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violaine

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Message non lu par violaine » 19 mai 2004 12:38

INTRODUCTION

La création des emplois jeunes s’inscrit dans la politique du gouvernement Jospin « Nouveaux Services et des nouveaux emplois » (Juin 1997), connu aussi sous le nom « Nouveaux Services Emplois Jeunes » (NSEJ), cette politique répond au double constat du chômage des jeunes et de l’existence de besoins non satisfait.

La loi sur les emplois jeunes votée le 16 Octobre 1997 vise à faire naître des activités nouvelles comme le dit l’intitulé : « loi relative au développement d’activités pour l’emploi des jeunes ». Elle concerne les jeunes, sans emploi, titulaires de diplômes moyens (baccalauréat ou bac +2) qui toucheront une rémunération égale au SMIC et auront un statut identique au marché du travail ordinaire.
Initialement, le programme de lutte contre le chômage des jeunes devait comporter deux volets (70 000 emplois devaient être crées à parité par l’action du secteur privé marchand et des services publics ou para publics). Or ce projet sera hypothéqué dès le départ par l’échec de la réunion avec le patronat en septembre 1997. Le développement d’un important plan emplois jeunes au sein de ministère qui n’avait pas vocation à s’inscrire dans ce projet, l’Education Nationale ou la police, transforme le projet initial.
La police recruta donc des Adjoint de sécurité (ADS) qui seront considérés comme une forme de pré recrutement d’un personnel plus proche de la population jeune (mission de sécurité, d’îlotage et d’accueil), et l’éducation nationale recruta des aides éducateurs.

Dans ce dossier nous nous intéresserons au programme « Aides Educateurs » lancé par le Ministre de l’Education Nationale, C.Allègre se saisit de ce projet, et l’adapte à son ministère sans attendre la publication de la loi. L’opération emploi jeune est alors lancée.

Les aides éducateurs sont appelés à couvrir des activités éducatives nouvelles, souvent apparues dans le cadre d’opérations agissant sur le fonctionnement de l’école ou à ses marges. Elles étaient accomplies par une collaboration d’agents de l’institution, bénévoles, vacataires.
Outre son objectif, le programme NSEJ répond également à un souci fondamental : améliorer pour tous (élèves, familles et personnels) le service public de l’éducation.

D’après le BO n° 30 du 4 sept 1997 : la présence des aides éducateurs et leur emploi permettront d’assurer auprès des enfants une véritable continuité éducative tout au long de la journée et offriront de nouvelles possibilités d’assouplissement de l’organisation de l’organisation des activités, au sein des écoles élémentaires.
Encadrement éducatif pendant les temps d’entrée et de sortie, de récréation et de repas, appui aux bibliothécaires, participation à l’implantation de nouvelles technologies dans les écoles, encadrement des activités culturelles et sportives, mais aussi aide à l’étude relèveront du champ d’activité des aides éducateurs.
Tout ceci s’inscrit dans un cadre éducatif et cohérent avec les stratégies pédagogiques des équipes d’éducation.
La finalité du dispositif des « nouveaux services et des nouveaux emplois » consiste à offrir un soutien aux équipes éducatives au niveau de l’encadrement des élèves et à celui des activités pédagogiques par des interventions auprès de groupe d’élèves, soit en liaison avec le cours, soit dans la cadre d’activités culturelles, artistiques ou sportives.

Ce dispositif a aussi pour objectif l’insertion des jeunes sur le marché du travail, pour cela des formations ont été mises en place pour les aides éducateurs.

Dès lors, nous verrons tout d’abord comment a été élaboré le contrat des aides éducateurs, puis ce que l’on attendait d’eux, ensuite nous mettrons en avant les limites et la fin du programme « « Nouveaux Services et Nouveaux Emplois », enfin nous nous interrogerons sur ce qu’il s’est passé pendant ces cinq ans : Qui sont-ils ? Les aides éducateurs ont-ils créer de nouveaux emplois ? Le statut d’aide éducateur a-t-il permit aux jeunes de s’insérer sur le marché du travail ?












I - Comment a été élaboré le contrat des aides éducateurs ?


a) Le contrat de travail.

Les Aides Educateurs s’engagent sur la base d’un contrat de travail de droit privé. Ce contrat de travail est régi par le code du travail, c’est donc le conseil des prud’hommes qui est compétent pour examiner tous les litiges qui pourraient résulter de l’exécution du contrat de travail.

Le contrat signé est (au maximum) de 60 mois et « incluant une période d’essai, d’un mois, renouvelable une fois ».
Sur le temps de travail (cf. la circulaire du 17 juillet 1998 et le BO-memento juridique, fiche n°10), la durée est fixée à 1575 heures par an (correspondant à une moyenne de 35 heures sur 45 semaines). L’horaire hebdomadaire ne peut en aucun cas excéder 39 heures.
Sur cette durée s’impute le temps consacré à la formation soit 200 heures annuelles en moyenne.
Le code du travail limite la durée journalière du travail à 10 heures (art. L 212.1) et impose l’obligation d’un repos hebdomadaire d’au moins 24 heures consécutives (art L. 221-4) de préférence le dimanche.
La loi dite Aubry relative à la réduction du temps de travail précise que tout salarié bénéficie d’un repos quotidien d’une durée minimale de 11 heures consécutives. De plus, aucun temps de travail ne peut atteindre 6 heures sans que le salarié bénéficie d’un temps de pause d’une durée minimale de 20 minutes. La pause minimale à l’heure des repas est de 45 minutes.

Par ce contrat l’aide éducateur bénéficie d’autorisations d’absence pour passer des épreuves d’examens et de concours qui s’inscrivent dans le projet de formation validé par le recteur. Les absences ainsi autorisées s’imputent sur le service, sur justification, dans la limite de 28 heures par session d’examen ou de concours et de 56 heures par an.
Les congés sont fixés à sept semaines par an dont au moins quatre consécutives, pendant la période des vacances scolaires d’été.
Quant aux congés pour événements familiaux (art. L.226.1 du code du travail), la loi prévoit des autorisations exceptionnelles d’absence pour le mariage du salarié, le décès d’un proche, la naissance d’un enfant. Ces jours d’absence n’entraînent pas de réduction de la rémunération.

b) Les activités.

La circulaire de l’Education nationale du 17 décembre 1997 prend la précaution de rappeler que les missions des aides éducateurs s’entendent comme une aide à certaines activités qui restent sous la responsabilité des enseignants ou du chef d’établissement. Elles ne peuvent être autres que celles prévues au contrat de travail.
Le chef d’établissement ou le directeur organisent le travail des aides éducateurs en fonction des dispositions du projet d’école ou d’établissement.
C’est au responsable de définir au préalable la tâche mais sa présence n’est pas obligatoire au moment du déroulement de l’activité.
L’aide éducateur ne peut cependant se substituer à l’enseignant (séquence en complète responsabilité avec un groupe d’élèves ou remplacement d’un enseignant absent…) ni à un autre personnel. En dehors du temps scolaire, les aides éducateurs ont vocation à intervenir pendant le temps des repas et des études après qu’une convention a été passée avec la collectivité (mairie) ou l’association responsable.
D’un façon générale, on retiendra que chaque fois qu’une activité est susceptible de figurer dans un projet d’école ou d’établissement, l’aide éducateur peut y participer y compris si cela entraîne une mise à disposition auprès d’une collectivité ou d’une association.
Les petites vacances peuvent être des périodes de travail. L’Education nationale développe les opérations « écoles ouvertes » ou « écoles des vacances », ce qui devrait conduire les aides éducateurs à assurer un service, pendant ces périodes, dans un collège de rattachement. Quand rien n’est organisé, l’aide éducateur est en repos pour les petites vacances mais reste à la disposition de l’employeur.

c) La formation

Les bénéficiaires d’emplois jeunes disposent d’un droit à la formation, dans la perspective d’un projet professionnel durable. Le contenu de la formation est déterminé à l’issue d’un entretien de bilan ; le projet de formation et de carrière du bénéficiaire d’un contrat emploi-jeune est arrêté en accord entre le jeune et l’autorité académique.
Cette formation donne droit aux aides éducateurs de s’inscrirent au Cned (Centre national d’enseignement à distance), à l’IUFM (Institut universitaire de formation des maîtres) ou dans les universités, les droits d’inscription sont prise en charge par l’employeur.
D’autres formations hors Education nationale, (Defa, diplômes Jeunesse et Sports…) peuvent être envisagées. La prise en charge des droits de scolarité est à négocier pour tout ou partie avec l’employeur ou le rectorat.
Le ministère de l’Education Nationale a passé des accords cadres pour la formation et l’insertion des aides éducateurs avec le ministère de la jeunesse et Sports ( 6000 formations sur 3 ans : Beatep, Beesapt, BEES), le ministère de l’intérieur ( en vue de 7000 formations pour préparation au concours de lieutenant (Bac +2 minimum), la fédération du bâtiment et des travaux publics (9000 places en 3 ans) et des entreprises (Accor,Adecco, Aire France, Avenance, Euro Disney, vivendi).

d) La rémunération.

La rémunération mensuelle à temps complet correspond au montant mensualité du Smic brut soit 6 681,68 F au 1er Juillet 1999.
Les contrats emplois-jeunes signés dans les établissement publics local d’enseignement (EPLE) ne sont pas soumis à la cotisation Assedic.
En région parisienne, les aides éducateurs bénéficient d’une indemnité de transport.

e) La protection sociale.

L’établissement public local d’enseignement assume vis-à-vis des agents recrutés sous contrat emplois-jeunes l’ensemble des obligations de l’employeur et doit notamment les affilier à la sécurité sociale et verser les charges sociales salariales et patronales de droit commun à l’Urssaf.
Comme tous les salariés liés par un contrat de travail de droit privé, les emplois-jeunes bénéficient de la protection sociale prévue par le code de la Sécurité sociale, à savoir des assurances maladie, maternité, invalidité, décès et veuvage, vieillesse, accidents du travail et maladies professionnelles.
En cas d’arrêt de travail pour raisons de santé ou de maternité, les agents recrutés sous contrat emplois-jeunes perçoivent, à la place de leur salaire, des indemnités journalières versées par la caisse de sécurité sociale à laquelle ils adressent dans les quarante-huit heures, un exemplaire de l’arrêt de travail prescrit par le médecin traitant.
En cas de maladie, des indemnités journalières sont versées sur la base de 50% du salaire moyen journalier. Les trois premiers jours d’arrêt de travail ne sont pas indemnisés (délai de carence). En cas de maternité, les indemnités journalières sont portées à 90% du salaire.
Si les aides éducateurs sont victimes d’un accident du travail ou de trajet ayant entraîné des dommages corporels au sens du livre IV du code de la Sécurité sociale, ils doivent en informer ou en faire informer le chef d’établissement dans la journée, au plus tard dans les vingt-quatre heures, sauf en cas de force majeure (articles L 441-1 et R 441-2 du code de la sécurité sociale)
Les caisses d’allocations familiales assurent le versement des allocations te des prestations sociales facultatives.
Les agents recrutés sous contrat emplois-jeunes par un EPLE bénéficient du régime de retraite complémentaire de l’Ircantec.
Dans le cadre de l’Unedic, les représentants patronaux refusent la prise en charge des emplois-jeunes. Néanmoins, dans l’attente d’une évolution positive, l’Etat auto-assure les emplois-jeunes qui bénéficient en fin de contrat de l’allocation unique dégressive (AUD) comme les autres salariés du secteur privé.

f) La représentation et le droit syndical

Les aides éducateurs exerçant dans un collège sont des électeurs et sont éligibles aux élections du conseil d’administration du collège qui ont lieu en octobre. Ce n’est pas le cas si les aides éducateurs exercent dans une école. Par contre, le directeur, après avis du conseil d’école, peut vous autoriser « à assister à certaines séances, avec voix consultative et en fonction de l’ordre du jour ».
Le ministère vient enfin de reconnaître le droit d’expression des aides éducateurs prépare un décret créant des conseils académiques des aides éducateurs. Ce conseil sera composé d’un nombre égal de représentant de l’administration et de représentants des aides éducateurs. Ces représentants seront élus pour deux ans. Seuls les aides éducateurs titulaires depuis plus de trois mois seront électeurs éligibles. Ce conseil se réunira au moins deux fois par an.



g) Les responsabilités

Les aides éducateurs peuvent commettre une faute dans la surveillance des élèves qui leur soit personnellement imputable. Dans ce cas, la loi du 5 avril 1937, qui substitue la responsabilité de l’Etat à celle des membres de l’enseignement public pour les dommages causés ou subis par un élève, s’applique.
Comme tous les personnels de l’Education nationale, les aides éducateurs ont la possibilité de contracter une assurance qui couvre leur responsabilité personnelle. Nous insistons sur l’importance d’un contrat de travail suffisamment précis. C’est d’abord à partir de ces documents que les juridictions se prononcent.
Le contrat de travail qui unit le salarié (l’aide éducateur) à son employeur (l’EPLE représenté par le chef de l’établissement) réserve à ce dernier le pouvoir disciplinaire, selon les règles du code du travail (articles L 122-40 et suivants).
Pour qu’une procédure disciplinaire puisse être engagée à l’encontre d’un aide éducateur, il faut que les manquements qui lui sont reprochés soient fautifs. Le juge refuse de reconnaître que l’insuffisance ou l’inaptitude professionnelle constituent des fautes disciplinaires. En revanche, des retards fautifs et des absences non motivées, un comportement désinvolte dans l’exécution des tâches confiées peuvent constituer des fautes susceptibles d’être sanctionnées. Le chef d’EPLE dispose du pouvoir disciplinaire inhérent à sa qualité d’employeur. Les sanctions prises sont par exemple, l’avertissement écrit, le blâme, la mise à pied… Les sanctions disciplinaires peuvent être soumises au contrôle du conseil des prud’hommes. Le chef d’établissement est seul compétent pour prendre des sanctions à l’encontre de l’aide éducateur.

h) La suspension et rupture de contrat.

Les dispositions de l’article L 122-3-8 du code du travail s’appliquent, sous réserve des dispositions spécifiques aux emplois jeunes.
La rupture de contrat pour faute grave :
Si l’employeur résilie le contrat de travail en l’absence d’une faute grave du salarié, l’aide éducateur a droit à des dommages et intérêts en fonction du préjudice subi. La notion de faute grave comporte l’idée qu’il n’est pas possible d’attendre le moment où l’employeur pourrait rompre pour une cause réelle et sérieuse. Il s’agit notamment de comportement dangereux pour autrui.
Le licenciement pour cause réelle et sérieuse :
L’article L 322-4-20 II alinéa. 3 du code du Travail prévoit que le contrat peut être rompu par l’employeur à l’expiration de chacune des périodes annuelles d’exécution, s’il justifie d’une cause réelle et sérieuse. La cause réelle et sérieuse est celle qui ne permet pas, sans dommage pour le service, la poursuite de l’exécution du contrat.
La suspension du contrat de travail :
Outre l’hypothèse où le contrat est suspendu pour permettre aux jeunes d’accomplir une période d’essai, la suspension du contrat peut également intervenir à la suite d’évènements liés à la personne de l’aide éducateur (maladie, accident du travail…) ou d’une décision de l’employeur (période de mise à pied). Cette suspension interrompt momentanément les effets du contrat, c’est-à-dire les obligations des deux signataires du contrat de travail. En principe le salaire n’est plus versé. Le lien contractuel avec l’employeur est maintenu. Le contrat de travail reprend ses effets à la cessation de la suspension.
La rupture de contrat de travail à l’initiative du jeune :
Si à l’issue d’une suspension du contrat de travail que l’aide éducateur a obtenu pour accomplir une période d’essai à l’extérieur, l’aide éducateur est embauché, son contrat de travail avec l’EPLE est rompu sans que l’intéressé ait besoin de donner un préavis.
La démission de l’aide éducateur :
L’article L 122-3-8 du code du travail ne permet au salarié engagé sur un contrat à durée déterminée de rompre le contrat qu’en cas de faute grave ou de force majeure. La résiliation anticipée du contrat de travail d’un commun accord est également possible. Le consentement mutuel des parties devra donc être constaté dans un document écrit. En outre, l’article L 322-4-20 II, alinéa 3 du code du travail permet à l’aide éducateur de prendre l’initiative de rompre le contrat à l’expiration de chacune des périodes annuelles de son exécution, moyennent le respect d’un préavis de deux semaines.








II - Qu’attend-on des aides éducateurs dans et hors de la classe ? (on se reportera au BO n°1 du 1er Janvier 1998)

a) L’aide éducateur et le maître.

* L’aide éducateur aide à l’organisation matérielle et participe à l’encadrement des sorties avec ou sans nuitées. Il est un adulte de plus dans l’équipe éducative (surveillance, animation).
* Il peut être chargé de l’animation d’un groupe d’élèves pendant un temps donné en fonction de ses compétences, sous la responsabilité de l’enseignant. Exemple : informatique et technologies de communication.
* L’aide éducateur peut être tuteur d’un groupe d’élèves dans ou hors de la classe, selon les nécessités exprimées par le maître. Exemple : recherche documentaire en BCD en vue d’un compte rendu.
L’aide éducateur n’accomplit aucune tâche d’enseignement.
Si le distingo entre encadrement, animation, tutorat et enseignement peut parfois paraître subtil, il est impossible que les responsabilités soient confondues : le maître demeure le seul responsable des apprentissages et conserve en toutes situations un droit (et devoir) de regard sur le contenu, le but et l’évaluation des activités de chaque élève.
Ces questions feront bien sûr l’objet de recommandations de la part des inspecteurs de l’éducation nationale.
b) La médiation

* Aide à la surveillance : accueil, récréations. Pour les questions de responsabilité, on se reportera utilement au Bulletin départemental n°36 de décembre 1997 (les maîtres restent responsables des élèves dans tous les cas de figure durant le temps où les enfants sont confiés à l’institution scolaire).
* Liaison école/famille. Sans se substituer aux enseignants, l’aide éducateur facilite le lien avec les familles (actions de communication prévues par l’équipe pédagogique, suivi des enfants, liaison école-collège, ...).
* Communication en direction de tous les partenaires éducatifs. L’aide éducateur valorise l’école, contribue à son rayonnement, établit des contacts, participe (échanges internationaux, partenariats).
* Aide à l’étude dirigée suivant les directives des enseignants.
* Actions éducatives (environnement, cadre de vie, hygiène, santé, événements festifs et culturels)

c) L’aide éducateur et l’enfant (attitudes attendues)

L’aide aux enfants, dans diverses situations, est l’une des tâches des aides éducateurs (voir ci-dessus). Il s’agit d’aider les élèves à appliquer les consignes du maître. Que cette aide soit dispensée sous la responsabilité de l’enseignant n’empêche pas l’aide éducateur de prendre des initiatives et d’émettre toutes suggestions à l’équipe pédagogique.
* Dans ses contacts avec les enfants, l’aide éducateur doit s’efforcer d’être disponible, à l’écoute, vigilant
* Il est motivé
* Il communique avec les maîtres et les autres partenaires de l’école
* l’aide éducateur est un référent pour l’élève

d) L’aide éducateur et le directeur

L’aide au directeur plus qu’aux autres enseignants n’est pas prévue explicitement. Dans la mesure où l’action des aides éducateurs doit avant tout bénéficier aux élèves, il semble logique de répartir justement les interventions auprès des classes, en fonction des besoins.
Néanmoins, par exemple en l’absence des élèves, il est concevable que le directeur confie des tâches aux aides éducateurs, afin d’être lui-même plus disponible pour ses tâches d’animation pédagogique et de relation avec les familles.









e) exemple d’emplois du temps d’aide éducateur.

LUNDI MARDI MERCREDI JEUDI VENDREDI SAMEDI
8 h accueil et mise en place des ateliers 9 h 00
Gestion
BCD



12 H 00 accueil et mise en place des ateliers
8 h 30 gestion
BCD gestion
BCD gestion
BCD BCD
CE1/CE2 EPS
10 h surveillance surveillance
10 h 15 gestion BCD lecture
CM1 EPS
CM1/CM2 BCD
CM1/CM2
ou CM2 EPS
CP/CE1
12 h 00
11 h 30
12 h 30 animation-temps de repas animation-temps de repas
13 h 30 informatique CP BCD arts plastiques
CE1/CE2 ou
CE2/CM1 lecture
CP
14 h 30
15 h surveillance surveillance
15 h 15 EPS
CM2 EPS
CM1/CM2 ou
CM2 arts plastiques
CE1/CE2 ou
CE2/CM1 lecture
CP
16 h 30 sortie-temps de consultation sortie-temps de consultation
19 h
Total
8 H 00
8 H 00
3 H 00
8 H 00
8 H 00
4H 00

La BCD est la bibliothèque de l’école, les aides éducateurs peuvent avoir peuvent avoir pour mission de gérer et d’animer cette BCD.


III – Les limites et la fin du programme « Nouveaux services et nouveaux emplois ».

a) Le dispositif aide éducateur a connu quelques changements depuis sa création.

Rappelons nous que le programme aide éducateur était défini comme un « tremplin » pour les jeunes par l’éducation nationale : « pour permettre à ces jeunes d’envisager, au terme de leur contrat de 5 ans, une bonne intégration sur un emploi stable, un temps de formation continue sera ménagé, à l’intérieur des horaires de travail. » (BO septembre 1997)
Il faut savoir que le modèle de tremplin de l’éducation nationale a été renforcée :
- prolongation jusqu’en juin 2003 des contrats signés avant le 30 juin 1998, une prolongation à 5 ans des contrats d’une durée inférieure
- augmentation de la durée de formation, du volume et de la diversité des offres de formations.
- y compris au concours de 3ème voie pour l’accès aux corps enseignant et d’éducation qui valide l’expérience acquise dans le cadre du programme.

Concernant les indemnisations chômage, suite à la signature d’une convention entre le ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche et l’Unédic, les aides éducateurs quittant le dispositif emplois jeunes, à partir du 30 juin 2003, seront pris en charge par les Assédic.
Les Assédic procéderont à l’examen des droits acquis et au paiement des prestations suivantes : - l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE)
- l’allocation d’aide au retour à l’emploi-formation
- l’allocation décès.

Malgré tout un problème coexiste au sein de ce programme car une formation ne supprime pas la sélection à l’embauche.
Les emplois jeunes se recrutent bien plus souvent à bac+2 qu’à bac-2 (ceci nous le verrons plus loin sera confirmé par une enquête menée à Reims et par mon enquête personnelle).
Donc en diminuant le chômage des jeunes diplômés mais sans réduire en parallèle celui des non diplômés ceci revient à accroître la fracture sociale que le gouvernement cherchait à combattre en créant le programme « Nouveaux services et nouveaux emplois » .
Ne l’oublions pas le chômage des jeunes est avant tout celui des jeunes sans qualifications.

b) La fin du programme

La fin du programme « Nouveaux Services et Nouveaux Emplois » correspond à deux évènements distincts :
- l’arrêt des créations de poste en 2002.
- l’arrivé à échéance en 2003 des premiers postes ouverts


« On vous a sorti du chômage, ce n’est pas pour vous y remettre ». La formule de Claude Allègre a fait choc devant le collectif national des aides éducateurs de SNUipp le 23 Mars 1999.
Selon le SNUipp, les perspectives d’avenir des quelque 70000 aides éducateurs tardent à se dessiner. Le ministère estime à environ 15000 le nombre de ceux qui intégreront des emplois de l’Education nationale ou de la fonction publique. Pour 6000 autres, des formations conduisant aux métiers de l’animation (Brevets d’éducateurs sportifs ou d’animateurs, type BAFA, BAFD...), proposées par Jeunesse et Sport se mettent actuellement en place. 3 à 4000 enfin s’orientent vers des formations de la santé ou du social (éducateurs spécialisés...).
Au mieux, ce sont 25000 aides éducateurs qui ont de réelles possibilités d’accéder à un emploi à moyen terme.
La formation (200h/an) constitue l’un des volets du dispositif. Mais après 2 ans, rien n’est entamé pour la majorité des aides éducateurs.
Les formations proposées via le CNED s’avèrent le plus souvent inadaptées, parce que ne correspondent pas aux choix professionnelles des aides éducateurs.
Sans compter que les aides éducateurs rencontrent parfois toutes les difficultés à faire moduler leur emploi du temps pour pouvoir suivre une formation .
Alors, à quelques mois de l’échéance des contrats, les carences d’anticipation sur la suite s’en font d’autant plus criantes. Tant pour le fonctionnement des écoles, que pour l’avenir des jeunes engagés dans le dispositif. Un rapport du Sénat rendu public en octobre 1999 se montrait sceptique sur la pérennisation des emplois jeunes, estimant que « si le volet professionnalisation est insuffisant, celui de la solvabilisation (la question du financement de ces emplois après les 5 ans reste entière) est inexistant ». Mise en cause qui prend d’autant plus de poids que la situation économique et notamment celle de l’emploi n’est plus celle d’il y a trois ans : L’Insee vient notamment d’annoncer une baisse de 10000 chômeurs de 16 à 25 ans (12,5%) au cours du premier semestre 2000.
Laurent Fabius déclara au journal Le Monde qu’il « n’a jamais été prévu que les emplois jeunes deviennent des emplois permanents de fonctionnaires », ajoutant que l’amélioration de l’emploi leur permettant « de trouver leur place dans l’économie », il y a là de quoi « recycler une partie du coût de certains dispositifs ». Pourtant, note l’Insee, la plupart des 17% de jeunes qui ont bénéficié de cette amélioration pour quitter le dispositif avec « la perspective d’un meilleur emploi », s’avèrent être les plus diplômés.
Le gouvernement va devoir affirmer ses choix et offrir enfin des perspectives sérieuses à tous les autres, qui pour beaucoup peinent à obtenir les formations qu’ils ont choisit, en lien avec leur projet et qui commencent à s’inquiéter de leur débouché professionnel. De quoi conforter, l’opportunité de créer dans les écoles, à côté des enseignants, des emplois nouveaux, aux missions bien définies (pour les BCD, l’informatique par exemple), là où les aides éducateurs ont apporté la preuve qu’il y a besoin d’autres acteurs dans les écoles.

Nous verrons que ceci peut-être nuancé car selon une aide éducatrice que j’ai interrogé « la donne était claire dès le départ : 5 ans et rien d’autre ».
Le choix des formations et de l’insertion des aides éducateurs sera analysé dans le dernier paragraphe de la partie suivante.








IV - Au terme de ces 5 ans, Qui sont ces AE ? Qu’ont-ils fait ? Quelle insertion sur le marché de l’emploi ? Les aides éducateurs ont-ils crée de nouveaux emplois ?

a) Qui sont-ils ?

D’après une enquête menée parmi 97 aides éducateurs de Reims.
Quel est leur niveau d’étude ?
Au moment de l’embauche :
- 65,5% avaient un niveau Bac ou BEATEP
- 28% avaient un Deug, BTS, DUT ou Defa
- 6,5% avaient une licence ou équivalent
Au cours de ces 5 années peu de changements sont subvenus.

Que pensent-ils de leur activité ?
Plus de 90% pensent que l’activité qu’ils exercent est « entièrement nouvelle » ou qu’elle était « mal ou insuffisamment assurée lors de leur arrivée dans l’établissement ». Toutefois, 7% déclarent exercer une activité « semblable à celle de certains salariés statuaires (ATSEM, agent d’entretien) ».
83 % estiment que l’activité exercée correspond à « un vrai besoin » et 17% que leur travail est « plutôt utile ».

Quelles sont leurs relations dans l’établissement ?
88% des aide éducateurs se disent « bien intégrés » par leur collègues de travail, 10% pensent que les enseignant les regardent « avec indifférence » et 2% qu’ils sont « hostiles à leur présence »

Que pensent-ils du devenir de leur emploi
Peu optimisite, les aides éducateurs pensent à 47% qu’il sera à nouveau pourvu dans le cadre du dispositif emploi jeune, et 5% espèrent le voir pérennisé, 26% estiment qu’il disparaîtra.

Quels sont leurs projets pour la fin du contrat ?
Plus de 60% aimeraient poursuivre dans la même activité, mais en quittant le statut d’aide éducateur pour signer un contrat à durée déterminée.

b) Quelles étaient les principales missions des aides éducateurs ?

Extrait d’une enquête portant sur les aides éducateurs de l’académie de Paris en fin décembre 2002, on apprend que l’académie de Paris gère 200 postes depuis 1998. Ils sont occupés par 67% d’aide éducatrices et 33% d’aide éducateurs. Nous pouvons donc constater que le poste d’aide éducateur est avant tout occupé par les femmes.
Ils sont 53% à exercer dans les écoles maternelles et élémentaires, 26% dans les collèges, 18% dans les lycées et lycées professionnels et 3% autres.

Quelles sont leurs missions selon cette enquête ? Sont-elles en accord avec le BO de Septembre 1997?

Dans une école :
Les missions les plus fréquentes :
* Aide à la surveillance et à l’encadrement sur toute la journée de l’enfant, en plus parfois l’aide éducateur aide à l’étude et à l’encadrement des sorties scolaires.
* Renforcement du lien entre l’école et la communauté éducative.
* Information et suivi des élèves.
Les missions spécialisées :
* Faciliter l’utilisation des nouvelles technologies
* Optimiser les moyens audio-visuels existants
* Aider à l’animation et à l’encadrement des activités culturelles, artistiques et sportives
* Aider à la bibliothèques et centres de documentation

Dans un collège :
Les missions générales :
* Aide à la surveillance et présence active lors des interclasses, des entrées et des sorties d’élèves.
* Aide à l’encadrement et animation des activités du foyer socio-éducatif
* Aide à l’étude et aux devoirs
* Aide à l’encadrement de sorties et des activités accomplies à l’extérieur de l’établissement
* Participation aux tâches de médiation dans le cadre d’une action plus générale de prévention et de gestion des situations de crise entre les élèves
* Participation à des écoles ouvertes, hors des périodes scolaires
* Participation à l’encadrement et à l’animation de toute autre action de nature éducative, conçue dans le cadre du projet d’établissement et répondant aux besoins des élèves.
Les missions spécialisées :
* Utilisation des nouvelles technologies
* Appui aux documentalistes
* Aide à l’accueil et à l’intégration des handicapés dans l’établissement

Dans un lycée :
Les missions les plus fréquemment exercées :
* Animation artistique et culturelle
* Animation du foyer socio-éducatif
* Accompagnement des activités : théâtre, musique, arts plastiques, travaux d’élèves, journaux lycéens, animation d’ateliers informatiques
* Activités d’accompagnement (aide à la recherche documentaire, aide à l’encadrement des sorties, participation aux tâches de médiation)

En résumé, la présence des aides éducateurs dans les écoles, les collèges et les lycées a permis de développer, voire de renforcer de multiples activités devenues indispensables à une grande réussite des élèves comme à un meilleur fonctionnement de l’école. Pourtant les frontières du rôle que devait jouer l’aide éducateur au sein de l’établissement scolaire étaient floues au départ de ce programme.



c) Quelles évolutions au terme de ces cinq ans ?

« Nous avons été bien accueillis mais nous n’étions pas attendus ». Courte et incisive, la réponse donnée par un aide-éducateur aux chercheurs du CEREQ (Le CÉREQ (Centre d’Études et de Recherches sur les Qualifications) dont le siège est à Marseille, est un établissement public sous double tutelle du ministère de l’Education Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et du ministère du Travail et des Affaires sociales.) résume les conditions de l’installation des emplois jeunes dans un tiers des écoles à partir de la rentrée 97. Recrutés dans un dispositif créé d’abord pour répondre à un problème socio-économique aigu, alors que l’on dénombrait 34% de chômeurs chez les jeunes 9 mois après leur sortie d’études, contre 25% aujourd’hui, les aides-éducateurs ont vu leur place et leur rôle se définir, pour l’essentiel, sur le tas. « On est arrivé là un peu parachuté se souvient Emmanuel, aide éducateur à Lyon, au début, on a fait un peu de tout ».
Pour exercer le métier d’aide éducateur, ils n’ont « pas eu de formation ». « Ces métiers-là, on les a inventés nous-mêmes ».
Aide éducateur est un terme flou qui regroupe tout ce qu’on veut (groupe de travail, BCD, informatiques, lien de confiance…)

A leur arrivée dans les écoles, les aides éducateurs ont dû, trouver leur place parmi les acteurs du systèmes éducatif et structurer leur fonction dans les interstices des emplois existants, les relations entre enseignants et aides éducateurs ont évolué dans les sens de la complémentarité et le plus souvent de la coopération.
Entre l’aide aux enseignants, le soutien, l’informatique, l’animation des BCD notamment, mais aussi l’accompagnement des sorties et la surveillance, les aides éducateurs ont indéniablement trouvé leur place dans les écoles.
Sont-ils aussi les tiers qui faisaient défaut ? En jouant souvent le rôle de médiateurs entre enfants et enseignants ou entre adultes comme l’a constaté par exemple Hélène, directrice en maternelle à Mourenx, à propos de Stéphanie, qui « échange si facilement avec les ATSEM comme avec les enseignantes, qu’elle fait souvent le lien ». Mais surtout en amenant les enseignants à se demander comment les utiliser, à s’organiser différemment, à démultiplier le travail pédagogique, pour finalement, comme le souligne le CEREQ, « substituer au face à face pédagogique enseignant-élèves, une relation triangulaire impliquant les aides éducateurs ».
De fait, même si leur arrivée dans les écoles a parfois suscité des débats et continue de poser au quotidien des questions sensibles comme celle du risque de franchissement de la frontière de l’acte d’enseignement, les enseignants reconnaissent le plus souvent qu’ils auraient maintenant du mal à s’en passer. « Le départ d’un aide éducateur peut paralyser un fonctionnement » a constaté Philippe à Toulouse, avec le départ de Caroline qui animait la BCD. « Elle permettait des dédoublements, l’ouverture de la BCD à la demande on a pris des habitudes ».
En 5 ans, la présence des emplois jeunes a changé la vie des établissements scolaires.
Grâce à ces emplois jeunes, des activités ont été renforcées (pour celles assurées par le volontariat ou le bénévolat), soit été crées. Ainsi, on peut citer parmi ces activités les ateliers informatiques, les bibliothèques (ainsi que les échanges de livres), mais aussi la médiation que permet un aide éducateur au sein d’une école entre enseignants, élèves et parents.
d) Selon les résultats de mon enquête, quel sont les insertion sur le marché du travail pour les aides éducateurs?
Pour élaborer ma méthode d’enquête j’ai repris certaines questions de l’enquête menée à Reims et je l’ai complété par des questions qu’il me semblait intéressant d’étudier. Par manque de temps, je n’ai pu développé ce questionnaire comme je l’aurai désiré. J’ai inséré ce questionnaire sur le forum d’un site spécial « aide éducateur » mais aussi sur des contacts personnels. Je n’ai reçu à ce jour que 7 réponses et parfois incomplètes, malgré tout cela me permet de comprendre comment les aides éducateurs ont été insérés dans leur établissement scolaire, ce qu’ils ont apportés et ce que cela leur a apporté, mais aussi de voir si la fonction d’aide éducateur a été un tremplin pour eux et de savoir si pour eux le contrat d’aide éducateur était un contrat fiable.
Les résultats :
Parmi les 6 enquêtés, 6 sont des aides éducatrices, les enquêtées ont pour la plupart entre 26 et 30 ans sauf pour une d’entre eux qui a 22ans, leurs situations familiale est pour 2 mariées, 1 concubinage, 1 couple et 1 célibataire.
Concernant leur niveau d’étude :
- 1 enquêté avait au moment de l’embauche le Bac et n’a pas obtenu de diplôme supérieur à celui-ci.
-1 enquêté avait au moment de l’embauche le Bac et a obtenu par la suite un niveau Bac +3
- 2 enquêtés avait le niveaux Bac +2 dont pour l’une d’entre elles a obtenu une licence ainsi qu’une formation « assistante sociale » et pour l’autre Bac +4
- 2 enquêtés avaient une licence dont une est resté à ce diplôme et l’autre à aujourd’hui un niveau maîtrise

Le statut d’aide éducateur a permis à 5 d’entre elles d’acquérir soit une formation soit un diplôme supérieur.

Qu’est-ce qui a motivé leur signature de contrat ?

Elles ont pour la majorité répondu tout d’abord « pour acquérir une expérience nécessaire à mon projet » et ensuite « être indépendant financièrement ».

Elles ont toutes estimé que leur activité était entièrement nouvelle au sein de l’établissement et que celle-ci répondait à un besoin, de plus ils ont tous été intégrés parmi l’équipe enseignante sauf pour une d’entre elles dont un dit que ces collègues la regarde avec indifférence.

En ce qui concerne le devenir de leur emploi jeune à la fin de leur contrat soit celui-ci a été remplacé par un assistant d’éducation soit ce contrat ne connaîtra aucun remplacement.

Qu’ont-ils apporté à leur établissement ?

La majorité d’entre elles gérait l’atelier Art plastique, l’animation BCD, l’atelier informatique mais d’autres géraient d’autres activités comme metteur en scène de fin d’année, travailler en partenariat avec l’équipe médico-sociale, ou encore animer un espace parents (dans une école primaire en ZEP afin de créer un lien positif entre l’école et les parents).

Elles ont pour la plupart du « creuser » leur poste, une fois leur rôle au sein de l’établissement défini, leurs absences pouvaient altérer le bon fonctionnement de certaines activités en fermant par exemple l’ouverture de la salle informatique ou en dispensant les élèves d’animation BCD et d’échange de livre. « Bien sûr ceux-ci aurait pu être fait par les enseignants, mais notre organisation tournait avec des demi-groupes. Dès lors, mon absence ne permettait pas à l’enseignant d’accomplir une aide plus spécifique à un groupe pendant que je m’occupais à la BCD de l’autre ».
Sur le site où j’ai émis mon questionnaire un mini débat sur le terme « indispensable » a vu le jour. La conclusion a ce débat est que « c’est le poste qui est indispensable pas la personne qui l’occupe ».Ceci résume bien le fait que les aides éducateurs ont renforcé et m’y le doigt sur certains besoins que connaissent les établissement scolaire aujourd’hui.

Qu’en est-il pour les aides éducateurs, cet emploi a-t-il été un « tremplin » pour eux ?

La plupart d’entre elles pensent que cet emploi a été un tremplin pour elles soit parce que celui-ci leur a permit de se former soit parce que cela leur a permit de se former.

Une d’entre elles deux ne considère pas le contrat d’aide éducatrice comme un contrat fiable car « seul 30% d’entre nous ont réellement trouver du travail ou un autre moyen d’insertion grâce à ce système. ».
Pour les autres, leur constat est un peu plus mitigé, d’un côté le contrat d’emploi jeune est un contrat stable mais à condition que les aides éducatrices « ne se reposent pas sur l’éducation nationale pour qu’elle nous guide », d’un autre côté les aides éducatrices pointent le doigt sur quelques limites, ce contrat n’est pas un contrat d’insertion fiable car « si tu t’impliques dans ton boulot, tu n’as pas forcément le temps de penser à toi et à ta formation, alors il faut avoir le courage de se remuer. », malgré tout « ce contrat peut être un contrat d’insertion fiable mais pour cela il faut se surpasser pour arriver à gérer étude et aide éducateur ».

Que sont-ils devenus à la suite de leur contrat ?

Seulement 5 aides éducateurs ont répondu à cette question. Une aide éducatrice a transformé son contrat d’aide éducatrice en contrat d’assistante d’éducation.
Sinon pour les autres, deux d’entre elles suivent une formation (assistante sociale ou EJE), et les deux autres suivies pour l’une une formation dans une école d’infirmière et l’autre est en licence afin d’entrer l’année prochaine à l’IUFM.










CONCLUSION

En parallèle avec dans la politique du gouvernement Jospin « Nouveaux Services et des nouveaux emplois » (Juin 1997), le B.O. N°30 du 4 Septembre 1997 explique que la présence et le travail des aides éducateurs « permettront d’assurer auprès des enfants une véritable continuité éducative tout au long de la journée et offriront de nouvelles possibilités d’assouplissement de l’organisation des activités » et pourront aider à un « encadrement éducatif pendant les temps d’entrée et de sortie, de récréations et de repas, appui aux bibliothécaires, participation, à l’implantation des nouvelles technologies dans les écoles, encadrement d’activité culturelle et sportives, mais aussi aide à l’étude ».
Notre étude montre bien que les aides éducateurs ont su s’intégrer dans les établissements scolaires et participer activement à l’encadrement, l’animation et à la continuité éducative des enfants.

Dans ce B.O. un autre objectif apparaît : « permettre à ces jeunes d’envisager, au terme de leur contrat de cinq ans, une bonne intégration sur un emploi stable », dans ce dossier nous avons pu voir qu’à la fin de son contrat l’aide éducateur n’obtient pas forcément un emploi stable, mais par contre nous avons pu observer que tout en étant aide éducateur, on pouvait suivre une formation et ainsi augmenter son niveau de qualification et de diplôme.
Pourtant, une limite demeure car les aides éducateurs sont souvent employé à Bac +2, cela diminue donc le chômage des jeunes diplômés mais ne réduit pas celui des non diplômés et par conséquent cela revient à accroître la fracture sociale que le gouvernement cherchait à combattre en créant le programme « Nouveaux services et nouveaux emplois ».

Au vu de mes résultats, si je devais compléter ce dossier, tout d’abord j’affinerai davantage les fonctions des aides éducateurs selon leur type d’établissement d’appartenance (école, collège, lycée) car selon que l’aide éducateur soit dans une école, un collège ou un lycée, ces fonctions changent quelques peu. Puis, à l’aide d’entretiens, je m’attarderai plus à la question de l’insertion des aides éducateurs mais aussi à savoir quels sentiments les aides éducateurs retirent de leur expérience.

mercredhi

Re: dossier ae fini

Message non lu par mercredhi » 19 mai 2004 17:37

Merci Violaine, ton dossier de socio est très intéressant!

Etant assistante d'éducation, je me retrouve un peu dans tout ce que tu raconte même si le contrat n'est pas le même.

Je trouve très juste le fait qu'on joue un rôle de tiers dans la relation enseignant- élève et que c'est plutôt utile, aux 2.

Bonne continuation!

Crys

Re: dossier ae fini

Message non lu par Crys » 22 mai 2004 01:48

C'est indigeste comme truc !
Et les chiffres sont loins d'être officiels !
Comme si 88 % des aides éducateurs avaient été bien intégrés.
De plus, ils nous ont sorti du chômage pour nous y remettre.

Amel Dahmani

AE fini = société laminée = lutte unitaire nécessaire!

Message non lu par Amel Dahmani » 25 mai 2004 13:55

Ce n'est pas un dossier de socio, ce sont des copiés-collées de doc gouvernementales.

Quant aux sentiments des AE, il faudrait déjà les rencontrer en nombre pour en avoir une idée. Mais ce n'est pas difficile à imaginer : l'AMERTUME...

Il est plus violent de quitter 4 ans de Quick que 4 ans d'Emploi Jeune, la différence étant l'utilié sociale, même si la condition de jeune = précaire est la même dans le fond.

Personnelemment je reste en colère quant à l'issue de ce dispositif, personnllement et avec bien d'autres collègues j'ai milité contre ce dispositif de merde, dont 80% des collègues retournent au chômage dans une société encore plus violente (dans le sens insécurité sociale) qu'il y a 5 ans. La précarité soit-disant acceptable pour les jeunes, devient maintenant acceptable pour tous (Intermittents, chercheurs, salariés du privé, retraites amputées, sécu cassée, ...)

Chacun dans son coin, on n'y arrivera pas, soit on pleure, soit on s'engage. Au risque de me répéter, vous étiez près de 2 millions contre Le Pen, or Le Pen au second tour, c'était la sanction contre toute cette misère. Mais quand c'est Sarkozy, ou Raffarin, tout devient normal, alors que tous nos droits acquis depuis les années trente, sont foutus en l'air.

Je crois qu'on doit passer à davantage de politique, chers camarades!

Amel
:rocket:

céline

Re: dossier ae fini

Message non lu par céline » 26 mai 2004 09:01

Entièrement d'accord avec toi Amel, mais le problème est que peu de gens sont prêts à s'investir dans ce "combat" politique, j'en ai la preuve tous les jours...j'ai arrêté de m'épuiser inutilement à essayer de convaincre les gens qu'il était temps de se bouger..je me bouge toute seule tant pis pour ceux qui râlent

laetitia

Re: dossier ae fini

Message non lu par laetitia » 27 mai 2004 16:31

et que dire des nombreuses demandes de formations refusées ?!!!!!!!
je souhaitais entrer en licence sciences de l'education afin de devenir instit...(continuitée dans mon projet professionel et cohérence avec la lettre de motivation que je leur ai envoyé au moment du "postulat")
resultat : non pas de temps liberer...
incohérence professionel
financements gelés
resultat ... chomage !
Que du blabla !
de la politique de bas étages !
bravo le gouvernement !
alors ton rapport de socio est lui aussi trés politique finalement ! = iréel !!!!

mercredhi

Re: dossier ae fini

Message non lu par mercredhi » 27 mai 2004 19:49

Je vous trouve injuste par rapport au devoir de Violaine. Il a le mérite de s'intéresser aux AE dans un soucis de démontrer leur utilité. Et franchement, c'est pas un sujet qui est courant en socio, d'où la difficulté pour elle de trouver des infos officielles pour sa théorie, autres que celles bienpensantes du gouvernement. :za!ar:

Elle a écrit: "Par manque de temps, je n’ai pu développé ce questionnaire comme je l’aurai désiré. J’ai inséré ce questionnaire sur le forum d’un site spécial « aide éducateur » mais aussi sur des contacts personnels. Je n’ai reçu à ce jour que 7 réponses et parfois incomplètes, malgré tout cela me permet de comprendre comment les aides éducateurs ont été insérés dans leur établissement scolaire, ce qu’ils ont apportés et ce que cela leur a apporté, mais aussi de voir si la fonction d’aide éducateur a été un tremplin pour eux et de savoir si pour eux le contrat d’aide éducateur était un contrat fiable."

Vous étiez où pour exprimer votre opinion lorsqu'elle a mis en ligne sur ce site ce questionnaire ? La politique c'est pas forcément que dans la rue qu'on la fait mais au quotidien.
:hein?: Surtout que Violaine reste critique sur ses propres conclusions (un questionnaire qu'elle n'a pas eu le temps de fouillé, 7 malheureux sujets en guise d'échantillon avec des réponses incomplète...)

Alors oui, tout ça c'est dégueulasse mais en parler, soulever des questions, les diffuser, n'est-ce pas un début de révolte ? Ca fait pas beaucoup de bruit, c'est sûr. C'est pas spectaculaire, c'est vrai. Mais ça provoque des réactions, la preuve. Moi, je persiste et signe, merci Violaine. :chine:
Je sais pas si j'aurais fait mieux à ta place mais continue à t'intéresser aux AE et surtout à intéresser les autres.

amel

Re: AE fini = société laminée = lutte unitaire nécessaire!

Message non lu par amel » 28 mai 2004 19:15

Je m'excuse d'avoir parlé durement, mais ce qui m'a fait réagir c'est le fait de s'interroger sur l'utilité des AE alors que :
- toutes les études officielles concernant les Emplois jeunes ont été arrêtées au Ministère du Travail depuis l'arrivée de la droite,
- c'est le cas aussi de nombreuses cellules emplois jeunes qui lnt fermer alors qu'elles devaient entre autre traiter de la question des formations,
- que les suppression de postes de Pions et d'AE rendent les condition de travail et d'étude dans les établissments scolaires de plus en plus rudes,
- et qu'après avoir fait grève 2 mois pour ma part l'an dernier et jusqu'à 5 mois chez les collègues AE et Pions corses par exemple, d'entendre ce discours qui me parait un peu décalé vis à vis de la réalité.

De nombreuses études gouvernementales ont prouvé l'utilité sociale des AE et des EJ en général. Il y a même une doc qui identifie 9 métiers et 12 missions pour les AE, pondu en 2000 je crois.

On peut continuer à faire toutes les études qu'on veut (et tant mieux) mais tant que nous ne créerons pas un rapport de force contre le(s) ministère(s) (grève en masse), pour intégrer les précaires que sont les AE, EJ, Assistants d'Education, CES, etc... on peut toujours faire des plans sur la comète.

Donc encore mes excuses, je ne voulais pas froisser, mais je souhaitais juste rappeler les contraintes à la création définitive des postes d'AE : le manque de volonté politique.

Amel

laetitia

Re: dossier ae fini

Message non lu par laetitia » 29 mai 2004 23:58

je ne juge pas violaine...seulement son devoir...Il était où son questionnaire ?
jamais entendu parler ou autre...dommage... :hein?:

mercredhi

Re: dossier ae fini

Message non lu par mercredhi » 30 mai 2004 13:03

Ce questionnaire a été posté il y'a à peu près un mois sur ce forum. Je l'ai retrouvé dans les archives à l'adresse suivante: http://www.lesocial.fr/forums/read.php? ... 721&t=8721 :yawn:

Je ne remets surtout pas en cause les réactions vives que ce dossier sucitent. Mais je voulais juste le replacer dans son contexte: un devoir de fac...

Ce qui serait intéressant, c'est de savoir ce que pense Violaine de tout ça... :ID2:

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