellement qu'elle est en danger en restant seule chez elle.
Et bien sûr, en parallèle, contactez le service tutélaire pour les informer, et essayer de rencontrer la déléguée chargée de son suivi.
Re: que faire? danger et refus de la personne agée
Publié : 26 août 2011 10:31
par jf
ce sont des situations très difficiles à solutionner de manière totalement satisfaisante.
Par expérience, je dirai qu'une personne lucide mais fragile et vulnérable physiquement a beaucoup à perdre à quitter son domicile et à être prise en charge dans une maison de retraite.
car le fait de devoir se prendre en charge lui donne un but, une raison de vivre. si on la lui enlève, si elle perd ses repères, le résultat peut être catastrophique.
l'idéal, c'est de la maintenir à domicile en lui apportant toutes les aides possibles et sur le plan de la sécurité il existe des dispositifs nouveaux efficaces.
Malheureusement dans la pratique on se heurte au surbooking des infirmières qui ne vont pas accepter par exemple de passer donner les médicaments journaliers quand cela pourtant s'avère indispensable.
on se heurte de même le week-end au fait que les infirmiers sont moins nombreux et ne passent pas chez tous leurs patients pour faire les toilettes comme il est convenu.
on se heurte aussi au fait que le maintien à domicile coûte très cher et n'est pas à la portée de toutes les bourses.
évidemment il y a des limites à ce maintien à domicile et il faut qu'il y ait une personne de confiance pour superviser très régulièrement la façon dont ça se passe.
Re: que faire? danger et refus de la personne agée
Publié : 26 août 2011 12:26
par mouais
à jf qui écrit : "par expérience, je dirai qu'une personne lucide mais fragile et vulnérable physiquement a beaucoup à perdre à quitter son domicile et à être prise en charge dans une maison de retraite.
car le fait de devoir se prendre en charge lui donne un but, une raison de vivre. si on la lui enlève, si elle perd ses repères, le résultat peut être catastrophique."
Mais qui va lui refuser cela ? Un travailler social a-t-il ce pouvoir ? Et est-ce que ce n'est pas aux gens de décider ce qu'ils veulent pour eux mêmes, s'ils sont assez lucides ?
vous dites : "on se heurte aussi au fait que le maintien à domicile coûte très cher et n'est pas à la portée de toutes les bourses." Et l'APA ? et les aides facultatives ? je sais pas..
Re: que faire? danger et refus de la personne agée
Publié : 26 août 2011 12:27
par mouais
à jf qui écrit : "par expérience, je dirai qu'une personne lucide mais fragile et vulnérable physiquement a beaucoup à perdre à quitter son domicile et à être prise en charge dans une maison de retraite.
car le fait de devoir se prendre en charge lui donne un but, une raison de vivre. si on la lui enlève, si elle perd ses repères, le résultat peut être catastrophique."
Mais qui va lui refuser cela ? Un travailler social a-t-il ce pouvoir ? Et est-ce que ce n'est pas aux gens de décider ce qu'ils veulent pour eux mêmes, s'ils sont assez lucides ?
vous dites : "on se heurte aussi au fait que le maintien à domicile coûte très cher et n'est pas à la portée de toutes les bourses." Et l'APA ? et les aides facultatives ?
"Evidemment il y a des limites à ce maintien à domicile et il faut qu'il y ait une personne de confiance pour superviser très régulièrement la façon dont ça se passe." Et es travailleurs sociaux ?
je sais pas..
Re: que faire? danger et refus de la personne agée
Publié : 26 août 2011 13:00
par Christelle
Bonjour,
Merci pour vos réponses,mais ça y est ça a avancé mon frère qui avait accompagné mes parents chez la cousine de mon papa est allé à l'UDAF directement car au téléphone on les menait en bateau et au miracle en les mettant devant la situation désastreuse qu'était notre cousine depuis mai c'est à dire qu'ils n'ont mis aucune aide en route(aide à domicile,repas,alarme) ils se sont contentés de gérer le patrimoine tiens donc on se demande pourquoi.Donc mon frère leur a dit c'est simple si vous ne faites pas le nécessaire de la faire voir par un médecin aujourd'hui pour voir si effecivement elle necessite hospi puis placement on porte plainte pour non assistance à personne en danger et on envoie un courrier au juge des tutelles pour l'informer que vous n'avez rien fait.O miracle dans la demie heure qui suivait il y a avait un médecin à son domicile qui certifiait après examen question à la cousine et à la famille qu'elle ne pouvait plus rester seule,elle a été hospitalisé de suite.
Alors pour répondre aux différentes questions posées:j'ai dit démence type Alzeimer je n'ai pas dit que c'était ça,il faut faire tout un tas de test et d'examen avec un neurologue pour savoir de quelle démence souffre les gens je suis aide-soignante je sais de quoi je parle et même ceux détecté Alzheimer des fois je peux vous dire que l'on remet souvent le diagnostic en doute.
Effectivement un maintien à domicile aurait pû être envisager mais le problème elle fugue de plus en plus et les téléalarmes c'est bien mais ça a un coup et pas sûre qu'elle apuie dessus en cas de danger ou fugue,elle ne se nourrit pas si personne n'y veille donc cela veut dire aide à domcile 3fois par jour et ça c'est pas pris en charge totalement même pas du tout,les voisins jusqu'à maintenant on été sympa mais on peut pas abuser et nous on habite trop loin.
JF oui les infs en général passent pour les aides à la prise de médocs mais cela ne leur rapportent pas assez et en ce qui concernent les toilettes on en trouve pas bcp qui les font c'est nous les aides soignantes à domicile qui les faisont en sachant que ça coutent 29,95e par jour pris en charge par la sécu en général sur prescription médical.
Pour l'instant nous attendons la suite mais la maison de retraite que nous avions contactés nous avait dit que si elle était hospitalisée ils pourraient la prendre en urgence en unité sécurisée.Je vous tiendrais au courant.
Re: que faire? danger et refus de la personne agée
Publié : 26 août 2011 17:36
par Patapon
Des personnes âgées lucides, il y en a plein. Faut pas se leurrer, pour faire entendre son droit à choisir son lieu de vie, ce n'est pas lucide qu'il faut être, c'est avoir une sacrée force de caractère. Mon souci est bien là : comment créer les conditions pour un choix libre et éclairé ? Les situations se multiplient, toutes identiques : les familles sont loin, s’inquiètent sans rien dire, et bam, au hasard de je-ne-sais-quel évènement, tout s'emballe. On trouvera des centaines d'arguments motivant le placement, et des centaines de freins au maintien à domicile. J'ai même vu une famille plaçant des obstacles sur le chemin d'une malvoyante pour lui prouver qu'elle ne pouvait pas se débrouiller seule. En plus de cette pression familiale, les médecins avec qui je bosse vont dans le même sens : ils ne croient plus au maintien à domicile, trop difficile à organiser, trop cher pour la personne et pour la collectivité, trop incertain.
Alors voilà, je nous trouve bien démunis pour accompagner la personne. Une fois hospitalisée, même moi je n'ai pas la force de caractère pour imposer contre médecin compatissant et famille un retour à domicile temporaire avec aides, en attendant un placement. La personne elle-même, après quelques semaines, a déjà capitulée, on lui a répété 100 fois qu'elle y sera bien. A ma demande, les proches en parlent, discutent longuement avec la personne âgée, et ô miracle de l'intervention sociale, sont parvenus à élaborer un projet tous ensemble : on place ! Sauf qu'à la fin me reste un goût amer que l'accord a été tout sauf libre et éclairé...
Re:
Publié : 27 août 2011 09:40
par mouais
belle intervention Patapon. En psy, sans cesse, avec des personnes à la santé plus que chancelante, très détériorée, on se trouve sur le fil du rasoir à tenter de trouver les meilleurs compromis, avec des moyens matériels et financiers limités et un consentement impossible à obtenir face à des faits (têtus) : un maintien au domicile de plus en plus périlleux. Certaines personnes seules et souvent isolées, par dessus le marché, veulent coûte que coûte rester chez elle, mesure de protection ou non, et il nous faut essayer de les convaincre du contraire tant le statu quo se révèle pour ce qu'il est à chaque fois : un élan vers le pire. Chaque ajournement à un projet de placement en structure, chaque renvoi à une date ultérieure nous montre en général que la logique aurait été qu'on quitte son appart ou sa baraque. Les hospis répétées, les équipes usées, inciteraient à arbitrer sans que la personne n'ait plus son mot à dire. Et je me dis qu'étant à la place de ces gens-là, pour les plus lucides, je ne voudrais jamais qu'on m'impose un départ pour aller vivre et finir mes jours avec des inconnus, avec des vieillards, dans un mouroir, orné de géranium et agrémenté d'animations socio-cu (car c'est aussi de cela qu'il s'agit). Comment dès lors opérer des choix en sachant qu'à un moment, que cela vienne des familles ou des équipes, il faudra impulser une orientation, prendre une décision. C'est toute la réflexion éthique du boulot qui se pose là. Les réponses ne sont pas toujours satisfaisantes. Loin de là.
Re: que faire? danger et refus de la personne agée
Publié : 27 août 2011 17:11
par Florence
De toutes façons, il n'y a pas de réponse toute faite, il n'y a pas de solution miracle ! Il y a toutes sortes de situations, selon l'âge de la personne, son état de santé physique, son état de santé psychique, son environnement familial et amical éventuel, selon qu'elle toujours vécu au même endroit ou non, selon l'adaptation +/- bonne du logement (maison de plain-pied ou non, appart avec ou sans ascenseur ...), selon que la personne âgée a déjà eu des interventions d'aide ménagère à domicile, ... Il y a tant d'éléments à prendre en compte !
Mais l'élément-clé, peut-être, c'est ce que vous appelez la "lucidité". Ca me fait penser à la réforme de la protection juridique des majeurs, qui laisse le choix du lieu de vie au majeur protégé (oui, même en tutelle, le tuteur ne peut pas "obliger" la personne à partir en maison de retraite) ... et pourtant, cette même protection juridique est réservée maintenant aux personnes qui présentent une "altération des facultés mentales". Un peu contradictoire, non ?
Et d'ailleurs, que veut dire "être LUCIDE" ? Qui évalue cette lucidité ??
Re: que faire? danger et refus de la personne agée
Publié : 19 sept. 2011 23:29
par Eliane
Je suis ravie d'avoir trouvé ce forum, j'ai déjà trouvé des pistes en vous lisant.
Ma mère a 97 ans et 7 mois, depuis début 2010 elle est allé 11 fois aux urgences car elle fait des crises d'angoisse, toute la famille et moi même sa fille avons à sa demande chercher une maison de retraite, quand nous trouvons et que ma mère est rentrée chez elle, elle ne veut plus entendre parler de maison de retraite. Mais le 13 juillet elle est encore arrivée à l'hopital, l'assistante sociale de l'hopital a fait une déclaration auprès du juge, m'a demandé aussi de faire une demande de curatelle ou tutelle, l'expertise psychiatrique a été faite, ma mère souffre de trouble mnésique et cognitif, aux dires de sa femme de ménage elle est même dangereuse pour elle même. Ma mère après un séjour de 1 mois à l'hopital, elle n'est pas rentrée chez elle mais changé d'hopital, au bout de 2 mois elle refuse toujours d'aller dans une maison de retraite, donc autorisation pour rentrer chez elle, le jour de la sortie elle fait crise d'angoisse à l'idée d'être seule chez elle, on lui propose la maison de retraite et elle refuse, par un subterfuge on la fait rentrer en maison de retraite (c'est l'étage de dessous à l'hopital) le lendemain quand elle a compris elle s'est trransformée en furie, injuriant et frappant les infirmières et aussi hurlant; donc elle sort normalement demain. Je me sens impuissante, médecins et assistantes sociales des hopitaux me disent que je ne peux rien faire si ce n'est pas sa volonté, je vais donc la laisser rentrer chez elle et risque de tomber et mourir toute seule sur sa moquette. J'oubliais à chaque fois que l'on propose des aides à domiciles autres que sa femme de ménage, celles ci sont refusées pas ma mère sous des prétextes falacieux.
Re: que faire? danger et refus de la personne agée
Publié : 20 sept. 2011 22:09
par Florence
Bonsoir Eliane,
J'ai le sentiment qu'en effet, vous avez tout etnté, y compris la "ruse" qui fonctionne parfois (faire croire à la personne qu'elle change d'hôpital, alors qu'en fait, c'est la maison de retraite)
Hélas, si elle se montre violente et injurieuse, il n'y a pas grand chose à faire ... Comme le disent les médecins, on ne peut pas vraiment la retenir contre son gré. On peut essayer, mais face à ce refus violent, c'est intenable pour tout le personnel ...
Comme vous le dites, le risque, c'est qu'elle fasse une chute et reste à terre jusqu'à ce que quelqu'un la trouve. Il faudra peut-être en passer par plusieurs aller-retour entre domicile et hôpital avant qu'elle se décide ... si il n'est pas trop tard. (97 ans, elle n'est pas toute jeune ...)
Si j'ai bien compris, vous avez demandé une mesure de protection juridique : n'en attendez pas de miracle, au sens où même sous tutelle, le tuteur ne peut obliger la personne à vivre là où elle ne veut pas. Selon la loi : le majeur protégé choisit librement son lieu de vie ... tant qu'elle n'y est pas en danger, médicalement contstaté.
Le seul espoir, peut-être, c'est que votre mère pourrait accepter cette décision si elle vient d'une personne extérieure (la tutrice), alors qu'elle ne l'accepte pas quand cela vient de vous.
Mais l'esppoir est mince ...
Bon courage ... mais ne vous usez pas la santé inutilement, vous avez fait tout ce que vous pouviez et deviez faire.