Le Social

... et de moyens, stef, de moyens!!! peut etre les référent(e)s que vous avez rencontré n'ont pas tous été à la hauteur de vos espérances, parfois par manque d'expérience, de compétences (oui ça peut arriver) ou tout simplement de moyens. car nombre d'entre nous sont motivés, ont envie de changer les choses et y travaillent tous les jours, par petits bouts, mais parfois, nous aussi on déchante, on se dit qu'on ne sert à rien... parce qu'on manque de moyens. on croit en ce qu'on fait, mais la réalité nous rattrape aussi, et au final on fait ce qu'on peut. (mais vous verrez sur le terrain! bonne chance pour votre formation)

@ m

ne l'interprétez pas comme une provocation, mais
je pense que vous êtes mal informé... Les moyens existent, mais ils sont très mal employés, dilapidés, détournés... cela en est même ahurissant... Comme bénéficiaire du RSA depuis 10 ans, j'ai dû faire un nombre incalculable de formations bidon sur l'écriture de CV et de lettre de motivation par exemple, bilan de compétences fantoche, stages d'écriture, etc,etc... Des formations sans réel contenu qui ont en l'occurrence un coût important au final, des formations qui sont un gaspillage des fonds publics pour un résultat nul ou aggravant. Les travailleurs sociaux ne semblent jamais remettre en question l'échec des politiques d'insertion, c'est la faute à pas-de-chance, pas-de-moyens, et que sais-je encore.
Si on prend les termes de la loi sur le RSA, aucune suspension de l'allocation ne devrait être possible, on en viendrait logiquement à un "délit de mise en danger d'autrui". La loi, c'est "normalement" un moyen indépassable pour lutter contre les exclusions, mais les politiques d'insertion écrasent trop facilement la loi puisque les personnes en situation de précarité n'ont pas les moyens de se défendre, financièrement, moralement, culturellement... Je pense que le métier d'assistant-social souffre d'un réel manque d'imagination et d'engagement... c'est mon point de vue, celui d'une personne qui s'est fait balader bien trop longtemps dans ce dispositif RSA... Vous avez les moyens pour bien travailler, encore faut-il en avoir conscience... Une assistante sociale ne s'engagera jamais contre les décisions de la CLI qui lui imposent une certaine idée du RSA comme "usine à gaz", elle se soumettra ou elle changera de métier, ce que j'ai déjà vu...
On peut dire aussi que la pression qui pèse sur les personnes les plus fragiles s'est accrue, le stigmate "assisté" est devenu choses admise...

et une fois en poste vous pensez faire mieux ?
bon courage

je comprends ce que veut dire stef, on parle bcp de manque de moyen mais moi je parlerais plutôt de manque de marche de manœuvre.
de plus en plus on est cantonné à appliquer bêtement des politiques sociales qui nous écrasent.
tellement de responsabilité et si peu de reconnaissance qu'on manque d'énergie et effectivement d'imagination (qu’on ne nous autorise pas non plus).
pour avoir travaillé 6 mois en secteur, j'ai été effaré du "suivi" RSA. C’est de la foutaise : en gros on ne nous demande pas notre avis, le CLI prend ses décisions sans connaitre les personnes, on finit par leur dire ce qu'ils veulent entendre sinon il suspende le RSA parce que ça leur convient pas...
et effectivement les formations et autres outils d'insertion c'est souvent de la m.... il y a un énorme lobbying de société de formation (qui n’ont aucune concurrence car le CLI oriente systématiquement vers les mêmes) et qui ne servent à rien. J’ai vu des personnes sortant de ses formations effarés et quand un bénéficiaire du RSA a le malheur de leur pointer leur incompétence : ils font une note au CLI et au pole emploi comme quoi il n’est pas motivé et je peux vous dire que ça reste dans le dossier...
et ces centre de formation coutent très cher. Donc les moyens y’en a mais pas au bon endroit... et nous on peut que piocher dans les dispositifs à notre porté et on est souvent désemparé donc facilement blasée...

donc pour en revenir au poste : si tu penses avoir l'énergie nécessaire fonce, sinon prend un peu de recul et repose toi la question dans quelque temps !

j'ai bien compris ce que voulait dire stef et il/elle n'a pas tort. quand je dis manque de moyens, ce n'est pas d'outils ni d'argent dont je parlais, mais des moyens propres aux ASS : manque de marge de manoeuvre comme dit amande85 par ex.
en gros on fait avec ce que l'on nous donne (que ça nous plaise ou non: perso je ne suis pas toujours d'accord avec ce qui existe ni avec les changements qui se font, qui consistent souvent à déshabiller pierre pour habiller paul). on occupe un poste par envie, motivation, vocation ok, sauf qu'on ne bosse pas seul dans son coin, on a un patron, des missions, un cadre à respecter.
dans le cas du rsa (que je connais peu) ça ne contente souvent ni l'usager ni l'ASS. mais l'ASS remplit sa fonction avec ce qu'il a sous la main.
malheureusement, tout ne tient pas à la personnalité ou l'imagination du travailleur social.
soyez bien conscient stef que nous partageons (à qq détails près) votre avis mais jeter la pierre au manque d'expérience des jeunes pro ou la démotivation des ASS pour justifier l'inefficacité de la politique d'insertion, c'est too much!

@ hm
connaissant bien le stigmate "assisté", le harcèlement moral sur les bénéficiaires, je pense déjà pouvoir bloquer ça si je suis un jour en poste(je n'ai pas trop d'illusions non plus).
http://nsa33.casimages.com/img/2013/05/ ... 262198.jpg

Les obligations de travail sans participation effective des personnes intéressées, sans rapport avec leurs aptitudes, font aussi beaucoup de dégâts.
Amande85 parlait clairement de "l'énorme lobbying de société de formation", et en ouvrant un minimum les yeux on n'a pas à accepter ça si facilement... Les gens arrivent avec leur projet et le premier acte d'un CER consiste à mettre en échec pour réorienter vers les choix préétablis de la politique d'insertion et ses cadres de formation étriqués qui ne proposent jamais de sortie du dispositif... Je ne parle pas simplement de mon cas, mais des dizaines d'autres dont j'ai suivi les parcours dans des collectifs ou en gardant simplement contact...

bonsoir m et amande85
bien sûr qu'on manque de leviers. il en faut du courage pour bosser en espace insertion, et il en faut du courage aux bénéficiaires pour venir régulièrement aux RDV.
Allons-nous créer des formations solides, porteuses, trouver les budgets qui vont avec, pour conduire les gens les + éloignés du CDI à de l'emploi pérenne ? ça se saurait si ça existait depuis le temps (1987). Les gens ils finissent par se débrouiller, ils doivent compter sur eux principalement, ceux qui s'en sortent du moins, systeme D et contexte oblige. Et une visite à l'espace insertion pour justifier de ses coups de rame une fois de tps en tps.
La cli, de mon pt de vue elle sert surtout à essayer de contrôler que les gens n'aient pas un usage immoral de l'alloc, on sait jamais, car il y a du vice chez tout oisif - je plaisante, patapé patapé
On propose de l'occupationnel avec le rsa non ? présenté certes sous des atours plus attrayants, mais des formations en carton pâte, bref, tout ce qu'Amande85 a déjà bien relevé je crois, c'est en veux-tu en voilà, hélas
de toute façon nos sociétés sont tellement organisées autour de la course au statut, ou sur la compèt, l'excellence en tout que forcément, des masses non négligeabes ne peuvent pas suivre, sans compter la crise. les dés sont pipés

on est d'accord stef. je précise simplement qu'une AS commettrait une faute professionnelle s'il lui prenait de stigmatiser untel en raison de son statut ou autre, ça c'est vraiment une base du boulot. bon courage pour la suite

à stef j'ai bien lu votre post du 7 mai
quel est le rapport avec l'âge de l' ASS ???

comme l'a expliqué très bien amande85 les ASS ne décident de la politique sociales du département, ne signent pas les conventions avec les centres de formation, ne recrutent les intervenants de ces centres.
Ce n'est pas une question de motivation ou d'âge , c'est une question de posture.

Les ASS sont des agents engagés pour accomplir une mission et utiliser les dispositifs existants pas pour en inventer à la tête du client.

Et l'insertion n'est qu'un aspect de notre travail.

Lorsque nous ne sommes pas d'accord avec une politique sociale nous pouvons l'exprimer en tant que citoyen mais pas en tant qu'agent.

Et si vous tenez réellement à change le système plutôt que de devenir ASS, je vous inviterai à aller là où se prennent les décisions