Bonjour,
En réponse à Roland, je crois que c'est aller un peu vite dans le raisonnement : pas de condition de diplôme, mais le même concours (matières, programme) que le concours des gens ayant une licence, cela pose le niveau, non?
Et puis 5 ans d'expérience, peut-être l'éducation nationale souhaite-t-elle des gens ayant fait autre chose dans la vie que d'aller à l'école de 3 ans à 65 ans?
A Lyon, l'IUFM a ouvert il y a quelques années (2 ou 3 ans), une classe le soir pour les salariés, personnes en reconversion, chômage, etc.. Et Philippe MEIRIEU, le directeur a dit que ces personnes étaient importantes pour l'école avec leur parcours, leurs fêlures, leurs échecs et leurs réussites, qu'ils apportaient un regard nouveau et qu'ils pouvaient avoir une plus grande écoute des attentes des enfants...
Alors pour moi, l'ouverture du concours peut faire râler les gens qui ont galéré pour avoir une licence, mais je trouve cela juste : ces enseignants auront rarement moins que les autres au niveau scolaire, et surtout ils auront BEAUCOUP PLUS au niveau de l'expérience : un vécu, des échecs, des réussites, une "vie hors de l'école"...
Ils auront peut-être plus galéré, malgré ou à cause de leur diplôme : il faut en vouloir pour se reconvertir, il faut en vouloir pour réussir ce concours si on n'a pas de licence
Avant de crier au scandale, il faudrait connaître les statistiques concernant es diplômes des personnes qui réussissent ce concours, je pense que cela doit se situer vers bac +4/+5...
Et puis, il y a quelques années (15 ans), il suffisait d'un bac+2 pour être instituteur et ils étaient aussi bon que maintenant où ils ont bac+3, et parfois même meilleur car ce qui compte c'est la motivation pour faire ce métier, pas les diplômes!
Il faut aussi savoir que 5 ans d'expérience permettent une validation des acquis et en fonction du poste occupé d'obtenir un bac +2, +3, +4 et parfois +5 en fonction du niveau d'études initial : bac+2 plus 4 ans d'expérience = bac plus 5 ans d'expérience pour rentrer en DESS/Master 2° année.... donc ce concours ne renie en rien tes "études scolaires", le salaire sera le même pour un DEA/DESS ou une licence à la fin. Les DEA/DESS se sentent-ils rabaissés en étant professeur des écoles?
Si la catégorie du concours est importante, ce n’est pas professeur des écoles qu’il faut faire, il faut aller dans la fonction publique ou dans le privé, et là, bac+3 = rien du tout…
La catégorie donne accès à une grille de salaire, donc à une forme de reconnaissance concrète, mais les professeurs des écoles n’ont plus le statut qu’ils avaient en tant qu’instituteur au début du 20° siècle, et donc pas la reconnaissance, le respect des parents….
Et puis pourquoi toujours parler des diplômes, pourquoi? Sont-ils une garantie d'intelligence?
J'ai présenté ce concours il y a quelques années (8 ans en même temps que la licence de maths après avoir été maître auxiliaire, entraîneur de sports, directeur de colos, etc..), je ne l'ai pas eu car je travaillais déjà et n'étais plus dans le rythme des gens venant directement de licence. De plus, je n'arrivais pas à comprendre pourquoi ce que je savais faire (enseigner) n'était pas valorisé et qu'il fallait que je sois un virtuose "technique" en maths... et pourtant, cette possibilité aurait existé, je l'aurais utilisée... A l'IUFM, on me disait qu'on voyait un prof quand je faisais les leçons, mais moi, je n'ai pas eu le concours, eux si et pas les meilleurs....
Je travaille en informatique maintenant, j'ai un simple niveau maîtrise de maths et la maîtrise d'informatique du CNAM en cours du soir, je peux dire que des ingénieurs, j'en vois de tous les niveaux : les meilleurs ne parlent jamais de leur niveau, leurs compétences suffisent.... et quand on cherche à me vendre une prestation en vantant le niveau d'études de la personne au lieu de ses qualités/réussites, cela marche rarement.... Alors les études, oui mais ce n'est pas tout!
P.S : je suis passé ici pour ma femme, ( bac +5 en DESS psycho), qui étant intéressée par psychologue scolaire "doit" faire 4 ou 5 ans comme professeur des écoles... elle travaille, présente le concours et a entendu parlé de la 3ème voie dans le courrier des cadres (bonjour la revue des "sans diplôme")... Elle ne se sent pas du tout rabaissée par les conditions d'accès... et en plus, en préparant le concours, elle ne se pose plus la question des années d'enseignement obligatoires avant d'être psychologue scolaire : pour connaître le fonctionnement du système d'abord...
Coordialement et bon courage pour le concours
