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Ces femmes autistes qui s’ignorent

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lesocial
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Ces femmes autistes qui s’ignorent

Message non lu par lesocial » 16 oct. 2018 08:17

Nous l’appellerons Sophie. Le portrait que nous allons dresser de cette jeune personne pourrait être celui de n’importe laquelle des femmes qui entrent, sans le savoir, dans le spectre autistique. Parce qu’elles sont intelligentes, parce qu’elles sont habituées à compenser des difficultés de communication dont elles n’ont pas forcément conscience, ces femmes passent à travers les mailles du filet encore trop lâche du dispositif national de diagnostic.

La journée mondiale de…

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Po3m
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Re: Ces femmes autistes qui s’ignorent

Message non lu par Po3m » 22 oct. 2018 16:46

C'est complètement dingue à quel point je me reconnais là dedans. Sauf que je suis un homme.
J'ai pourtant le sentiment d'être très empathique et d'être doté de la faculté à "savoir" ce que pensent les autres. Mais il y a quand même un truc qui a toujours cloché chez moi. Toujours est-il en effet que je mène des études, et je fais aussi de la recherche, dans des domaines en effet pointus. Par exemple, j'étudie le machine learning, le deep learning et le big data pour développer mes propres outils dotés d'I.A (ou d'algorithmes d'apprentissage). A côté de ça, j'écris, je dessine, je peins, des projets dans le développement de jeux, de la BD, un goût prononcé pour la réalisation (courts métrages) puisque les procédés narratifs sont devenus choses courantes pour moi, etc... etc...
A côté de ça je vis principalement dans la solitude (que j'ai sur apprivoiser avec le temps). "On" (j'utilise rarement le "on" mais je n'ai pas envie de préciser) a voulu me coller des étiquettes qui ne correspondent vraiment pas à ce que je suis, à qui je suis. J'ai été victime (également) de jugements arbitraires à mon encontre et dévalorisants. Et je pense que l'attitude des (très) rares personnes que je rencontre au sein du dispositif d'insertion (rsa) une fois tous les 10 ans, m'indique que je ne suis pas réhabilité dans mon intégrité et que l'on est pas prêt à m'accorder crédit à ma parole (donc à mes actes, puisqu'une parole "saine" découle des actes).

Ce n'est peut être pas approprié et l'auto-diagnostique est impossible, juste que j'y reconnais des "traits" propres à ma personnalité (il est vrai atypique et force est de constater que mon "intelligence" s'il en est me porte préjudice en ce monde). En tout les cas, mes grandes difficultés sociales montrent bien un réel problème (je n'ai jamais été dans le déni de mes difficultés mais celles ci sont "si bien masquées" que d'un point de vue structurel, ça me porte préjudice).

Je vais indiquer un exemple concret.
Je suis donc au RSA. J'ai été tiré au sort par le "bureau de la lutte contre l'exclusion" pour répondre à une enquête IPSOS. Je suis sensé recevoir chez moi donc une personne et je suis vivement encouragé à lui présenter des documents officiels et répondre aux questions. J'en comprends parfaitement l'intérêt et c'est une enquête à caractère obligatoire. Je dois présenter mes relevés de compte, factures, etc... expliquer comment je fais pour vivre, dans quelles conditions, etc...

Pris par la honte, il est évident que je n'arrive pas à m'ouvrir pour répondre à cette enquête. On me demande de bien vouloir tout déballer quand même : ce n'est pas rien ! Imaginez la violence du truc... imaginez juste, je ne reçois personne chez moi car trop petit et à peine mieux qu'une chambre d'étudiant. Alors recevoir quelqu'un chez moi c'est intrusif, et ouvrir mon intimité, parler de ma vie, encore plus. Je vis dans un 16m², j'ai actuellement 485€ / mois. Au mois de septembre j'ai eu une réduction de moitié puisque je tardais trop à me réinscrire à Pole emploi (entre parenthèses, mon ancienneté RSA chez eux me porte préjudice, l'accès à la formation ne m'est pas permise alors que j'entretiens quotidiennement mes facultés d'apprentissage et je n'ai psychiquement parlant aucun problème à assimiler de nouvelles données, mon cerveau est très "plastique"). Certes, j'ai quelques "peurs" bien ancrées et bien profondes. Je crois que c'est humain. La précarité, on ne peut pas s'en habituer mais en sortir, c'est vraiment dur (y compris d'un point de vue social et surtout d'un point de vue social).

Bon allez j'arrête j'avais encore besoin de vider une partie de mon sac (chargé d'émotions), j'ai le sentiment que quand on me reçoit, c'est comme recevoir un coup de poing dans la gueule (du coup on évite)... mais je n'y peux rien... à un moment il faudra bien prendre le problème à bras le corps et voir ensemble ce qu'on peut y faire de bien pour en sortir. En attendant mes journées sont pleines. Je commence à 8h30 et ça peut m'arriver d'aller jusqu'à minuit mais je reste raisonnable. J'ai déjà connu un burn-out (autour de 2004 à 2006) j'ai appris à me ménager.

Je colle en pièce jointe mon projet actuel (un petit jeu pour tablettes et mobiles). Ne pas prêter attention au visuel, ce n'est même pas au stade d'alpha (ce qui signifie que ce n'est pas "jouable" en l'état, c'est à l'état de "fonctions en cours de développement"), mais je laisse quand même un petit quelque chose. Vous êtes des privilégiés parce que je garde sous le coude mon concept, je ne peux donc rien en dire actuellement.

Ce projet n'est pas suffisamment "important" pour être présenté un CNC (centre national de cinématographie : ils ont un département d'aide et financement pour les projets de développement de "certains" jeux, reconnus de valeur culturelle) pour trouver une source de financement mais c'est une piste pour mon projet suivant qui lui sera "démarché" concrètement. J'ai aussi la participation à des concours qui peut m'aider à obtenir des aides. Bref, mais je déplore un manque total de soutien (conseil général, Pôle emploi : ils peuvent se serrer la paluche sans pb). Franchement sur le papier quand vous avez "travailler en partenariat" "le partage d'informations" l'approche multidisciplinaire etc... c'est complètement théorique. La réalité du terrain je la connais je suis dedans. Je n'ai reçu que des menaces de suspension de mes droits et la possibilité de faire clôturer mon dossier après 3 blames (j'en ai reçu 1 pour le moment) j'imagine que la raison se trouve par l'ancienneté de mon dossier devenu gênant (peut être). Entre nous, je préfère me dire (et c'est vrai) que tout le monde s'en fiche et que ça n'empêche pas la planète de tourner, donc ne croyez pas que je me prends pour plus important que je ne le suis. Il ne s'agit pas de ça.

Un cabinet psy ? Non mais franchement il y en a maclaque avec ça ! Comme si c'était la solution miracle. Si votre incompétence est structurelle arrêtez de me (de "nous", parce que je suis loin d'être isolé dans ce type de situation compliqué) rejeter la faute du genre que ce serait forcément du à un problème personnel et psychologique. Evidemment qu'il est personnel le problème (480€ et démerde toi ça va ? J'ai besoin de détailler ?) mais il y a quand même un vrai souci d'ordre structurel et un sérieux problème de considération individuelle dans la gestion des dossiers devenue très administrative, déshumanisante, stigmatisante. Que croyez vous ?

Les méthodes que vous employez sont pavloviennes, je suis traité comme un animal. Je suis maltraité. C'est la réalité.
Je ne dis pas que c'est de la maltraitance volontaire, je ne dis pas que l'on cherche à me nuire (je ne suis pas parano vous comprenez ?), je ne dis pas que les gens sont malveillants. C'est pourquoi le problème est structurel. Si on va un peu plus loin que de s'en arrêter aux préjugés de tout à chacun. Je suis donc victime (malgré moi, parce que je ne me considère pas comme tel) des limites dues à la façon de traiter ces problèmes. J'allais dire de "prendre en charge" le problème mais ce n'est absolument pas le cas puisque c'est moi qui me prends en charge (ce qui est normal). Je suis autonome et responsable.

Alors on me laisse vivre, on me laisse tranquille. Certes.
C'est ce que je voulais. Puisque l'on m'octroie le minimum, que l'on me fiche la paix un maximum. Puisque l'on est pas capable de me respecter et de considérer ma parole (qui est prise actuellement comme l'expression d'une pathologie... point), que l'on me fiche la paix. Puisque je ne reçois que des menaces (mises à exécution) pour entretenir un système hypocrite et pavlovien, franchement m'appeler pour signer un contrat d'insertion... un contrat engage 2 partis. Devant un tribunal de grande instance (je ne suis absolument pas procédurier mais j'en viendrai là quand mon dossier sera radié) je serai en mesure de prouver mon engagement et de démontrer que vous n'avez jamais utilisé autre chose que des menaces à mon encontre (j'ai conservé tous les courriers). Je serai même en mesure de démontrer que l'HP sous contrainte (en 2006) fut de votre côté un abus de pouvoir à mon endroit (je n'ai jamais été dangereux ni envers moi même ni envers quiconque).

Evidemment, je n'ai aucune envie d'aller jusque là (mais le tribunal de grande instance est le recours légal et bien sûr je le saisirai au besoin). Evidemment, j'ai autre chose à faire qu'emmerder le monde. Mais ne soyez pas trop sûrs de vous. Ce n'est pas parce que vous êtes et représentez une institution que vous avez tous les droits. Forcément je suis fragilisé par ma situation et il est dégueulasse d'agir comme si j'en étais fautif ou coupable. Pourtant c'est bien de ça dont il s'agit. Bon, j'arrête, ma colère prend malheureusement le dessus et je risque d'en avoir encore pour longtemps alors que j'ai du travail qui m'attend.

Je tiens à dire que je n'en veux à personne. Mais je tiens à dire aussi que j'ai toujours la rage..........
Pas la haine. La rage. C'est positif, donc ne craignez rien. Je ne vais quand même pas m'excuser de vivre et de ce point de vue, oui je l'emmerde, le monde. Et ce jusqu'au bout. Je ne vais pas m'excuser de vivre à fond mes projets et même si ça me porte jusqu'au minimum vieillesse. DE toute façon j'aimerais vous rassurer, je ne cours pas après une retraite. Je ne cours pas après une carrière. Je veux juste vivre et défendre mes projets. Je ne peux pas travailler pour servir des rêves qui ne sont pas les miens. Le dispositif d'insertion a 20 ans de retard sur ce qu'est devenue la société d'aujourd'hui.

Je suis porteur de projets.
Je me forme mais autodidacte n'est pas un gros mot et ne veut pas dire que l'on s'octroie à soi même des choses que l'on ne maîtrise pas.
Savoir se former signifie aussi (et surtout) choisir ses formateurs. Et j'apprends par l'expérience.
Quand on dit qu'on se forme malheureusement ce n'est pas pris au sérieux. C'est un réel problème parce que ça me met "en faute" par rapport à Pôle emploi qui pourtant (en vrai) ne me propose rien. Et le peu de proposé est totalement inapproprié (il ne faut pas se leurrer, j'ai bien compris qu'ils ne veulent perdre aucun argent pour des gens qui sont depuis trop longtemps au rsa). Personne ne veut payer pour des laissés pour compte. Pardon de dire LA REALITE oui parce que c'est facile de me considérer comme à côté de la plaque. Donc, de me déconsidérer. De me dépouiller de toute intégrité sociale et individuelle. C'est facile... de me prendre pour un fou...

A bon entendeur.



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