mon premier stage en ChRS ?

[claire]

bonsoir, voila j'ai envie de faire mon premier stage pour travailler avec les sans domiciles fixe. J'ai déja fait auparavant du bénévolat à la croix rouge pour les aider. Je me demande si une femme à sa place dans ces structures.Quelles qualités doit-on prioritairement avoir? J'aimerai beaucoup avoir des témoignages de personnes ayant travaillé en CHRS. je vous remercie d'avance

[elmapat]

Bien sûr qu'une femme à sa place dans ce type de structure !
Certes, ce n'est pas simple et il faut s'imposer dans certaines situations, mais il y a autant de respect que pour l'homme...
L'accompagnement est le même...
En fait je ne comprends pas trop la question...
Est ce juste le fait d'être une femme qui vous pose question ? Ou y a t'il une autre question derrière cela ?
Pour ma part j'ai travaillé trois ans en CHRS, et nous étions même plus de femmes que d'hommes !

[elodie]

Bien sûr que les femmes ont leur place dans des CHRS et autres établissements accueillant des hommes en difficulté. Les équipes mixtes sont souvent les plus riches.
Les qualités essentielles sont toujours un peu les mêmes dans les différents secteurs du social: qualité d'écoute, empathie, observation, et humour !
Bon courage.

[claire]

bonsoir, Elmapat,Elodie,
ma question vous parait bizarre!je m'y attendais un peu.
C le fait d'etre une femme qui me posait question. dans mes représentations, je voyais plus un homme plutot qu'une femme travailler dans un CHRS.(pour sa force physique, et son autorité qui va plus de sois)
j'ai une autre question(encore!)je voudrais savoir quelles sont les difficultés que l'on peut rencontrer dans ce type de structure? Se sent-on souvent impuissant?
merci:chine:

[bilbooo]

Vu que 80% des educateurs spécialisés sont des femmes, heureusement qu'elles ont leur place de travailleur social en CHRS.
Il n'y a pas que les hommes qui peuvent être autoritaires !! Va dire ça à Madame Cresson, tu va voir !!
Enfin, ma chère claire, faut bien te dire une chose : l'accompagnement en CHRS ets à peu près partout le même, mais il existe tellement de type de CHRS que ce n'est pas possible de lister les problèmes que l'on peut y rencontrer.
Dernier truc et après je vous laisse tranquille : le sentiment d'impuissance, ça n'existe pas quand tu te places du côté professionnel. On n'est jamais impuissant dans ce secteur sinon, on s'est planté de voie...

[ll]

Bonsoir,
a mon avis, il vaut mieux faire son stage long en CHRS, c'est plus profitable au niveau investissement.
Ayant l'habitude de recevoir des stagiaires depuis plus d'une dizaine d'années, c'est ce que je conseillerai.

[ôde]

hum... je bosse en Maison Relais, avec certains résidents qui ont effectivement connu la vie dans la rue.

de ce que je peux observer dans les CHRS de ma région, le "public" accueilli est souvent bien loin des SDF...

plus que la question du sexe, à ta place je me poserai la question des représentation que je peux avoir des personnes SDF et du travail qui peut être fait avec elles.

j'ai rencontré des bénévoles qui souhaitaient nous filer un coup de main, et revenait cette "belle image" d'aller à leur rencontre, dans la rue, distribuer de la soupe ou du café...

pour le reste, l'autorité n'est à mon sens pas sexuée ; quant au sentiment d'impuissance, je m'étonne qu'on puisse encore poser la question !!! et j'en vois se tuer à petit feu au gros rouge quasi tous les jours...

[claire]

n'avez vous donc jamais ressenti un sentiment d'impuissance face à des situations?je m'étonne de vos réponses si catégorique!

[ôde]

re - hum... Bilbooo, de mon point de vue c'est lorsqu'on croit qu'on peut être tout puissant qu'on s'est planté de voie...

je trouve même ça dangeureux !

[claire]

Tout n'est pas noir ou blanc

Certains CHRS (Centre d'Hébergement et de Réinsertion Sociale) voient grand. S'ils acceptent les "passagers", ils ont aussi des prétentions de réinsertion à ton égard. Sous prétexte d'agir pour ton bien, ton séjour est dépendant de ta volonté affichée de te réinsérer. Alors sois gentil, affiche, ça fera plaisir aux éducateurs/trices et tu dormiras au chaud pendant un bon moment.

Tu auras droit de discuter de tes projets avec un/e éducateur/trice diplômé/ée d'état, ce qui ne t'engage pas à grand chose.

« C'est en CHRS qu'on rencontre le plus de violence, autant le savoir à l'avance »
Le tout est de prévoir un projet de vie. Le français moyen n'a pas besoin de connaître son avenir, mais l'exclu, lui, y est contraint. Heureusement, les éducateurs/trices expérimentés/ées se contentent de peu. Ce sont les p'tits/tites jeunes qui sont pénibles. Malheureusement, ils/elles ont rarement le temps de devenir expérimentés/ées car les ruptures de vocation sont fréquentes dans ce métier.

Le CHRS, c'est pratique pour tout ce qui est administratif. Cela va de la carte d'identité à refaire jusqu'à l'élaboration d'un compromis à propos d'amendes SNCF qui prennent vite des proportions ubuesques, en passant par la constitution d'un dossier RMI ou d'éventuelles négociations avec divers représentants de justice. Et c'est déjà beaucoup.

Le gros avantage du CHRS, c'est que tu peux t'en prendre pour 6 mois, parfois renouvelables dans certaines conditions de soumission. A toi de voir si tu as envie ou besoin de jouer la comédie pendant quelque temps, histoire de te refaire une santé.

En contrepartie, tu y trouveras une population plus jeune qu'en asile de nuit. Plus droguée. Présentant beaucoup plus de problèmes graves de comportement, d'agressivité et de troubles mentaux. C'est en CHRS qu'on rencontre le plus de violence, autant le savoir à l'avance.

Quelles que soient les préventions envers les éducateurs, il faut reconnaître qu'ils n'ont pas la bonne place. La société se débarrasse avec beaucoup de désinvolture de ceux qu'elle ne veut pas voir traîner dans ses pattes. Dans un environnement différent, les gardiens de prison connaissent également cet aspect du problème. Une vielle histoire de marteau et d'enclume semble-t-il, agrémentée de lâcheté et d'hypocrisie de la part de la société.