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Re: mémoire visites médiatisées

Publié : 18 déc. 2007 17:20
par sandra
Si ca peut vous aider j'ai fait mon mémoire sur les visites médiatisées pour mon DE de 2006, et j'ai eu une bonne note. Si besoin, donnez moi vos mail on pourra échanger.

Re: mémoire visites médiatisées

Publié : 18 déc. 2007 18:27
par Cathy
A l'att de Sandra,
Bonsoir
Pourrais-tu me donner les titres des livres ou les articles que tu as lus pour ce mémoire.
Merci
Cathy

Re: mémoire visites médiatisées

Publié : 21 déc. 2007 12:23
par sandra
Cathy,
j'ai lu deux bouquins de Maurice BERGER, "ces enfants que l'on sacrifie...au nom de la protection de l'enfance", et "l'échec de la, protection de l'enfance; ensuite du Myriam david sur le placement familial, una rticle du Lien Social "faut-il des parents à tout prix", puis pas mal d'autre bouquin dont je ne me suis pas directement servie mais qui m'ont aidé dans mon cheminement...
Si besoin, je pourrais t'envoyer ma biblio par mail.

Re: mémoire visites médiatisées

Publié : 21 déc. 2007 13:34
par catie guillaume

Bonjour,



Je vous transmets le texte ci-dessous.

je suis moi meme une maman qui souffre de l'eloignement de mes enfants, du fait de l'action alienante de leur pere.

malgre le travail tres consciencieux de votre collegue qui supervise des visites auxquelles mes 3 enfants ne viennent pas, ( 10,13 et 14 ans ) malgre l'enquete sociale en cours qui devrait faire comprendre a mon mari que son attitude est cruelle pour mes enfants et moi meme, malgre mes tentatives de mediation, malgre la reaction severe et immediate de la JAF, malgre l'expertise psychiatrique ordonnee, ...etc la situation est bloquee et risque de l'etre encore longtemps...meme si le JE est saisi. ce qui va se produire sans doute dans les prochaines semaines.

Visitez les sites suivants:

L'association Poil de carotte, association des enfants tristes. cette association m'a apporte beaucoup de soutien et de conseils, Jeanne Hillion, une ancienne de vos collegues fait un travail extraordinaire benevolement.

Visitez aussi ACALPA.org
Et aussi SOS papa, mem si certains poussent un peu trop le bouchon, il y a beaucoup de souffrance et de frustration a l'origine. le forum est tres libre mais il demontre bien comment les parents ressentent les visites mediatisees et les non presentations d'enfants.

Une bibliographie c'est bien, ce sont des specialistes qui defendent leur chapelle. Un peu trop parfois...mais les temoignages vecus , c'est mieux.
Je suis prete a donner mon propre exemple.
Je suis une personne de 52 ans, equilibree, ancienne fonctionnaire, redactrice a la presidence de la republique et pas preparee du tout a me trouvee a la porte de mon domicile, les vivres coupees, apres 25 ans de vie commune, SDF, obligee de travailler au supermarche, lachee par toute ma belle famille, harcelee et brutalisee par mon mari et maltraitee par mes enfants eux-memes quand je m'approchais d'eux..

Merci de faire passer a Cathy.
Cordialement,
Catie
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Jean-Louis Le Run Conflits de loyauté

Vincent, treize ans, vient consulter au CMP, sur prescrip¬tion du juge : il vient d’être confié à nouveau à la garde de ses grands-parents après trois années passées avec son père. Cette décision a été prise, m’expliquent les grands-parents, au décours d’une hospitalisation de Vincent pour une grève de la faim » destinée à le faire revenir chez eux. Vincent est le fils de leur fille aînée morte à l’accouche¬ment. Ils ont élevé l’enfant comme leur propre fils car le père, un tout jeune homme, ne l’avait pas reconnu et s’était éloigné. Puis le père était réapparu, avait revendiqué ses droits et avait fini, après une longue procédure, par obtenir la garde de son fils alors âgé de dix ans. Vincent semblait d’accord avec la version de ses grands-parents ; il rejoignait leur opinion selon laquelle la prise en charge prescrite n’était peut-être pas indispensable car le problème semblait réglé par ce retour au « bercail » .... Mais puisque le juge y tenait
Au fil des entretiens, la confiance venant, Vincent allait progressivement investir pour lui-même les entretiens ; et la version de son histoire, initialement si proche de celle des grands-parents, allait changer quelque peu. Il n’avait pas fait une « grève de la faim» comme ceux-ci préféraient le penser et le clamer. Il avait en fait développé une anorexie mentale qu’il attribuait tout autant à l’écartèlement entre les adultes significatifs pour lui qu’au changement dans la rela¬tion avec son père qu’avait entraîné l’arrivée d’une nouvelle compagne. J’appris aussi que le père alors très jeune avait en réalité été écarté par les grands-parents dès la grossesse. Ces derniers, au caractère particulièrement entier, avait interdit à l’enfant toute relation avec sa tante, leur autre fille qu’ils avaient même fini par « renier », car celle-ci, que Vincent aimait beaucoup, lui avait livré les éléments de l’histoire originelle et avait contribué au retour du père.


Petit à petit se dégageant des pressions familiales de tous ordres, Vincent en vint à me faire part de son désir de retourner vivre chez son père, maintenant qu’un effort de dialogue de celui-ci et de franches discussions avaient permis de régler les conflits avec sa compagne. Mais il évoqua surtout la crainte, qui entraînait insomnies et cauchemars, d’aborder cette question avec ses grands-parents. Car ceux-ci l’avaient déjà menacé de ne plus jamais le revoir s’il laissait entrevoir un tel souhait ; et il savait par l’exemple de ce qui était arrivé à sa tante, qu’ils en étaient tout à fait capables.

QU’EST-CE QUE LA LOYAUTÉ ?


Pour le Robert il s’agit du caractère loyal, de la fidélité à tenir ses engagements, à obéir aux règles de l’honneur, et de la probité. En vieux français, est loyal ce qui est conforme à la loi. Les synonymes sont fidèle, droit, régulier, honnête, probe ou encore féal. La loyauté suppose un autre à qui ou envers qui on est loyal — en argot, « réglo » — qui peut compter sur nous, à qui on ne fera pas d’ « entourloupe ». La loyauté contient donc l’idée de règles à res¬pecter, de loi c’est d’ailleurs son étymologie, du latin « legalis ».

Par ses racines féodales, la loyauté suppose une autorité (roi, parent, pays, etc.), quelqu’un dont on est le « féal », à qui l’on est plus ou moins assujetti, et par conséquent une appartenance qui nous lie à l’autre. Le vassal jurait fidélité et loyauté au suzerain en échange de sa protection. Cette dimension, qui s’est un peu estom¬pée par la suite, paraît intéressante s’agissant de l’enfant, toujours dépendant de l’amour et de la protection des adultes qui l’entourent et toujours prompt à se faire le loyal chevalier d’un parent attaqué.

A l’inverse, être déloyal c’est rompre le pacte, le plus souvent tacite, qui vous liait à l’objet protecteur, c’est prendre le risque de briser le lien, cela implique à tout le moins une prise de distance. L’attitude de l’objet est alors déterminante pour celui qui croit lui devoir loyauté en particulier lorsqu’il s’agit d’un enfant le parent peut-il supporter d’être contredit, sans se sentir trahi, peut-il mainte¬nir intacts son intérêt et son amour pour le transfuge ? Enferme-t-il l’enfant dans ses propres désirs, ou souhaite-t-il que celui-ci s’ouvre à d’autres ; accepte-t-il que ceux-ci ne pensent pas exactement comme lui, ou en fait-il une affaire de loyauté, de fidélité ? On per¬çoit aisément le rôle majeur des parents dans la nature même du conflit. On voit aussi que, d’une certaine façon, être déloyal peut constituer une manière de s’émanciper ; peut-être ne grandit-on pas sans quelques infidélités...

Dans Invisible loyalties, ouvrage paru en 1973, I. Boszorsmeny-¬Nagyi* a bien décrit les liens secrets, inconscients, les loyautés invi¬sibles qui unissent le sujet à ses ascendants comme à ses collaté¬raux: «Le fait d’avoir reçu la vie et la croissance de ses parents crée chez l’enfant un devoir éthique envers eux, une dette et une exigence de loyauté existentielle à leur égard ». Pour cet auteur, la loyauté est
« un déterminant motivationnel ayant des racines dialectiques, multipersonnelles, plutôt qu’individuelles » dont l’élaboration est déterminée par l’histoire et les mythes de la famille, le type de « justice» qu’elle pratique. Les manquements aux obligations de loyauté entraînent des sentiments de culpabilité existentielle qui viennent a leur tour réguler le système familial.
Au-delà de la famille, d’une façon générale, toute appartenance va
à un groupe suppose le partage de traits qui font l’identité du groupe, qui le lient et le soudent; s’écarter ou refuser ces traits, c’est s’écarter du groupe qui ne le supporte pas car son identité ayant été touchée, son existence même est remise en question. C’est pourquoi le groupe exerce des pressions conscientes ou inconscientes sur ses membres pour qu’ils ne trahissent pas sa loi. Il en va de même dans l’imaginaire de l’enfant lorsqu’il dévie du chemin tracé par le parent c’est seulement la qualité du lien qui lui permettra cette émancipation, obligeant le parent à un renoncement. Or la situation de divorce, en amplifiant pour les parents les menaces de perte, facilite la tentation de l’emprise.
La loyauté n’est pas un concept psychanalytique, sans doute à
cause de sa connotation morale. Pourtant, il me parait intéressant car il reflète une réalité clinique intrapsychique et interrelationnelle au
carrefour des notions de loi et de dette, d’attachement et de dévouement, d’identité et d’appartenance en tant que valeur éthique, la loyauté envers l’objet, en toute rigueur, suppose l’établissement du surmoi. Dans un registre narcissique et identitaire, elle engage l’idéal du moi dont l’objet de la loyauté vient occuper la place. Dans cette double perspective, la respecter c’est conserver l’estime de soi,
son innocence et s’attirer les bonnes grâces de l’objet tout-puissant
la trahir c’est s’attirer les foudres d’un mauvais objet menaçant
qu’on cherchera à expulser (par l’agitation par exemple). C’est aussi
se sentir abandonné, perdre l’amour de la puissance aimée et protectrice.

CONFLITS DE LOYAUTÉS


Les conflits de loyautés naissent lorsque deux loyautés viennent à s’opposer, à se contredire, plongeant le sujet qui en est le siège dans un dilemme être obligé de trahir la loyauté envers une personne pour être fidèle à l’autre et vice versa. Situation où l’on se retrouve de toute façon perdant (B. Nagyi parlait de « loyautés clivées »).

Le conflit oedipien est, dans la vie infantile, un prototype du conflit de loyauté l’enfant s’y trouve partagé entre ses deux parents Dans le complexe d’Œdipe, ce sont la déception chez la fille, la crainte de la castration chez le garçon et la peur de perdre l’amour du rival oedipien dans les deux sexes qui conduisent l’enfant à se détourner de l’objet maternel ou paternel ; mais il y a une différence de taille avec les conflits de loyautés « fermés » d’une part, tout ce jeu est fantasmatique et inconscient et d’autre part, l’enfant est réconforté par le constat de la permanence de l’amour de ses parents non seulement entre eux mais encore envers lui. On est en droit de souligner ici que les conflits de loyauté, à côté de leurs effets des¬tructeurs, peuvent se révéler quelquefois maturants s’ils restent ouverts et ménagent comme dans l’oedipe banal des portes de sortie.

Mais parce que, sous la forme de la loyauté, est mis en jeu l’at¬tachement au parent, à l’objet, face à l’attrait pour un autre objet sup¬posé menacer le premier, c’est l’angoisse de séparation qui me paraît être, au plus profond, l’autre prototype des conflits de loyautés et se trouve donc a minima, réactualisée dans ce type de conflits.

Il y a conflit de loyautés, au sens strict, lorsque deux loyautés s’opposent, se contredisent et emprisonnent le sujet. Cette situation implique donc une bi-appartenance, comme on peut le voir dans la bi-culturalité, dans le lien parents-enfant (on a toujours deux parents, même si l’un est absent et doit être reconstitué imaginairement ou dans le symptôme), ou encore dans le fait qu’on « appartient» certes à sa famille mais aussi au corps social. Le conflit de loyauté suppose une contradiction entre ces deux « partis » (qui sont aussi des parties de nous) auxquels on est lié, voire une guerre le sujet est sommé par les belligérants ou par les événements de choisir son camp. Ce qui implique de renoncer à la loyauté vis-à-vis de l’un des deux. Les conflits de loyautés emmêlent ces liens, véritables chaînes qui retiennent chacun, l’enferment et l’emprisonnent liens de dépen¬dance, de fidélité, dettes existentielles, ou encore, dans un registre un peu différent, double lien. *

QUAND LES PARENTS SE QUERELLENT


La mésentente des parents constitue évidemment une source pri¬vilégiée de conflits de loyauté, qu’elle aboutisse ou non à une sépa¬ration. Il est souvent très difficile pour les parents de ne pas mêler les enfants à leurs différends, particulièrement au début du processus de séparation quand la passion aveugle et libère l’agressivité. Malheureusement assez souvent les désaccords perdurent aux frais de l’enfant. C’est particulièrement le cas lorsqu’un parent (ou les deux) se montre déloyal vis-à-vis de l’autre, attaque sa fonction parentale, va jusqu’à prendre l’enfant en otage, le capter, ou le rap¬ter dans les cas extrêmes.

Notons que l’enfant n’est pas toujours passif et victime, mais qu’il joue, souvent à son insu, porté par les motions oedipiennes, sa partie dans le conflit.

Les conflits peuvent être plus ou moins intenses, porter sur des détails de la vie quotidienne ou des choses beaucoup plus impor¬tantes, comme le choix du parent avec lequel vivre. A côté des fan¬tasmes de l’enfant, c’est l’attitude des parents qui en fera ou non un conflit de loyauté. Tous les parents ont des différends, des querelles dans la vie quotidienne, mais généralement ils ne somment pas l’en¬fant de choisir ou de les départager, ils s’efforcent de le maintenir à l’écart de ces disputes. Le conflit de loyauté se présente au contraire comme un choix imposé et impossible entre l’un ou l’autre parent autour de telle ou telle décision, tel ou tel enjeu. Il prend souvent la forme du secret, par exemple: «Ne dis surtout pas à maman qu on est sorti tard le soir sinon elle ne voudra plus que tu viennes me voir... » Le secret lie celui qui en est le dépositaire par la menace faite d’un retrait d’amour, de vengeance, de sanction, ou d’une catastrophe, s’il était trahi.

Les recompositions familiales, en introduisant un nouvel acteur potentiellement rival d’un des parents, exposent tout particulièrement l’enfant à ce type de dilemme, toute attirance envers le dernier arrivé étant volontiers vécue par l’enfant (et malheureusement quoique humainement, par ce parent lui-même) comme une trahison du parent originaire. C’est pourquoi il est si important qu’ a l’occasion de ces recompositions un minimum de « coalition parentale» soit réaffirmée à l’enfant comme le suggère J.G. Lemaire

LE PRIX À PAYER


En écartelant l’enfant entre deux exigences, les conflits de loyau tés l’exposent au choix impossible et à la problématique de la trahi son avec son lot de culpabilité. Peu de solutions s’offrent à lui tra hir l’un, trahir l’autre, s’annuler ou encore se couper en deux se cli ver ou, s’il est plus grand, abandonner le terrain aux deux combat tants. Quelle que soit la solution choisie, il y aura un prix a payer Les conséquences pour l’enfant dépendront bien évidemment de l’intensité, de la fréquence, de la répétition, de la massivité des conflits et de l’importance, à ses yeux, de l’enjeu. Tout dependra aussi de sa capacité à maintenir le caractère externe du confflt a ne pas en faire un conflit interne ou intériorisé, de sa capacite a se le représenter et se le formuler clairement ; donc de son âge de sa maturité, de la solidité de son développement, facteurs qui ne sont pas liés au conflit. Chez le très jeune enfant, c’est l’accès a 1 autre parent qui sera empêché car il n’est guère en mesure de prendre de la distance et de porter un regard critique, de se dégager, de mainte nir le conflit à l’extérieur et de faire la part des choses.

Comme dans toute contradiction, l’enfant est confronte a une perte de signification, à un discrédit de ce qui lui est demande ou proposé, à une atteinte de sa fidélité, au spectacle de la loyaute de l’un ou des deux parents et donc de la valeur de la loi : accorder moins de valeur à la loi permet de se sentir moins traître, donc moins coupable et l’on ne sera pas surpris de voir souvent apparaitre des actes délictueux. A la limite, le désir est atteint : l’enfant va s interdire de parler de tel ou tel sujet, et même d’y penser pour éviter le conflit et va alors se constituer une zone où il est défendu de désirer. Il est ainsi des terrains minés sur lesquels l’enfant ou l’adolescent comprend vite qu’il vaut mieux ne pas s’aventurer sous peine d’en¬traîner des explosions désastreuses. La perte d’amour, supposée ou réelle, d’un ou des parents, le deuil impossible d’une relation idéale avec les parents comme entre eux, et le retournement contre soi-même de l’agressivité destinée au parent qui vous a amené à trahir l’autre, sont responsables des sentiments dépressifs si souvent ren¬contrés, voire d’authentiques dépressions trop souvent ignorées par l’entourage de l’enfant ou de l’adolescent.

RÉACTIONS, PROTECTIONS ET DÉFENSES


Confronté à tous les dangers que nous venons d’évoquer, le moi de l’enfant va chercher à se protéger, à préserver des images posi¬tives de ses parents, comme de lui-même, en utilisant des méca¬nismes de défense qui ne sont pas spécifiques refoulement, inhibi¬tion, idéalisation, déni, et, plus grave, clivage.
Ces défenses, d’autant plus serrées que l’enfant est immature, fragile ou peu soutenu par le reste de l’entourage, entraînent des symptômes variés.
L’inhibition portera aussi bien sur le domaine des acquisitions scolaires, que sur celui des réalisations sociales entravant plus ou moins l’enfant dans son développement. Elle pourra s’accompagner de repli sur soi, voire de mutisme extra-familial. Chez les enfants plus grands, on observe souvent une perte de naturel et de sponta¬néité, une attitude observatrice et un détachement, une attitude anti¬cipatrice qui correspondent à une mise à distance et à une certaine méfiance née des déconvenues passées. Le (ou les) parent(s) jugé(s) décevant(s) risque(nt) d’être désinvesti(s) prématurément, laissant le sujet en déshérence identitaire et affective ou amenant une adoles¬cence et une prise d’autonomie précoces, le choix prématuré d’un nouvel objet d’amour salvateur.

La régression (qui peut s’exprimer dans des symptômes comme l’énurésie, le refus de grandir, etc.) peut être comprise comme une tentative d’échapper au conflit en retournant à une relation plus dépendante et moins conflictuelle (les parents sont contraints à se mettre d’accord autour d’un enfant malade psychiquement ou soma¬tiquement).

Outre l’agitation, on retrouve également des conduites d’échec ou des comportement autopunitifs, masochiques liés à la culpabilité et en particulier à l’adolescence, tous les symptômes de la dépres¬sion, les tentatives de suicide ou les suicides.
D’une façon générale, l’enfant ou l’adolescent sera inconsciem¬ment tenté de rejouer le conflit familial ailleurs, par déplacement, ce qui permet de comprendre des comportements inhabituellement agressifs survenant dans le milieu scolaire par exemple.
D’autres symptômes comme l’atteinte de la loi traduisent en fait l’appel à la loi conduites illégales, vol, ou toxicomanie, qui réunit plusieurs de ces dimensions.*

Ultime défense, le clivage du moi va faire coexister deux fonctionnements, loyaux envers chacun des parents, mais séparés l’un de l’autre et alternativement en activité ce qui n’est pas sans risque pour la cohésion du sujet.

AIDER L’ENFANT ET SA FAMILLE


Repérer un conflit de loyauté lorsqu’un enfant va mal, le reconnaître et le nommer, c’est déjà apporter un soulagement. C’est redonner du sens là où les pistes étaient brouillées par le jeu des mécanismes de défenses utilisés par l’enfant et sa famille. Le travail thérapeutique dépendra alors de l’acuité ou du caractère chronique du conflit et des possibilités de mobilisation des parents. Dans un premier temps, on cherchera toujours à rencontrer chacun des protagonistes, même si cela paraît difficile à réaliser (ce qui est souvent avancé par le parent qui a pris l’initiative de la consultation). On les aidera à percevoir les enjeux qui se cachent derrière le conflit, enjeux qui vont souvent bien au-delà de l’histoire du couple et reposent sur l’histoire individuelle de chacun d’entre eux. Mais cette mobilisation n’est pas toujours aisée, ni opérante.

Que ce soit au cours d’entretiens thérapeutiques ponctuels ou répétés dans les situations les moins nouées, dans le cadre d’une psychothérapie ou d’une prise en charge à plus long terme (pouvant mettre enjeu l’équipe pluridisciplinaire lorsque d’autres aspects de la personnalité de l’enfant nécessitent un soutien ou un traitement) lorsque la gravité des perturbations du développement de l’enfant l’exige, on amènera doucement celui-ci à affronter la réalité qui s’offre à lui, à faire la part des choses, à se dégager du conflit. On lui permettra de verbaliser la colère et l’agressivité qu’il ressent ; on l’aidera à se dégager de la culpabilité produite par le conflit, à faire le deuil de certaines illusions (tout en étant vigilant à préserver des images parentales déjà bien malmenées et dont on connaît l’importance pour l’équilibre narcissique). On l’étaiera dans cette démarche bien souvent douloureuse. Ce cheminement s’accompagnera d’un travail avec les parents qu’il serait trop long de développer ici, car il n’est pas codifiable.

L’analyse des sentiments contre-transférentiels aussi bien a l’égard de l’enfant que des parents est une nécessité impérieuse pour ne pas se retrouver pris à son tour dans des « conflits de loyautés ou dans des imbroglios inextricables entraînant l’arrêt intempestif du traitement.
Chemin faisant, à mesure que la place de l’enfant redeviendra occupable et que le « triangle oedipien symbolique» sera réinstaure d’autres éléments moins actuels apparaîtront, souvent d’ordre transgénérationnel permettant à l’enfant ou à l’adolescent de saisir dans quelles répétitions il se trouve pris avec ses parents à l’insu de cha¬cun.

Dans d’autres cas, soit parce que l’enfant se débrouille bien et qu il ne paraît pas souhaitable d’en faire un « patient désigné », comme disent les systémiciens, soit que la situation soit tellement inextricable, tellement manipulée qu’elle nécessite un préalable judiciaire et le recours au juge des enfants, l’abstention thérapeutique sera la seule conduite éthique possible. En gardant présent à l’esprit que nous avons toujours tendance à vouloir évacuer ce qui nous est le plus pénible.

Ramener toutes les difficultés qui surviennent au cours d’une séparation des parents à des conflits de loyautés serait abusif et dan¬gereux. Ils restent néanmoins fréquents, et bien les connaître pour les repérer peut être utile pour aider les enfants et les parents qui s adressent à nous.

BIBLIOGRAPHIE
[1] BOSZORSMENYI-NAGYI, I.; SPARK, G.M. 1973. Invisible Loyalties, Maryland, Harper and Row Hagerstown.
[2] LEMAIRE, J.G. 1989. Famille, amour, folie: lectures psychanalytiques des liens
• familiaux. Paris, Paidos/Centurion.
[3] SAHEL, C. 1994. «Le vin herbé », dans La fidélité, Série morales n’ 1, Paris, Autrement, pp. 165-179.
[4] SALEM, G. 1982. « Loyautés, dettes et mérites : contribution théorique et clinique à la thérapie contextuelle », dans L’évolution psychiatrique, t. 47, pp. 745-770.

Re: mémoire visites médiatisées

Publié : 21 déc. 2007 18:31
par catie guillaume
Voici une liste de memoires et de reflexions sur ce qu'on appelle communement l'alienation parentale, contre laquelle jsutement les visites mediatisees sont ordonnees par les JAF qui essaient de retablir le lien enfant-parent non resident.
Tous ces textes sont disponible sur le site www.acalpa.org sur la base documentaire.
Voir aussi les temoignages des enfants qui ont grandi apres des annees d'eloignement force, et qui vivent avec une lourde culpabilite.


Textes sur l'aliénation parentale en langue française

P. GONÇALVES et A. GRIMAUD DE VINCENZI,"D’ENNEMIS A COEQUIPIERS
Le difficile apprentissage de la coparentalité
après un divorce conflictuel"

Benoît Van Dieren, "La justice face au processus d'aliénation parentale."16 décembre 2005, Belgique
Richard A. Gardner, Les enfants victimes de SAP devraient-ils être contraints par les tribunaux à des droits de visite et ou d'hébergement avec le parent aliéné ? Journal américain de la psychologie légale 19(3):61-106. 2001
Anita Vestal, MEDIATION ET SYNDROME D’ALIENATION PARENTALE. Considérations pour un modèle d’intervention.REVUE DU TRIBUNAL FAMILIAL ET DE CONCILIATION Vol. 37, No 4, Octobre 1999, p. 487-503

Jean Marc Delfieu, Syndrome d'aliénation parentale. Diagnostic est prise en charge médico-juridique. EXPERT Juin 2005.
Vulnérabilité des familles-Familles fragilisées : la difficile connaissance d'une population insaisissable L'article paru dans les ASH, en ligne.

Revue « Divorces et Séparations» n°3, juillet 2005 - L’ALIÉNATION PARENTALE
François Podevyn, L’aliénation Parentale, traduction et compilation.

Paul Bensussan, Allégation d'abus sexuel : le poids de la parole de l'enfant.
Paul Bensussan, Pratique médicale et sexualité : éthique et déontologie.

Héléne Romano : Suspicions d'abus sexuels chez les enfants de moins de quatre ans. À propos des fausses allégations, le journal des psychologues n° 238.
Clément Rizet : Questions d'éthique pour l'expertise judiciaire., le journal des psychologues n° 238.
Delphine Col : Psychologie et justice : paroles d'experts, le journal des psychologues n°238.
FLORENCE RAULT & PAUL BENSUSSAN : Du "tous pourris" au "tous pédophile.


Didier Erwoine : Mémoire - Format PDF -

H. van Gijseghem : L'aliénation parentale Revue d’Action Juridique et Sociale, septembre 2004.
Mireille LASBATS : Etude du syndrome d’aliénation parentale à partir d’une expertise civile.Dalloz Actualités Juridiques Familles, novembre 2004.
Jacques TRÉMINTIN : L’aliénation parentale. Lien Social n°739 du 3 février 2005

« Maltraitance psychologique », 1996, Editions Fleurus Psychopédagogie.

« L’enfant et le couple en crise », 1997, Collection Jeunesse et Droit, Editions DUNOD
Wilfrid von Boch-Galhau « Le SAP : Impacts de la séparation et du divorce sur les enfants et sur leur vie d’adulte », Synapse, Journal de Psychiatrie et Système nerveux central, septembre 2002

« L’enfant écartelé », 1998. Collection Enfance et Psy, Editions ÉRÈS.
Dossier « Fausse mémoire et faux souvenirs » d’après le site de francefms.com

Hervé CHAPELLIÈRE Conséquences psychologiques De l'enlèvement et de la rétention abusive d'enfant par un parent, à la suite d'une séparation
Nancy FAULKNER " Comité de la Convention des Nations Unies des Droits de l'Enfant Présentation le 9 juin 1999 L'enlèvement parental d'un enfant est un viol de sa personnalité"
Pascale Limarola «La confiscation d’un enfant par un parent à l’autre, soit l’enlèvement parental et/ou la non-présentation d’enfant « à répétition ».»
Isabelle Nazare-Aga Les manipulateurs sont parmi nous"
La tyrannie des faibles sur les forts
Nicole Marcil-Gratton, Céline Le Bourdais et Évelyne Lapierre-Adamcyk : Effets de l’histoire conjugale des parents sur les enfants

Pierre KAMMEMER, Le Rôle des Parents
Rapport du groupe de travail chargé de tirer les enseignements du traitement judiciaire de l'affaire dite " D'Outreau"
Quel droit pour la famille, actes du colloque. Paris le caroussel, 4 mai 2000

Re: mémoire visites médiatisées

Publié : 27 déc. 2007 17:59
par François
:) Bonjour,

Je suis aussi psychologue dans une service de protection de la jeunesse (Québec) et j'aimerais partager avec vous à propos des visites médiatisées.
Mes adresses courriels sont :
kanawana@aol.com

Au plaisir,

François

Re: mémoire visites médiatisées

Publié : 29 déc. 2007 16:18
par bii
salut je suis en troisème année as et je fais mon mémoire sur l'accompagnement du lien parent enfant en visite médiatisée. j'ai rencontré un juge pour enfants pour savoir ce qu'entend la justice lorsqu'elle préconise des rencontres de ce types, puis des responsables enfances et des travailleurs sociaux. Je suis à la phase de rédaction donc si on peut échanger sur le sujet afin de retravailler nos concepts..je suis open...

Re: mémoire visites médiatisées

Publié : 29 déc. 2007 16:27
par amandine
salut
es tu toujours d'accord pour échanger sur le sujet?je fais mon mémoire sur les visites médiatisées et le travail sur le lien parent enfant

Re: mémoire visites médiatisées

Publié : 29 déc. 2007 18:13
par angé
bonjour,
mon isap parle de visites médiatisées et je ne trouve pas le cadre légal qui les régissent, pouvez vous me donner les lois et articles concernés svp.
merci
angé

Re: mémoire visites médiatisées

Publié : 14 janv. 2008 12:41
par Sutter gilbert
peut-être pour les situations dans le cadre des séparations de couple parentale il y a des données, notamment dans la revue dialogue-Eres. Les JAF demandent dans certain cas des visites médiatisées. celles-ci sont assurée par des associations qui reçoivent une subvention dans la mesure ou c'est une décision judiciaire ; dans les autres cas cas les parents qui ont les mùoyens doivent payer...mais pour ce qui concerne les mesures prises par les juges des enfants c'est le maquis. Mis à part la contribution récente de Maurice Berger, de nombreuse fois citée dans les courriels (qui donne un point de vue se restreignant du point de vue du thérapeute de l'enfant, alors que le sujet est beaucoup plus complexe de mon point de vue), il n'y a pas grand chose d'accessible du point de vue pratique et clinique. dans le Département où je travaille, il y a une réflexion en cours. L'intrérêt est d'avoir mis tout les acteurs autour d'une table. Une première définition semble faire unanimité : Il faut différencier "visites accompagnées et visites médiatisées". La seconde formule concerne des visites nécessitant la présence continue d'une ou deux personnes assurant un travail de protection, de soutien, de mise en lien et favorisant la circularité de la parole. Une telle visite ne peux exéder une heure au maximun deux, car au delà, la capacité des uns et des autres se trouvent mis à mal. Si on estime qu'une visites peux durer davantage, c'est qu'on est sur l'autre champ, celui des visites dites accompagnées.

Voilà quelques éléments de reflexion à partager;

Gilbert