Points négatifs Éducateur Spécialisé ES

[tim]

Souhaitant devenir Educateur, je me prépare à entrer en formation..
Je connais les points positifs de ce métier.
Mais quels en seraient pour vous éducateurs les points négatifs ?
Merci de faire partager votre expérience !
tim

[lila]

Personnellement quand je passais le concours, je ne voyais pas le boulot d'ES par ses points positifs et négatifs...
Ca veut dire quoi les points positifs de ce métier?

Tu peux parler de ce qui t'attire, de ce qui te plaît (boulot de contact, travail du quotidien... j'en passe) et tu peut dire qu'il y a des choses qui t'intéressent moins.
Mais parler de point négatifs du métier, sans même avoir pratiqué le métier, c'est un peu gros... Fin tu as peut être déjà travaillé dans le milieu mais si tu n'as remarqué aucun inconvénient du métier, c'est que tu n'as pas du l'approcher tant que ça en pratique. Dans tous les cas, c'est à toi de te faire ta propre opinion par rapport à ce type de question. Un réponse toute faite de quelqu'un d'autre ne te conviendra pas à pour autant à toi, c'est un avis personnel !!

[julie]

Poste se rarifiant, tensions pour l'emploi, mise en compétition des éducs, pression, precarité (petit contrat),
manque de moyens des structures, glissement vers des logiques gestionnaires et entrepreunariales, moins de qualité et d'expérimentation, le social comme machine à normaliser...

L'éduc comme rouage du système, celui qui l'entretien et ne remet jamais en cause le fonctionnement même de la société, cherchant à ce que les gens s'y intègrent coute que coute...
La dérive progressive de l'éduc vers la schizophrénie, pris entre ses idéals et des objectifs ne correspondant à rien à ces valeurs...

le développement du libéral. Le social se privatise petit à petit.De moins en moins d'investissement pour les "clients" du social qui ne rapportent pas (SDF, tox...)..enfin juste ce qu'il faut pour sauver le bateau...

[tim]

Julie,
je te remercie pour ta réponse intéressante et personnelle.

Lila,
Oui j'ai déjà travaillé un peu dans le milieu social (un stage en MECS et un remplacement en CAJ avec des personnes handicapées), j'ai donc pu me faire mon opinion et en parler avec des éducateurs.
Mais en posant la question ici, je sohaitais échanger avec d'autres éducateurs (qui accompagnent d'autres publics, qui ont des expériences différentes). Je ne cherche pas une réponse toute faite à une question précise, juste des points de vue différents, pour penser le métier différemment. Je trouve ta réponse fort méprisante, j'espère que tu as un discours plus agréable et intelligent auprès des usagers que tu accompagnes.

Tim

[lila]

Tim,
Je comprends parfaitement ta réponse et ta réaction. Je me rends compte moi même en me relisant que ma façon d'écrire sur ce coup là peut être mal perçue et je m'en excuse !!!! =)

C'est juste que de plus en plus de personnes ont tendance à chercher des réponses toutes faites comme tu dis pour avoir ce qu'ils pensent être LES bonnes choses à dire au concours, sans chercher à voir plus loin. Je voulais donc justement essayer de dire que ce n'était pas la bonne solution à mes yeux, pensant (en te lisant) que que tu faisais partie de ce type de personnes. Je ne voyait pas mon message aussi "sec" et mal tourné mais je ne me suis pas relue... c'est le désavantage de l'écrit, il faut faire attention à la façon dont peut être perçu ce qu'on essai de dire.

Ta réponse me permet de comprendre mieux ce que tu cherche au travers de ta question et je vois bien que tu ne fais pas partie des gens que j'ai cité plus haut, donc encore une fois, désolé ^^.

Pour ma défense, je ne pense pas du tout être méprisante, je n'ai pas la science infuse ni la culot de dire que je connais tout sur tout et, j'essaaccompagne des personnes au quotidien (en tout cas je l'espère)

Si je peux me permettre de participer alors, je suis entièrement d'accord avec Julie. En fait, je trouve qu'elle a exprimé très clairement tous les problèmes qui sont d'actualité dans le domaine de l'éducation spécialisée.

[lila]

Oups faute de frappe, mon message est parti tout seul !!! lol bon je ne sais plus où j'en suis. J'en étais à ma défense par rapport à ce que tu me disais... Et je voulais dire que j'essai d'accompagner au mieux les personnes avec lesquelles je travaille au quotidien. La remise en question ne me fait pas peur et sachant que la relation est coeur de notre travail, je pense qu'on a toujours quelque chose à apprendre de l'autre (usager, équipe et j'en passe).

Bref, je ne sais plus ou j'en était sinon, alors je m'arrête là pour ce soir =).

[Angie]

Le gros point négatif c'est qu'il y a de moins en moins d'embauches d'ES. Les structures embauchent des AMP qui coutent moins cher... Il faut bien réfléchir avant de se lancer car l'avenir des éducateurs ça pose question...

[éléonore]

Je ne partage que très partiellement le message de Julie. Depuis quand l'ES dans sa pratique professionnelle doit-il remettre en cause la société ? Depuis quand l'ES ne doit-il pas faire intégrer des normes pour une intégration des personnes en difficulté ? De bien grands mots comme Idéaux/Objectifs/Valeurs et manque de moyen et tout et tout. Soyons sérieux. L'ES est un professionnel qui travaille dans un cadre (il a un contrat de travail), qui est financé pour tel type d'accompagnement, ça amène donc des contraintes. Il n'a jamais été demandé aux ES de régler la problématique du chômage, de la précarité, etc. Qu'il y ait moins de poste, c'est vrai, qu'il y ait moins de moyens c'est également vrai....

[lila]

Evidemment que l'ES, comme tout autre professionnel, travaille avec des contraintes dues à sa profession. Mais certaines de ces contraintes sont à mes yeux très contradictoires avec la mission de l'ES, c'est une réalité et c'est, je crois, ce qu'à voulu dire Julie.

Remettre en cause la société n'est pas si mal de temps en temps. Dans certains champs d'intervention, la normalisation prime sur les besoins, la réponse à une problématique eet j'en passe... Alors c'est vrai, on doit sans cesse faire en fonction de la société, parfois avant de faire en fonction des personnes qu'on accompagne. Il y a en effet une différence entre intégrer des normes, et normaliser à tout prix.

Idéaux/Objectifs/Valeurs... sont de bien grands mots pour toi? Pourtant, notre formation est basée sur ces mots... Trouver ses propres valeurs et agir en fonction, mise en place d'objectifs dans un projet ... Comment peut-on minimiser des mots alors que l'on grandit (dans notre projet professionnel, tout au long de notre formation et lors de nos expériences) avec ces mots qui nous sont sans cesse rabâchés...

Et, sauf si j'ai mal compris quelque chose, elle n'a jamais parlé du fait qu'il était demandé aux ES de régler de telles problématiques que le chômage et la précarité...

[Julie]

C'est sûr que les centres de formation, l'état ou encore les employeurs ne demandent pas aux ES de remettre en cause le fonctionnement de la société. Mais ce n'est pas parce qu'il n'y a pas de demande explicite qu'il ne faut pas se questionner sur le sens de notre travail et sur notre rôle. A mes yeux, c'est essentiel.

Avec des missions portant sur l'insertion et le mieux- être des personnes, comment ne pas regarder, l'environnement sociétal dans lequel doivent ou veulent s'insérer les personnes et comment ne pas se questionner également sur les objectifs de notre organisation politique et sociale: De manière générale, y-a -t- il une volonté d'aller vers le mieux- être des individus?

De là apparaissent des questions:
Moi, en tant qu'éduc, comment j'intègre les personnes et à quoi je les intègre ? Quelles sont les conditions de « l'intégration »?
Si le travail se fléxibilise encore, si les critères d'employabilité augmente tjs, si les salaires diminuent, si les conditions de travail se dégradent ; quel est mon rôle auprès des personnes que j'accompagne ? Leur dire qu'il faut accepter d'être plus flexible, de gagner moins, de n'être pas trop exigeant sur la nature du travail à effectuer, parce qu'au moins ils seront « intégrés » ?
c'est en ça que je parle de l'éduc comme rouage du système ou du social comme machine à normaliser...

Je ne dis pas que les éducs peuvent directement agir sur le chômage ou sur la précarité, mais seulement que nos rôles peuvent poser question. En tout cas, moi ils m'en posent.