Conditions de travail et déshumanisation

[Châtelaine]

Témoignage anonyme – souffrance au travail dans le médico-social

> Je travaille dans le médico-social depuis 11 ans et comme assistante sociale depuis 6 ans. Un secteur où l’on est censé accompagner les plus vulnérables, mais où les professionnel·le·s sont souvent laissé·e·s seul·e·s face à leur propre épuisement.
J’ai alerté. Sur ma fatigue, mes erreurs, mes troubles du sommeil, ma perte de poids. Je travaillais en CHRS dans un quartier sensible avec la grande précarité.
J’ai demandé à partir dignement. On m’a refusé une rupture conventionnelle.
J’ai travaillé jusqu’à l’effondrement. Puis j’ai été arrêtée pendant six mois, sous traitement.
Je suis revenue. J’ai reparlé. Mon chef a haussé les épaules. Les réunions d’équipe étaient tendues, impossibles. Je n’en pouvais plus.
Alors j’ai posé une absence. Et je vais démissionner. On a refusé la rupture conventionnelle car "la souffrance au travail n'est pas un motif" et engageait la responsabilité de la direction (risques de contrôles internes et externes aux frais de la structure) je n'ai ressenti ni empathie ni prise en compte de la souffrance vécue / santé dégradée a cause du climat toxique et du manque de sécurité.

Mais je refuse de partir en silence.
Ce que j’ai vécu n’est pas un cas isolé.
Le mépris, le déni de souffrance, l’épuisement institutionnalisé… ce n’est pas "normal".

Aujourd’hui je parle. Pour moi. Pour ceux qui sont restés. Pour celles qu’on fera taire demain.

Prenez soin de vous. Ne vous sacrifiez pas pour des structures qui ne vous voient plus et ne reconnaissent pas votre engagement. Votre santé n’est pas négociable.

(Témoignage anonyme. Partage autorisé.)