Message non lu
par Emilie » 18 sept. 2013 14:45
Dans le collège où je travaille, il n'y a pas de colles, en tous les cas pas le mercredi. Et je n'en mets pas de toute façon.
Ceci dit, il me parait important de préciser que c'est ma quatrième année en tant qu'AE, et que je travaille depuis 10 ans en tant qu'animatrice, directrice de colo et formatrice BAFA. Donc je n'ai pas vraiment de mérite, j'ai juste tiré les leçons de mes formations et expériences!
Donc comment je fais? Il n'y a pas de recette, ça dépend des jours, mais globalement, je parle déjà beaucoup avec eux. Certaines de mes collègues me trouvent trop gentilles d'ailleurs, mais je pense qu'elles se trompent: je suis très exigeante, et je fais respecter les mêmes règles que les autres, voire plus, j'ai juste une manière douce d'obtenir ce que je veux. D'après mes observations, je crois que quand les jeunes sentent que je suis là pour eux, que je ne les agresse pas en criant ou en les menaçant, et quand ils constatent que je suis juste, ils n'ont pas besoin de se défendre et acceptent mon autorité et mes remarques.
Par "être là pour eux" et "être juste", j'entends que je les écoute, je leur demande comment ça va, je leur souris pour leur montrer que je fais attention à eux, je discute de choses diverses quand j'ai le temps, je prends des nouvelles de ceux que j'ai eu l'occasion de suivre sur des difficultés particulières, je leur propose mon aide. Je ne les juge jamais, je fais de la médiation en cas de conflit, ce qui permet à chacun de se sentir entendu.
Et quand un me pose vraiment trop de problème, je le prends en tête à tête, et en parlant doucement, je lui fais un gros blabla: je ne suis pas là contre toi, tu gâches tes chances de réussir, d'être bien vu, tu peux agir autrement, je n'ai rien contre toi, c'est ton comportement qui n'est pas supportable dans une communauté etc. En gros, je les prends par les sentiments, et je les mets en valeur. Ce blabla les gonfle au plus haut point au début, mais ils sont obligé de m'écouter jusqu'au bout: c'est la base du respect! Alors je le fais durer, jusqu'à ce que je sente qu'ils commencent à m'écouter. Ce que je dis finit par les interpeller parce qu'au lieu de les engueuler, je cherche à les comprendre et je les mets en valeur. Le monde à l'envers! Je leur pose des questions, auxquelles ils ne répondent parfois pas, mais qui restent dans leur tête (Pourquoi tu fais ces bêtises? Qu'est-ce que ça t'apporte? De l'attention? Du respect de la part des autres? Est-ce que tu ne pourrais pas obtenir la même chose autrement? Réfléchis-y, c'est une vraie question.)
En général, ça finit par marcher! (Mais pas toujours tout de suite, hein).
Voilà. Je trouve que ce qui est difficile, surtout quand on est fatigués, c'est de ne pas oublier qu'on a en face de nous des êtres humains libres, qui méritent notre respect autant qu'ils nous le doivent. Ni des animaux ni des esclaves. Mais quand on est nazes, c'est bien tentant de dire "obéis!"
Et vous, vous fonctionnez toujours par la peur, avec les mots dans le carnet ou les colles? Vous devez avoir d'autres techniques aussi, j'imagine!