C'est vrai que ce n'est pas évident d'arriver à se positionner entre le TU et le VOUS.
Et puis en sortant de formation on a pleins de principes et sur le terrain on s'adapte.
Travaillant en Mission Locale, je pense que si mes collègues avaient vouvoyé les jeunes je les aurai tous vouvoyer... Mais ce n'est pas evident de continuer à vouvoyer quand on entend des TU de partout...Donc je me suis adaptée, et mis sur la meme lignée que mes collègues en adoptant le tutoiement...
Mais la distance professionnelle est, je pense, plus difficile à maintenir!
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Débat : tutoiement et travail social
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enasdra
Re: Débat : tutoiement et travail social
Merci à tous et toutes d'avoir aussi bien répondu !
Alors, si je schématise un peu, la question d'âge est importante globalement. Si l'interlocuteur est jeune, on tutoie forcément facilement.
Mais on peut constater aussi, à lire les posts, que chacun le fait un peu comme il le sent (ou le sent pas d'ailleurs !!!).
Je crois que là, on touche du doigt toute la subtilité et la complexité du rapport à l'accompagnement et la relation d'aide.
Pour ma part, lorsque j'interviens dans un foyer de jeune (entre 20 et 45 ans), j'ai tendance à tutoyer parce qu'eux me tutois et que ça vient tout seul.
Mais c'est vrai, comme vous, je vouvois lorsque la personne, pourtant déficiente mentale toujours, est plus âgée.
Pourquoi ? Je vous le demande ! C'est culturel ou naturel ou les deux peut être.
Quoi qu'il en soit, j'ai abdiqué d'essayer de faire comprendre mon point de vue à ma direction et à mes collègues de travail, qui, en bonne tête pensante, sont pleines de conseils de bonnes intensions mais ne baignent pas trop dans l'univers très tourné vers l'affectif de la déficience mentale !!! Alors oui, il y a de l'affectif, de l'affection dans nos pratiques et alors ? Nous ne sommes pas à nos postes que pour remplir des cases et des rapports et des dossiers, bref, que pour "faire de l'administratif", nous sommes aussi là pour écouter, parler, dialoguer... et forcément, le lien se tisse d'une manière ou d'une autre.
C'est vrai que c'est pas toujours facile de se positionner, mais je pense que c'est lorsqu'on se donne la peine de réfléchir à ce genre de "pratique" que l'on avance, à petit pas, mais toujours un pied devant l'autre.
Merci de vos participations qui me font avancer encore et encore...et à bientôt.
Alors, si je schématise un peu, la question d'âge est importante globalement. Si l'interlocuteur est jeune, on tutoie forcément facilement.
Mais on peut constater aussi, à lire les posts, que chacun le fait un peu comme il le sent (ou le sent pas d'ailleurs !!!).
Je crois que là, on touche du doigt toute la subtilité et la complexité du rapport à l'accompagnement et la relation d'aide.
Pour ma part, lorsque j'interviens dans un foyer de jeune (entre 20 et 45 ans), j'ai tendance à tutoyer parce qu'eux me tutois et que ça vient tout seul.
Mais c'est vrai, comme vous, je vouvois lorsque la personne, pourtant déficiente mentale toujours, est plus âgée.
Pourquoi ? Je vous le demande ! C'est culturel ou naturel ou les deux peut être.
Quoi qu'il en soit, j'ai abdiqué d'essayer de faire comprendre mon point de vue à ma direction et à mes collègues de travail, qui, en bonne tête pensante, sont pleines de conseils de bonnes intensions mais ne baignent pas trop dans l'univers très tourné vers l'affectif de la déficience mentale !!! Alors oui, il y a de l'affectif, de l'affection dans nos pratiques et alors ? Nous ne sommes pas à nos postes que pour remplir des cases et des rapports et des dossiers, bref, que pour "faire de l'administratif", nous sommes aussi là pour écouter, parler, dialoguer... et forcément, le lien se tisse d'une manière ou d'une autre.
C'est vrai que c'est pas toujours facile de se positionner, mais je pense que c'est lorsqu'on se donne la peine de réfléchir à ce genre de "pratique" que l'on avance, à petit pas, mais toujours un pied devant l'autre.
Merci de vos participations qui me font avancer encore et encore...et à bientôt.
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YB
Re: Débat : tutoiement et travail social
Bonsoir,
Beaucoup trop de familiarité à mon goût de la part de certain(ne)s...
Le respect de l'autre commence par le vouvoiement sur le forum...
Ce rappel de politesse pourra peut-être éviter des familiarités de la part de certaines personnes envers les usagers du style :
"petit", "jeune homme", "ma belle", "mamie", "mémé", "tata",... et le tutoiement d'office ! (maltraitance passive).
Ce comportement est le signe d'un manque de professionnalisme et doit être dénoncé.
Belle soirée à tous
YB
Beaucoup trop de familiarité à mon goût de la part de certain(ne)s...
Le respect de l'autre commence par le vouvoiement sur le forum...
Ce rappel de politesse pourra peut-être éviter des familiarités de la part de certaines personnes envers les usagers du style :
"petit", "jeune homme", "ma belle", "mamie", "mémé", "tata",... et le tutoiement d'office ! (maltraitance passive).
Ce comportement est le signe d'un manque de professionnalisme et doit être dénoncé.
Belle soirée à tous
YB
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françois
Re: Débat : tutoiement et travail social
Bonsoir à tous,
je vais me permettre de vous donner mon avis sur la question du tutoiement qui à mon sens résume la question de la distance, notamment la distance professionnelle.
Je mettrais un bémol concernant les différents forums. Il est d'usage d'utiliser le tutoiement plutôt que le vouvoiement question de rapidité à l'écriture.
Pour le reste je crois que l'on risque de s'égarer en se concentrant sur la forme plutôt que sur le fond. la juste distance pour moi est affaire de considération. Quelqu'un peut me vouvoyer et me dire des Monsieur est être complètement indifférent à ma souffrance ou à ma problématique. Personnellement je préfère quelqu'un qui me tutoie et m'appelle papy et me considère comme une personne humaine digne d'écoute.
Pour moi le respect se situe dans la qualité de la rencontre, pas dans la forme du discours.
Puis j'ai une question si j'ai du mal a tolérer le tutoiement de l'autre, puis je dire que je suis tolérant?
Pour finir je pense que ni le vouvoiement, ni le tutoiement ne permettent d'évaluer le respect de la relation.
Je vous souhaite une très bonne nuit.
je vais me permettre de vous donner mon avis sur la question du tutoiement qui à mon sens résume la question de la distance, notamment la distance professionnelle.
Je mettrais un bémol concernant les différents forums. Il est d'usage d'utiliser le tutoiement plutôt que le vouvoiement question de rapidité à l'écriture.
Pour le reste je crois que l'on risque de s'égarer en se concentrant sur la forme plutôt que sur le fond. la juste distance pour moi est affaire de considération. Quelqu'un peut me vouvoyer et me dire des Monsieur est être complètement indifférent à ma souffrance ou à ma problématique. Personnellement je préfère quelqu'un qui me tutoie et m'appelle papy et me considère comme une personne humaine digne d'écoute.
Pour moi le respect se situe dans la qualité de la rencontre, pas dans la forme du discours.
Puis j'ai une question si j'ai du mal a tolérer le tutoiement de l'autre, puis je dire que je suis tolérant?
Pour finir je pense que ni le vouvoiement, ni le tutoiement ne permettent d'évaluer le respect de la relation.
Je vous souhaite une très bonne nuit.
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doudou
Re: Débat : tutoiement et travail social
Les anglo-saxons ont évacué le problème avec leur "you", Camille a même fait une jolie chanson là-dessus.
Est-il bien nécessaire
de me dire vous plutôt que tu,
si c'est pour par derrière
me botter le cul ?
Là-bas en Angleterre
ils se disent tous you
c'est plus clair,
de To-to, Tony Blair, à Lizarazu.
"Tout est boue sur la terre",
dit l'hippopotame en tutu,
"au lit comme à la guerre
on est tout poilus !"
"C'est la faute à Voltaire"
m'a dit ce cocu de cocker
"s'il te faut des barrières,
pour me croquer crue".
Tu c'est trop tralalalère,
vous un tantinet statutaire,
alors autant se taire
et se sauter nus.
Est-il bien nécessaire
de te dire vous plutôt que tu ?
Est-ce pour qu'au nom du père,
du coup je vous tue ?
Que fout dans cette affaire
le pot à Chatou au grand air ?
Des mots doux tous en paires
Au studio d'Abou.
Là-bas en Angleterre
ils se disent tous you,
c'est plus clair,
de To-to, Tony Blair, à Lizarazu.
"Tout est boue sur la terre",
dit l'hippopotame en tutu,
"As-tu vu l'univers,
quand il éternue ?"
Tu c'est trop tralalalère
vous un tantinet pète-au-cul
saucisson, serpillières
et chapeaux pointus...
...et faire la bise/biz/bisous à des personnes qu'on ne connaît absolument pas, on interprète ça comment, hein?
ps : c'est histoire d'alimenter ce débat passionnant
Doudou
Est-il bien nécessaire
de me dire vous plutôt que tu,
si c'est pour par derrière
me botter le cul ?
Là-bas en Angleterre
ils se disent tous you
c'est plus clair,
de To-to, Tony Blair, à Lizarazu.
"Tout est boue sur la terre",
dit l'hippopotame en tutu,
"au lit comme à la guerre
on est tout poilus !"
"C'est la faute à Voltaire"
m'a dit ce cocu de cocker
"s'il te faut des barrières,
pour me croquer crue".
Tu c'est trop tralalalère,
vous un tantinet statutaire,
alors autant se taire
et se sauter nus.
Est-il bien nécessaire
de te dire vous plutôt que tu ?
Est-ce pour qu'au nom du père,
du coup je vous tue ?
Que fout dans cette affaire
le pot à Chatou au grand air ?
Des mots doux tous en paires
Au studio d'Abou.
Là-bas en Angleterre
ils se disent tous you,
c'est plus clair,
de To-to, Tony Blair, à Lizarazu.
"Tout est boue sur la terre",
dit l'hippopotame en tutu,
"As-tu vu l'univers,
quand il éternue ?"
Tu c'est trop tralalalère
vous un tantinet pète-au-cul
saucisson, serpillières
et chapeaux pointus...
...et faire la bise/biz/bisous à des personnes qu'on ne connaît absolument pas, on interprète ça comment, hein?
ps : c'est histoire d'alimenter ce débat passionnant
Doudou
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gé
Re: Débat : tutoiement et travail social
Pour continuer sur le sujet du tutoiement, je pense aussi que tout dépend du contexte...
Ma soeur a fait un an d'études au Québec, et les gens se tutoient (ils utilisent le tu comme le you anglais). Pour elle, c'était bizare de tutoyer un prof, mais très vite, elle s'y est habituée : il y avait de la distance et du respect comme en France; ce n'était pas le même tutoiement qu'avec des copains...
Ma soeur a fait un an d'études au Québec, et les gens se tutoient (ils utilisent le tu comme le you anglais). Pour elle, c'était bizare de tutoyer un prof, mais très vite, elle s'y est habituée : il y avait de la distance et du respect comme en France; ce n'était pas le même tutoiement qu'avec des copains...
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isabô
Re: Débat : tutoiement et travail social
Vouvoiement et tutoiement
Le tutoiement, c’est la promiscuité et la promiscuité, c’est le risque d’être agressée. Au contraire, quand on me vouvoie, je me sens bien : on me respecte, on me laisse mon espace et ma liberté. C’est pour ça que je me sens tout de suite plus proche de la personne. Avec le tutoiement, je reste sur mes gardes. Avec le vouvoiement, je peux avoir l’illusion d’être en sécurité. Aucun violeur n’a jamais dit : « Je vous aime » à ses victimes. Alors que combien leur ont fait supporter des : « Je t’aime » ?
Isabelle Alonso
Le tutoiement, c’est la promiscuité et la promiscuité, c’est le risque d’être agressée. Au contraire, quand on me vouvoie, je me sens bien : on me respecte, on me laisse mon espace et ma liberté. C’est pour ça que je me sens tout de suite plus proche de la personne. Avec le tutoiement, je reste sur mes gardes. Avec le vouvoiement, je peux avoir l’illusion d’être en sécurité. Aucun violeur n’a jamais dit : « Je vous aime » à ses victimes. Alors que combien leur ont fait supporter des : « Je t’aime » ?
Isabelle Alonso
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Sophie
Re: Débat : tutoiement et travail social
J'ai travaillé auprès de SDF. Les bénévoles les tutoyaient systématiquement, au prétexte que c'est le langage de la rue (oui mais qui vit dans la rue ? eux ?) et que c'est plus chaleureux. J'ai tenu au vouvoiement (positionnement professionnel), et cela a permis d'instaurer une relation différente plus autonomisante. Je crois que le tutoiement capte l'autre dans une relation faussement amicale (faussement car inégalitaire)et ne l'aide pas à prendre des distances, à se séparer... un jour.