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Partager ses découvertes et connaissances
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Bonjour,
Savoir écouter et communiquer, c'est la base essentielle de tout travail en relation avec un public. Ce savoir s'apprend, mais hélas il est peu voire très mal enseigné la plupart du temps, et à tous les niveaux de formation d'ailleurs. Mais l'autoformation existe pour tous ceux qui sont curieux et motivés pour progresser, à défaut de pouvoir bénéficier de la formation continue dans le domaine du développement personnel...
A notre petit niveau il serait intéressant pour tous que l'on partage nos savoirs et découvertes par l'intermédiaire du forum.
Qu'en pensez-vous ?
cordialement
Savoir écouter et communiquer, c'est la base essentielle de tout travail en relation avec un public. Ce savoir s'apprend, mais hélas il est peu voire très mal enseigné la plupart du temps, et à tous les niveaux de formation d'ailleurs. Mais l'autoformation existe pour tous ceux qui sont curieux et motivés pour progresser, à défaut de pouvoir bénéficier de la formation continue dans le domaine du développement personnel...
A notre petit niveau il serait intéressant pour tous que l'on partage nos savoirs et découvertes par l'intermédiaire du forum.
Qu'en pensez-vous ?
cordialement
Re: Partager ses découvertes et connaissances
ET POUR COMMENCER, voici un très beau texte sur l’écoute.
Peux-tu simplement m'écouter ?
"Quand je te demande de m'écouter et que tu commences à me donner des conseils, tu n'as pas fait ce que je te demandais ;
Quand je te demande de m'écouter et que tu commences à me dire pourquoi je ne devrais pas ressentir cela, tu bafoues mes sentiments.
Quand je te demande de m'écouter et que tu sens que tu dois faire quelque chose pour résoudre mon problème, tu m'as fait défaut, aussi étrange que cela puisse paraître.
Ecoute ce que je te demande, c'est que tu m'écoutes. Non que tu parles ou que tu fasses quelque chose, je te demande uniquement de m'écouter.
Les conseils sont bon marché, pour 5 francs j'aurai dans le même journal le courrier du coeur et l'horoscope.
Je peux agir par moi-même, je ne suis pas impuissant, peut-être un peu découragé ou hésitant, mais non impotent.
Quand tu fais quelque chose pour moi, que je peux et ai besoin de faire moi-même, tu contribues à ma peur, tu accentues mon inadéquation.
Mais quand tu acceptes comme un simple fait que je ressens ce que je ressens (peu importe la rationalité), je peux arrêter de te convaincre, et je peux essayer de commencer à comprendre ce qu'il y a derrière ces sentiments irrationnels. Lorsque c'est clair, les réponses deviennent évidentes et je n'ai pas besoin de conseils.
Les sentiments irrationnels deviennent intelligibles quand nous comprenons ce qu'il y a derrière....
Alors, s'il te plait, écoute-moi et entends-moi.
Et si tu veux parler, attends juste un instant et je t'écouterai."
Auteur anonyme
Texte proposé par l’association AIDES – Juin 2003 – Santé mentale
Peux-tu simplement m'écouter ?
"Quand je te demande de m'écouter et que tu commences à me donner des conseils, tu n'as pas fait ce que je te demandais ;
Quand je te demande de m'écouter et que tu commences à me dire pourquoi je ne devrais pas ressentir cela, tu bafoues mes sentiments.
Quand je te demande de m'écouter et que tu sens que tu dois faire quelque chose pour résoudre mon problème, tu m'as fait défaut, aussi étrange que cela puisse paraître.
Ecoute ce que je te demande, c'est que tu m'écoutes. Non que tu parles ou que tu fasses quelque chose, je te demande uniquement de m'écouter.
Les conseils sont bon marché, pour 5 francs j'aurai dans le même journal le courrier du coeur et l'horoscope.
Je peux agir par moi-même, je ne suis pas impuissant, peut-être un peu découragé ou hésitant, mais non impotent.
Quand tu fais quelque chose pour moi, que je peux et ai besoin de faire moi-même, tu contribues à ma peur, tu accentues mon inadéquation.
Mais quand tu acceptes comme un simple fait que je ressens ce que je ressens (peu importe la rationalité), je peux arrêter de te convaincre, et je peux essayer de commencer à comprendre ce qu'il y a derrière ces sentiments irrationnels. Lorsque c'est clair, les réponses deviennent évidentes et je n'ai pas besoin de conseils.
Les sentiments irrationnels deviennent intelligibles quand nous comprenons ce qu'il y a derrière....
Alors, s'il te plait, écoute-moi et entends-moi.
Et si tu veux parler, attends juste un instant et je t'écouterai."
Auteur anonyme
Texte proposé par l’association AIDES – Juin 2003 – Santé mentale
Re: Partager ses découvertes et connaissances
L’EMPATHIE vous connaissez ?
En philosophie et psychologie: l’empathie est la faculté de s'identifier à quelqu'un, de ressentir ce qu'il ressent.
Selon Carl Rogers * : L'empathie consiste à saisir avec autant d'exactitude que possible, les références internes et les composantes émotionnelles d'une autre personne et à les comprendre comme si l'on était cette autre personne.
* CARL ROGERS (1902-1987) est un psychologue américain, un psychothérapeute, un universitaire, un pédagogue, un chercheur, et l'auteur de nombreux livres. Il est le fondateur de l'Approche Centrée sur la Personne et de la Psychothérapie Centrée sur la Personne.
De son domaine d'origine, la Psychothérapie, l'APPROCHE CENTRÉE SUR LA PERSONNE s'est largement étendue à tous les domaines du champ social (pédagogie, travail social, organisations, relations interculturelles, etc...). Rogers fût le premier psychothérapeute à avoir développé le concept de l'empathie. A la veille de Sa mort, Carl ROGERS fut officiellement pressenti pour être Prix Nobel de la Paix.
Mais selon Thierry TOURNEBISE, psychothérapeute et formateur dans des services de soins, l’empathie présente des pièges.
En résumé il dit ceci :
« L'empathie est prônée par de nombreux spécialistes de l'aide et de la communication. Pourtant, dans le même temps, ces mêmes professionnels de la communication invitent souvent à trouver la bonne distance, à ne pas trop s'impliquer, à ne pas mettre d'affectivité. Ceci nous donne un ensemble d'informations ambiguës car contradictoires: Se mettre à la place de l'autre génère forcément de l'affectivité ! Garder ses distances conduit forcément à ne pas comprendre l'autre…. Écouter l'autre pour se mettre à sa place (tout en restant soi-même) est un leurre. Se mettre à la place de l'autre, ne peut permettre de le comprendre.
Cela fait penser à Narcisse qui, voyant son image se refléter dans la fontaine, croit voir une autre personne et en tombe amoureux…
Celui qui s'adonne à l'empathie ne fait que du narcissisme relationnel. Croyant accéder à une compréhension de l'autre, il ne voit que lui-même... »
Et pour ceux que cela intéresse, voici l’article de Tournebise dans son entier :
LES PIEGES DE L’EMPATHIE
Cet article est dédié aux professionnels:
Tous ceux qui travaillent dans le social (assistantes sociales, éducateurs...).
Tous ceux qui ont pour tâche d'aider ou d'accompagner dans un métier de soin (infirmières, aides soignantes, médecins, psychologues, psychothérapeutes, psychiatres, psychanalystes...).
Tous les professionnels travaillant dans un métier de communication (accueil, management, formation, enseignement...)
Cet article est aussi dédié aux particuliers:
Tous ceux qui veulent une grande qualité dans leur vie de couple, dans l'éducation de leurs enfants, dans leurs relations familiales, dans leur vie sociale extra professionnelle.
DEFINITION ET AMBIGUITE
Une étymologie étonnante
Définition du dictionnaire Le petit Robert : de en- "dedans" et -pathie "ce qu'on éprouve"
en- Élément, du latin in- et im-, de in « dans », servant, avec le radical substantif qu'il précède, à la formation de verbes composés (devient em- devant b, m, p) : emboîter, emmancher, emprisonner, enterrer.
-pathie, -pathique, -pathe Groupes suffixaux, du grec -patheia, -pathês, de pathos « ce qu'on éprouve » : antipathie, apathique, névropathe.
Philosophie, psychologie: Faculté de s'identifier à quelqu'un, de ressentir ce qu'il ressent.
Définition du dictionnaire de psychologie Doron-Parot (Puf):
Selon Carl Rogers: L'empathie consiste à saisir avec autant d'exactitude que possible, les références internes et les composantes émotionnelles d'une autre personne et à les comprendre comme si l'on était cette autre personne
(Naturellement nous prendrons soin de ne pas résumer tout le travail remarquable de Carl Rogers sur la communication à cette simple phrase. Mais c'est justement ce point qui est source d'ambiguïté: "comme si l'on était cette autre personne").
Ambiguïté
L'empathie est prônée par de nombreux spécialistes de l'aide et de la communication. Pourtant, dans le même temps, ces mêmes professionnels de la communication invitent souvent à trouver la bonne distance, à ne pas trop s'impliquer, à ne pas mettre d'affectivité.
Ceci nous donne un ensemble d'informations ambiguës car contradictoires:
Se mettre à la place de l'autre génère forcément de l'affectivité!
Garder ses distances conduit forcément à ne pas comprendre l'autre.
Cela produit des discours maladroits où l'on entend qu'il faut comprendre, écouter, humaniser (car on sent bien qu'il est urgent de progresser sur ce point) mais en même temps qu'il faut ne pas trop s'investir et garder ses distances (car il faut aussi prendre soin de soi, éviter le stress, l'attachement)
Tout cela est un peu vrai.. et aussi, en même temps, très faux. Il s'agit de concepts mal précisés. Même de nombreux professionnels s'y embrouillent. Ils en ont certainement l'intuition mais cela reste confus et les ballotte dans une oscillation entre trop et trop peu
POUR VRAIMENT COMPRENDRE L’AUTRE
L'illusion du miroir
Écouter l'autre pour se mettre à sa place (tout en restant soi-même) est un leurre. Se mettre à la place de l'autre, ne peut permettre de le comprendre.
Cela fait penser à Narcisse qui, voyant son image se refléter dans la fontaine, croit voir une autre personne et en tombe amoureux. Puis, dans sa stupéfaction il en oublie même de boire et meurt de soif devant sa fontaine. Il fut alors transformé en la fleur "Narcisse" dont l'étymologie nous ramène au grec narké qui a donné narcose. La fleur était reconnue comme pouvant endormir même les divinités (Dictionnaire Larousse de la mythologie grecque et romaine de Joël Schmidt)
Celui qui s'adonne à l'empathie ne fait que du narcissisme relationnel. Croyant accéder à une compréhension de l'autre, il ne voit que lui-même... et encore! il ne voit qu'une image erronée de lui-même. En effet, si plus tard il vit une situation équivalente à celle de son interlocuteur d'aujourd'hui, il vivra une expérience très différente de ce qu'il avait imaginé.
Plutôt s'ouvrir sans se mettre à la place
Se mettre à la place de l'autre est un "jeu" compliqué et dangereux. L'autre s'y sent incompris (ça peut même le rendre agressif... ou déprimé!). Quand à nous, nous croyons l'avoir compris et nous ne saisissons que de l'illusion... ce qui en découlera sera donc inadapté. En plus nous nous chargeons d'un poids qui ne nous appartient pas en tentant de "ressentir" ce que vit l'autre.
Nous pouvons faire beaucoup mieux en nous ouvrant simplement à notre interlocuteur.
Plutôt que de nous mettre à sa place, nous pouvons mettre du soin à l'entendre exprimer ce qu'il ressent, pense, ou vit à la place où il est. En laissant notre imaginaire et nos hypothèses de côté, nous pourrons mieux le comprendre.
Notre imaginaire nous est cependant très utile pour être créatif. Notre capacité à émettre des hypothèses nous est aussi très utile dans la résolution de problèmes... mais à deux conditions: d'une part, avec une rigueur mathématique, nous ne devons pas confondre hypothèses et certitudes... d'autre part avant de conclure, apprenons à lire tout l'énoncé.
Une vraie qualité d'écoute s'opère de façon active. Il serait maladroit d'être passif et de simplement laisser parler. Il est plus efficace d'aider notre interlocuteur à exprimer ce qu'il a à dire grâce à des questions pertinentes, sans conditions de réponse, et non indiscrètes. Ceci amènera la précision et la concision optimum pour le plus grand bonheur de chacun.
Être distinct sans être distant
J'entends souvent des stagiaires se préoccuper de garder la bonne distance (dans le management, dans la conduite de réunion, dans les entretiens individuels, dans l'accueil, dans l'aide et l'accompagnement, dans les soins, dans la prise en charge des personnes âgées, dans la fin de vie etc...) Que de domaines concernés!
Ceux qui se préoccupent d'humaniser les rapports humains recherchent cette distance optimum un peu comme l'alchimiste recherche la pierre philosophale... ils semblent ne jamais la trouver et ils oscillent seulement entre le trop proche et le trop loin (c'est à dire entre le copinage et l'indifférence).
Ils ne la trouvent pas car le problème de la distance et trop simple pour les esprits compliqués: La bonne distance c'est PAS DE DISTANCE DU TOUT.
Le zéro de la distance produit l'infini de la qualité. Mais "distance zéro" ne signifie surtout pas "se mettre à la place". Car se mettre à la place, c'est aboutir à une sorte de fusion... qui amène la confusion. Si la bonne distance c'est pas de distance du tout, il est par contre fondamental d'être distinct.
Nous mettrons donc un soin tout particulier à ne pas confondre distinct et distant autant qu'à ne pas confondre proche et fusionnel
Être distant, c'est se mettre en rupture (se couper) de son interlocuteur. Il en résulte bien sûr qu'on ne le voit plus.
Se mettre à la place, c'est se mettre en fusion (ne faire q'un) avec lui. Il en résulte alors qu'il disparaît et qu'on ne le voit pas non plus.
Pour voir l'autre, ce qui est important, c'est de s'individualiser. Être pleinement SOI face à quelqu'un à qui on accorde d'être pleinement LUI
AFFECTIVITE ET CHALEUR HUMAINE
La chaleur humaine sans l'affectivité
Il n'y a jamais assez de chaleur humaine et toujours trop d'affectivité. Nous avons bien remarqué que l'excès d'affectivité est nuisible à la qualité de la communication, de l'aide et surtout de la psychothérapie.
Mais le problème est que l'affectivité et la chaleur humaine sont mal différenciées dans l'esprit de beaucoup de monde (y compris dans l'esprit de nombreux thérapeutes et professionnels de la communication).
Alors pour se libérer de l'affectivité, malencontreusement, certains suppriment aussi la chaleur humaine... et le résultat est toujours insatisfaisant. Où alors, voyant que cela pose problème, ils reviennent à la chaleur humaine... mais réintroduisent l'affectivité.
La chaleur humaine c'est quand on est ouvert à l'autre sans avoir besoin de lui.
L'affectivité c'est quand on a besoin de l'autre ou qu'on a peur de l'autre. Besoin de lui pour combler un de nos manques, pour nous rassurer. Peur de lui quand il risque d'aggraver un de nos manques et de nous déstabiliser.
Bien différencier la chaleur humaine de l'affectivité, permet d'être chaleureux sans ambiguïté, et d'avoir une communication plus efficace et plus sereine.
Si on est thérapeute, cela permet d'être plus efficace et plus rapide car un patient a besoin de la chaleur humaine de son thérapeute pour oser lui livrer ce qu'il a de plus précieux, intime, douloureux en lui. Mais il a besoin évidemment aussi que son thérapeute ne soit pas dans l'affectivité, sinon ça brouille sa recherche et peut même avoir des effets très néfastes.
L'empathie source d'affectivité
La chaleur humaine réchauffe alors que l'affectivité étouffe. Nous comprenons alors bien pourquoi l'affectivité est indésirable.
L'affectivité est d'autant plus indésirable qu'elle nous expose à l'envahissement. En nous mettant à la place de l'autre, nous nous exposons à ressentir une expérience qui ne nous correspond pas et pour laquelle nous ne sommes pas prêts.
Au contraire, en étant proche et distinct, nous sommes à même de comprendre l'expérience de notre interlocuteur, de nous enrichir de ce qu'il en a fait sans pour autant en subir la pression émotionnelle. Nous pouvons aussi mieux l'aider ou l'accompagner quand il vit une expérience douloureuse.
Nous devenons ainsi capables d'entendre cette expérience sans la dramatiser ni la banaliser. Nous devenons capables d'en saisir la juste mesure: celle de l'autre (qui n'a forcément que peu à voir avec la nôtre). Nous pouvons ainsi humaniser profondément notre communication qui s'ajuste à la réalité de l'autre.
L'inconvénient majeur de l'empathie est qu'elle produit au contraire une sorte d'état fusionnel, générant illusion, confusion et affectivité. Il n'en résulte aucune chaleur humaine, mais par contre beaucoup de stress et d'incompréhension.
CONCLUSION
Le poids des mots
Au fond peut-être ne devons-nous pas attacher trop d'importance au fait qu'une chose, une idée, une attitude soit désignée par un mot plutôt qu'un autre. Au fond, ce qui importe c'est ce que nous en faisons! Les mots ne sont peut-être qu'une convention?
Pourtant, quand je rencontre autant de professionnels de l'aide et de la communication avoir personnellement (et même promouvoir dans leur entourage) des propos et des attitudes qui produisent l'inverse des effets attendus... je pense que la précision du langage est ici particulièrement nécessaire.
Et puis les mots ne sont pas seulement une convention. Quand on les étudie, on peut remarquer que souvent ils contiennent dans leur étymologie, dans leur construction, un aspect profond de ce qu'ils désignent.
Se remettre aux commandes
J'ai bien conscience qu'avec cet article j'invite quelques personnes à se remettre en cause par rapport à l'empathie.
Mais se remettre en cause c'est se remettre aux commandes de sa vie. C'est ne pas croire ce qui est dit parce qu'on nous le dit (même si on prétend nous donner des "preuves"). C'est plutôt confronter ce qu'on sait à l'expérience et en mesurer l'efficacité sans complaisance.
Les remises en cause sont sources de progrès. Elles ne sont pas destruction du passé, mais ajustements, ajouts, discernement accru, enrichissement. Ce qui importe, ce n'est pas d'avoir raison. Ce qui importe, c'est que l'aide, le communication, la psychothérapie, l'accompagnement soient efficaces au delà des croyances de chacun.
Thierry TOURNEBISE
http://www.maieusthesie.com/index.htm
C’est long mais QU’EN PENSEZ-VOUS ?
Lisa
En philosophie et psychologie: l’empathie est la faculté de s'identifier à quelqu'un, de ressentir ce qu'il ressent.
Selon Carl Rogers * : L'empathie consiste à saisir avec autant d'exactitude que possible, les références internes et les composantes émotionnelles d'une autre personne et à les comprendre comme si l'on était cette autre personne.
* CARL ROGERS (1902-1987) est un psychologue américain, un psychothérapeute, un universitaire, un pédagogue, un chercheur, et l'auteur de nombreux livres. Il est le fondateur de l'Approche Centrée sur la Personne et de la Psychothérapie Centrée sur la Personne.
De son domaine d'origine, la Psychothérapie, l'APPROCHE CENTRÉE SUR LA PERSONNE s'est largement étendue à tous les domaines du champ social (pédagogie, travail social, organisations, relations interculturelles, etc...). Rogers fût le premier psychothérapeute à avoir développé le concept de l'empathie. A la veille de Sa mort, Carl ROGERS fut officiellement pressenti pour être Prix Nobel de la Paix.
Mais selon Thierry TOURNEBISE, psychothérapeute et formateur dans des services de soins, l’empathie présente des pièges.
En résumé il dit ceci :
« L'empathie est prônée par de nombreux spécialistes de l'aide et de la communication. Pourtant, dans le même temps, ces mêmes professionnels de la communication invitent souvent à trouver la bonne distance, à ne pas trop s'impliquer, à ne pas mettre d'affectivité. Ceci nous donne un ensemble d'informations ambiguës car contradictoires: Se mettre à la place de l'autre génère forcément de l'affectivité ! Garder ses distances conduit forcément à ne pas comprendre l'autre…. Écouter l'autre pour se mettre à sa place (tout en restant soi-même) est un leurre. Se mettre à la place de l'autre, ne peut permettre de le comprendre.
Cela fait penser à Narcisse qui, voyant son image se refléter dans la fontaine, croit voir une autre personne et en tombe amoureux…
Celui qui s'adonne à l'empathie ne fait que du narcissisme relationnel. Croyant accéder à une compréhension de l'autre, il ne voit que lui-même... »
Et pour ceux que cela intéresse, voici l’article de Tournebise dans son entier :
LES PIEGES DE L’EMPATHIE
Cet article est dédié aux professionnels:
Tous ceux qui travaillent dans le social (assistantes sociales, éducateurs...).
Tous ceux qui ont pour tâche d'aider ou d'accompagner dans un métier de soin (infirmières, aides soignantes, médecins, psychologues, psychothérapeutes, psychiatres, psychanalystes...).
Tous les professionnels travaillant dans un métier de communication (accueil, management, formation, enseignement...)
Cet article est aussi dédié aux particuliers:
Tous ceux qui veulent une grande qualité dans leur vie de couple, dans l'éducation de leurs enfants, dans leurs relations familiales, dans leur vie sociale extra professionnelle.
DEFINITION ET AMBIGUITE
Une étymologie étonnante
Définition du dictionnaire Le petit Robert : de en- "dedans" et -pathie "ce qu'on éprouve"
en- Élément, du latin in- et im-, de in « dans », servant, avec le radical substantif qu'il précède, à la formation de verbes composés (devient em- devant b, m, p) : emboîter, emmancher, emprisonner, enterrer.
-pathie, -pathique, -pathe Groupes suffixaux, du grec -patheia, -pathês, de pathos « ce qu'on éprouve » : antipathie, apathique, névropathe.
Philosophie, psychologie: Faculté de s'identifier à quelqu'un, de ressentir ce qu'il ressent.
Définition du dictionnaire de psychologie Doron-Parot (Puf):
Selon Carl Rogers: L'empathie consiste à saisir avec autant d'exactitude que possible, les références internes et les composantes émotionnelles d'une autre personne et à les comprendre comme si l'on était cette autre personne
(Naturellement nous prendrons soin de ne pas résumer tout le travail remarquable de Carl Rogers sur la communication à cette simple phrase. Mais c'est justement ce point qui est source d'ambiguïté: "comme si l'on était cette autre personne").
Ambiguïté
L'empathie est prônée par de nombreux spécialistes de l'aide et de la communication. Pourtant, dans le même temps, ces mêmes professionnels de la communication invitent souvent à trouver la bonne distance, à ne pas trop s'impliquer, à ne pas mettre d'affectivité.
Ceci nous donne un ensemble d'informations ambiguës car contradictoires:
Se mettre à la place de l'autre génère forcément de l'affectivité!
Garder ses distances conduit forcément à ne pas comprendre l'autre.
Cela produit des discours maladroits où l'on entend qu'il faut comprendre, écouter, humaniser (car on sent bien qu'il est urgent de progresser sur ce point) mais en même temps qu'il faut ne pas trop s'investir et garder ses distances (car il faut aussi prendre soin de soi, éviter le stress, l'attachement)
Tout cela est un peu vrai.. et aussi, en même temps, très faux. Il s'agit de concepts mal précisés. Même de nombreux professionnels s'y embrouillent. Ils en ont certainement l'intuition mais cela reste confus et les ballotte dans une oscillation entre trop et trop peu
POUR VRAIMENT COMPRENDRE L’AUTRE
L'illusion du miroir
Écouter l'autre pour se mettre à sa place (tout en restant soi-même) est un leurre. Se mettre à la place de l'autre, ne peut permettre de le comprendre.
Cela fait penser à Narcisse qui, voyant son image se refléter dans la fontaine, croit voir une autre personne et en tombe amoureux. Puis, dans sa stupéfaction il en oublie même de boire et meurt de soif devant sa fontaine. Il fut alors transformé en la fleur "Narcisse" dont l'étymologie nous ramène au grec narké qui a donné narcose. La fleur était reconnue comme pouvant endormir même les divinités (Dictionnaire Larousse de la mythologie grecque et romaine de Joël Schmidt)
Celui qui s'adonne à l'empathie ne fait que du narcissisme relationnel. Croyant accéder à une compréhension de l'autre, il ne voit que lui-même... et encore! il ne voit qu'une image erronée de lui-même. En effet, si plus tard il vit une situation équivalente à celle de son interlocuteur d'aujourd'hui, il vivra une expérience très différente de ce qu'il avait imaginé.
Plutôt s'ouvrir sans se mettre à la place
Se mettre à la place de l'autre est un "jeu" compliqué et dangereux. L'autre s'y sent incompris (ça peut même le rendre agressif... ou déprimé!). Quand à nous, nous croyons l'avoir compris et nous ne saisissons que de l'illusion... ce qui en découlera sera donc inadapté. En plus nous nous chargeons d'un poids qui ne nous appartient pas en tentant de "ressentir" ce que vit l'autre.
Nous pouvons faire beaucoup mieux en nous ouvrant simplement à notre interlocuteur.
Plutôt que de nous mettre à sa place, nous pouvons mettre du soin à l'entendre exprimer ce qu'il ressent, pense, ou vit à la place où il est. En laissant notre imaginaire et nos hypothèses de côté, nous pourrons mieux le comprendre.
Notre imaginaire nous est cependant très utile pour être créatif. Notre capacité à émettre des hypothèses nous est aussi très utile dans la résolution de problèmes... mais à deux conditions: d'une part, avec une rigueur mathématique, nous ne devons pas confondre hypothèses et certitudes... d'autre part avant de conclure, apprenons à lire tout l'énoncé.
Une vraie qualité d'écoute s'opère de façon active. Il serait maladroit d'être passif et de simplement laisser parler. Il est plus efficace d'aider notre interlocuteur à exprimer ce qu'il a à dire grâce à des questions pertinentes, sans conditions de réponse, et non indiscrètes. Ceci amènera la précision et la concision optimum pour le plus grand bonheur de chacun.
Être distinct sans être distant
J'entends souvent des stagiaires se préoccuper de garder la bonne distance (dans le management, dans la conduite de réunion, dans les entretiens individuels, dans l'accueil, dans l'aide et l'accompagnement, dans les soins, dans la prise en charge des personnes âgées, dans la fin de vie etc...) Que de domaines concernés!
Ceux qui se préoccupent d'humaniser les rapports humains recherchent cette distance optimum un peu comme l'alchimiste recherche la pierre philosophale... ils semblent ne jamais la trouver et ils oscillent seulement entre le trop proche et le trop loin (c'est à dire entre le copinage et l'indifférence).
Ils ne la trouvent pas car le problème de la distance et trop simple pour les esprits compliqués: La bonne distance c'est PAS DE DISTANCE DU TOUT.
Le zéro de la distance produit l'infini de la qualité. Mais "distance zéro" ne signifie surtout pas "se mettre à la place". Car se mettre à la place, c'est aboutir à une sorte de fusion... qui amène la confusion. Si la bonne distance c'est pas de distance du tout, il est par contre fondamental d'être distinct.
Nous mettrons donc un soin tout particulier à ne pas confondre distinct et distant autant qu'à ne pas confondre proche et fusionnel
Être distant, c'est se mettre en rupture (se couper) de son interlocuteur. Il en résulte bien sûr qu'on ne le voit plus.
Se mettre à la place, c'est se mettre en fusion (ne faire q'un) avec lui. Il en résulte alors qu'il disparaît et qu'on ne le voit pas non plus.
Pour voir l'autre, ce qui est important, c'est de s'individualiser. Être pleinement SOI face à quelqu'un à qui on accorde d'être pleinement LUI
AFFECTIVITE ET CHALEUR HUMAINE
La chaleur humaine sans l'affectivité
Il n'y a jamais assez de chaleur humaine et toujours trop d'affectivité. Nous avons bien remarqué que l'excès d'affectivité est nuisible à la qualité de la communication, de l'aide et surtout de la psychothérapie.
Mais le problème est que l'affectivité et la chaleur humaine sont mal différenciées dans l'esprit de beaucoup de monde (y compris dans l'esprit de nombreux thérapeutes et professionnels de la communication).
Alors pour se libérer de l'affectivité, malencontreusement, certains suppriment aussi la chaleur humaine... et le résultat est toujours insatisfaisant. Où alors, voyant que cela pose problème, ils reviennent à la chaleur humaine... mais réintroduisent l'affectivité.
La chaleur humaine c'est quand on est ouvert à l'autre sans avoir besoin de lui.
L'affectivité c'est quand on a besoin de l'autre ou qu'on a peur de l'autre. Besoin de lui pour combler un de nos manques, pour nous rassurer. Peur de lui quand il risque d'aggraver un de nos manques et de nous déstabiliser.
Bien différencier la chaleur humaine de l'affectivité, permet d'être chaleureux sans ambiguïté, et d'avoir une communication plus efficace et plus sereine.
Si on est thérapeute, cela permet d'être plus efficace et plus rapide car un patient a besoin de la chaleur humaine de son thérapeute pour oser lui livrer ce qu'il a de plus précieux, intime, douloureux en lui. Mais il a besoin évidemment aussi que son thérapeute ne soit pas dans l'affectivité, sinon ça brouille sa recherche et peut même avoir des effets très néfastes.
L'empathie source d'affectivité
La chaleur humaine réchauffe alors que l'affectivité étouffe. Nous comprenons alors bien pourquoi l'affectivité est indésirable.
L'affectivité est d'autant plus indésirable qu'elle nous expose à l'envahissement. En nous mettant à la place de l'autre, nous nous exposons à ressentir une expérience qui ne nous correspond pas et pour laquelle nous ne sommes pas prêts.
Au contraire, en étant proche et distinct, nous sommes à même de comprendre l'expérience de notre interlocuteur, de nous enrichir de ce qu'il en a fait sans pour autant en subir la pression émotionnelle. Nous pouvons aussi mieux l'aider ou l'accompagner quand il vit une expérience douloureuse.
Nous devenons ainsi capables d'entendre cette expérience sans la dramatiser ni la banaliser. Nous devenons capables d'en saisir la juste mesure: celle de l'autre (qui n'a forcément que peu à voir avec la nôtre). Nous pouvons ainsi humaniser profondément notre communication qui s'ajuste à la réalité de l'autre.
L'inconvénient majeur de l'empathie est qu'elle produit au contraire une sorte d'état fusionnel, générant illusion, confusion et affectivité. Il n'en résulte aucune chaleur humaine, mais par contre beaucoup de stress et d'incompréhension.
CONCLUSION
Le poids des mots
Au fond peut-être ne devons-nous pas attacher trop d'importance au fait qu'une chose, une idée, une attitude soit désignée par un mot plutôt qu'un autre. Au fond, ce qui importe c'est ce que nous en faisons! Les mots ne sont peut-être qu'une convention?
Pourtant, quand je rencontre autant de professionnels de l'aide et de la communication avoir personnellement (et même promouvoir dans leur entourage) des propos et des attitudes qui produisent l'inverse des effets attendus... je pense que la précision du langage est ici particulièrement nécessaire.
Et puis les mots ne sont pas seulement une convention. Quand on les étudie, on peut remarquer que souvent ils contiennent dans leur étymologie, dans leur construction, un aspect profond de ce qu'ils désignent.
Se remettre aux commandes
J'ai bien conscience qu'avec cet article j'invite quelques personnes à se remettre en cause par rapport à l'empathie.
Mais se remettre en cause c'est se remettre aux commandes de sa vie. C'est ne pas croire ce qui est dit parce qu'on nous le dit (même si on prétend nous donner des "preuves"). C'est plutôt confronter ce qu'on sait à l'expérience et en mesurer l'efficacité sans complaisance.
Les remises en cause sont sources de progrès. Elles ne sont pas destruction du passé, mais ajustements, ajouts, discernement accru, enrichissement. Ce qui importe, ce n'est pas d'avoir raison. Ce qui importe, c'est que l'aide, le communication, la psychothérapie, l'accompagnement soient efficaces au delà des croyances de chacun.
Thierry TOURNEBISE
http://www.maieusthesie.com/index.htm
C’est long mais QU’EN PENSEZ-VOUS ?
Lisa
Re: Partager ses découvertes et connaissances
Aimé Cézaire vous connaissez ? C’est un grand humaniste français qui aurait sa place au Panthéon
Extrait du « Cahier d'un retour au pays natal », une œuvre poétique d'Aimé Césaire parue en 1939
« Au bout du petit matin, une autre petite maison qui sent très mauvais dans une rue très étroite, une maison minuscule qui abrite en ses entrailles de bois pourri des dizaines de rats et la turbulence de mes six frères et soeurs, une petite maison cruelle dont l'intransigeance affole nos fins de mois et mon père fantasque grignoté d'une seule misère, je n'ai jamais su laquelle, qu'une imprévisible sorcellerie assoupit en mélancolique tendresse ou exalte en hautes flammes de colère; et ma mère dont les jambes pour notre faim inlassable pédalent, pédalent de jour, de nuit, je suis même réveillé la nuit par ces jambes inlassables qui pédalent la nuit et la morsure âpre dans la chair molle de la nuit d'une Singer que ma mère pédale, pédale pour notre faim et de jour et de nuit. »
Le retour à la Martinique s'accompagne de la prise de conscience de la condition inégalitaire des Noirs.
Cette œuvre poétique est l'un des points de départ de la négritude. Aimé Césaire poursuivra sa dénonciation du racisme et du colonialisme avec son Discours sur le colonialisme.
« ma négritude n'est pas une pierre, sa surdité ruée contre la clameur du jour
ma négritude n'est pas une taie d'eau morte sur l'œil mort de la terre
ma négritude n'est ni une tour ni une cathédrale »
« l'homme-famine, l'homme-insulte, l'homme-torture
on pouvait à n'importe quel moment le saisir le rouer
de coups, le tuer - parfaitement le tuer - sans avoir
de compte à rendre à personne sans avoir d'excuses à présenter à personne
un homme-juif
un homme-pogrom
un chiot
un mendigot »
Par sa puissance incantatoire et sa révolte lucide, le Cahier d'un retour au pays natal s'est imposé comme une œuvre majeure de la poésie francophone du XXe siècle.
Hélas, c'est encore une bien triste réalité pour des milliers de personnes que décrit là Monsieur Cézaire...
Voilà, c’est juste une pensée et un hommage à ce grand homme
Lisa
Extrait du « Cahier d'un retour au pays natal », une œuvre poétique d'Aimé Césaire parue en 1939
« Au bout du petit matin, une autre petite maison qui sent très mauvais dans une rue très étroite, une maison minuscule qui abrite en ses entrailles de bois pourri des dizaines de rats et la turbulence de mes six frères et soeurs, une petite maison cruelle dont l'intransigeance affole nos fins de mois et mon père fantasque grignoté d'une seule misère, je n'ai jamais su laquelle, qu'une imprévisible sorcellerie assoupit en mélancolique tendresse ou exalte en hautes flammes de colère; et ma mère dont les jambes pour notre faim inlassable pédalent, pédalent de jour, de nuit, je suis même réveillé la nuit par ces jambes inlassables qui pédalent la nuit et la morsure âpre dans la chair molle de la nuit d'une Singer que ma mère pédale, pédale pour notre faim et de jour et de nuit. »
Le retour à la Martinique s'accompagne de la prise de conscience de la condition inégalitaire des Noirs.
Cette œuvre poétique est l'un des points de départ de la négritude. Aimé Césaire poursuivra sa dénonciation du racisme et du colonialisme avec son Discours sur le colonialisme.
« ma négritude n'est pas une pierre, sa surdité ruée contre la clameur du jour
ma négritude n'est pas une taie d'eau morte sur l'œil mort de la terre
ma négritude n'est ni une tour ni une cathédrale »
« l'homme-famine, l'homme-insulte, l'homme-torture
on pouvait à n'importe quel moment le saisir le rouer
de coups, le tuer - parfaitement le tuer - sans avoir
de compte à rendre à personne sans avoir d'excuses à présenter à personne
un homme-juif
un homme-pogrom
un chiot
un mendigot »
Par sa puissance incantatoire et sa révolte lucide, le Cahier d'un retour au pays natal s'est imposé comme une œuvre majeure de la poésie francophone du XXe siècle.
Hélas, c'est encore une bien triste réalité pour des milliers de personnes que décrit là Monsieur Cézaire...
Voilà, c’est juste une pensée et un hommage à ce grand homme
Lisa
Re: Partager ses découvertes et connaissances
Lisa,
T post c trop intello pour les tisf qui son d technicien de surfaces qui préfére discuté chiffon produit ménagés et a la limite torchage de bb, écoute et empatie connaisse pas, autosatisfaction connaisse tout a fait
:triste:
T post c trop intello pour les tisf qui son d technicien de surfaces qui préfére discuté chiffon produit ménagés et a la limite torchage de bb, écoute et empatie connaisse pas, autosatisfaction connaisse tout a fait
:triste:
Re: Partager ses découvertes et connaissances
ne change rien lisa, quoiqu'on dise....
j'apprécie énormémént ta contribution dans ce site...pas comme certaine "caro" qui aurait du etre bani du post...
es tu un travailleur social?
c'est très interessant ce que tu nous fais partager...j'ai passé mon UF2 (communication et relation d'aide)...et je me rejouis a la lecture de tes posts...
a bientot..
chris
j'apprécie énormémént ta contribution dans ce site...pas comme certaine "caro" qui aurait du etre bani du post...
es tu un travailleur social?
c'est très interessant ce que tu nous fais partager...j'ai passé mon UF2 (communication et relation d'aide)...et je me rejouis a la lecture de tes posts...
a bientot..
chris
Re: Partager ses découvertes et connaissances
Oui lisa ne change rien... en ce qui concerne caro, je ressent en elle une frustration en tant que professionnelle, caro? et tu capable de faire autre chose que du ménage? si tu fais que du ménage !? alors change de métier et passe alors en aide-ménagère.
Car toute les personnes qui se pleins sur ce malheureux forum et qui pourrissent les tisf et formateurs, n'ils n'ont cas changer de voix.
Car toute les personnes qui se pleins sur ce malheureux forum et qui pourrissent les tisf et formateurs, n'ils n'ont cas changer de voix.
Re: Partager ses découvertes et connaissances
Bravo Lisa,jespére que si tu es tisf,tu as le temps de partager cette sublime connaissance avec tes familles car moi ,j'ai 30 ans de métiers et jusqu'à présent à part essayer de sortir des familles ds la misére morale ,sociale,seules ds une sociétè qui se dégrade ts ls jours un peu plus je n'ai jamais pu leur parler de Cezaire ni de Rogers et tant d'autres.
pour ns tisf c'est du concrés ts ls jours ,maladie de la mère , enfants handicapés,enfs maltraités et je tant passe...
Dis ns si tu es ds le social car avec une telle connaissance tu dois pouvoir faire un autre métier. bien amicalement
pour ns tisf c'est du concrés ts ls jours ,maladie de la mère , enfants handicapés,enfs maltraités et je tant passe...
Dis ns si tu es ds le social car avec une telle connaissance tu dois pouvoir faire un autre métier. bien amicalement
Re: Partager ses découvertes et connaissances
Vous êtes sympa les filles
Je ne suis pas tisf mais j'ai le detisf depuis 3 ans. Je n'ai pas trouvé d'emploi dans ma région, et ce n'est pas faute d'avoir cherché, comme beaucoup de mes amies de promo... nous avons passé notre grande région au peigne fin sans résultat satisfaisant... quelques cdd de courtes durées, pas de quoi faire des projets d'avenir.
Depuis deux ans j'ai repris mon ancienne activité : agent de service dans une structure accueillant des personnes âgées, je fais fonction d'animatrice. J'ai quelques soucis familiaux qui m'empêchent de reprendre des études pour le moment, j'ambitionne devenir infirmière et continuer à travailler auprès de PA... en attendant j'essaye d'enrichir mes connaissances, le milieu professionnel et le web m'y aident grandement... l'autoformation est à la portée de qui est motivée
à bientôt de partager avec vous nos découvertes, quelles qu'elles soient...
Je ne suis pas tisf mais j'ai le detisf depuis 3 ans. Je n'ai pas trouvé d'emploi dans ma région, et ce n'est pas faute d'avoir cherché, comme beaucoup de mes amies de promo... nous avons passé notre grande région au peigne fin sans résultat satisfaisant... quelques cdd de courtes durées, pas de quoi faire des projets d'avenir.
Depuis deux ans j'ai repris mon ancienne activité : agent de service dans une structure accueillant des personnes âgées, je fais fonction d'animatrice. J'ai quelques soucis familiaux qui m'empêchent de reprendre des études pour le moment, j'ambitionne devenir infirmière et continuer à travailler auprès de PA... en attendant j'essaye d'enrichir mes connaissances, le milieu professionnel et le web m'y aident grandement... l'autoformation est à la portée de qui est motivée
à bientôt de partager avec vous nos découvertes, quelles qu'elles soient...
Re: Partager ses découvertes et connaissances
« Les gestes et comportements qui apaisent »
Il y a quelques mois M6 diffusait dans l’émission ZONE INTERDITE un reportage sur « le scandale des personnes âgées maltraitées en maisons de retraite ». Dans ce reportage il était question d’une méthode de soins « révolutionnaire » qui nous vient du Canada, et qui s’adresse en particulier aux personnes atteintes de démences. Il s’agit de la méthode « Gineste-Marescotti ». Avez-vous vu l’émission ? Connaissez-vous cette méthode ? Moi j’ai voulu en savoir plus et en tapant « Gineste-Marescotti » sur google et j’ai découvert le site http://www.cec-formation.net ou la méthodologie est largement expliquée.
Pour ma part je n’interviens pas au niveau des soins aux personnes âgées, mais tous les jours je suis témoin de mille et une actions anodines qui si on les analysaient, révèleraient la maltraitance à laquelle sont soumis quotidiennement les pensionnaires… Et le personnel de soins, dans son ensemble plutôt bien intentionné n’en a même pas conscience d’être maltraitant…
Cette approche de la personne âgée démente pourrait très bien s’appliquer aussi à d’autres publics, je pense par exemple à certaines personnes souffrant de handicaps mentaux, et auprès de qui vous êtes amenés à intervenir, en famille ou en structures…
Je voudrais donc vous apporter ici un petit condensé de la méthode. Mais avant de vous la présenter il me semble important de préciser ce qu’est la démence, la maladie d’Alzheimer et la mémoire.
1/ Qu’est ce que la démence ?
Le dictionnaire dit : « trouble mental grave caractérisé par un affaiblissement progressif des fonctions intellectuelles. Conduite insensée, bizarre. »
Yves Gineste et Rosette Marescotti précisent : « La démence se caractérise par un trouble de la mémoire associé à un autre trouble des fonctions supérieures »
Il existe plusieurs maladies dégénératives qui touchent le cerveau et s’attaquent aux facultés intellectuelles, la plus connue et la plus fréquente chez les sujets âgés est la maladie d’Alzheimer.
2/ Qu’est ce que la maladie d’Alzheimer ?
C’est une maladie neurologique dégénérative de cause inconnue, présénile, caractérisée par une atrophie diffuse du cortex cérébral provoquant une démence progressive.
La maladie d’Alzheimer est la cause la plus fréquente de démence. On tend à la regrouper avec les démences séniles sous le terme de démences de type Alzheimer ou DTA. Elle commence souvent de manière discrète, par des troubles de la mémoire, notamment par une perte de la mémoire à court terme. Ensuite, progressivement une confusion mentale s’installe, et en quelques années, apparaissent le déficit intellectuel, évoluant vers la démence, les troubles du comportement social, du langage (aphasie), de la motricité (apraxie), de la perception (agnosie). Plusieurs traitements sont expérimentés, parfois avec succès.
3/ Qu’est ce que la mémoire ?
Pascal disait déjà : "La mémoire est nécessaire à toutes les opérations de l'esprit". Il est bien vrai qu'elle régit l'essentiel de nos activités qu'elles soient scolaires, professionnelles, quotidiennes ou de loisirs. Elle construit aussi bien l'identité, les connaissances, l'intelligence, la motricité et l'affectivité de chacun de nous.
La mémoire est la fonction qui permet de capter, coder, conserver et restituer les stimulations et les informations que nous percevons. Elle met en jeu aussi bien les structures physiques que psychiques.
IL N’EXISTE PAS UNE, MAIS DES MEMOIRES. En première analyse, on distingue la mémoire sensorielle, la mémoire à court terme et la mémoire à long terme.
a - La mémoire sensorielle : il s’agit de la mémoire des perceptions captées par les sens dont les plus importantes sont celles liées à la vue, l’ouie et le toucher. C'est la combinaison de ces différentes perceptions qui permet l'identification de l'information.
b - La mémoire à court terme: Également baptisée mémoire de travail, nous la sollicitons en permanence; c'est une mémoire immédiate et temporaire qui nous sert par exemple à composer de tête le numéro de téléphone que l’on vient de relever sur l’annuaire et que l’on retiendra durant quelques dizaines de secondes, le temps de le taper sur le cadran téléphonique, puis qui s’effacera.
c - La mémoire à long terme ou mémoire secondaire. Contrairement aux précédentes qui effacent les données aussitôt après leur traitement, la mémoire à long terme ou MLT stocke les informations pendant une longue période et même pendant toute la vie. D'une capacité considérable, la MLT est dépositaire de nos souvenirs, de nos apprentissages, en résumé, de notre histoire. Concernant cette mémoire on peut encore parler de mémoire des faits récents où les souvenirs sont encore fragiles, et de mémoire des faits anciens où les souvenirs ont été consolidés.
Les informations reçues ne sont pas déversées en vrac dans le réservoir de notre crâne. Elles sont organisées et régies par des systèmes qui fonctionnent en relation permanente.
Parmi ces systèmes de MLT notons :
- La mémoire épisodique qui permet de se souvenir des évènements, des noms, des dates et des lieux qui nous sont propres. Elle est liée au contexte affectif.
- La mémoire sémantique est impliquée dans la connaissance du monde et du langage. C'est la mémoire des mots, des idées, des concepts. La capacité du patient à savoir qu'un thermomètre est un instrument qui sert à mesurer la température relève de la mémoire sémantique. C'est la capacité à se rappeler les faits connus de tous, par exemple, le nom des anciens présidents de la République.
- la mémoire déclarative : c’est celle du savoir dire. Elle permet d’évoquer de façon consciente des souvenirs sous la forme de mots.
- la mémoire procédurale : c’est la mémoire des gestes habituels, de la routine. C'est cette mémoire qui permet, par exemple, de conduire sa voiture, ou de manger sans avoir à être totalement concentré sur ces tâches.
- Il y a encore la mémoire limbique ou la mémoire des émotions, et de l’ambiance affective…
Dans les Démences de Type Alzheimer (DTA), les mémoires se détruisent dans l’ordre suivant :
1. Mémoire immédiate
2. Mémoire récente
3. Mémoire ancienne (faits biographiques, savoir, sens des mots, des objets)
4. Mémoire procédurale, gestes automatiques de la vie quotidienne
5. Mémoire limbique : émotions (pénibles, agréables), l’ambiance affective
(Vous pourriez retrouver sur le net, si vous êtes curieux, l’échelle de Reisberg détaillant l’évolution de la maladie d’Alzheimer)
Le patient souffrant de DTA perd progressivement la mémoire. Mais, cela ne veut pas dire qu’il perd toutes ses capacités mnésiques. Certaines mémoires, notamment la mémoire affective, est longtemps accessible au patient. Le soignant a donc avantage à solliciter les mémoires encore actives dans la planification de l’acte de soin.
4/ « Les gestes et attitudes qui apaisent » ou la gestion des Comportements Agressifs Perturbateurs (ou CAP)
La méthodologie « Gineste / Marescotti »
Yves Gineste et Rosette Marescotti sont co-fondateurs et directeurs d’un Centre de Formation en Méthodologie des Soins de Montréal. Ils ont conceptualisé une autre forme de gestion des troubles, basée sur une philosophie de soin, des techniques de communications verbales et non verbales, des techniques de séquences de soins au cours de la toilette, ainsi que des techniques de nursing particulières. Ils ont appelé cette approche particulière « Philosophie de l’humanitude » (*)
(*) Humanitude est un terme que l’on doit au professeur Albert Jacquard (ingénieur, généticien, professeur d'humanistique à l'université du Tessin – Université du 3ème âge suisse à Genève).
L'humanitude est la somme des particularités qui permet à un homme de se reconnaître comme faisant partie de l'humanité.
Yves Gineste et Rosette Marescotti disent :
« … Comme pour toutes les espèces, la nécessité de se reconnaître comme membre de l'espèce est une nécessité vitale.
Nous posons le postulat que les conduites régressives (syndrome d'immobilisme de la personne âgée), ainsi que les conduites "agressives" des personnes démentes apparaissent lorsque ces conditions d'appartenance, de reconnaissance dans l'espèce, ne sont plus suffisantes.
Lorsqu'un chien rencontre un autre chien, même très différent, il sait qu'il rencontre un animal de son espèce.
Les signaux d'appartenance à l'espèce, soit innés, soit acquis, sont indispensables et à la survie immédiate et au développement. Ils sont présents dès la naissance, et s'enrichissent lors de l'éducation. Il est possible de penser que le manque de signaux conduise la régression, et que l'agressivité des personnes âgées n'est souvent qu'une tentative désespérée de résistance, de survie… »
Yves Gineste et Rosette Marescotti expliquent que les signaux d’appartenance à l’espèce, signaux qui permettent aux individus de communiquer entre eux et donc d’exister, passent essentiellement par :
1. Le regard
2. la parole
3. le toucher
A un certain stade d’évolution de la démence quand la communication ne semble plus exister chez la personne âgée, Yves Gineste et Rosette Marescotti enseignent à communiquer avec les sens, à parler à l’histoire du corps, à se référer à la mémoire limbique :
« …La mémoire limbique est la mémoire des émotions, la mémoire de l'ambiance affective.
Depuis notre plus tendre enfance des évènements ont suscité des émotions. Les évènements sont oubliés mais les émotions sont ancrées au plus profond de nous. La douleur d'une gifle, la douceur d'une caresse, la peur du noir, le plaisir d'une voix, mais d'autres évènements et d'autres émotions encore qui appartiennent à chacun.
Cette mémoire persiste tant que la vie persiste
On peut facilement en conclure que si cette mémoire émotionnelle est intacte, c'est par elle que nous entrerons en communication. En diffusant le plaisir à travers les cinq sens.
La douceur du regard, la douceur de la voix, la douceur du toucher sont aussi des attitudes permanentes et donc du rôle de chacun. Ces principes sont à définir dans le projet de soin…
Les autres points parmi les plus importants de l'entrée en humanitude sont la verticalité, le développement de l'intelligence conceptuelle, le rire, sourire, humour, le vêtement, les habitudes sociales (repas, vêtements, vie en groupe..), la perception de la finitude (mort), etc.
La découverte de leur approche m’a révélé ce qu’inconsciemment je ressens lorsque j'aborde une résidante cataloguée de « démente sénile ». En la saluant d’une voix douce, en lui parlant gentiment, en effleurant sa main d’une caresse, en posant mon regard sur elle comme je le posais sur ma grand mère, avec affection et en souriant… je sens bien qu’en face mes gestes et mon attitude sont bien accueillies et qu’une communication même non verbale peut s’établir…
Et c’est exactement dans cet esprit que j’ai compris la méthodologie Gineste / Marescotti. Elle m’a tellement séduite que je ne résiste pas au plaisir de vous en recopier des extraits. Pour ceux qui veulent aller plus loin encore, la méthodologie est largement diffusée sur Internet à l’adresse suivante : http://www.cec-formation.net.
lisa
Il y a quelques mois M6 diffusait dans l’émission ZONE INTERDITE un reportage sur « le scandale des personnes âgées maltraitées en maisons de retraite ». Dans ce reportage il était question d’une méthode de soins « révolutionnaire » qui nous vient du Canada, et qui s’adresse en particulier aux personnes atteintes de démences. Il s’agit de la méthode « Gineste-Marescotti ». Avez-vous vu l’émission ? Connaissez-vous cette méthode ? Moi j’ai voulu en savoir plus et en tapant « Gineste-Marescotti » sur google et j’ai découvert le site http://www.cec-formation.net ou la méthodologie est largement expliquée.
Pour ma part je n’interviens pas au niveau des soins aux personnes âgées, mais tous les jours je suis témoin de mille et une actions anodines qui si on les analysaient, révèleraient la maltraitance à laquelle sont soumis quotidiennement les pensionnaires… Et le personnel de soins, dans son ensemble plutôt bien intentionné n’en a même pas conscience d’être maltraitant…
Cette approche de la personne âgée démente pourrait très bien s’appliquer aussi à d’autres publics, je pense par exemple à certaines personnes souffrant de handicaps mentaux, et auprès de qui vous êtes amenés à intervenir, en famille ou en structures…
Je voudrais donc vous apporter ici un petit condensé de la méthode. Mais avant de vous la présenter il me semble important de préciser ce qu’est la démence, la maladie d’Alzheimer et la mémoire.
1/ Qu’est ce que la démence ?
Le dictionnaire dit : « trouble mental grave caractérisé par un affaiblissement progressif des fonctions intellectuelles. Conduite insensée, bizarre. »
Yves Gineste et Rosette Marescotti précisent : « La démence se caractérise par un trouble de la mémoire associé à un autre trouble des fonctions supérieures »
Il existe plusieurs maladies dégénératives qui touchent le cerveau et s’attaquent aux facultés intellectuelles, la plus connue et la plus fréquente chez les sujets âgés est la maladie d’Alzheimer.
2/ Qu’est ce que la maladie d’Alzheimer ?
C’est une maladie neurologique dégénérative de cause inconnue, présénile, caractérisée par une atrophie diffuse du cortex cérébral provoquant une démence progressive.
La maladie d’Alzheimer est la cause la plus fréquente de démence. On tend à la regrouper avec les démences séniles sous le terme de démences de type Alzheimer ou DTA. Elle commence souvent de manière discrète, par des troubles de la mémoire, notamment par une perte de la mémoire à court terme. Ensuite, progressivement une confusion mentale s’installe, et en quelques années, apparaissent le déficit intellectuel, évoluant vers la démence, les troubles du comportement social, du langage (aphasie), de la motricité (apraxie), de la perception (agnosie). Plusieurs traitements sont expérimentés, parfois avec succès.
3/ Qu’est ce que la mémoire ?
Pascal disait déjà : "La mémoire est nécessaire à toutes les opérations de l'esprit". Il est bien vrai qu'elle régit l'essentiel de nos activités qu'elles soient scolaires, professionnelles, quotidiennes ou de loisirs. Elle construit aussi bien l'identité, les connaissances, l'intelligence, la motricité et l'affectivité de chacun de nous.
La mémoire est la fonction qui permet de capter, coder, conserver et restituer les stimulations et les informations que nous percevons. Elle met en jeu aussi bien les structures physiques que psychiques.
IL N’EXISTE PAS UNE, MAIS DES MEMOIRES. En première analyse, on distingue la mémoire sensorielle, la mémoire à court terme et la mémoire à long terme.
a - La mémoire sensorielle : il s’agit de la mémoire des perceptions captées par les sens dont les plus importantes sont celles liées à la vue, l’ouie et le toucher. C'est la combinaison de ces différentes perceptions qui permet l'identification de l'information.
b - La mémoire à court terme: Également baptisée mémoire de travail, nous la sollicitons en permanence; c'est une mémoire immédiate et temporaire qui nous sert par exemple à composer de tête le numéro de téléphone que l’on vient de relever sur l’annuaire et que l’on retiendra durant quelques dizaines de secondes, le temps de le taper sur le cadran téléphonique, puis qui s’effacera.
c - La mémoire à long terme ou mémoire secondaire. Contrairement aux précédentes qui effacent les données aussitôt après leur traitement, la mémoire à long terme ou MLT stocke les informations pendant une longue période et même pendant toute la vie. D'une capacité considérable, la MLT est dépositaire de nos souvenirs, de nos apprentissages, en résumé, de notre histoire. Concernant cette mémoire on peut encore parler de mémoire des faits récents où les souvenirs sont encore fragiles, et de mémoire des faits anciens où les souvenirs ont été consolidés.
Les informations reçues ne sont pas déversées en vrac dans le réservoir de notre crâne. Elles sont organisées et régies par des systèmes qui fonctionnent en relation permanente.
Parmi ces systèmes de MLT notons :
- La mémoire épisodique qui permet de se souvenir des évènements, des noms, des dates et des lieux qui nous sont propres. Elle est liée au contexte affectif.
- La mémoire sémantique est impliquée dans la connaissance du monde et du langage. C'est la mémoire des mots, des idées, des concepts. La capacité du patient à savoir qu'un thermomètre est un instrument qui sert à mesurer la température relève de la mémoire sémantique. C'est la capacité à se rappeler les faits connus de tous, par exemple, le nom des anciens présidents de la République.
- la mémoire déclarative : c’est celle du savoir dire. Elle permet d’évoquer de façon consciente des souvenirs sous la forme de mots.
- la mémoire procédurale : c’est la mémoire des gestes habituels, de la routine. C'est cette mémoire qui permet, par exemple, de conduire sa voiture, ou de manger sans avoir à être totalement concentré sur ces tâches.
- Il y a encore la mémoire limbique ou la mémoire des émotions, et de l’ambiance affective…
Dans les Démences de Type Alzheimer (DTA), les mémoires se détruisent dans l’ordre suivant :
1. Mémoire immédiate
2. Mémoire récente
3. Mémoire ancienne (faits biographiques, savoir, sens des mots, des objets)
4. Mémoire procédurale, gestes automatiques de la vie quotidienne
5. Mémoire limbique : émotions (pénibles, agréables), l’ambiance affective
(Vous pourriez retrouver sur le net, si vous êtes curieux, l’échelle de Reisberg détaillant l’évolution de la maladie d’Alzheimer)
Le patient souffrant de DTA perd progressivement la mémoire. Mais, cela ne veut pas dire qu’il perd toutes ses capacités mnésiques. Certaines mémoires, notamment la mémoire affective, est longtemps accessible au patient. Le soignant a donc avantage à solliciter les mémoires encore actives dans la planification de l’acte de soin.
4/ « Les gestes et attitudes qui apaisent » ou la gestion des Comportements Agressifs Perturbateurs (ou CAP)
La méthodologie « Gineste / Marescotti »
Yves Gineste et Rosette Marescotti sont co-fondateurs et directeurs d’un Centre de Formation en Méthodologie des Soins de Montréal. Ils ont conceptualisé une autre forme de gestion des troubles, basée sur une philosophie de soin, des techniques de communications verbales et non verbales, des techniques de séquences de soins au cours de la toilette, ainsi que des techniques de nursing particulières. Ils ont appelé cette approche particulière « Philosophie de l’humanitude » (*)
(*) Humanitude est un terme que l’on doit au professeur Albert Jacquard (ingénieur, généticien, professeur d'humanistique à l'université du Tessin – Université du 3ème âge suisse à Genève).
L'humanitude est la somme des particularités qui permet à un homme de se reconnaître comme faisant partie de l'humanité.
Yves Gineste et Rosette Marescotti disent :
« … Comme pour toutes les espèces, la nécessité de se reconnaître comme membre de l'espèce est une nécessité vitale.
Nous posons le postulat que les conduites régressives (syndrome d'immobilisme de la personne âgée), ainsi que les conduites "agressives" des personnes démentes apparaissent lorsque ces conditions d'appartenance, de reconnaissance dans l'espèce, ne sont plus suffisantes.
Lorsqu'un chien rencontre un autre chien, même très différent, il sait qu'il rencontre un animal de son espèce.
Les signaux d'appartenance à l'espèce, soit innés, soit acquis, sont indispensables et à la survie immédiate et au développement. Ils sont présents dès la naissance, et s'enrichissent lors de l'éducation. Il est possible de penser que le manque de signaux conduise la régression, et que l'agressivité des personnes âgées n'est souvent qu'une tentative désespérée de résistance, de survie… »
Yves Gineste et Rosette Marescotti expliquent que les signaux d’appartenance à l’espèce, signaux qui permettent aux individus de communiquer entre eux et donc d’exister, passent essentiellement par :
1. Le regard
2. la parole
3. le toucher
A un certain stade d’évolution de la démence quand la communication ne semble plus exister chez la personne âgée, Yves Gineste et Rosette Marescotti enseignent à communiquer avec les sens, à parler à l’histoire du corps, à se référer à la mémoire limbique :
« …La mémoire limbique est la mémoire des émotions, la mémoire de l'ambiance affective.
Depuis notre plus tendre enfance des évènements ont suscité des émotions. Les évènements sont oubliés mais les émotions sont ancrées au plus profond de nous. La douleur d'une gifle, la douceur d'une caresse, la peur du noir, le plaisir d'une voix, mais d'autres évènements et d'autres émotions encore qui appartiennent à chacun.
Cette mémoire persiste tant que la vie persiste
On peut facilement en conclure que si cette mémoire émotionnelle est intacte, c'est par elle que nous entrerons en communication. En diffusant le plaisir à travers les cinq sens.
La douceur du regard, la douceur de la voix, la douceur du toucher sont aussi des attitudes permanentes et donc du rôle de chacun. Ces principes sont à définir dans le projet de soin…
Les autres points parmi les plus importants de l'entrée en humanitude sont la verticalité, le développement de l'intelligence conceptuelle, le rire, sourire, humour, le vêtement, les habitudes sociales (repas, vêtements, vie en groupe..), la perception de la finitude (mort), etc.
La découverte de leur approche m’a révélé ce qu’inconsciemment je ressens lorsque j'aborde une résidante cataloguée de « démente sénile ». En la saluant d’une voix douce, en lui parlant gentiment, en effleurant sa main d’une caresse, en posant mon regard sur elle comme je le posais sur ma grand mère, avec affection et en souriant… je sens bien qu’en face mes gestes et mon attitude sont bien accueillies et qu’une communication même non verbale peut s’établir…
Et c’est exactement dans cet esprit que j’ai compris la méthodologie Gineste / Marescotti. Elle m’a tellement séduite que je ne résiste pas au plaisir de vous en recopier des extraits. Pour ceux qui veulent aller plus loin encore, la méthodologie est largement diffusée sur Internet à l’adresse suivante : http://www.cec-formation.net.
lisa