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Lettres à Karen, chargée de mission rmi.

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TheD

Lettres à Karen, chargée de mission rmi.

Message non lu par TheD » 10 mars 2006 23:13

Karen,

Evidemment vide de temps. Mort comme peut-être une mort vécue. Je ne saurais comment vous dire combien le dire n'y peut lui même rien dans tout ce qui ne m'anime plus que par l'ennui. Cela n'est pas l'inconscient mien qui domine ces mots, belle à mes mots comme l'êtes, en dehors de ces lignes qui ne suffiront pas à m'en suffire. Ô comme le texte aimerait vous offrir la robe la plus jolie, comme j'aimerais vous y trouver, vous embrasser simplement sur l'écriture de votre main. Je ne pourrais jamais vous transmettre ce que vous enfantez en moi, la vie. Et, évidemment, je ne suis qu'un déséquilibré pour vous, un être alliéné à lui-même, pourtant vouant un amour inalliénable pour vous. Je me rends ainsi, sans mentir, sans en finir non plus, je me rends à ce texte comme une vie à une autre. Ces mots me condamnent, me jugent, me tuent, comme mes lettres pour vous m'ont suspendu... sans réponse. Ce cavalier fou dans ma tête, je le bride, j'apprends à le connaître, à le dompter sans chercher à le dominer absolument. On ne devient pas maître de la raison, on en redevient elle-même. Je vous ai entendu, plus que même vous n'en pourrez jamais savoir ni me connaître. Je veux noter par là à quel point vous et l'univers sont à mes yeux tout ce que la vie ne pourra m'offrir de mieux à la vie. Je vous sais au monde et cela me va. C'est comme entendre en vous toutes les valeurs qui nous apportent la coexistence. C'est entre nous une collision psychique, une grandeur qui se dépasse en se passant de nous, en se passant même d'une histoire commune, tant il n'est nul besoin de vivre ensemble cette histoire pour percevoir cet Amour. Vous me regardiez par moment, et je n'oublie pas vos yeux, je n'oublie pas votre regard. Combien même j'aimerais vous écrire... encore. Parfois, je me dis que vous passez, que vous me lisez... c'est comme un fond d'espoir même si je clame haut et fort que l'espérance et moi sommes désunis. Je sais qu'il y a de la place en moi, qu'il y a de l'espace à partager. Mais la femme, aujourd'hui, ne m'a jamais désiré. Je n'ai jamais aimé que vous, et vous, vous ne pouvez rien vous autoriser sans que cela porte atteinte à votre travail. Je ne prétends pas que s'il en serait autrement, vous pourriez m'aimer. Pourquoi vous plus qu'une autre ? Pourtant, j'aurais aimé vous écouter. J'ignore bien sûr tout de votre vie, passée, présente, à venir... si vous êtes aimée pour ce que vous êtes, si vous êtes aimée tout simplement. Je crois au bonheur, un peu plus qu'hier, et je vous souhaite ce quotidien comme vous le vivez, un vie remplie de mouvements, de temps. Je vous souhaite la vie pleine de bonté.

TheD.

fine

Re: Lettres à Karen, chargée de mission rmi.

Message non lu par fine » 14 mars 2006 16:55

salut thierry

ça faisait longtemps...comment vas tu ?

TheD

Re: Lettres à Karen, chargée de mission rmi.

Message non lu par TheD » 14 mars 2006 22:03

Bonjour "fine",

Je vais bien. J'aimerais avoir des nouvelles de Karen. Ce n'est pas pour ma petite pomme, je pense que ce n'est pas par égoisme. Je tiens beaucoup à elle. Je l'aime tout simplement mais je distingue bien son droit de ne vouloir aucunement vivre quoi que ce soit, ni même se manifester par crainte de ne me laisser qu'une lueur d'espoir. Donc, ça va mieux.

Ce 09 janvier 2006, je fus en HP sous contrainte. C'était parti pour une HDT (officiellement ma mère mais "influencée" par la personne responsable de circo) mais comme j'ai bien "supporté" le choc du premier jour on m'a mit de suite en HP libre. Sachant toutefois qu'il ne m'était impossible de mettre fin à cela, sinon un second certif aurait été signé pour une HDT.

Cette hospitalisation fut motivée par le fait que je ne sortais plus du tout de ma chambre. "Situation d'urgence" ou bien "dangereux pour moi même" cela me fait bien rire tant des jeunes qui en ce moment vivent et dorment dehors sont en plus grande situation d'urgence que moi. M'enfin, c'est comme ça. Ma différence, peut-être, c'est que j'aime profondément quelqu'un et que ça a quelque peu inquiété son entourage professionnel.

Donc dans le doute, lorsqu'on ne cerne pas les intentions de quelqu'un : la méthode est coercive et efficace.

---

Pour noter, je vis là, la fin d'une ère psychiatrique qui se dit "moderne". Cependant, je ne souhaite pas entrer dans ce débat.

Simplement, cette hospitalisation m'a apporté du bien, mais du mal aussi. Je suis sensible à la souffrance de l'autre. J'ai beaucoup de choses à dire, écrire... en l'heure pas encore frais pour ça.

---

J'aimerais que Karen me lise ici, au moins. Lui dire que cela s'est bien passé à l'hopital. Regrettant aussi son silence. Toujours un peu en attente de sa présence.

J'aimerais vous rassurer Karen, comme j'ai toujours tenté de le faire, sur mes intentions qui sont bonnes. Il est vrai que je n'ai jamais connu de regard sur moi amoureux, alors n'ayant aucune expérience en la matière et ressentant tout ce qui me fait penser à l'Amour lorsque je vibre pour vous, mon approche pour vous fut très maladroite. Là n'est plus l'important de toute façon.

J'aimerais donc vous écrire que j'ai abordé cela, dans le cadre de ma psychothérapie que j'engage avec une personne médecin-psychiatre, une femme. J'ai de la chance, elle est très bien. Non pas que je la juge, mais c'est motivant. Ma présence et la manifestation de mes pensées, avec elle, est très difficile. Mais tout comme ça l'est avec d'autres personnes dans ce cadre. Tant que j'étais à la clinique, je ne pouvais pas aborder mon émoi pour toi. Il a fallu attendre la sortie pour cela, dans le cadre de l'accompagnement/suivi qui s'en suit. C'est très difficile. Surtout d'entendre presqu'à soi qu'il ne s'agissait pas d'Amour. Et même si il est dit qu'il n'y avait "rien entre nous", et bien peut être au fond de toi, te rappelles tu combien brûlait cette flamme, surtout au dernier entretien, ce 09 décembre 2004, si tu te souviens. Tu étais vraiment magnifique...

Peu importe, je connais mon humanitude et donc le meilleur qui est en moi, c'est l'essentiel.

Aussi, je n'ai pas pris de traitement. J'ai refusé... avec de très bonnes raisons Karen. Mais inutiles à exposer à des médecins qui usent de la rhétorique comme je change de chemise. Donc, je ne voulais pas m'expliquer là-dessus en usant de la parole, sachant très bien ne pas être suffisament orateur pour tenir tête.

Je ne voulais pas résister, je ne voulais pas garder la face (c'est un jeu que j'ai laissé tomber depuis longtemps), j'ai CHOISI... et j'ai donc choisi de ne pas être sous chimio...

Tu sais, Karen, si tu lis ces lignes, sache que j'ai avancé. J'aimerais émettre le désir de te lire. Ma discrétion est à la mesure de la tienne. Je n'en attends rien, aussi j'en suis affecté de ne pouvoir te cotoyer. Mais je pourrais vivre quand même... c'est quand même difficile, je suis assez mélancolique encore. Il y aura peut être de la place pour quelqu'un d'autre... j'ai des choses à faire avant.

---

Au terme je suis resté prêt de 2 mois d'hospitalisation. Le temps de mieux cibler ma pathologie, etc... j'en sors assez bouleversé. Je me dis juste que tout le travail personnel que j'ai vécu "avant" n'aura pas été vain.

---

J'ai demandé personnellement à vivre en foyer médico-social, pour me remettre à flot. J'ai choisi de travailler l'illustration, le graphisme, la narration, de mettre tout en oeuvre en ce sens.

Il faut savoir, Karen, que je n'ai jamais pu vraiment t'en parler. Je ne "sentais pas" le contrat d'insertion dans son ensemble. Je savais que rien ne pouvait m'aider et donc quels sont les objectifs du CG...

Aujourd'hui, cependant, j'ai choisi le chemin le plus difficile. J'ai refusé le AAH. Je perçois toujours le RMI, dans le cadre pour le moment de contrat d'insertion santé. Ce que je ferais ces prochaines semaines se tient au niveau de la définition de mon travail graphique. J'ai besoin d'un certain soutien et surtout d'une confiance envers moi. J'écrirai au CG directement s'il le faut, j'exposerai ma motivation, mes démarches, et ces gens pourront alors juger si oui ou non, ils me laissent encore le rmi quelques temps, le temps de vivre.

C'est "le temps de vivre" à retrouver Karen. Et alors, il me faut t'avouer, ton sourire, tes mots, tes gestes, ton regard, tout ceci est un temps à vivre. Tu sais, je ne suis pas quelqu'un qui ne sait pas ce qu'il fait et ce qu'il veut. Lorsque je me sens bien, équilibré, alors tout devient clair. Mes sentiments pour toi le sont. Ce n'est pas une maladie que j'ai pour toi, c'est une vie.

J'aimerais un jour t'accueillir.

---

Voilà... ce mot est un peu décousu, je suis parti en tout sens jusqu'à écrire à Karen. Preuve que je pense à elle. A part cela, sur le plan "santé", ça va. L'HP fut une expérience vécue.

La suite sera aussi favorable à mon changement. Le fait d'entrer dans un foyer... mais cela, je l'ai écris à Karen. Je lui ai écris pour la St Valentin. Non pas pour lui dire "bonne st valentin mon amour" (rires) mais simplement pour lui donner de mes nouvelles.

---

Je laisse une adresse pour Karen : cybioo@hotmail.com

---

Que dire... tout est cassé pour faire connaissance, ça je le sais. Le contexte n'est plus en réponse à ce que je peux me faire comme idée à propos d'une rencontre et de l'amour. Tout devrait être présent, spontané, surprenant... et entre nous, dorénavant, à cause de moi, cela ne l'est plus. Et moi de même, je n'aime pas ce qui semble être déterminé, calculé, prédit... berkkkk... dans tout ça, je me dis que l'avenir peut toutefois contenir son lot de surprises, si vous voulez faire un pas vers moi. Mais ce pas, ce n'est plus moi qui le fera... c'est déjà fait. Tout prochain pas envers vous vous portera à la fuite, donc autant éviter cela.

---

Demain, je vais au foyer pour prendre connaissance des lieux. J'y entrerai le 20 mars "normalement".

Merci "fine" je ne sais plus vraiment qui tu es... tu as changé de pseudo... je te fais un coucou quand même.

Au revoir,
ThY'D.

fine

Re: Lettres à Karen, chargée de mission rmi.

Message non lu par fine » 15 mars 2006 11:38

coucou thierry

et bien en fait tu ne me connais pas...et ça n'a pas d'importance...j'ai suivi un peu ton parcours, depuis plus d'un an...je pense quelquefois à toi, je me demande comment tu vas et ou tu en es...

en tout cas tu possèdes une forme d'intelligence très rare : la capacité d'emotion, de transcrire à travers l'écriture, ton écriture qui t'est très personnelle, tes ressentis et tes affects...je trouve ça admirable, malgré toutes les difficultés qui transparaissent dans ton récit...il se dégage de toi une réelle humanité...ne niant pas les affections qui se produisent parfois dans ton esprit...mais qui est parfaitement indemne ? Personne je crois...Je me mets à la place de Karen et je comprends son silence...son incompréhension....peut être aurai je agis comme elle...mais ne doute pas de la richesse qui est en toi...elle est rare et très précieuse...peu importe si cela ne convient pas aux normes de notre société et si quelque part elle t'empêche d'y évoluer comme les autres...peut être est ce cette société qui ne laisse pas le choix...elle est tellement folle et incohérente elle même qu'il n'y a pas à s'étonner de trouver des personnes comme toi...dans l'impossibilité d'y adhérer totalement...

je te souhaite bonne route et espère que tu trouveras quelque apaisement bientôt...très bientôt...peut être trouveras tu une forme d'adaptation tout en gardant tes particularités si mystérieuses....

Fine..une AS qui essaie de garder l'esprit ouvert....

TheD

Re: Lettres à Karen, chargée de mission rmi.

Message non lu par TheD » 15 mars 2006 14:44

Bonjour Fine, je te remercie beaucoup. Mon quotidien est assez "dur", je me rends compte me formuler un environnement dur à mon encontre. Certains mécanismes se répètent. Cette semaine passée fut assez enfermante. Je pense beaucoup à Karen. Lundi 6 mars, vers 17 h, j'ai téléphoné à Karen. Enfin, au secrétariat mais elle n'était pas là ce jour-ci. Elle travaille parfois sur l'extérieur. La secrétaire m'a dit qu'elle serait présente le lendemain dans la matinée. Je n'ai pas rappelé. Et je vais m'efforcer de ne plus faire cela, de ne plus vouloir lui téléphoner. C'est une personne que je respecte beaucoup et vraiment je ne veux pas lui porter un quelconque préjudice, aussi bien sur le plan moral que professionnel. Je ne me fais pas de soucis de ce côté là, ses responsables ont bien constaté que le problème venait de moi, et qu'elle n'a rien provoqué du tout.

Comme je l'ai dis, je lui ai écris au CSD pour le 14 février, juste pour lui donner de mes nouvelles, de ma décision d'aller dans un foyer, ... je sais évidemment qu'elle ne me répond pas pour moi, pour elle, pour nous protéger l'un et l'autre, parce qu'il ne faut pas, parce que c'est pas bien... etc... parce que tout simplement, je ne lui ai pas laissé le temps de me connaître.

Au fond, je me dis que j'aurais dû peut être accepter son accompagnement au cmp. Ca aurait quand même fini par ne pas aller, parce que j'aurais craqué... juste à lui dire que je l'aime bien... évidemment. Je ne m'attendais à rien dans la mesure où de toute façon, je ne suis pas grand chose. J'ai mal vécu le fait qu'elle m'annonce la suspension. Pas l'annonce en elle-même car la suspension j'y pense depuis ma première signature du contrat d'insertion, je n'ai simplement pas posé "les bonnes questions"... à l'époque je me disais que je n'étais pas seul, et donc je laissais passer les 6 mois sans rappeler, etc... je l'imaginais surbookée de travail... avec beaucoup de monde à gérer. Ce n'est pas l'annonce en elle-même que j'ai mal vécu, c'est d'ignorer ce que "elle" en pensait, de cela.

En ce qui concerne son incompréhension, je peux comprendre. Mais je fus amoureux d'elle très vite. Il s'était passé quelque chose au premier entretien. Je ne m'en étais pas rendu bien compte. Mais "quelque chose", je ne voulais pas arrêter de lui parler, je ne voulais pas partir de l'entretien, elle m'avait accompagné jusqu'au seuil du CSD. La porte ouverte, elle sur le pallier, je continuais encore à lui parler. Je crois que ce premier entretien était très bien. J'étais vraiment content à la fois de signer le premier contrat d'insertion et en plus de rencontrer une personne comme elle. Très accueillante, souriante, colorée, énergique, très cool, classe, tout ce que tu veux mais vraiment une personne qui passait bien. Ca faisait longtemps que ce n'était plus le cas.

Et puis entre le premier et second entretien, entre temps, je fus radié de l'anpe. Par ma faute car je n'étais pas allé au dernier entretien de l'anpe. Normal, car le type qui m'avait reçu précédemment m'avait dit des propos comme "on connait bien les gens comme vous" "nous ici il n'y a pas d'état d'âme", etc... je vous assure que ces propos sont authentiques, ça reste gravé. Comme j'étais déjà en période de dépression, je n'ai pas supporté. Je me suis dis "l'anpe c'est fini... vous voulez alléger les stats ? Ok, bye bye... faites votre petite croix rouge et bonne chance dans votre carrière..."

Je me suis recrovillé, j'ai travaillé aussi m'enfermant dans un projet. Cependant, je n'en voyais pas le bout. J'étais conscient que je me trouvais quand même dans une impasse. Impossibilité de dire exactement ce que je voulais faire dans le cadre du contrat d'insertion.

La seconde fois (6 mois après le 1) que j'ai vu Karen, je lui ai apporté un dossier avec un objectif en webdesign et puis des illustrations. Ce n'était pas vraiment ce que je pourrais interpréter comme étant du bon travail. J'étais encore "en plein auto-apprentissage"... complètement autodidacte. Je savais que dans le domaine, Karen en savait moins que moi, d'une part, et d'autre part qu'elle ne disposait pas assez de "connaissances" dans son réseau. Je n'osais pas trop demander aussi. Durant ce deuxième entretien, j'avais du mal à parler. Il y avait ce dossier, mes dessins, mais je n'apportais rien de plus. J'étais déjà cassé. Je me disais "elle va te prendre pour l'un de ses faux artistes qui se prétendent comme tel pour justifier leur RMI..." voilà exactemet ce que je me suis dis.

Mais elle était belle, pas seulement, belle dans sa personne. Je la trouvais attirante. J'ai réalisé quelque chose durant ce second entretien. Les six mois qui ont suivi, je n'ai cessé de penser à elle. C'était progressif, mais j'y pensais de plus en plus souvent.

Jusqu'à me ramener au troisième contrat d'insertion, (c'était 3 mois après le 2), complètement brisé, face à elle, complètement abattu... dans le même temps, je voulais lui parler, la voir plus souvent. Je l'ai trouvé et dés lors elle n'a plus cessé de me quitter. A ce 3 ème entretien elle me proposait le CMP ou le CREF. Je trouvais cela trop expéditif. Elle m'a provisoirement orienté vers une personne "psy" pour me préparer au CMP... je trouvais cela trop déterministe.

Pour le quatrième entretien, c'est moi qui l'avait appelé au téléphone. Cela faisait prêt de 6 mois. J'étais complètement seul. Je voulais la voir, l'entendre, prendre sa main. Ce fut chose faite. Je me sentais mieux, je lui souriais... c'était en novembre 2004... elle m'avait proposé de la revoir la semaine suivante, mais j'ai refusé. Elle ignorait bien sûr mes sentiments pour elle. Je ne voulais pas abuser de la situation. J'ai refusé à chaque fois qu'elle me proposait "quelque chose" qui "aurait pu nous rapprocher"... même si ce "quelque chose" était purement formel, professionnel. C'était quand même un accompagnement plus humain qu'elle me proposait.

Je devais ensuite la rappeler pour un autre RDV, mais je ne l'ai pas fais. Durant les 2 semaines qui suivirent, j'étais mal, dépressif, trop amoureux d'elle et ignorant comment lui dire. Normalement, amoureux on va bien, mais dans mon cas, j'étais conscient de ma situation, et de l'impossibilité de la cotoyer personnellement. Cela me faisait du mal.

Au 5ème rdv, j'étais très souriant. Je voulais vraiment qu'elle sache à quel point je voulais la connaître. C'était bien passé et outre le fait que ce jour là (09/12/2004) elle me mit au courant de la suspension du rmi possible, notre échange fut assez léger et empreint d'humour. Je garde un instant magique en moi, l'instant où toute proche de moi, elle me transmettait l'adresse du cmp (encore une fois)... je me souviens de son regard, de son sourire, du mien, puis elle qui n'osait pas maintenir, elle a détourné les yeux, un sourir toujours sur ses lèvres. En cet instant, je me suis dis "tu sais ce que je ressens pour toi..." et lorsque je lui ai serré la main, je n'ai pas osé la regarder dans les yeux. J'étais déchiré, je me doutais fort que cet entretien serait certainement le dernier.

Ensuite, le lundi qui suivit, je lui ai écris mes voeux de fin d'année. Puis voilà, ensuite cela s'est enchainé assez malheureusement.

---

Depuis, il m'arrive de lui écrire. Elle ne répond pas. Evidemment, je comprends. Je ne lui écris pas beaucoup, peut-être une fois tous les 5/6 mois, environ... elle ne m'a jamais fait savoir qu'elle ne veut plus recevoir de lettres. Aujourd'hui, je n'ai pas l'intention de lui dire encore mes sentiments, ni de lui demander de m'accorder quoi que ce soit sentimentalement. Je veux juste la tenir informer, parce que j'ai perçu quelque chose entre nous. Quelque chose qui nous dépasse, mais quelque chose de profond et de bien. C'est une forme de relation unique, unilatérale, mais qui mérite la peine d'être vécu.

---

Je suis touché par le fait que tu "suis mon parours depuis plus d'un an"... Fine... j'essai, moi aussi, je poser mon regard sur des histoires de vies. D'essayer, aussi, pour ne pas être un parano fini, de garder l'esprit ouvert...

A toi, tous,
et puis à Karen
je l'ai appris par la suite mais "Karen" signifie "pure" en Grec.

TheD

Re: Lettres à Karen, chargée de mission rmi.

Message non lu par TheD » 16 mars 2006 15:57

Bonjour,

Prochainement, je m'éloignerai à partir du 20 mars. Mon esprit sera ailleurs, à la construction plus concrête de quelque chose. Ce n'est pas simple tant l'on me perçoit un peu comme "le reflet d'une maladie". Dès que je parle de mon travail intérieur, de ma quête à la fois singulière et absolue, de ma recherche à dire l'autre rive, l'autre dire, la faille mienne commune au cri humain, etc... "on" me regarde avec des yeux écarquillés. C'est pourtant plus fort que moi et cela fut toujours ainsi. Je donne d'avantage d'importance au "sens humain" qu'à ma vie quotidienne. Non pas que je m'identifie à quelques fleuves littéraires ni même à leurs auteurs, mais c'est comme ça. La différence, ces derniers temps peut-être, se trouve dans le fait qu'il me faut "servir". Servir bien évidemment moi-même, j'entends d'abord être indépendant et complètement autonome en moi (me délier de mes sentiments pour Karen aussi)... ça me fait mal d'y penser mais c'est un recul nécessaire et le foyer m'aidera pour cela. Cependant, je doute, je ne sais pas, je crois qu'il m'arrivera de vouloir contacter Karen, à commencer par le biais de ce forum.

Il m'est arrivé d'écrire durant ce temps. J'aimerais donner quelques lignes pour Karen, une femme présence, une femme pleine de sens. Ces mots sont pour toi. Il m'est arrivé de penser à regrouper tout ça pour te l'envoyer à ton travail. Mais la plupart n'y verront que l'expression de mes symptômes. Pour moi, c'est simplement l'amour que j'ai pour toi et c'est ça le plus important.

J'aimerais beaucoup que ces mots trouvent votre lecture, Karen.

---

Une grande bleutée.

---

Bercée dans le songe de mes astres
Attractée dans cet hymne à la lune
Blessée par la fonte de mes glaces
Noircie au phrasé d'encre aux dunes
Ta robe ondule d'une grande bleutée

Le parfum des fleurs aux mille beautés
A tout coeur ton île aime les caresses
Les ondes sous la jetée reviennent en silence
Celui que tu poses en dépit de mes faiblesses
Et mon corps sous-marin glisse dans ta danse

Ma bleutée.

---

Temps bleuté de velour
Un baiser enroulé sur ton tour
Les vagues vont et peignent leur retour
Comme l'encre berce une bouteille pour toujours
Porter le message à la rive de ces jours
Au bord de nos pas chassés par amour

---

Le fantôme, sans elle, aux aires, sans eaux, elle ère aux stratiformes ;
un ether haut nuit à l'horizon des sens.

---

Pores et peau de la toile chair et bleuté,
un navigateur sûr et sans allées
peint le mur et va zigzaguant
sauver celui qui, vague perdant,
s'ajoute sur le globe comme mille panés ;
un avant-delà toute, allant au passé,
sur la grande hystérique, la femme déchaînée.

---

Les vagues remuent comme tes reins,
ces petites reines servies entre mes mains,
des frises en peine vives de tout et puis rien,
elles foncent et creusent mes rimes absentes.

Les vagues vaguent sur le bleu du grain,
ces suites saignent au bout des poils fins,
des mises en reine ivres de border à plein,
elles m'élancent et crèvent la brume atteinte.

---

Bleu comme de l'air
écrit à la bouche
sur ta peau lumineuse
rend un ciel offert
un aller sans touches
dans ton eau clapoteuse
pour la terre à la mer
un piano vague sans creux
des notes sur du bleu
Bleu comme un air

---

Un air de poussière
vague dans l'atmosphère
ondule dans la beauté
haut le vol plané
le mouvement d'une sirène
verse les nuages crèmes
l'instant boit le reflet
d'une île dans mon café

---

Le drapé bleu me rappelle tout
à travers ses vagues jusqu'au bord de ta peau,
cette plage granuleuse, imparfaite de toi,
mes doigts jouent, ils glissent comme un seul homme ;
il se jette à la mer, sous le bleu,
à la recherche des merveilles englouties
d'un temps passé, un temps d'éternité...

Un temps tenté va vers les abîmes teintées
comme pour atteindre le sommet de ton être,
touché dans la grandeur ondulante,
les bulles d'une caresse viennent en surface ;
l'homme découvre un joyaux innestimable,
la source même de la voix au monde,
puis la faille de l'immensité.

---

Mon corps cogne comme une planète vivante
Une lave océanique recouvre chaque goût de ton corps
De la brûlante jaillie contre une peau volcanique
La naissance d'une femme accomplie dans la vie
Mon coeur cogne pour une rencontre cosmique

---

Une échappée
la vapeur imagine d'où elle s'en va
elle n'est pas plus votre corps
que ce corps vogue en elle
elle atteint mes pensées
pour vous esquisser
là doucement comme un geste nouveau
à peine venu au monde nu
de toute votre réalité
comme il ne m'en faut pas trop
pour percevoir votre belle eau
celle qui vit dans la peau
elle qui vit tout de vous
votre énergie me plait
votre temps me plait
votre présence
et même votre absence
votre personne me plait
vous me plaisez
autant qu'il me plait à vous l'écrire
d'une écriture sans fioriture
comme tout ce qui vient et s'en va
tout ce qui nait et meurt
ça fait parfois mal
mais c'est simple
vous êtes évidente à mes yeux
comme jamais je ne l'aurais été pour vous
les oiseaux s'en vont
les papillons reviennent
les libellules s'aimeront
et le temps d'aimer sème
ces mots comme une étendue
de terre et d'eau
de l'air et du feu
puis vous
un amour réel
écrit dans le vécu
un regret à peine
rien de grave
aucune dramaturgie
Je vous aime et c'est tout.

---

Elle est belle de partout
comme un rêve troublant de réalité
qui me parle d'un fort intérieur
devant ces images pleines de souhaits
qui chantonnent les océans en fleurs
une autre étoile brille
sans rien me dire elle chante
et peut être se perdent les dernières billes
d'un coeur mien appauvri dans l'attente
Elle est partout
La beauté brille
à chaque coin de femme
lorsque le charme bat son plein
et les souvenirs enflamment
le charme battu et trop plein
mais la course continue
délaisse les cieux déçus
pour aller vers l'inconnue
celle qui sera un nu
sous les doigts composés
comme tant de pinceaux
glissent sur la toile osée
un toucher jamais de trop...

---

Larmes sèches,
un soleil d'été comme un hiver sans teinte
ne danse pas au Ciel, ne danse pas l'étreinte ;
face à la lune, pile à la dune
qui n'oublient pas le corps perdu des marins...
Ô bleu désert sèche tes larmes.

---

L'AMOUR

---

Je ne sais pas encore ce que c'est. J'écris, je parle, j'approuve, j'affirme et puis je dénonce ; parfois je me rends dans le contraire, souvent même. Tout et son contraire, ça s'appliquerait bien à l'amour, tout et son contraire. J'ai tout le temps de ne plus avoir le temps. C'est en ce sens que j'avance, pas après pas, pas après toi ; pour moi, la marche amoureuse est une halte évolutive. Les idées n'ont pas d'ordre ni forcément de contraire, si ce n'est que je peux les joindre et les contenir jusqu'à n'être ou bien tout être ; être un silence sans pour autant me taire.

---

Même le temps manque lorsqu'il
y a tout le temps de vous dire
à quel point le sang flanque
une dérouille au moindre rire

Et le ciel tousse lorsqu'il demande
à guérir de tous les poings fermés
le rauque pleure sans comprendre
sur les dépouilles séchées

Par la vie

---

Sur la plaine du monde, un ventre rond...
la pleine du monde, rondeur féconde...

Et la vie s'abandonne
à naître sous la peau.
Sur la Terre tu donnes
l'amour d'un cadeau.

A l'humanité, humanité
vive de nouveaux nés,
eux, les êtres du futur,
nous offrirons la nature,
la nature...

---

Le drapé bleu me rappelle tout
à travers ses vagues jusqu'au bord de ta peau,
cette plage granuleuse, imparfaite de toi,
mes doigts jouent, ils glissent comme un seul homme ;
il se jette à la mer, sous le bleu,
à la recherche des merveilles englouties
d'un temps passé, un temps d'éternité...

Un temps tenté va vers les abîmes teintées
comme pour atteindre le sommet de ton être,
touché dans la grandeur ondulante,
les bulles d'une caresse viennent en surface ;
l'homme découvre un joyaux innestimable,
la source même de la voix au monde,
puis la faille de l'immensité.

---

Dis-moi ce qu'est l'amour pour toi... (?)

***

Ecriture torturée
par le sourire d'un ange
d'une plume blanche signe
l'avenir d'une rencontre
sans racines ni temps
juste toutes les couleurs
libérées dans la blanche
où prisonnières d'une pureté
la précieuse condamnée
l'humanité rêvée
par les grands hommes surfaits
dans la folie des grandeurs
l'ombre des horreurs
surpomble le bonheur
le malheur rôde
toujours sans un cri
les criminels apprennent à parler
pour tuer en toute légalité
nos vies dignes d'être
nos lignes rouges à vie
pour la vie à chacun
le droit d'être quelqu'un

***

Ecris-moi un peu
Une halte tous les deux
Pour aller bien plus loin
Et être plus proches

Arrête-toi un peu
Et écoute mon voeu
Fais une pause avec moi
Pose jusqu'aux cieux

Ose belle larme
Aller sur ta joue de femme
Découvrir celui qui t'aime
Avant que les aléas ne viennent

Les aléas de la vie
Ne connaissent pas celui
Qui aime par Amour
Aime d'Amour

L'amour sans attaches
Libre de t'aimer
Comme une liberté offerte
Sans tâches ni te forcer

Si tu pouvais m'appeler
Toucher mon sourire
Lorsque je passe prêt de toi
L'amour s'écrit au bout de tout

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Karen, aimée

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Vous, c'est moi m'aviez-vous dit,
comme une évidence,
vouvoie jusqu'à toi,
vous aussi, tutoie.

Vous, c'est vous m'aviez-vous dit,
c'était une délivrance,
vos joies juste à peine,
vous aussi, émoi.

Vous, souvenez-vous de nous,
au regard d'une première fois,
lorsque vous souriez tout,
lorsque nous, tout souriait.

Vous, nous accueillons-nous,
au miroir d'une autre fois,
lorsque vous ouvrirez tout,
Tous les cieux vous voient
en voeu.

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Un vent doux souffle
En parts la vie ainsi faite
Comme un roulement qui s'engouffre
Pour caresser de la roche en Crète

Humain est un mot calamite
Pour brouiller la piste multiprises
Le beau aime à trouver le rythme
Pour danser aux yeux d'une cerise

Me croire au reflet du hasard
Sonder sans l'ongle d'un bout
Perdu comme l'ombre d'un soir
Trouver au lointain vivre tout

Femme comme une assoupie douce
Le fracas de mes larmes ne broie pas
Ne peut comme dans un jeu faire pouce
Pleurer en vaguant ne mouille pas

Les mots miens à nul son ne sont rien
Que des germes de brindilles sans odeurs
Que des pertes herbivores verdoyens
Une vallée périclite sans hommes craints

Tu pourrais douter de moi mais vois
Pleuvent en mots volés non nominatifs
Plus que les langues rapporteuses de choix
Qui ne m'autorisent pas à vivre au décisif

Choisir
Donc renoncer
C'est ne pas vouloir m'aimer comme j'aime

L'amour c'est le temps d'apprendre sur l'autre
La haine ce n'est pas le contraire
C'est la hâte...

Les procédures sont guidés par la haine, donc la hâte

Ne me tranche pas à vif, mais éveille-moi !

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Quelques mots,
aléas de la vie,
pour vous,
sans physique dans mon coeur,
d'autant, d'autres ont dû vous le dire,
plus que je ne puisse vous parler,
mais le sens nait ce désir de vous l'écrire,
parce qu'il est ainsi que ça me parle :
Vous êtes belle.

---

Tout aimerait vouloir vous dire
combien je suis à vous aimer,
Jusqu'à retrouver le grand désir
de bien être pour travailler.

J'aimerais beaucoup vous retrouver
mais ne pas vous plomber de mon être,
Je souhaite vivre un brin de nous
juste pour ouvrir les fenêtres.

Ce serait aimer d'une amitié
comme je vous vois tout en amour,
Les deux sont toujours une beauté
lorsqu'ils s'accordent dans les beaux jours.

C'est le fond de moi qui ose
vous écrire pour que vous m'écriviez,
C'est le son d'une eau en prose
qui vous demande de m'accorder votre journée.

Ou moins, juste votre heure,
juste votre lecture,
juste légèrement, juste l'essentiel,
la vie est un essai, si celui-ci puisse être un Ciel.

J'aimerais votre goût de me lire,
sans aller droit au mur à la fin,
Nul vouloir de m'écraser sous vos yeux,
nullement envie de vous abîmer de mes voeux,
Juste aller au fond des choses,
et vous ne feriez rien à ma place,
rien que je me dois de reprendre,
de me reprendre après tout,
Vous n'êtes plus une question,
vous êtes en moi le meilleur,
le meilleur de moi-même,
moi qui vous aime,
à souhaitez notre écriture,
notre correspondance.

Comme une main qui me touche,
votre main dans la mienne,
et mes yeux aimés s'ouvrent,
sur la vie contée saine.

---

Amie, tant à vous écrire,
moi qui autrefois dans ma vie d'antant
était un idiot qui passait comme un vent,
plus qu'un fou à en finir,
un fou et un idiot en somme, c'est pire.

"On dit tous des bêtises",
m'aviez vous lancé très vite
comme pour ne m'entendre ce pourquoi
je vous disais que mes dires en étaient,
des bêtises.

Plus que des dires, plus que des lignes,
Un peu de vous, de vous surtout,
de vous, oui, juste un peu de vous,
parce que ce que vous manifestez, sachez-le,
c'est précieux.

Ce goût là m'a retrouvé, face à vous,
depuis si longtemps, depuis personne.

Mais nullement l'aimée que vous êtes
seulement me guide dans l'émoi ;
c'est aussi la référente que vous faites
aussi qui me manque, tout ça.

Je voulais comprendre, je veux,
toujours, j'aimerais en savoir plus...

Mais au-delà, je vous aime aussi,
autant être honnête, mais je n'ose pas,
passer, j'aimerais que vous osiez
un peu m'écrire et me lire,
entre nous.

---

Une bonne nuit, c'est comme un bon petit crème,
ça laisse de la mousse au bord des "je t'aime".

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Vagues à part

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Comme une autre fois où sa présence berçait mes songes ; aujourd'hui est une peine morte, une joie d'absence. Au coin de mes secrets, doucement, comme un autre moi, me pose le silence. Celui d'un ange.

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Vos mains de femme fleurissent dans la mienne. Et puis seulement, je lance un cri haut dans les vents. Comme un cerf-volant guidé par votre âme. C'était un souffle de beauté, votre passage, un pacte avec l'ange. Bien sûr, tout est si limité dans la vie. Limite humaine par le gain, celui de sa vie, limite illimitée dans la débauche autonome, comme si fric et un font d'eux des Dieux, garants du devoir. Pure perte. Karen, vous êtes une eau douce, aimée. Des choses pas faciles à dire, tant j'entends votre discrétion, votre présence, votre être. Je vous perçois en finalité respectueuse de moi. Ce qui me l'indique ne sera pas écrit ici. Je le sais, c'est tout. Il y a des passages comme j'aimerais en lire plus souvent. Je me refuse à me finir dans la posologie. Peu importe, au final, je dois assumer. Qu'on ne me tue pas trop vite avant, si vous pourriez transmettre, Karen, c'est à peu prêt ma demande présente, une demande que je n'arrivais pas à vous exprimer.

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Les esprits qui se moquent ne choquent que les oeufs. Ce n'est pas grave, les coquilles dures ne m'intêressent pas. Toi, ne cherche pas, tout est déjà là. Trouve ce que tu vois, c'est en ce sens que déjà, tu étais là. Le jaune coule, ça s'en va mais le vide reste ; reste jusqu'à cesser l'apnée et puis reprendre le temps. Ce n'est pas vide, c'est de l'air... c'est pour cela que tu peux rester ou partir, être comme tu es, maintenant que je respire.

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Ta langue écoule les mots sur la mienne,
l'écriture est un long baiser comme celui que tu m'as donné.
"Si, je vous comprends" et moi alors... je vous comprends aussi. Le fond du message dans tout ça, c'est que nous sommes en mesure de nous comprendre. Aujourd'hui je n'éprouve plus d'attache envers quiconque, je suis libre. Je suis sensible à la bienveillance comme à la malveillance et je laisse passer seulement le meilleur. Je suis intransigeant face à la connerie et celui qui dicte ou veut dominer, je l'ignore. Plus aucune menace ne peut m'atteindre et mon sourire et mon silence sont au mieux la réponse à donner. Certes, des cons en quête de carrière, des nombrils de géants greffés sur personne, j'en croiserai encore dans le cours de la marche prochaine. Cependant, ma réponse est radicale, c'est la porte que je prends dorénavant, face à ce type de personne. Tant mieux pour elle car elle participe à faire baisser une courbe d'illusion, en décalage total avec la réalité, mais tant mieux pour elle car elle pourra évoluer dans sa carrière. Je ne parle pas du travail social mais d'agents dans le secteur privé, et je ne généralise pas tenant compte qu'il s'agit de problématiques personnelles (plus qu'individuelles)... c'est pourquoi pour moi autonomie se redéfinit non pas uniquement sur le plan de vivre avec ses propres lois mais de former sa propre éthique, quelque soit le secteur "qui nous fait" vivre...

Enfin, sache que malgré ce qui s'en dit dans ton milieu, tu n'es pas une fonction, tu es quelqu'un avant tout, avec la possibilité de faire évoluer ta fonction. Assimiler personne et fonction c'est nier la possibilité de faire évoluer sa pratique professionnelle. C'est dépendre des décideurs qui, eux, ne sont pas directement exposé face à la réalité des êtres. Là encore, je pense que tu comprends. Que faut-il faire ? Je pense que tu sais et que tu en parles déjà. Je crois que tu reconnais tes limites et que tu es présente juste lorsqu'il le faut. Je sais que ce n'est pas suffisant et qu'il faut donner non pas la parole, mais la confiance et toi tu n'y peux rien là où tu es dans cette politique locale. Tu es une professionnelle, non pas par vocation, non pas dans engagement aveugle, je sais très bien ce que ça représente. Tout le monde devient professionnel de sa vie. La dernière fois, au dernier regard, tu sortais d'un entretien, tu avais l'air "épuisée", et j'ai ressenti une grande passion chez toi. Un certain désolement aussi à mon encontre. Un désolement que je comprends, que j'ai dépassé.

---

Enfin...

A tout qui voue la force de vous aimer
comme rien ne vouvoie votre beauté
lorsque vous me dites votre émoi
que ma première lettre vous a porté
lorsque vous me dites votre pas
d'hésiter en votre voix à m'apporter
comme l'être en vous porte la bonté
autant que le vent m'emporte à tout va

A tout et vous seule peut vous aider
à m'écrire jusqu'à trouver le ton entier
celui que vous n'osez pas me dire tout bas
que mes voeux vous disaient sans parler
lorsque vous me dites sans un pas
me comprendre alors rien n'est panné
comme être au monde avec entièreté
autant que le temps compte à bouts de voix

A vous

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Thierry.

TheD

Re: Lettres à Karen, chargée de mission rmi.

Message non lu par TheD » 19 mars 2006 05:02

Bonjour,

J'aimerais simplement poser ici cet écrit. Il parlera peut-être à certaines personnes...

Parfois, l'Amour et la Connaissance pure se joignent si fort qu'une rencontre ne peut laisser l'univers indifférent. Il m'est arrivé quelque chose dans la vie. Et cela, je me permets de l'extraire pour en former autre chose. Une rencontre qui se vécu dans le sublime et m'a laissé, dans ma personne, un message. C'est quelque chose d'intime, mais qui peut-être partagé. Je vous l'écris tel quel.

La pureté, vous le savez, possède une connotation péjorative. Cela rejoind tout ces concepts qui se veulent de l'actualité du post-modernisme que nous sommes tous en train de vivre. L'eugénisme, la morale, le puritanisme (...) tout ce qui, aujourd'hui, se veut formuler ce qui doit être et ce qui ne doit pas être. Evidemment, tout ce qui soulève autant de nouvelles formes de violences, puisque notre temps étant différent, les défenses le sont tout autant. Des "nouveaux malades" sont formulés, "à soigner", plus qu'à guérir... la psychiatrie se devant de "soigner" ce qui découle (très logiquement et normalement) des sacrifices qui, force est de constater, ne se déroulent plus sur la place publique. Des sacrifices symboliques qui, pourtant, tuent réellement.

Mon émoi si puissant pour une femme, est la symbolique même d'une recherche, celle de la pureté. Cette personne représente entre autres pour moi le temps. Temps qu'elle doit maîtriser pour mener à bien sa vie, tant sur le plan professionnel que privé. Pour ma part, je ne dissocie pas la profession de soi, (cela n'a rien à voir avec vocation qui a connotation religieuse, j'entends "la profession de soi" dans un sens qui prône la toute liberté) si tenté que nous ne devons pas pour les générations futures nous réduire à la fonction.

Le temps de la connaissance pure : je sais intimement que cette femme, tout comme moi, tout comme bien d'autres personnes, sommes à la recherche de cela. Non pas d'une surhummanité, non pas d'une société purifiée, ces expressions me donnent la nausée. C'est une femme de temps et de pureté, dans le bon sens, celui de l'Amour pour l'autre, et tout comme je partage ce que son être m'a dit en dehors du fait qu'elle même ne m'en disait pas autant. Peu importe, tout ne passe pas dans le dire. C'est une femme que je percevais bonne, autant que je pensais pouvoir lui apporter quelque chose, à mon niveau.

Peu importe, maintenant, je sais mieux faire confiance à la vie. Plus ouvert à la planète. Ce qui m'énèrve profondément, ce qui m'atteint vraiment au plus profond de mon âme, est ce sentiment que les personnes... certaines, bien placées pour en avoir l'impression... considèrent ma réalité déphasée avec la leur, tiennent pour compte que je ne suis pas dans "la" réalité, ou bien que je déforme la réalité. Ce n'est pas vraiment ce qui se passe. Je noterais seulement que je perçois "la" réalité, mais je focalise mon attention sur des parts qui ne sont pas en général celles du lot communautaire. Que cette attention est devenue quelque peu obsessionnelle, que ce qui peut-être à mes yeux une "clareté" aveugle tôtalement ma conscience... et je dérive. Cela ne signifie pas que je suis inconscient, si tenté que j'en suis à m'en poser la question, légitimement.

Evidemment qu'à ma mort, l'humanité sera toujours ce qu'elle est. Evidence que j'aime certainement beaucoup plus la visibilité des défauts que de chercher à se montrer parfait. Et c'est cela qui ressortait chez elle, à ma vue, ses "petits défauts"... que j'aimais tant. Pour le coup, cette rencontre qui n'a abouti sur "rien" m'a "tout donné"... tout donné à apprendre, à regarder, à vivre... ce que je refoulais jusqu'alors.

Il n'est nullement nécessaire d'être titulaire d'un doctorat ou d'être sociologue, philosophe... pour savoir qu'en tout à chacun vit la force d'une meilleure humanité. J'en suis convaincu, chaque être humain recherche cela. Même celui et celle qui, sous le poids de sa quotidienneté, vit sous le sceau de l'habitude, du devoir, de l'inconscience.

*

Ce n'est pas la pureté que je cherche ; c'est la conception, la mise en oeuvre... MA FORCE DE VIE EST L'ECHEC... le sens de ma vie est d'essayer, et tout l'important se trouve dans l'essai. La réussite, l'échec, je m'en tape. L'existence : j'existe parce que l'autre existe. MAIS JE n'existe pas POUR les autres... je vis dans la solitude à chaque instant, seul ou avec les autres. Lorsque je mourrai, il retrouvera un effondrement singulier dans sa tôtalité.

Et puis aussi vivre une histoire... constructive et pleine de passion... le socle de tout ceci est l'amour. Est-ce cela cette fameuse pureté tant désignée ? Mais l'amour ne représente-t-il pas "le temps" ? La haine ne représente-t-elle pas "la hâte" ?

Je suis à la recherche de la simplicité. Soit, que l'Amour guide mes pas. Aimer et être aimé. Concevoir et mettre en oeuvre. Découvrir et connaître. Apprendre et transmettre. Gagner sa vie et la perdre... mais la perdre libre, sans plus rien n'avoir à perdre. Autant que je n'ai rien à perdre.

La pureté à mes sens c'est cela, ne pas dualiser, ne pas unifier, ne pas être soi et le monde, mais être dans le monde. Car sans moi, l'univers ne serait, car sans l'univers, je ne serai. Et le bout de ma philosophie propre à moi-même, personnelle, au sujet de la mort : ma réponse, je l'ai trouvé. Une réponse qui ne peut s'imposer à quiconque. Lorsque je mourrai, ce sera bien plus qu'un temps disparu, rien n'aura jamais été. Tant que cela peut paraître être un point de vue subjectif mais c'est le lien de l'objet et du sujet, tant que la mort représente ce que l'univers ne sera jamais. Sens que l'univers n'est pas mort mais vie. Sens que l'univers mort n'est jamais né. Sens que toute mort est le jamais. Etonnement que cela soulève, puisque la vie porte l'univers autant que l'univers porte la vie, tout comme l'univers se contient lui-même, tout comme en dehors de l'univers, point d'univers. Réponse finie, c'est la mort mienne envers la question.

*

Dans la scène quotidienne, je me situe si loin de mon art de vie, à peine ébauché. Je fais part de mon expérience parce que (je crois que) l'on peut penser avec des phrases empiriques, vécues par soi et en soi. Par moment, on peut me le reprocher. Mais pour l'instant c'est comme ça, c'est une phase nécessaire, certainement plus tard mon regard s'éloignera et mon discours sera plus objectif et conceptuel. Pour le moment, je suis encore en corps, si j'ose noter.

*

Pour parler, il faut d'abord croire en ce que l'on entend. On ne peut pas faire des capacités intrinsèques humaines un reproche. C'est simplement parce que nous ne savons pas ce que nous faisons, pour reprendre une phrase pleine de bon sens. C'est la facilité et l'égoïsme qui prime, une individualité qui n'a rien à voir avec le bon côté de l'individualisme. Nous vivons encore dans un monde dangereux, la nature est, à travers nous, pas différente de ce qu'elle était sans nous : cruelle. Au fond, nous sommes autant amoral qu'elle... même si localement, on peut avoir l'impression du contraire. Tout le blabla intellectuel, plus personne n'y croit. Je pense toutefois que chacun croit encore en l'Amour et l'Amitié. Personnellement, presque utopiquement, j'aimerais trouver les deux, dont le point culminant et la nature singulière et unique d'une femme. Ensuite, il est certain que "créer" c'est construire mais c'est surtout exposer, se mettre en danger. Sur le plan social, en dehors d'un système de "santé", il n'existe pas d'accompagnement favorisant l'établissement d'un "lien favorable" pour établir une confiance commune, qui va donc dans les deux sens. La décentralisation, la décharge de l'Etat sur les conseils généraux font quand même pas mal de dégats. Je ne suis pas pourtant dans le département le plus touché par cela, m'enfin ! Lorsque je lis ci et là que l'usager est ou doit être un partenaire, cela me fait encore sourire tant lorsqu'on évoque cela, les yeux s'équarquillent encore chez le professionnel. "Mais qu'est-ce qu'il dit ?" Mais je suis pour... la transparence, la clareté. Même si la parole est un conditionnement, même si cet aspet là va trop loin dans la manoeuvre de son prochain. Je constate simplement que cela crée un fossé qui ressemble bien à une fosse commune. Penser cela ne sert rien, c'est l'un de mes déchets... mais ce n'est pas un pur produit de mon délire... alors je ne suis pas seulement la cause d'un contexte, certes, mais j'en suis un produit fabriqué. Un produit indigeste, à jeter... comme tant d'autres... dont on ne voit qu'une maladie... dont les mots eux-mêmes qui en émergent sont dit-on la preuve même de cette maladie. Parce que bien évidemment le malaise dans notre civilisation nait d'un dérèglement psychique individuel et encrasse le collectif. Cependant, c'est là que je dis ma conviction que "le mal être" ne naît pas en soi. Il vient au monde par l'accouchement d'une violence subit contre soi-même. Il vient "de l'autre"... et c'est une chose qui m'insupporte au plus haut point, tant qu'aujourd'hui les besoins ne reflètent pas ceux de mon temps. Et tant que l'objectif primordial de notre temps sera le chiffre, secondée par la récompense ou le malus individuel, cela restera ainsi. Le rejet, simplement. Le rejet, l'ignorance, le déni, l'indifférence. La valorisation de soi par l'écrasement d'autre. Hors, il me semblait que pour qu'une société soit grande avec des grands "hommes" et "femmes", il fallait que ces hommes et femmes élèvent leurs prochains, et non les rapetissent pour les dominer. Enfin, pour ma part je croise encore quelques personnes intêressantes, tant leur discrétion et leur humilité transparait. La complexité de l'ensemble est insaisissable. Il faut réapprendre à penser ensemble, localement. Faire quelque chose de bon pour que cela se communique, se transmette, s'étende au-delà des frontières.

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Dans mon cas ce n'est pas véritablement une question de stress. C'est plus profond. Je suis (je crois) d'avantage dans le refoulement que le déni mais bon ça demande encore quelques éclaircissements. Plus l'habitude de défendre ma personne à propos. Alors lorsqu'il est question de "réalité", ça me semble être la bonne question à élucider. Parce que la recherche d'une pureté, c'est quelque part "décrasser sa propre réalité"... à noter que je distingue et différencie "réalité" et "réel". La réalité (dans les contours que je lui attribue) c'est ce que nous percevons (une part du réel) et le "réel" c'est "tout" en dehors de nos sens et en dedans, à la fois ce qui est perçu et ce qui ne l'est pas. Je ne vis pas "dans un monde à part", il ne faut pas confondre "réalité" et "conception de la vie". Ma conception de la vie ne répond pas forcément à cette société. Je ne suis d'autant plus aucunement marginal. Je me dis juste (par exemple) que ce que nous vivons massivement c'est ce que nous refusons de vivre individuellement. Que le "devoir" n'est jamais que la réponse à "un besoin" qui - lui - peut pourtant demain disparaître. J'entends par là que la majorité des gens sacrifient leur vie... pour nourrir la panse de ceux qui les pensent... hors... c'est la peur qui crée ces comportements là. Les besoins, la communication, le commerce, tout ceci devient factice et n'a qu'un seul but : rendre aveugle. Une part de moi a ouvert les yeux... et j'ai vu... quoi ? J'ai vu non pas "la suspension" de pauvres gens, mais la "condamnation"... j'ai vu non pas l'insertion... mais l'exclusion... J'ai vu exactement ce qui autrefois se passait sur la place publique... mais qui se déroule aujourd'hui dans le silence... en parti. Je n'y trouve aucun sens. Cette philosophie d'insertion, à mes yeux, est morte depuis belle lurette. C'est évidemment de ma responsabilité qu'il en incombe, et de celle plus globalement du citoyen. Pour le moment, j'aide "le collectif" en me soignant... c'est déjà un pas. C'est de toute façon, après menace de la CLI et la transmission de ma référente des conséquences que cela générerait que de "ne pas dire", à peu prêt la seule chose qui restait à faire. Ma référente n'y peut, bien que pour moi elle intégrée à servir pour le moment un système perverti et dérangé. Occuper à suspendre pour des intêrets d'imposition.

Difficile de regarder ailleurs après une telle rencontre...

steph

Re: Lettres à Karen, chargée de mission rmi.

Message non lu par steph » 19 mars 2006 18:23

par simple curiosité, quel a été votre parcours scolaire?

TheD

Re: Lettres à Karen, chargée de mission rmi.

Message non lu par TheD » 19 mars 2006 23:15

Un parcours calamiteux. Je n'ai jamais rien choisi. J'ai passé un bep cas dans lequel je me suis "emmerdé" durant 2 ans et dans lequel les nanas me harcelaient (j'étais dans un classe de filles) j'en parle avec légèreté aujourd'hui parce que cela me fait rire maintenant. En effet, j'aurais agis autrement avec ces "demoiselles faussement délurées" mais c'est moi qu'on aurait vu d'un mauvais oeil, forcément. Mais j'aurais dis comme elles dans un ton très naïf : "Oh mais ce n'est pas grave, c'était juste pour m'amuser"... ouai... mais c'était comme ça tous les jours. Quand j'allais au lycée, mon regard rasait le sol de très prêt... la "réalité" que nous vivions "moi et mes bourreaux" était complètement "barrée"... avec le recul, je me demande encore comment j'ai fais pour ne pas en prendre une et lui éclater la tête contre le mur. Je crois qu'elles ont eu beaucoup de chance, et je me félicite de m'être maîtrisé durant cette période. Il faut savoir que je n'ai jamais fais de mal à quiconque, si ce n'est le seul que j'ai pu (me) faire, c'est de ne m'être jamais défendu face à la bêtise.

Cela s'est répété ensuite sous d'autres formes. Je dirais que le seul moment où je fus preuve de mauvaise volonté c'est à partir du moment où je fus bénéficiaire du RMI justement. Parce que "connaissant tout du système" dit "individualisé", je ne voulais pas revivre tout ce que j'avais déjà vécu avant. Karen n'a jamais pu "me connaître" (je sais ce n'est pas le but) ni véritablement "mesurer" ma situation d'urgence, tout simplement parce que je sais la gérer pour ne pas "exploser", et que ma situation dans le cours de mes recherches de formation ne fut jamais parlante en ma faveur.

Je ne veux pas assimiler mon parcours avec celui "des jeunes" mais si on détail on se rend compte toutefois que si par moment j'ai fais preuve de faiblesse et de mauvaise volonté, c'était "périodique"... par les moments de ras le bol que je vivais... cependant j'en ai déjà écris à propos, ici même dans ce forum, j'ai détaillé mon parcours il me semble. Je verrai si je retrouve les liens...

C'est un passé que je souhaite zapper... en ce moment je suis plus attaché à mieux me situer dans la petite enfance... ma "régression" n'est pas achevée encore... j'ai besoin "d'entendre le petit garçon" que j'étais, qu'il me parle un peu... encore. Voilà !

TheD

Re: Lettres à Karen, chargée de mission rmi.

Message non lu par TheD » 26 mars 2006 20:41

Bonjour, juste pour noter que j'entre au foyer en fait le dimanche 02 avril. Je suis en attente, je dois dire. Plus aucune entente possible avec mon frère qui me dit des paroles assez dures comme "tu es mort" ou encore "tu n'es personne". Je le note parce qu'il le faut. Ici j'ai toujours expié le mal d'une certaine façon. Mon frère n'est pas quelqu'un de mauvais et je suis assez admiratif de son travail mais il s'est tellement endurci... il me rejette en tôtalité. Pour en arriver là, disons que je n'ai pas toutes les réponses. Je ne sors plus du tout mais de même que lui-même ne voulait pas sortir avec moi. Il a "son monde" ce qui est très bien mais tôtalement hermétique à moi. Il y a une différence d'âge mais toutefois bien qu'il soit plus jeune sa mentalité est mûre. Il est endurci intérieurement bien sûr et n'hésite pas à me parler sans détours, mais il possède beaucoup de choses très positives. Il est déterminé. Evidemment, il me considère comme un faible d'esprit. Nous entretenons ensemble des conversations "passionnées" mais il monopolise de plus en plus la parole. Il ne se rend pas forcément compte qu'il m'utilise comme une oreille. Ce qu'il dit est plutôt très technique, touche des domaines pointus, et c'est donc assez fatiguant de l'écouter sur le long terme. Le problème, c'est qu'il en parlerait des heures. Encore une fois, lui s'en est bien sorti, il va bien et ça fonctionne très bien dans sa tête, il débite vite. Moi, j'ai traversé un long fleuve criant son silence. Une dépression massive. C'est difficile. Lui même est déçu de moi au fond. Ouvertement il préfère me considérer "mort". Je crois qu'il veut dire par là qu'il a fait son deuil "du frère" qu'il aurait voulu connaître et apprécier à sa juste valeur. C'est pourquoi, même si ses mots me font mal, je ne lui en veux pas le moins du monde et ferais tout pour le soutenir. Je l'ai aidé financièrement pour du matériel et n'hésiterais à nouveau. Il est jeune et déjà très en avance. Mon frère est vivant.

Thierry.

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