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Les soins psychiatriques sans consentement : quels enjeux en France ?

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lesocial
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Les soins psychiatriques sans consentement : quels enjeux en France ?

Message non lu par lesocial » 20 juil. 2022 09:29

Par un arrêt du 17 juin 2022, la Cour d’appel de Bordeaux a infirmé l’ordonnance du juge des libertés et de la détention (JLD) du 9 juin 2022 autorisant le transfert de Romain Dupuy de l’Unité pour malades difficiles (UMD) du centre...

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Po3m
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Re: Les soins psychiatriques sans consentement : quels enjeux en France ?

Message non lu par Po3m » 23 juil. 2022 23:29

Bonjour,

J'ai été effectivement HP de façon abusive en 2006. Le service social qui me suivait dans le cadre du CI (rmi équivalent rsa) a instrumentalisé l'appareil psychiatrique pour ce faire. C'est à dire que des travailleurs sociaux ont "décidé" que je devais être suivi par un médecin psychiatre et dans le refus de ma part ont employé d'abord une méthode de contrainte, type menaces (me couper les droits) ce qui signifiait donc me mettre en danger. La manoeuvre était de me faire rencontrer ce médecin 2 fois juste à des fins d'hospitalisation. Je voulais à nouveau détailler toute l'histoire à titre de témoignage mais il ne faut pas croire que j'en prends plaisir, témoigner de la sorte me demande beaucoup d'énergie dans un 1er temps, et dans un second temps ramener tout ça en surface n'est pas sans conséquence : ça me fait retomber, retraverser de la déprime on va dire. J'avais posé ici un vocal que j'ai finalement supprimé, je ne sais pas s'il est vraiment bon d'en parler. Juste pour dire qu'en effet des services sociaux peuvent utiliser de ces outils puissants de contrainte pour abuser de la faiblesse d'une personne, si ce service se met en tête que cette personne peut être dangereuse, par exemple pour protéger l'un ou l'une de leurs employés. Et ce, de façon complètement arbitraire, sans aucune menace manifeste de la part de cette personne. Heureusement, depuis la loi a évolué sur le sujet et il ne serait plus possible de me faire HP de la sorte sans que je ne saisisse le juge des liberté, ni que j'entame une action au tribunal administratif voire conseil d'Etat. Je ne suis pas du tout procédurier mais ça ne se passerait plus avec la même musique...

Bien sûr, ces gens s'imaginaient que "c'est bon, il est interné" du coup on se frotte les mains on met tout ça sous le tapis. Mais la réalité est tout autre, même à l'époque il ne s'agissait pas du tout d'internement, c'est une hospitalisation. De plus, j'étais en HL : je pouvais mettre fin à cette HP de ma propre initiative. Bon j'arrête là sinon je vais m'embarquer à raconter l'histoire, juste que ce n'est pas ce qu'on imagine et qu'à l'époque déjà je savais également qu'ils allaient manquer de lits... dès le 1er jour de mon hp j'étais déjà "stabilisé" (c'est à dire que je ne représentais aucun risque, en bref, pas d'utilité à me faire HP sous contrainte). Le service social avait bien chargé la mule en utilisant ma mère notamment, ma mère qui a dans sa lettre qui motive une demande d'HP a écrit notamment 2 mensonges : elle a écrit que je pouvais être violent envers du matériel, car j'aurais dis "si on me fait hp je casse tout" je précise qu'en ce qu'on dit dans le cas où l'on est poussé à bout et la réalité des faits il y a un monde, je n'ai jamais été violent dans la vie. D'autre part, elle a écrit que je ne mangeais pas, ce qui était également faux. J'étais très mince/maigre mais c'est ma nature, c'est génétique. Elle le savait mais a joué la dessus. Je n'en veux pas spécialement à ma mère (même si je ne la vois plus vraiment mais pour d'autres raisons), car elle a été convoqué par le service qui a mis en place une stratégie coercitive pour me faire HP. Ils sont parvenus à leurs fins en se mettant en tête des idées totalement préconçues/biaisées. Oui c'est possible, j'ai connu une HP sous contrainte et l'on a abusé de ma confiance pour ça, alors que je répondrais aux rdv etc...

Cette hp sur le plan de ma santé n'a rien donné. J'étais dans mon droit de refuser tout traitement chimique, ce qui fut le cas et à raison. Sur le coup, il y eut un relatif mieux car on s'adapte, mais par la suite je me suis retrouvé endetté à la CAF car cette HP n'avait pas été déclarée. Je me suis retrouvé endetté de plus de 3000€ que j'ai remboursé sur près de 4 ans où j'ai du vivre, dans mon appartement de 16m², avec 300€ / mois... à partir de juin 2007 par là, au sortir d'un foyer de post-cure. Dette que j'ai remboursé de 2007 et 2011 environ, durant ces années je ne pouvais pas avoir l'énergie nécessaire pour m'en sortir, je vivais avec 300€ / mois et n'avait aucune aide annexe, ni alimentaire ni quoi que ce soit car il faut bien le dire, au vu que l'on est considérés comme des "assistés", et bien je ne sais pas ce que ça veut dire "être assisté". Là oui, pour le coup, bien sûr, je ne me nourrissais plus beaucoup par la force des choses...

Un exemple où les outils puissants du conseil départemental, mal employés, peuvent à terme et au long court affaiblir une situation et fragiliser la personne concernée. Totalement contre-productif. Voilà j'ai tenté de faire court mais ça reste un témoignage nécessaire pour donner à comprendre qu'il peut y avoir des dysfonctionnements qui mènent à faire HP quelqu'un contre son grès, la cause principal est... la peur - sans fondement concret - du ou des professionnels dans le social. Je précise, dans mon cas je n'ai jamais représenté la moindre menace. J'ai exprimé certes mon malaise et mal être mais dans la volonté de donner à comprendre qu'il ne fallait pas me menacer comme c'était le cas "si tu ne fais pas ça, alors on te coupe tout" il n'y a pas pire pour générer de la souffrance chez quelqu'un de fragile et contribuer à l'enfoncer encore plus. Ces méthodes obsolètes doivent être jetées aux oubliettes...
Dernière modification par Po3m le 25 juil. 2022 17:11, modifié 1 fois.

Soso500
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Re: Les soins psychiatriques sans consentement : quels enjeux en France ?

Message non lu par Soso500 » 24 juil. 2022 12:47

bonjour, j'ai une amie, J..., mariée avec un gendarme, a subi de sa part des violences conjugales (insultes, coups de poings, intimidations..) pendant plus de dix ans. Bien qu'elle avait régulièrement des ecchymoses sur le corps, elle n'a jamais osé porter plainte contre lui. Elle sait que les collègues de son mari refuseraient de prendre sa plainte parce qu'ils ne veulent pas non plus que ces violences soient dénoncées. Cet homme violent, s'alcoolisant régulièrement, n'acceptera jamais de reconnaître les faits, m'a t-elle dit.. Alors qu'ils étaient de passage à l'hôpital public, il y a deux ans, à la demande du médecin de la caserne, mon amie, ayant la mâchoire déboîtée, son mari a dit au médecin qu'elle était tombée dans les escaliers intérieurs de leur logement (ce qui est faux), et qu'il était inquiet pour sa santé mentale. Il a voulu la faire passer pour une hystérique. Il a fait une demande pour que sa femme soit internée dans le service psychiatrique. Mon amie a donc été admise sous contrainte, considérée comme suicidaire et délirante, selon les dires de son mari. Le lendemain, une psychiatre, diagnostique qu'elle ne souffre d'aucun trouble psychiatrique et n'a pas d'idées suicidaires. Mon amie, mise en confiance par le discours bienveillant de la psy, lui a parlé des actes de violence de son mari, colérique, autoritaire, qui la menaçait régulièrement de la tuer si elle témoignait contre lui. Un psychologue a aussi dans la journée pris en consultation mon amie pour établir lui aussi un diagnostic psychologique. A la suite des deux diagnostics, l'hospitalisation sous contrainte a été levée par contre mon amie devait être suivie par un psychologue régulièrement, sans en informer son mari, ce qui lui a donné la force d'entreprendre les démarches nécessaires pour demander le divorce. Aujourd'hui, bien qu'elle soit divorcée, depuis cinq mois, elle vit toujours dans la crainte que son ex trouve son lieu de domiciliation et l'harcèle. Elle a du changer de région et emménageait, dans une grande ville, à plus de 700 km de la caserne. La femme des gendarmes qui habitaient dans le même immeuble que le couple savait ce qui se passait dans le foyer conjugal, entendant des cris, des bruits de vaisselle, en provenance de leur appartement n'a jamais voulu faire des témoignages écrits attestant les actes de violence du gendarme à l'encontre de son épouse. Je me sens impuissante car je n'ai pu rien faire pour protéger mon amie, de peur de représailles de la part de son mari. Heureusement, aujourd'hui, elle a pu définitivement, se sortir de son emprise et essaie de se reconstruire, au fil des semaines, loin de lui..

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