Se faire accompagner à un RV avec les services sociaux

[USSEL]

Bonjour,

J'ai une amie qui a sa petite fille placée dans une famille d'accueil par l'Aide Sociale à l'Enfance. Elle a obtenu des droits de visite et d'hébergement régulièrement car la maman et le papa ne sont pas stables dans leur vie.
L'assistante sociale la convoque de temps en temps pour faire le point.
Quand elle sort de l'entretien, elle est toujours très troublée, elle se sent souvent accusée de mal faire. Je pense que l'Assistante Sociale n'est probablement pas aussi sévère que mon amie le dit, mais c'est toujours angoissant de se trouver confronté avec quelqu'un qui a du pouvoir.
Ma question est simple : puis-je accompagner mon amie à ses rendez-vous, et surtout y a t'il un texte de loi qui permet d'accompagner quelqu'un à une convocation chez l'Assistante Sociale ? Je ne trouve rien.
Je vous remercie

[Céline]

Bonjour,
Une assistante sociale ne peut logiquement pas s'opposer à ce qu'une personne vienne accompagner si la personne concernée en ressent le besoin. Elle peut par contre demander à l'accompagnant de sortir si elle estime que ce dernier "envahit" l'entretien par ses interventions, qu'elle perçoit une influence de ce dernier sur la personne reçue. En tant qu'assistante sociale, il m'est aussi arrivé de demander à un accompagnant de sortir afin d'aborder pour la première fois un élément très confidentiel.
La notion de secret professionnel existe dans notre fonction mais si votre amie estime que vous pouvez être là je ne pense pas qu'il existe un texte de loi nous autorisant à le refuser.

[USSEL]

Bonjour,

Merci beaucoup de votre réponse.
Je me proposais d'être présente seulement pour le soutien affectif pendant l'entretien. Et aussi ensuite après l'entretien pour expliquer ce qui a réellement été dit.
Quelle est la meilleure méthode à votre avis pour que je participe au RV ? Faut-il écrire en amont ?
J'aurai préféré qu'il existe un texte de loi autorisant ma présence. Je crains d'être considérée comme une intruse.

[ASS]

Bonjour,

Vous vous proposez d'assister à l'entretien, mais est-ce que cette dame souhaite réelement votre présence ?

Il s'agit, me semble-t-il d'une demande de votre part et non pas de la personne concernée. Cela peut aussi être tout à fait normal d'être troublé en sortant d'un entretien sur des thèmes aussi douloureux.

Personnellement, je n'accepte les accompagnants en entretien que s'il s'agit d'une demande de l'intéressé. Ensuite, si je vois que l'accompagnant sème le trouble dans l'entretien, je peux aller jusqu'à lui demander de sortir.

[USSEL]

Merci de prendre la peine de me répondre.
C'est vraiment une forte demande de la personne concernée. Je m'aperçois effectivement que je ne l'ai pas mentionné.
Je vois que les 2 réponses ont en commun une réserve vis à vis de la personne accompagnante.
Je ne vais donc pas donner suite pour ne pas nuire à la relation de mon amie avec les services sociaux.

[Linsay]

Bonjour,

Vous devriez l'y accompagner perso cela ne me dérange pas du tout quand un tiers assiste à l'entretien si c'est à la demande de la personne. En plus cela permet à l'accompagnant de rassurer et de lever les incompréhensions qu'a la personne suivie.

[Céline]

Mes réserves sont surtout liées à certaines postures d'accompagnant. si votre amie souhaite votre présence, je pense que le mieux serait qu'elle l'évoque avec le travailleur social en téléphonant avant le rv. comme cela il n'y aura pas de souci

[ASS]

Je rejoins Céline.

En fait j'ai eu quelques accompagnants qui n'ont pas été adaptés durant l'entretien, ce qui fait que je me méfie désormais. Car cela peut bousiller une relation d'aide/de confiance parfois déjà difficile à mettre en place.

Le tout c'est que vous soyez là pour l'aider, pour la soutenir, en complémentarité de notre action. Mais vous pouvez tout à fait l'y accompagner si elle le souhaite

[M]

Bonjour,

Le texte de loi est le suivant: loi n°2002-2 du 2 janvier 2002 rénovant l’action sociale et médico-sociale
Elle a notamment pour objectif de développer les droits des usagers fréquentant les établissements et services sociaux et médico-sociaux.

Parmi ces droits, celui de se faire accompagner par la personne de son choix lors de tous rendez-vous ou convocations. Le travailleur social ne peut s'y opposer c'est un droit.

Si votre amie en exprime le souhait, le loi vous autorise à l'accompagner lors des rendez-vous.

Dans chaque institution il y a une "personne qualifiée" qui assure le respect du droit des usagers. N'hésitez pas à la solliciter.

L'accompagnement de la personne n'est pas au bon vouloir du travailleur social. Évidemment dès lors ou l’accompagnant ne respecte pas le cadre de l'entretien celui ci prendrait immédiatement fin.

Je suis assistante sociale à l'aide sociale à l'enfance, et j'ai à de nombreuses fois reçu en entretien des parents ainsi qu'un accompagnant de leur choix. Tout ceci est évoqué en amont avec la personne concernée.

[ASS]

Voilà "M". C'est exactement le texte de loi qu'appliquent les ASS. Merci de le citer car j'avoue avoir eu la flemme d'aller le chercher. Je répète donc : il faut que cela soit une volonté de l'usager et non pas de l'accompagnant. Ce qui est parfois difficile à évaluer quand nous accompagnons un usager vulnérable, sous l'emprise d'une personne de son entourage qui lui est toxique.

Dans les faits, c'est bien plus compliqué que cela car des accompagnants toxiques, ça existe. Et quand l'usager vulnérable (avec pathologie psy ou non, personne âgée, etc.) nous formule la demande, on sent rapidement que la demande lui a été soufflée par l'accompagnant... bref, vous imaginez bien que dans les faits c'ets pas toujours facile à évaluer.