Le Social

Bonjour,

Je cherche des témoignages de professionnels pour m'assurer de mon projet.
alors que je m'apprête à entrer en formation de chef de service, et que je suis très motivé,
quelles sont pour vous les difficultés propres au métier de chef de service ?
Avez vous déjà souhaitez arrêter d'exercer la fonction de chef de service, ou connaissez vous des personnes dans ce cas
Qu'est ce qui peut motiver un chef de service à se réorienter ?

Je pose cette question car meme si La motivation est nécessaire et reste la condition première pour se lancer dans cette fonction, elle peut aussi aveugler sur certaines situations de terrain sous estimés.
Merci pour vos réponses.

Bon, personne ne peut me répondre ?
C'est une question qui me paraît intéressante pour tous ceux qui envisage cette voie.
Perso j'en ai connu 3 qui ont complètement changé d'orientation au bout de 3 ans de service. Ça m'interoge non pas sur leur motivation, mais sur la pression qu'il ont pu porter ? Le salaire sous les 2000 euros pour le public. Sur beaucoup de lieu ont dit que c'est un poste type siège éjectable. Dans la chaîne c'est le premier qui saute...
Réagissez si vous en connaissez, ou si vous même vous vous êtes déjà poser la question d'arrêter.
Cordialement

Bonjour Cèd,
Personne pour te répondre!!?
C'est une question délicate et peur-être douloureuse pour certains(es).
ES de formation, puis CDS pendant 7 ans, je fais partie des personnes qui se posent des questions quant à une éventuelle reconversion.
La première difficulté en qualité de chef de service tient à mon sens du fait qu'il se situe bien à l'interface entre la Direction et l'équipe des professionnels. Place pas toujours évidente aux regards des enjeux qui peuvent se jouer de part et d'autre. Le positionnement est donc très important. Le cds fait partie de l'équipe de direction, mais il se situe également dans l'accompagnement et le soutien de l'équipe qui agit sur le terrain. Naviguer entre les deux n'est pas toujours chose évidente, et sucite bien souvent (pour ma part) des questions d'éthique, tout comme lorsque nous sommes éducateur, ME ou AMP. Ce n'est pas du tout le même métier et il m'a été difficile d'accepter d'endosser un rôle de "gestionnaire" et d'encadrement au détriment de mon rôle d'éducatrice.Nostalgique de mon ancien métier et sans la formation CAFERUIS, j'ai donc pris mes nouvelles fonctions dans un contexte qui m'a amenée à faire quelques erreurs de "pilotage".
Le contexte lors de la prise de poste est fondamental. Cette dernière peut être compromise aux dires de P.LEFEVRE dans 4 cas de figures. Si comme moi tu cumules les 4, alors "dur dur".

merci pour ta réponse,

je ne connais pas P.LEFEVRE ni l'idée qu'il développe.
Je comprends qu'il ne soit pas forcément simple de répondre, mais je pense qu'au travers d'expériences comme la votre il y a beaucoup de choses à partager. Quand la motivation est forte elle peut rendre aveugle sur les difficultés des futurs postes et c'est pour cela que des témoignages comme le votre sont important. On entends peu de choses sur ce sujet, pourtant à l'heure actuelle beaucoup de cds quittent leurs fonctions, mais sans s'étaller sur les raisons...un forum anonyme peut favoriser les échanges pour prévenir des difficultés futures.

Merci pour le votre.
cdt.

Bonjour Ced et merci pour ton commentaire.
Patrick Lefèvre a publié un ouvrage que je te recommande pour le CAFERUIS: "Le guide de la fonction chef de service". Il y développe les risques de l'exercice de la fonction et notamment:
- le 1er poste occupé,
- le candidat interne,
- la création de poste,
- un(e) directeur(rice) ambivalent(e).
Je te laisse explorer la question celon les enjeux qui se jouent dans ces 4 situations.
Suite à une expérience "douloureuse" j'ai décidé de poursuivre mon chemin en tant que cadre. C'est formateur et aide à ne pas tomber dans les pièges que revêt la fonction. Depuis j'ai travaillé dans un autre service, ce qui m'a permis de me relever, la tête haute, et de me conforter dans l'idée que je me fais du travail social...!

Educatrice puis chef de service pendant quelques années et à nouveau éducatrice.
Les 3 premières années j'ai eu beaucoup de plaisir à faire avancer les projets des équipes puis est venu le temps où je n'avais plus le temps de faire ce travail. J'étais pricipalement occupée à gérer des horaires, combler les absences de personnel, l'évaluation, réduire le déficit, transmettre des décisions de la direction générale avec lesquelles je ne pouvais être d'accord...J'ai préféré reprendre mon travail d'éducatrice et je ne le regrette pas.

Merci Sophie pour tes références.
Elles me seront utiles au moment venu.
Merci aussi à sylvie pour ton témoignage. J'imagine que la décision de revenir vers le métier d'éducatrice n'a pas été facile compte tenue de la différence de paye ?

La question du salaire s'est posée évidemment mais elle me paraissait secondaire par rapport à ma santé. De plus des éducs ayant de l'ancienneté gagnent plus que des chefs de service en début de carrière.
Chef de service est un métier de solitude. On n'est pas aux commandes mais on est entre le marteau et l'enclume.Tout dépend aussi de l'asso dans laquelle on bosse mais le stress de cette fonction est très important, les vacances suffisent à peine pour reprendre la forme

Je comprends bien... mon chef de service actuel exerce depuis 18 mois, il m'explique sa volonté de devenir directeur, justement pour ne plus être entre le marteau et l'enclume.
Pour le coup la différence de salaire en débutant la fonction de chef ou celle d'éduc est importante, même pour un éducateur avec 5 ans d'expérience. .

Bon, c'est pas l'usine, la mine ou le boulot dur dur des caissières de Leclerc non plus! Effectivement, la direction et son style de management est primordial, une entente et une confiance presque totales sont essentielles. Mais c'est un métier passionnant que j'ai exercé avec grand plaisir plusieurs années. Marteau et enclume...parfois, mais plutôt courroie de transmission, étayage des équipes (le sens de "cadre" est approprié : le cadre permet aux équipes de travailler en sécurité, de pouvoir s'appuyer sur ses parois quand besoin, il n'est pas "dedans" mais "autour", ce qui permet aux travailleurs sociaux d'être dedans, il aide à donner sens aux actions, rappelle la mission, permet aux différentes personnalités de s'articuler, de donner le meilleur d'elles-mêmes et de l'ensemble aux usagers. Ce n'est pas rien, ce n'est pas tout. Donc, si vraiment vous en avez envie, faites! vous allez sans doute vous éclater!