Comment finir la formation si on ne trouve pas de stage?

[emi31]

AAA => on est donc dans un contexte autre que celui dans lequel je suis. Car moi je n'ai aucune réponse, et mon lieu de formation n'a aucun contact sur ma ville

[babeth]

Avoir envie ne suffit pas toujours malheureusement! je suis ES depuis 6 ans et ça fait un an que je galère vraiment pour trouver même un petit contrat, je vais devoir penser à faire autre chose car il faut bien gagner sa vie donc oui ça me semble important de penser à "une roue de secours". Et pourtant j'ai fait d'autres études également avant mon DEES et exercé un autre métier. Enfin bref, j'espère que tu as trouvé ce que tu cherches, sinon ton année ne pourras pas être validée, et que feras-tu? C'est a toi de te poser la question...

[emi31]

babeth => je suis assez impressionnée de voir à quel point tu es positive... Tu as eu la chance d'accéder au métier que tu souhaiter exercer, alors pourquoi ne pas penser que d'autres le veuillent également? Est-ce une tare que de dire clairement que "non on ne cherchera pas de roue de secours parce que oui on veut continuer cette formation"?

Je ne sais pas moi, je trouve ça affligeant de lire ce type de commentaire. On dirait que tout est fait pour décourager les futures recrues...

Pour information :

J'ai joint mon centre de formation qui est entrain de voir avec ses formateurs pour me trouver un stage dans une grande ville où ils ont un bon réseau.
Même si je ne trouve pas, j'aurais accès à une année de suspension exceptionnelle (ça sera la 2nde, puisque je suis actuellement déjà en suspension cause arrêt maladie longue durée)afin de me permettre de trouver pour la rentrée de 2015.

Donc visiblement tout n'est pas perdu

[AAA]

Ne pas décourager les gens est une chose, les maintenir dans l'illusion en est une autre. La réalité est que l'on peut se voir obligé d'arrêter sa formation d'ES pour manque de stage. On peut rester au chômage pendant des années. On peut se faire frapper, craché dessus, insulté, planté... Les publics deviennent de plus en plus violents... On peut aussi divorcer du fait de ne jamais être présent à la maison le soir et les WE. Jeunes, réfléchissez-bien... Et n'allez pas croire que l'augmentation des "cas sociaux'' entraîne et entraînera une augmentation des postes d'ES... L'argent manque et manquera. Privilégiez des métiers dans des secteurs où il y a du budget : la finance et la science.

[emi31]

ça je l'ai bien compris, mais visiblement tout problème a une solution, la preuve en est, mon centre de formation en a une pour moi.

Concernant les violences que l'on peut subir dans les établissements, je connais, j'ai déjà reçu en tant que stagiaire une gifle et un coup de poing, mais qui, au final ont servi au travail éducatif derrière.

Par contre, je ne suis pas d'accord avec ta vision des choses, on ne va pas choisir un métier pour lequel on n'a aucune attirance sous prétexte que ça embauche. Je préfère, personnellement, galérer à trouver un boulot dans la branche que j'ai choisi mais m'éclater dès que c'est possible plutôt que de me faire chier pendant 50 ans dans une branche qui ne me plaît pas.

[Ann]

Bonjour,

Emi31, si vous avez les moyens de pouvoir faire juste ce que vous aimez, personne ne va vous blâmer (heu... pas moi, en tout cas!) au contraire c'est super, on ne peut que vous souhaiter de réussir car les professionnels remplis de motivation font du bien aux équipes et aux "usagers".

Personnellement, ce que disent AAA et Babeth m'aurait sans doute été utile il y a 15 ans... Mais cela reste personnel à chacun. Je suis ES et j'ai exercé en tant que tel pendant presque 10 ans, sauf que depuis 2 ans je fais un job alimentaire pour pouvoir survivre. Je ne rêve que d'une chose: me reformer pour améliorer ma situation et pouvoir simplement me loger avec mes enfants... "se faire chier 50 ans dans une branche qui ne me plait pas" pour moi aujourd'hui ça serait un luxe, si ça pouvait me permettre d'avoir un smic à temps complet en CDI. Avoir un emploi, tout simplement, ça plairait à plein de gens! Dans la vie, les priorités changent, il peut nous arriver mille choses inattendues et quand on se retrouve sans emploi et sans ressources, ça peut vite virer au cauchemar. Et il faut savoir que le métier d'ES ne donne pas de compétences intéressantes sur le marché du travail et qu'il y a peu d'évolution possible. Certains ES se "vendent" sur le bon coin pour garder des enfants ou donner des cours de soutien scolaire. En gros, on peut vite se retrouver acculé.
Mais tant qu'on n'a pas de souci matériel, on ne sait pas ce que c'est.

Désolée d'être un peu hors sujet. Le métier d'ES évolue, les stages se font rares les postes aussi... Voilà, c'est bien d'en rendre compte aussi pour information. N'avançons pas les yeux bandés.

[AAA]

Tout à fai d'accord avec toi Ann. Le DEES ne vaut rien sur le marché du travail, hors social. Seulement le social est voué à la paupérisation. Le socio-éducatif va être AMPisé, ou au mieux MEiser... Passer le DEES ne servira plus qu'à devenir coordinateur, si une place se présente. De plus le social marche quasi exclusivement en "marché fermé". Difficile de se faire un vrai réseau avec 3 stages et de rares offres en ligne perimées. L'ES doit vouloir aller vers les dangers financiers, physiques, psychologiques et sociaux. Même si les besoins continuent d'évoluer à vitesse grand V avec la paupérisation et la débilisation de la société, ils ne se traduiront jamais en postes. Les élites réellement dirigeantes n'ont que faire des cas sociaux et des handicapés. Ils ne gagneront pas grand chose à placer le moindre centime sur eux. Mieux vaut le placer en bourse pour faire des bénéfices. Telle est la REALITE.

[Martin]

Affligeant mais un peu drôle de te lire AAA, il y a peu de poste oui et non... Il faut être prêt à changer de région surtout. Vous faites parti de ces gens qui aurez mieux fait de faire autre chose manifestement! Ton objectif était d'être riche apparemment... C'est un métier incompatible et irréalisable sur le long terme sans engagement politique, sans une forte conviction politique, tu n'en a aucune. L'argent dans ce milieu il y en a, pas assez mais il y en a, il est surtout très mal utilisé (encore faut il avoir quelque connaissance du fonctionnement de son propre pays, ce n'est pas ton cas), les jeune ES trouve des postes, c'est parfois difficile mais pas plus que dans les autres domaines, dans les grandes villes c'est plus dure par exemple.
La concurrence avec les ME et AMP existe mais les ES n'ont pas encore disparus faut pas déconner, dans un ITEP par exemple oui les ME prendront peut être les places aux ES dans le quotidiens, en internat mais les ITEP créaient de plus en plus de postes réservés au travail avec les familles et familles d'accueils, un travail qu'un ME ou un AMP ne peut faire. Le métier évolue mais n'en devient pas forcement moins passionnant. Vous ne croyez pas en ce métier, tu voulais être riche avec une bonne conscience, objectifs difficile de nos jours en effet alors je te laisse la bourse!! Et pourtant je galère à trouver mon stage long qui doit commencé très bientôt et si il y a peu de place ce n'est pas parce qu’il n'y a pas d'argent mais parce que beaucoup de gens avec un engagement aussi fort que le tiens ont gangréné ce métier!

[emi31]

Merci Martin, tu ne sais pas à quel point tu me fais plaisir, j'avais le sentiment d'être toute seule.
Tu es sur quelle région?

Moi les structures qui souhaitaient me prendre m'ont clairement dit qu'elles ne pouvaient pas faute de moyens.

[Ann]

Martin, tu as raison il y a des régions plus propices au métier d'ES, que d'autres. Par contre je ne comprends pas ce qui te fait dire que c'est plus dur dans les grandes villes... au contraire c'est à Marseille, Lyon et en IDF qu'on trouve plus "facilement" et dans des domaines variés.

Je ne partage pas tous les points de vue de AAA, et je n'ai pas du tout envie de me lancer dans la finance, ni les moyens intellectuels de me lancer dans la science (bah oui, tout le monde n'est pas matheux). Mais je suis d'accord sur le fait que le DEES ne "vaut" pas grand chose sur le marché du travail actuellement. C'est un métier jeune (un des plus récents diplômes du social en fait), né à la fin des années 60, dans un contexte particulier, et j'ai tendance à être pessimiste moi aussi quant à son avenir, au vue de son évolution jusqu'a maintenant. Au départ il y avait les infirmières (depuis les années 20) puis les assistantes sociales sont arrivées au début des années 30, puis les aide-soignants, puis les travailleurs sociaux ont fleuri: ES, ME, AMP, EJE, animateurs sociaux-culturel, TISF, médiateurs familiaux, psychologues... et j'en oublie sûrement. Le contexte nous a plus ou moins placés en concurrence parce qu'il n'y a plus de place pour tout le monde, parce que les budgets sont serrés, parce que nos métiers sont souvent mal définis, et les compétences de chacun finissent par se confondre et parce que malgré tout ce dont on se persuade, les ES ne sont pas irremplaçables.

Enfin voilà, personne n'a gangrené ce métier...
Vous saviez que les gens pessimistes vivent plus longtemps et dans de meilleures conditions que les gens optimistes, parce qu'ils se montrent plus méfiants et plus prudents. J'ai entendu ça à la radio il y a quelques mois, sans doute le résultat d'une étude un peu loufoque, mais voilà, voir la réalité telle qu'elle est ne tue pas.