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Entre pauvres, on se comprend...

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Po3m
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Entre pauvres, on se comprend...

Message non lu par Po3m » 16 juil. 2025 23:40

Toi aussi, tu veux "personnaliser" ton fil de régie publicitaire sur le web ?
Moi non plus. Entre pauvres, on se comprend...

À l'ère du sans contact, où ne manque plus que le papier toilette à ton smartphone — et ça ferait du bien à certains pour leur rappeler à leurs bons souvenirs qu'ils font caca comme tout le monde — ce n'est pas facile d'écrire de l'art sur un morceau de carton en échange d'une petite pièce.
La sonnante, la trébuchante, celle qui tintait et faisait frémir les oreilles de De Funès dans L'Avare de Molière, c'est ce à quoi cela me fait penser : une drôlerie !

Allons bon : l'argent, le flouze, le pognon, le fric, le pèze, la thune, le blé, l'oseille, les ronds, la maille, les galettes, la radée, les artiches, les biftons, les pépettes, bref LES SOUS !

Ce qui rend les gens dingues — enfin, certains — capables d'imaginer des enlèvements de gens proches, voire même d'envoyer un doigt coupé... à la sicilienne ! Mais le code d'honneur en moins, parce que la racaille ne respecte rien.

Pas mieux que tous ces délinquants en col blanc, me direz-vous, et vous aurez probablement raison.
Pas mieux que ceux et celles qui, à distance, appuient sur le bouton — celui des "fins de droits" — ou quand la misère a, elle aussi, sa réglementation.
Pour garder bonne conscience. Pour prétendre être de bonne morale.

Faire économiser 2 ou 3 milliards, dit-on : combien de pertes humaines ?
Des gens fracassés ?
Bon nombre survivront, d'autres se foutront en l'air.

En fait, de combien de suicides sont responsables les conseils départementaux ?
Pas de chiffres de cause à effet ?
Ça ferait tache pour nos élus.

Je répète : NOS élus — qu'ils n'oublient pas qu'ils sont élus — et je ne mets pas tout le monde dans le même panier.
Mais la politique de la sanction, de la radiation, de l'humiliation, la répression exercée pour lutter contre les pauvres — et non contre ce qui génère et entretient la misère — c'est la politique de la honte.
Celle d'un échec collectif.
Celle d'une société qui ne sait pas se regarder en face !

Ces mêmes gens qui se réclament d'avoir droit d'exercer sereinement, dans des conditions de travail où ils doivent se sentir en sécurité (ce qui est normal en soi).

Je me demande simplement : comment font-ils pour aller rejoindre leur petite famille le soir, lorsqu’il a fallu prendre des décisions contre-productives — qui, si elles réalisent quelques économies à court terme — contribuent surtout à bousiller des vies, et génèrent de la souffrance, morale, sociale.

À l'ère du binaire, de la crypto et des IA génératrices de dégénérés qui ne jurent que par "le temps immédiat", celui du gain, toi aussi, tu es incité·e à parier, à jouer ta vie.
Et si tu n'en as pas les moyens, tu te feras simplement rouler dessus.

Enfin, tout ça pour en revenir à l'ère du sans contact.
À l'ère du zéro et du un.
À l'ère des robots — étymologiquement : esclaves.

La France doit s'aligner sur des pays sans valeur, où productivité rime avec destruction environnementale.
Le problème n'est pas le travail en soi.
Le problème, c'est "quel travail", pour ce que tu en as, pour ce que tu en tires, pour ce qu'il reste.

Les misérables, ce ne sont pas ceux qui en subissent les dictats et refusent de se plier à une norme pour une société malade.
Les misérables, ce sont ceux qui ont trop de pouvoir entre les mains et décident du sort d'autrui, le jettent comme un malpropre.

À l'ère du sans contact, cette époque où chacun, dans son coin, cherche son plus beau reflet dans le mirage de nos écrans.

Alors ? Toi aussi, tu veux "personnaliser" ton fil de régie publicitaire sur le web ?
Moi non plus. Entre pauvres, on se comprend...

Texte écrit par Po3m, un être humain radié de ses droits.
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Une petite pièce ? Envoie-la moi en zéro et un, des fois que le courant passerait entre nous.

Po3m
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Re: Entre pauvres, on se comprend...

Message non lu par Po3m » 19 sept. 2025 21:22

L'insécurité grandissante, y compris contre les forces de l'ordre.

Le hic, c’est que les conseils départementaux jouent leur rôle, mais l’insécurité augmente à cause de la misère sociale et des droits coupés aux plus démunis.

L’objectif d’économiser 2 milliards, qui justifie la réforme de Pôle Emploi, a pour conséquence une vague de personnes qui perdent leurs droits, se retrouvent au RSA, subissent menaces et sanctions, puis se font radier du RSA.

Je ne suis pas du côté de la délinquance, encoire moins la violence — rien ne peut la justifier — mais il faut regarder la situation sociale désastreuse dans tout un pays, et la façon dont les plus pauvres sont conspués et maltraités. Le dialogue entre les institutions et la population est rompu, surtout au sujet des plus fragiles.

La volonté de vouloir faire des économies n’est pas nouvelle. Rappelez-vous : Sarkozy, en 2007, a commencé par supprimer la Police de proximité. Puis on a supprimé les subventions des structures locales qui maintenaient du lien social et donnaient un sens aux jeunes. La politique de l’habitat a concentré la pauvreté et la précarité, ce qui a renforcé les problèmes de discrimination et de racisme.

Il faut étudier les choses en profondeur. Mais pour apporter des solutions, la société doit savoir se regarder en face, ce qu’elle est globalement incapable de faire : assumer sa part de responsabilité. Ces jeunes exploités par les trafiquants, qui les a abandonnés ? Cela n’excuse pas la violence, mais ce sentiment d’insécurité augmente car les moyens sociaux qui existaient autrefois ne sont plus déployés aujourd’hui. Pourquoi ? Parce que ça coûte trop cher. Parce qu’il faut « économiser ».

On parle de faire travailler plus longtemps les plus âgés. Ça veut dire quoi ? Que l’on ne compte plus sur la jeunesse. C’est un aveu d’échec. On ne mise plus sur les jeunes, qui se sentent encore davantage exclus. Le racisme aussi a gagné beaucoup de terrain. Quand je vois que Reims, et plus largement le Grand Est, bascule dans l’extrême droite, ça me révulse.

Pauvres de vous, et surtout pauvre France. Cette France qui a choisi de rouler pour un petit monde d’entre-soi alors que la situation est critique, et qui mène une politique répressive à l’encontre des plus modestes. Asservis corps et âmes pour un monde qui marche sur la tête, où l’on est censés s’aligner sur la productivité inhumaine des Chinois, payés à coups de trique. Le travail précaire est devenu la norme. La pénibilité, surtout celle des femmes, est non ou mal reconnue. Certains, dans leur mauvaise foi et leur privilège, annoncent même que la pénibilité n’existe plus depuis que nous avons fermé les mines !

On se maltraite et on se malmène les uns les autres. Nous ne sommes plus protégés par la société parce qu’elle est aux mains d’incompétents trop occupés à désigner le danger là où il n’existe pas, à psychiatriser la pauvreté, à sucrer les droits et donc les ressources. Résultat ? On fabrique des SDF. On en parle, des familles mises à la rue ? On en parle des organismes de logements sociaux qui pratique la discrimination et font la chasse aux pauvres ?

Vous connaissez Pavlov ? L’expérience de Milgram ? Des gens qui ne rencontrent plus le public, mais appuient sur des boutons « à distance », administrativement. Nous en sommes là. Nous avons atteint ce mur-là. Celui qui mène à désigner son prochain par des noms d’insectes — cafards, et j’en passe.

Tout cela nourrit ce que nous ne supportons plus au quotidien : la stigmatisation, la désignation de boucs émissaires. Certaines pratiques de nos institutions sont dégueulasses. Inhumaines. Le pire, c’est que les gens qui exécutent ces missions ont l’impression de faire du bien à la société.
Tu as l’impression que plus personne n’est responsable de rien, que chacun à son poste est en mode « rien à foutre » et fait juste l’autruche. Alors les plus privilégiés cherchent à sauver leurs meubles… mais jusqu’à quand ?
Pièces jointes
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Po3m
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Re: Entre pauvres, on se comprend...

Message non lu par Po3m » 07 nov. 2025 16:53

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Enfin ! Un magasin simple
qui propose des prix simples
pour des gens simples
aux moyens simples
car ils ont un travail simple au salaire simple,
et parfois même sont simplement au RSA,
quand ils ne sont pas sans le sou.

Le hic, c'est que si ça vire Extrême droite en 2027 si tentée que Reims (et plus globalement notre pays) se trouve déjà fortement teinté de bleu marine, il sera moins simple d'exploiter le chinois (provocation volontaire et non gratuite). Une mondialisation choisie pour laisser vos salaires à la baisse et vous permettre de consommer les produits importés à bas coût. Shein n'est pas la cause, mais le symptôme d'un choix de société, issu de choix politique que nous n'avons pas choisi. Le consommateur pauvre n'a pas à être éduqué, sinon tu fais "de son petit boulot précaire" un vrai travail avec un vrai salaire au lieu de le faire bosser pour de l'argent de poche et dans ce cas de Shein on n'en parlerait plus !

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