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Assistante de vie aux famille ?

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lilou

Re: Assistante de vie aux famille ?

Message non lu par lilou » 07 mai 2012 20:13

bonjour

Pole emploi m'a proposé une formation d'ADVF mais je me pose beaucoup de questions, l'avenir de ce métier? les débouchés? J'ai pu voir que principalement c'est des contrats à mi-temps c'est vraie?

Moi je voulais faire une formation DEAVS mais ne pouvant la financer car la formation d'ADVF est financée par Pole Emploi.

Il y a t-il un examen d'entrée pour cette formation d'ADVF.

Merci d'avance.

bre27

Re:

Message non lu par bre27 » 08 mai 2012 11:41

Bonjour Lilou
pour faire la formation d'ADVF, il y a en effet des tests psycho, maths et français. entretien avec une psy du travail. éventuellement, une remise à niveau en maths et en français quand c'est nécessaire. Ce que Pôle Emploi ne dit pas : on nous propose ces formations oui, mais il y a différentes étapes dont les tests qui ne sont pas annoncés par Pôle Emploi, ensuite, il y a un nombre de place par budget de formation et ensuite, c'est l'ordre chronologique d'arrivée des dossiers qui finalise l'inscription. il faut aussi savoir et ce que ne précise pas Pôle Emploi, c'est qu'il y a beaucoup de demandes, peu de places et qu'il y a des listes d'attente sur ces formations comme dans toutes les formations. je viens de faire le parcours pour un reclassement professionnel pour motif de santé. pour Pôle Emploi "allez à la réunion d'information le... à telle heure (en plus, ils se plantent sur l'heure de la réunion, résultat : arrivée en retard et on se fait bien remarquée grrrr) et montrez votre motivation...". là, on nous donne les informations pour postuler à la formation. il faut faire vite pour déposer les dossiers... et on découvre chaque étape au fur et à mesure. Pôle Emploi a fait son boulot : nous a parlé de la formation, nous a dirigé vers l'AFPA, après, la partie tests, entretiens... c'est un peu "aide toi et le ciel t'aidera". pour tout ce qui est tests psycho, je te conseilles de t'entrainer avant, on trouve des bouquins d'entrainement sur des sites de livres d'occasion. cela aide énormément le jour des tests.

concernant le travail :
c'est en effet un métier où il existe beaucoup de temps partiel car il y aussi beaucoup d'amplitude de temps de travail dans la journée. les prix des prestations augmentent, les prises en charges diminuent donc le temps de travail diminue lui aussi et il n'est pas rare d'avoir 1 à 2 heures de creux entre deux interventions (temps qui n'est pas payé)(tu bosses le matin pour le petit déj, faire du ménage, le lit, l'aide à toilette en un minimum de temps, ou conduire les enfants à l'école... tu le fais pour 1 à 2 voire 3 personnes selon l'heure où tu commences, et souvent un petit creux, tu recommences pour midi en faisant manger certaines personnes à 11 h et la dernière vers 13 h voire 13 h 30... tu recommence vers 16 h 30 voire 17 h pour le repas jusqu'à 20 h voire 20 h 30. cela me rendait malade de faire manger une personne à 11 h. ou à 13 h et retourner lui donner à manger à 17 h et elle me disait "tu sais, j'enfile ma robe de bal à l'heure du goûter" en parlant de sa chemise de nuit. mais nous n'avions pas le choix. elle était malheureuse de manger à 17 h et moi avec de lui donner son repas à cette heure là... mains nous n'avions pas le choix) . Tu seras payée au SMIC, les indemnités Km, je ne sais pas où cela en est avec la nouvelle convention collective. j'ai du arrêter le métier en novembre dernier et je suis en phase de reclassement. le métier évolue de toute manière vue la baisse des prises en charge pour la dépendance. C'est un métier où l'on fait beaucoup de ménage, on ne s'occupe pas uniquement des personnes âgées, malades, dépendantes... le gros du travail : ménage. c'est un métier assez voire très dur physiquement car chez les personnes dépendante, nous n'avons pas forcément le matériel pour mobiliser les personnes. En structure, quand les salariées sont à 2 pour mobiliser la personne dans le lit, aux domiciles, on est toute seule avec les risques et les conséquences que cela implique.
C'est un métier où l'on peut être amenée à travailler tôt le matin, tard le soir, 1 week-end sur 2 dans certaines associations.
c'est pourtant un métier qui peut être très riche en rencontres, en relation mais il faut aussi pouvoir se protéger et faire le vide quand on quitte l'intervention. savoir passer à autre chose et ne pas prendre les soucis des gens sur nos épaules. On se laisse vite "manger" si on ne fait pas attention. C'est humain de s'attacher mais cela reste un boulot, un gagne pain. Il faut aussi savoir que certaines personnes nous manquent de respect car nous faisons leur ménage, elles payent donc estiment avoir le droit de tout nous faire et de tout nous dire oubliant que le sens du mot respect. La souffrance, la maladie rendent aussi les gens aigris, agressifs, et il faut être forte pour encaisser, savoir relativiser ce qui nous est dit mais ne pas hésiter non plus à mettre des barrières dès le départ. je regrette d'avoir à arrêter ce métier que j'aimais car j'adorais mes "anciens" mais physiquement, le corps ne suit plus donc : reclassement professionnel.

Si tu veux vraiment la formation, bats-toi vraiment, montre ta motivation. renseigne toi sur les débouchés dans ta ville, sur le nombre de structures, d'association, plus il y en a et plus tu as de chances d'avoir du temps partiel au lieu d'un temps plein. pour un temps plein, il faut avoir une super santé pour tenir le coup. le temps partiel est souvent un moyen de récupérer physiquement car nous sommes seules en interventions, pas toujours facile à gérer sur le plan nerveux et physique.
Prends en compte le nombres de km que tu es prête à faire : le carburant augmente et tu dois aussi en tenir compte, savoir comment sont pris en compte les trajets, temps de trajets payé ou pas. si la structure limite le remboursement des km à un certain kilométrage alors que l'on t'envoie plus loin et il y a le retour pour l'intervention suivante... il ne faut pas au final que tu sois perdante sur les frais km et que cela soit pénalisant réellement par rapport à ton salaire.
C'est un métier qui embauche oui car beaucoup de filles arrêtent pour diverses raisons. que beaucoup de structures s'ouvrent mais cela implique aussi plus de précarité, plus de temps partiels.
bon courage Loulou si tu décides de poursuivre l'aventure. c'est un métier riche en contact, où l'on rencontre des gens formidables comme d'autres qui le sont beaucoup hélas beaucoup moins. La formation est très prenante mais aussi très enrichissante. une belle aventure.

lilou

Re:

Message non lu par lilou » 08 mai 2012 14:22

Je te remercie bre27

Pour avoir pris de ton temps pour avoir répondu à mes questions.

Ca me fait peur quand même mais bon je vais tenter l'aventure.


bonne continuation a toi

billie

Re:

Message non lu par billie » 08 mai 2012 15:07

le diplome d'advf est moins complet que le deavs, ce dernier est mieux rémunéré , mais au niveau de l'embauche , ils recruteront des emplois de advf, car le travail est polyvalent, ménage comme aide à la personne, en plus ils font des économie sur le salaire ,les avs , cela va etre dur!dire qu'à l'origine ce diplome annonçait enfin une réelle profession, une reconnaissance , maintenant , après avoir à peine "percé" dans le monde du travail , il va disparaitre.

bre27

Re:

Message non lu par bre27 » 08 mai 2012 21:10

Merci Lilou et bonne chance.
je vais t'avouer que moi aussi j'ai peur d'aller vers ce reclassement mais je prends aussi cela comme un défit. si tu as besoins d'autres renseignements, n'hésite pas à me contacter : mjlp65@laposte.net. si je peux t'aider, ce sera avec plaisir. le niveau des tests est très accessible. c'est plus de la patience, de la persévérance qu'il faut. et surtout que les gens de Pôle Emplois sachent nous expliquer dès le départ ce qui va se passer. on manque trop d'informations à la base et c'est vraiment dommage.

Bilie, entièrement d'accord avec toi pour les emplois. au bout du compte, tout le monde est perdant. les AVS si elles veulent garder leur boulot sont obligées de faire le boulot des AVF pour le salaire AVF. j'ai vu des interventions, où les deux catégories intervenaient. les médocs que moi AVF je n'avais à donner, je le faisais quand même... les AVF faisaient le boulot des AVS sans le salaire. Mais cela vient surtout du fait de la baisse des aides à la dépendance, le coût horaire augmente et les bénéficiaires ne peuvent pas, ne peuvent plus payer le service de personnes qualifiées comme les AVS. Sur le terrain, nous faisions le même boulot.

bon courage les filles.

marguerite

Re:

Message non lu par marguerite » 08 mai 2012 22:50

J'ai suivi une formation d'ADVF sur 9 mois, et j'ai eu mon diplôme, j'ai apprit énormément de chose et je ne regrette absolument, mais entre la théorie et la pratique il y a un gouffre, si tu aimes changer les protection de personnes agées, le manque d'entretien de leur logement, les odeurs, leur humeur, et surtout par dessus tout aucun remerciement, si se n'est qu'il te prenait pour une femme de ménage, réjouit toi se métier et pour toi, pour ma part je préfère aller faire le ménage chez des personnes qui ont les moyens, ou il et agréable d'aller travailler.

lilou

Re:

Message non lu par lilou » 11 mai 2012 14:20

Marguerite

Tu as certainement raisons mais c'est pas trop motivant ce que tu dis.

Moi je suis dans une situation trés précaire où le monde du travail me ferme beaucoup de portes.

Ayant peut de qualification et ne trouvant pas ou plus d'emploi comme il y a une vingtaine d'année.

Je me suis orientée sur cette formation car j'ai pu voir qu apparament c'est un métier porteur d'emploi.

C'est sur il y a beaucoup d'inconvénients et peut d'avantage mais bon vu ma situation actuelle
je n'ai pas grand choix pour trouver un emploi.

PS: qui pourrait me motiver pour entreprendre cette formation.

bre27

Re:

Message non lu par bre27 » 11 mai 2012 17:16

Lillou,
j'ai eu la chance dans ce métier de rencontrer des gens adorables. En 2009, j'ai accompagné jusqu'au bout un adorable monsieur de 84 chez qui je travaillais depuis 4 ans 1/2. le hasard a voulu qu'il ait travaillé avec un de mes grand-père, un véritable lien c'était noué. j'ai été arrêtée 10 mois pour des problèmes de santé, il m'appelait pour prendre des nouvelles, je faisais pareil car je savais qu'il n'était pas en forme. Tu vois, c'est l'un des cadeaux de ce métier.et ce monsieur me manque toujours, c'était "mon papy" et il le savait. la dernière fois que je l'ai vu, j'allais quitté sa chambre, il m'a rappelé et m'a dit "mon petit, merci, merci pour tout ce que vous avez fait pour moi, pour m'avoir accompagné jusqu'au bout..." on savait tous les deux que c'était la dernière fois que l'on se voyait et c'était très fort. tout n'est pas rose, mais tout n'est pas noir non plus.
C'est vrai qu'il y a un décalage avec ce qui est annoncé en formation et la réalité du travail. mais la formation AFPA pour le titre ADVF ouvre aussi plus de porte car on ne travaille pas que chez nos anciens. tu as des structures associatives, comme les CCAS, ADMR, AFP,AMPER (pour le Morbihan), etc... et les boites privées, qui proposent des postes variés. j'ai bossé dans deux des structures associatives citées et mon travail était varié : grossesses pathologiques et suite de grossesses, sorties précoces de maternité (ménage, préparation de repas, repassage, accompagner les enfants à l'école...), personnes malades (de malades Alzheimer à la fracture en passant par les problèmes cardiaque, psy, cancer...) et là c'est cela va du simple ménage, à la prise en charge des repas, des courses, de l'aide à toilette, c'est le travail dans certains cas dans sa globalité auprès d'une personne dépendante jusqu'aux gestes intimes de la toilette, change..., personnes âgées à accompagner en sortie... aux personnes qui payaient juste pour faire le ménage. Un papy de 86 ans m'a mis la main aux fesses, m'a coincé contre un placard et tenait des propos déplacés, il a fallut recadré illico presto car lui ne comprenait que cela ne faisait pas et que l'on avait le droit au respect. et chez d'autres "mon petit, tu ne commences pas à travailler tant que tu n'as pris un café... mon petit tu ne partiras pas tant que tu n'auras pas manger un chocolat... ". et ce sont les petits mots gentils "tu es le rayon de soleil de ma journée..". ces phrases et ces petits gestes là effacent beaucoup de choses, permettent aussi de continuer... à avancer. je n'intervenais pas chez des gens riches, du moins rarement et chez eux, j'étais même mal à l'aise, je préfère de loin, les personnes qui ont réellement besoin de nous, chez qui notre présence apporte un réel réconfort. ce n'est pas professionnel mais un bisou sur une joue parcheminée quand la personne est seule toute la journée, que nous sommes la seule personne qu'elle verra une heure ou 2 dans la journée car l'infirmière passe en vitesse, c'est énorme de voir le sourire que cela amène sur les visages des personnes seules.
Lilou, le métier n'est pas facile c'est vrai mais on passe aussi de supers moments avec les gens. les familles nous reprochent justement cette proximité car ils ont l'impression qu'on leur vole un peu leur parents car les parents en question se confient plus facilement. des médecins, des infirmières m'ont déjà dit à maintes reprises "vous, les filles, vous êtes nos maillons forts pour les interventions car vous entendez, vous voyez ce que nous, nous n'avons pas le temps de voir, d'entendre... les personnes se confient à vous plus facilement et cela nous permet d'agir quand nous sommes prévenus par vos cahiers de transmission, vos appels...". et s'il y a une chose que je ne supporte pas c'est le "je paye donc vous faites... vous n'imaginez pas que je vais payer plus cher pour du ménage ? vous êtes déjà largement assez payée pour ce que vous faites..." oui, payée au SMIC et pas toujours d'indemnités km entre les interventions... alors, ces réflexion, je disais ouvertement à la personne combien moi je touchais à la fin du mois. généralement cela calme. d'autres nous disent que nous ne sommes pas payés pour le boulot que nous faisons et c'est parfois vrai quand la mission est vraiment lourde. mais être payée au smic pour promener une mamie, pour discuter autour d'un café pendant 1 à 2 heures, cela me va tout à fait. mais c'est rare quand même.

Ce que je reproche surtout aux organismes formateurs, aux conseillers de Pôles Emplois et autres structures qui envoient vers ces formations c'est de ne pas assez informer sur la réalité du métier. Beaucoup de collègues au bout de quelques semaines de formation ou après la formation sont déçues par la réalité sur le terrain et je trouve cela vraiment dommage.

Ce métier nous permet aussi de nous remettre en question personnellement. oui il y a des "vieux" agressif, mais nous, au même âge, comment serons-nous ? et c'est peut-être justement en étant confrontés à ce métier au quotidien que l'on peut envisager l'avenir, notre avenir... se dire aussi "je n'aimerais pas être comme cette personne... ou j'aimerais garder le sourire comme elle malgré sa souffrance..." et nous, quand nous aurons besoin d'aide, qui viendra nous faire à manger, changer nos protections s'il n'y a pas des nanas courageuses qui crochent dans le boulot ?

Lilou, c'est vrai que maintenant sans diplôme, trouver du travail devient quasi impossible. même pour faire du ménage, il faut passer par les formations. j'en suis parfaitement consciente. Quand j'ai commencé dans le métier, la bonne volonté suffisait, être démerde suffisait... sauf que la canicule est passée par là et on s'est rendu du compte qu'il y avait un problème donc pour pouvoir travailler auprès des personnes âgées, il fallait au minimum être ADVF.

Lilou, passe les tests, suis le parcours qui t'est proposé et fonce. S'il y a besoin d'une remise à niveau ? fais-là, tu as tout à y gagner et cela te servira toujours. Est-ce qu'il y a un métier vraiment idéal ? non... tu vois, la seule chose qui ne manquera pas du métier : les trajets car j'ai horreur de conduire. mais le reste, quand une personne est pénible, on sait que l'on ne passe pas la journée avec et donc on "oublie" dès que l'on a fermé la porte pour aller chez la personne suivante.
bon courage et fonce vers cette formation, la motivation est importante et c'est l'un des rares métiers ou il ne faut pas avoir le niveau BAC pour réussir.

marguerite

Re:

Message non lu par marguerite » 11 mai 2012 19:12

lilou,

comme toi je suis aussi dans une situation difficile financièrement, j'ai aussi voulu me convaincre qu'il fallait gagner, mais malheureusement se n'est pas un métier que l'ont fait pas besoin, mais par réel plaisir d'aider les autres, et je pense que contrairement à ce que tout le monde prétend s'est un métier qui n'a pas d'avenir, l'afpa ne développe pas assez le côté négatif de se travail, et attention être ADVF n'est juste qu'un titre se n'est même pas un diplôme, j'ai été très déçu par les personne chez je suis intervenue, elle vous appelle leur "femme de ménage", n'ont aucun remerciement, je t'assure je ne veut pas te décourager bien au contraire, toute les filles avec qui j'étais en formation, quasiment personne ne font le job ADVF, et surtout et par dessus tout personne ne sait se que sait que ADVF, si tu veut des renseignement nécessite.

bre27

Re:

Message non lu par bre27 » 12 mai 2012 11:36

Marguerite, quand on a vraiment besoin de travailler, on croche dans le boulot même si ce n'est pas le top du top, pas ce que l'on souhaite faire. j'y suis passée aussi, je sais de quoi je parle.
je suis entièrement d'accord avec toi quand tu dis que lors des formations, lors des présentations du métier, les stagiaires, les candidates à la formation, ne sont pas assez informées sur la réalité du métier. il y a un sacré boulot à faire de ce côté là.
Je suis aussi d'accord avec toi quand tu dis qu'il faut avoir quelque chose à donner aux autres. mais ce n'est pas obligation car on se laisse souvent "bouffer" à cause de cette gentillesse, de notre bon coeur... j'en parle en connaissance de cause. c'est un métier où il faut arriver à prendre énormément de recul aussi par rapport à certaines situations difficile. à l'envahissement des familles des usagers, qui voudraient nous avoir à l'entière disposition sauf que nous c'est un gagne pain, c'est un boulot, nous avons notre vie à côté et heureusement. mais cela n'empêche pas les liens de se créer. Oui, certaines personnes nous manquent de respect mais il y a aussi un problème de génération. pour les anciens nous resterons leur "femmes de ménage" car toute leur vie, ils nous ont considérés, appelés comme cela. "aide ménagère" aussi. mais c'est à nous aussi lors des interventions d'expliquer la différence et de manière gentille. Des réflexions, je m'en suis prise comme toutes les autres, mais j'ai eu d'autres expériences tellement enrichissantes que cela s'équilibre. il faut aussi intégrer dans ce cas des structures où le travail est varié. les coups vaches par derrière aussi j'en ai eu, la jalousie des collègues aussi car quand on arrive dans une structure on prend le boulot des autres alors que matériellement, elles ne peuvent pas être partout aux mêmes heures car tout le monde à besoin des mêmes interventions aux mêmes heures. Les clones n'existent pas encore ! Mais ce métier n'est quand même pas si négatif que cela. et puis, quand on a besoin d'argent, on croche dans le boulot. c'est l'un des rares actuellement où le niveau d'entrée est peu exigeant, contrairement à AVS justement, AS aussi...
Donc, Lilou, si tu es une bosseuse, si tu n'as pas peur de te salir les mains (on travaille des gants ;) la plus part du temps ). certaines le fond pour le gagne pain, la compassion, elles n'en ont rien à "battre" pour reprendre les mots que j'ai déjà entendu sur le métier. les gens le ressentent mais ils n'ont pas le choix quand ils ont réellement besoin de quelqu'un. Heureusement, on n'est pas obligé d'aimer les gens chez qui nous allons. on arrive parfois à des petits miracles avec les personnes qui perdent l'appétit : retour sur les saveurs d'enfance et les médecins, la famille est contente de voir la personne retrouver goût à la nourriture. ce sont des petites choses qui compensent les phrases méchantes. c'est en fin d'intervention "vient manger avec moi..." pas le temps car il faut courir après vers l'autre mission mais on sait que l'on va vexer la personne qui offre de si bon coeur... alors, on le fait... oui, j'ai été la "femme de ménage" mais j'ai été autre chose aussi et c'est cet autre chose qui fait que ce métier n'est pas si dévalorisant que certains l'imaginent. ce sont tous les mercis, tous les sourires, tous les bisous qui m'ont aidé à tenir dans le boulot. ce sont les fous rire avec les usagers, les pleurs aussi, les rares moments de consciences de personnes qui étaient complètement dans leur bulle et qui disent soudain "merci d'être là". ça ne donne pas à manger, ça ne remplis pas le compte bancaire mais purée, ça fait chaud au coeur et surtout la satisfaction du travail bien fait, de la mission accomplie. ben oui, on écoute son coeur mais nous ne sommes pas des robots non plus.
Allez Lilou, passe les étapes, fais la formation et après tu aviseras mais tu auras déjà la satisfaction d'avoir été en formation, d'avoir eu un titre professionnel, d'avoir quelque chose en poche. déjà pour la satisfaction personnelle, l'estime de soi, pourvoir se dire "j'ai été capable", c'est énorme. et toi, tu y trouveras peut-être ton compte dans ce métier. ce n'est pas parce que certains sont déçu que tu vas l'être aussi.

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