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Re: Travailler sans dipôme ?
Publié : 17 août 2010 15:31
par dimitri
En parti de ton avis,un seul"mais",
l'évolution des systèmes et structures de formation d'éducs, ces dernières années nous apportent bien plus de personnes jeunes soit à qui l'on fait miroîter des postes mirifiques,soit qui y trouvent une voie de garage,contrario à la plupart des non-diplômés qui se lancent dans ce domaine, qui on eu le temps de murir leur choix après des passages dans la vie active mieux rémunérés pourtant, mais qui ne le ont pas satisfaits.Peût-être que le temps d'études est trop court,mais aussi que la formation en cours d'emplois pour les non-titrés trop rares,ce qui expliquerait cette difficulté actuelle de compréhension.Les motivations à 20 ans à 30,ne sont pas forcémment mus par les mêmes perspectives.Et encore une fois, seule la compétence et la reconnaissance de l'investisement d'un acteur éducatif dans son poste devrait faire l'intention d'un choix d'embauche,quelque soit son diplôme ou son âge.
Re: Travailler sans dipôme ?
Publié : 17 août 2010 17:35
par Florian
"Et encore une fois, seule la compétence et la reconnaissance de l'investisement d'un acteur éducatif dans son poste devrait faire l'intention d'un choix d'embauche,quelque soit son diplôme ou son âge."
Comme les organisations patronales doivent être contentes de lire ce genre de choses (si elles viennent ici...).
Je ne suis évidemment pas du tout d'accord avec toi dimitri. Certes, on peut critiquer les formations des travailleurs sociaux, les écoles. Néanmoins ces formations sont quand même pour moitié théorique et pour moitié pratique. Autrement dit, un "jeune" comme tu aimes à la dire aura déjà 15 mois de pratique de stage sur le terrain. Sans compter ses expériences précédentes.
Tu parles de "reconnaissance de l'investissement". Quelqu'un peut être complètement investi dans son travail et mal le faire. Nous sommes justement dans des métiers ou trop d'investissement peut nuire à la relation éducative voire même à la relation entre collègue.
Le diplôme garantit un certains nombres de connaissances théoriques et de "connaissances" pratiques. Il vient valider cette articulation. Car un éducateur spécialisé travaille avec sa tête comme il travaille avec ses mains. Il ne suffit pas juste d'avoir envie et d'être motivé pour faire ce travail.
Comme tu parles de reconnaissance de l'investissement, moi qui suis patron, je te demande lors de l'entretien d'embauche d'accepter de faire des heures supps non payés. je t'embauche ainsi en reconnaissance de ton investissement. Ce qu'il y a intéressant avec cette démarche, c'est que je peux mettre tous les salariés en concurrence et tirés vers le bas. C'est ce que ne permet justement pas le diplôme car reconnu dans la CC66 et donc une garantie des droits collectifs. C'est pourquoi il est important de défendre le diplôme.
Après, là où on peut être d'accord, c'est sur le manque de formation en cours d'emploi. Mais je crois que tu n'as pas bien ciblé la vraie raison de l'embauche de non diplômé. La raison est tout simplement financière.
Re: Travailler sans dipôme ?
Publié : 18 août 2010 14:52
par dimitri
J'en ai vu pas mal des éducs comme toi qui comptent leurs avantages plutôt que celui des personnes accompagnées.
Des connaissances suffisantes en 3 ans dont seulement 15 mois sur le terrain, laissez-moi rire.
Tes arguments pemettent à la politique éducative actuelle d'y trouver son compte et on ne vous verra plus oeuvrer quand notre domaine ne rapportera plus rien.
Sans oublier le dictat des orientations éducatives proposées par les écoles,issu du grenelle du bon éducateur(heureusement certains jeunes réagissent, j'en connaît).
Après tout si la branche est pourrie, mieux vaut la scier, car elle repoussera, autrement.
Bon courage à vous,vous plaignant de cette charge si lourde qu'est un diplôme.A bons entendeurs, je vous salue!
Re: Travailler sans dipôme ?
Publié : 18 août 2010 16:00
par Florian
Je ne parle pas d'avantages mais de droit, c'est je crois tout à fait différent. Et pour moi, et je crois que pour beaucoup de travailleurs sociaux aussi, le respect des personnes accompagnées passe aussi par le respect de ces droits. Si demain les éducs sont payés au SMIC, font 40h semaines avec suppression des congés tri, est-ce que cela sera mieux pour l'accompagnement des personnes? Je pense évidemment que non et que ca sera précisément l'effet inverse.
Je n'ai pas dit que c'était des connaissances suffisantes. Un professionnel se forme tout au long de la vie. Le diplôme vient certifier un certains nombres de compétences. Je le répète, le bons sens ou l'envie ne suffit pas pour faire ce métier. Il faut un certains nombre de connaissances théoriques.
Re: Travailler sans dipôme ?
Publié : 19 août 2010 19:57
par SOPHIE
En mon sens , l'éducation spécialisée a besoin de tout le monde . Des jeunes diplômés , des personnes expérimentées sans diplomes et des jeunes à la recherche d'expérience. Il se refuser de développer des idées qui font monter les uns contre les autres.Dans ce travail de lien chacun amène matière sur la toile à tisser.Soyons souple et malléable et acceptons que seul la quête du sens par la culture , l'expérience , la formation peut nous éclairer sur les actes que nous pensons justes et constructifs pour les personnes que nous accompagnons.C'est en mixant les qualités et les compétences des acteurs de terrains que nous pourront tant soit peu avancer avec les usagers
Re: Travailler sans dipôme ?
Publié : 25 août 2010 06:03
par emily
bonjour
je me demande comment vous pouver ecrire un message comme cela avec ce que vous faite!!moi meme je fait des remplacements depuis 6 ans et toujours pas diplomé du fait d'avoir des enfants en bas age et le cout de la formation!!donc ces trés bien d'etre diplomé monsieur mais il faut avoir les competences et de l'experience!!quand vous voyez les diplomés au info dans le social qui font de la maltraitance!!wouah!!alors qui devrait d'apres vous passer avant les autres vu leur diplome!!et bien!! donc ouvrer la porte a ce qui voudrais bien etre diplomé !!mais qui ne peuvent pas!!
Re: Travailler sans dipôme ?
Publié : 25 août 2010 12:41
par Florian
La maltraitance des professionnels n'est pas le fait d'être diplômé, on la retrouve partout. (malheureusement). Je ne sais pas si votre message m'est adressé Emily mais je ne suis pas contre ouvrir la porte au non diplômé, bien au contraire. Je dis juste que l'employeur doit former ce salarié. Ce qui n'est bien souvent pas le cas. Il faut arriver à se décaler des situations personnelles et voir les choses de manières plus globales. Si aujourd'hui, notamment dans le secteur du handicap, on retrouve beaucoup de non diplômés ce n'est pas par souci pour les employeurs de choisir l'expérience à défaut du diplôme. (d'ailleurs que veut dire "expérience"?). C'est bien par souci d'économie.
Être éducateur ne s'invente pas.
Voici un extrait de "Cent mots pour être éducateur" de Philippe GABERAN, propos avec lesquels je suis complètement en accord.
"Pour l'éducateur, l'implication au quotidien est synonyme de prise de risque... Tout d'abord, celle d'être soi dans la rencontre avec l'Autre. Doit-il rappeler une règle, signifier un interdit ou bien encore poser une exigence? L'éducateur ne peut le faire ni en se réfugiant purement et simplement derrière une règle (ce serait alors dénier sa propre responsabilité d'adulte) ni en s'arc-boutant sur son seul bon vouloir (ce serait alors succomber à la tentation de la toute puissance). Pour éviter l'écueil de ces deux extrêmes, l'éducateur doit construire sa propre identité professionnelle et pour cela s'approprier, par soi et pour soi, les quelques vérités de l'existence (l'inscription de l'être dans le temps, la dépendance à l'autre, le piège des évidences ou la finitude des actions), de sorte à faire émerger du sens dans l'accomplissement de chacun des actes quotidiens les plus banals. L'éducateur est celui qui donne envie d'être en vie, à condition qu'il soit lui même convaincu du bien fondé de son engagement, dans la vie comme dans le métier. L'implication de l'éducateur se traduit par la recherche et l'accomplissement au quotidien de cet accord avec soi même, que Carl Rogers nomme la congruence, et qui permet à l'Autre en besoin d'aide, de prendre solidement appui. Ce n'est pas pour de faux ou pour simplement jouer un rôle! Ce qui, seconde prise de risque, exige que l'éducateur soit dans une proximité avec l'Autre par laquelle il donne à saisir à la fois des savoir-faire et une manière d'être au monde."
Re: Travailler sans diplôme ?
Publié : 26 août 2010 21:08
par Emmanuel
Emilie,
votre message me laisse perplexe et j'avoue que j'ai du mal à en comprendre le sens...
Comme l'a écrit très justement Florian, "être éducateur ne s'invente pas"...Je ne vous connais pas et donc j'ignore votre niveau de compétences, mais à vos débuts, trouviez vous votre action légitime au sein de l'institution du fait de votre absence de formation ? Il me semble que je ne me verrais pas remplacer au pied levé, un professeur des écoles par exemple, sans aucune notion sur la pédagogie...
Vous parlez d"expérience, la mienne je me la suis faite en tant qu'animateur dans des colonies de vacances ou encore dans des séjours adaptés pour personnes handicapées et cela avant d'entrer en formation d'éducateur spécialisé (que je suis depuis 4 ans)...Personnellement, je ne serais pas vu travailler dans une institution sans le diplôme...
Je suis tout à fait d'accord pour donner la possibilité à des personnes de venir découvrir ce métier sous forme de stage (en dehors des gens déjà en formation)mais pour moi l'exercice en tant que tel du métier d'éducateur devrait nécessiter OBLIGATOIREMENT le diplôme d'Etat.
Chaque corps de profession à ses canards boîteux et effectivement, il existe de la maltraitance dans des institutions dont sont responsables des professionnels diplômés. Cependant, je reste persuadé que la formation permet de s'approprier un bagage théorique et technique qui me semble indispensable au bon exercice du métier d'éducateur.
J'ai moi même travaillé à mes débuts avec des personnes non diplômées et malgré toute leur bonne volonté, j'ai souvent constaté des carences et des faiblesses autant dans les pratiques éducatives qu'en termes de réflexion et d'analyse.
Je vous souhaite de pouvoir entrer en formation un jour. Bien à vous
Re: Travailler sans diplôme ?
Publié : 27 août 2010 10:24
par dimitri
Quels éducateurs! vous êtes juste des accompagnateurs,et certains bénévoles, certains patrons d'entreprise le font aussi bien que vous;un diplôme ne vous permettra pas d'entrer en contact si facilement avec des jeunes de cité, ou encore auprès de jeunes abusés, oui,c'est dur pour vous, jeunes, voir trop jeune diplômés d'admettre que certains de vos ainés, bien moins titrés peuvent vous apprendre quelque chose. Quand j'ai commencé, il n'y avait pas autant d'école et de facilité d'entrée en formation, mais on était plus humbles, votre unique fonction est de servir la misère,si votre souhait est reconnaissance et salaire, mais aussi répondre au bon format éducatif en vogue, je vous conseille une autre voie, car vu l'avenir social, seul le bénévolat va pouvoir réellement apporter quelque chose.Votre diplôme n'est qu'un passeport pour un long apprentissage, si vous n'adhérez pas à cela, votre profession n'aura pas d'avenir,et on ne peut en tirer profit.Sachez aussi que grâce a internet, de la loi 2002 à la méthode abba, tout peut s'apprendre, tout n'est pas scolaire;apparament, de mon vécu professionnel,il semble qu'on ne vous apprends pas à changer une couche lors de vos formations(surtout les hommes),et cela peut s'avérer de la maltraitance.Bonne réflexion.
Re: Travailler sans dipôme ?
Publié : 27 août 2010 14:07
par Didier
Bonjour à tous,
Je crois à la formation de la personne avant tout et bien moins à la formation d'éducateur. Le diplôme a été pour moi l'aboutissement d'une réflexion progressive pendant ma formation et surtout au moment du mémoire. Je suis satisfait d'être diplomé parceque c'est une étape dans mon parcours personnel, et c'est tout.
J'ai obtenu mon premier salaire en étant tourneur fraiseur (après un bac littéraire!)puis je suis entré dans une MECS comme candidat élève éducateur (contrat d'un an renouvellable une seule fois à condition de réussir aux examen d'entrée à l'école d'éduc.
Sans ces expériences de "non diplômé", je n'aurais jamais pu arriver à construire les choses dans ma vie.
Je ne crois pas avoir piqué la place d'un autre, j'ai seulement travaillé, pour aller un peu plus loin dans mon epérience personnelle et professionnelle...
Aujourd'hui, les étudiants sont "découpés" en Domaine de Compétence, c'est à mon avis une grave erreur qui vient certainement générer des tensions entre les professionnels