Le Social

Bonjour,

J'aimerai savoir quelles sont les horaires d'un éducateur spécialisé en Centre d'Accueil de Demandeurs d'Asile?
Est ce qu'il est amené à effectuer des horaires d'internat(terminer à 22h 23h)?
Et en quoi consiste le travail auprès d'un public de demandeurs d'asile? N'est ce pas un travail principalement administratif?

Merci infiniment pour vos réponses.

Bonjour,

est ce que quelqu'un ayant une expérience auprès de demandeurs d'asile en CADA aurait l'amabilité de répondre à mes questions?

Bonjour,

tout dépend du fonctionnement du CADA. Pour ma part, on faisait des horaires des journées car les familles étaient en logement dispatchés dans la ville. Elles étaient donc autonomes. Sinon, pour la paperasse, oui il y en a mais le boulot ne se limite surement pas à ça ! En tant qu'éduc, tu es amené à faire des visites à domicile, des entretiens, des accompagnements à l'extérieur. C'est très enrichissant. En espérant t'avoir aidé.

Oui merci beaucoup Marion, ça m'éclaire. Je visualise mieux le travail auprès de ce public et dans cette institution.

Bonjour,
Je suis éduc en CADA depuis plus de deux ans maintenant. Nous avons un CADA, un AT-SA et un transit soit environ 160 personnes hébergées dans notre foyer. Il s'agit de personne de toute nationalité, que se soit des personnes isolées commes des familles. Concernant le CADA dans lequel je travaille, nous travaillons du lundi au vendredi, en horaire de journée (9h - 18h).
Concernant notre travail en tant que tel, bien sur, il a beaucoup de "paperasse" mais diversifiée... Dans ton accompagnement tu passes de la simple aide à remplir une demande de CMU, qu'à accompagner la personne dans l'écriture de son récit de vie... Tu les orientes, les conseils, les soutiens dans leur insertion/intégration plutot très très difficile dans la société française. Tu apprends à communiquer autrement que par le langage, ou alors tu apprends quelques mots dans des dizaines de langue différente. Tu te bats tous les jours contre les administrations française qui ne connaissent rien du droit d'asile et qui tente au maximum d'enlever le peu de droit qu'ont ces personnes. Tu partages des cultures, des habitudes, des repas de tout origine avec des personnes ayant une histoire qui te parait inconcevable. Cela donne parfois terriblement envie de militer utopiquement pour la paix dans le monde, pour que la torture au XXI siecle cesse, pour que chacun ai le droit à une vie décente!
Parfois tu te surprends avoir la chair de poule quand devant toi, la personne ouvre son enveloppe qui lui dit qu'elle est reconnue réfugiée... Tu penses parfois à dire "félicitation" comme ci cette personne avait obtenu un diplome... Et pourtant, oui elle est réfugiée, oui elle va pouvoir réapprendre à vivre, trouver un travail (heu... pas sur), un logement (toujours pas sur), mais cela veut surtout dire qu'elle ne pourra jamais retrouver la terre de ses origines, ses proches et surtout cela veut dire que l'Etat français a reconnu qu'elle était victime de persécution, de torture... Doit on être fière pour elle de cette reconnaissance?
A d'autres moments, tu as en face de toi une personne qui a reçu une réponse définitivement négative concernant sa demande d'asile, une personne qui s'effondre... Une personne qui recevra une obligation à quitter le territoire français et qui deviendra dans la majorité des cas une personne en situation irrégulière refusant de repartir (connaissant ce qu'il l'attend), se trainant de rue en foyer, sans aucun droit, aucune reconnaissance, aucune légitimité... Et qui bien souvent deviendra "délinquante" pour s'en sortir ou/et sera attrapée par la Police au Frontière puis placée en rétention pour enfin être réexpédiée dans son pays d'origine... Pays ou quelque fois, juste en arrivant dans l'aéroport, elle se fera tuer d'avoir osé aller demander l'asile! Et toi, pour cette personne, tu ne pourras rien faire! Dans tous les champs d'activité de l'ES, tu ressens ce sentiment d'impuissance face à la misère humaine... Bien sur, car nous ne sommes pas des super-heros, nous n'avons pas les solutions pour les gens! Mais...
En espérant avoir réussit à partager mon expérience!

Bonjour,

Je suis éducatrice en MECS et depuis quelques temps, j'ai très envie de travailler dans un CADA ,après avoir rencontré beaucoup de migrants en tant que bénévole à la croix rouge. Votre témoignage est magnifique et me conforte dans ce désir. Merci infiniment pour ce témoignage débordant de réalité et d'humanisme.