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Violences conjugales : et si l’on cessait de considérer les victimes uniquement comme « publics vulnérables » ?

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lesocial
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Violences conjugales : et si l’on cessait de considérer les victimes uniquement comme « publics vulnérables » ?

Message non lu par lesocial » 24 nov. 2023 10:13

La journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes, le 25 novembre, est l’occasion de rappeler l’universalité de ces violences, géographiquement et socialement.

L’enquête Virage (violences et...

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Po3m
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Re: Violences conjugales : et si l’on cessait de considérer les victimes uniquement comme « publics vulnérables » ?

Message non lu par Po3m » 02 déc. 2023 17:13

J'ai le sentiment qu'il y a un intérêt politique à ne pas pleinement considérer les victimes.

Les femmes ont un point commun avec les enfants : la Justice est clémente avec leurs bourreaux, où les condamnations, les peines sont globalement considérées par le public comme légères.

La problématique :

Si les peines à l'encontre des condamnés pour des méfaits de violence sur les femmes et/ou les enfants devaient être à la hauteur du réel préjudice subit, cela ruinerait l'économie du pays. Pourquoi ? Déjà parce que ces méfaits sont quotidiens. Les personnes à renvoyer devant les tribunaux sont légions. S'il fallait envoyer toute cette population en prison, ce sont d'innombrables centres pénitenciers qu'il faudrait construire, ce qui n'intéresse personne. Sans compter les refuges de secours pour les victimes qui sont en situation d'urgence et ont besoin d'une solution pour s'échapper de leur bourreau avec leurs enfants etc... Il faut le dire haut et fort, la priorité économique est ailleurs, non ?

Mais globalement, les femmes et les enfants ont toujours été maltraités et par leurs bourreaux et par une Justice qui n'est rendue qu'en demi-teinte.

S'il est "dangereux" économiquement d'assumer les conséquences de peines plus lourdes qui seraient prononcées à l'encontre de ces bourreaux, la Justice rendue sera toujours "bridée" par intérêt, et prononcera en majorité des peines relativement légères pour les souffrances commises et les dégâts infligés, causant de profonds traumatismes. La réparation commence d'abord par la reconnaissance de ce qu'on a subi et vécu. A mon sens, cela passe par une condamnation à la hauteur des dommages causés.

Enfin, mettre des moyens dans la prévention et la prise en charge de secours, mais cela aussi, cela a un coût assez dissuasif...

Est-ce structurellement et économiquement réaliste de mettre en place tous les moyens ? Non, ce n'est pas faisable et c'est bien là le problème.

NATTIE
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Re: Violences conjugales : et si l’on cessait de considérer les victimes uniquement comme « publics vulnérables » ?

Message non lu par NATTIE » 05 déc. 2023 03:28

Bonsoir Po3m,
J’espère que vous allez bien ?

Moi là , j’ai surtout compris que depuis l’air MeToo il y a eu un avant et après, même si ce n’est pas dit aussi explicitement !

Que nous ne pouvons pas toujours juger les situations de violence dans un couple sous le prisme de l’Emprise !
Qu’il y a donc de plus en plus de femmes qui vont porter plainte surtout pour des faits qui sembleraient moins dans des situations de survie mais de disputes spontanées qui tournent mal !!!

Qu’au lieu de regarder les femmes comme des éternelles victimes, ça serait nécessaire qu’elles soient indépendantes à tout niveau pour éviter de se retrouver dans un piège quand des conditions de vie se durcissent!

Malgré les différentes politiques publiques coordonnées avec toutes les évolutions des mœurs, de la compréhension de ce sujet sociétal car finalement cela touche toutes les catégories socioprofessionnelles, l’affranchissement , le plein accompagnement dans cette priorité , l’autonomie de la femme n’ont pas été assez mis en avant surtout dans l’accès Professionnel pour que l’être « vulnérable  » qu’elle paraît soit plus enclin à être dans un choix de vie dynamique et non subissant les aléas de la vie sans contrôle sur son existence !

Pour retrouver une estime d’elle-même, il manquerait ce Sens qui lui permettrait de reprendre le cours de sa vie en tant qu’actrice et pas qu’un cas social parmi tant d’autres ballotté dans des dispositifs lui renvoyant une image dégradée d’elle, même si au départ les intentions sont bonnes mais nonobstant le principal : la reconstruction qui passe forcément par l’émancipation

Alors le pognon, le pognon toujours et encore pour gérer toutes les nombreuses problématiques de notre société, quand on sait qu’il y a 30 millions d’actifs sur une population de 70 000 000 minimum , on ne va pas pouvoir faire des miracles pour tous !!!!!!
Sachant que la classe moyenne s’appauvrit et fait de son mieux pour honorer toutes les charges qui lui incombent comme elle peut , que tout repose sur leurs épaules actuellement !
Bien sûr je reste dans le concret, le réel et non dans la fiction du -on pourrait…., on devrait…..

Là ce sont surtout un regard, un positionnement dans l’approche par les différents acteurs porteurs de plans d’actions sur cette thématique qui ne sont pas suffisamment accentués à mieux valoriser la personne qui lui permettrait une pleine délivrance face à son marasme qui déjà l’a enfermé, en tout cas pour quelques unes dans la domination et la passivité…

NATTIE
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Re: Violences conjugales : et si l’on cessait de considérer les victimes uniquement comme « publics vulnérables » ?

Message non lu par NATTIE » 05 déc. 2023 04:07

https://www.radiofrance.fr/franceinter/ ... 23-6787500

Ça en dit Long sur les pensées véhiculées à une époque pas si lointaine qui pour moi expliquent encore un peu un « dédain » insidieux rencontré encore aujourd’hui sur ces sujets !

Je pense aussi au livre sur l’inceste -Triste tigre , dernier prix Femina , prix Goncourt des lycéens sur ce récit confessionnel où l’écrivaine raconte des viols par son beau-père où effectivement la mère est dans son monde avec ce mari qui mine toute cette famille sans qu’elle n’y voit aucun danger pour ses enfants….
Et assurément toute la responsabilité pécuniaire passe par cet homme !
D’ailleurs quand la mère a su cette horreur, ayant encore 2 enfants à élever et en formation d’infirmière , elle a du vivre encore une année avec le bourreau !!
Même si elle a épaulé sa fille pour porter plainte !

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