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Sensation de couler

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Enid80
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Sensation de couler

Message non lu par Enid80 » 08 janv. 2025 11:28

Bonjour à tous

Je viens vers vous car j'ai besoin de vider mon sac ... Je suis désolée d'avance pour le pavé.

Je suis diplômée ASS depuis 2023. La formation était une reprise d'études, et il s'agissait d'une reconversion qui était réfléchie. La première année s'est bien passée, je me sentais très bien, plutôt confiante, j'avais la sensation d'être cohérente dans mes réflexions... Je me suis beaucoup investie.

Cela s'est progressivement dégradé en deuxième année, avec une angoisse progressivement envahissante et paralysante sur les différents lieux de stage. Mais, je mettais ça sur le compte de la fatigue, des rendus, du début de la professionnalisation, de l'absence de confiance en soi...

C'est allé de mal en pis, un point culminant a été franchi avec l'étape du mémoire, qui a été un véritable blocage. Ce stress paralysant m'a suivi également sur mon lieu de stage, avec des difficultés à m'autonomiser et prendre confiance, à cadrer les entretiens... J'ai fait ce que j'ai pu, mais je pense que je n'ai pas su l' investir à 100% et qui est, encore là, un grand regret.

C'était une période compliquée, où je me suis trouvée diminuée physiquement et psychiquement, avec une sensation de tête vide, de problèmes de mémorisation, d'organisation qui perdurent encore aujourd'hui...
Malgré tout, j'ai eu mon diplôme avec de très bons résultats et j'en étais très fière. Je me disais que cela irait mieux en exerçant, que je serais plus autonome, que ma confiance en moi dans le travail se forgerait au fur et à mesure.

J'ai pu trouver très rapidement un travail dans une asso, un CDI. Mais voilà, cette première expérience a été très complexe. Il s'agissait d'un poste avec une surcharge de travail ++, avec une forte disponibilité qui n'était pas compatible avec ma vie familiale, un climat assez délétère, et avec un public assez complexe que je n'avais pas eu l'occasion de découvrir lors de mes stages. Je me suis sentie seule sur ce poste.

Il faut le dire également, je pense que l'état de fatigue lors de la formation, qui m'a beaucoup fragilisé, était encore présent. Il y avait nécessité de trouver vite, mais avec le recul, j'aurais peut être dû prendre un temps supplémentaire de repos (j'ai pu avoir deux mois avant ma prise de poste)...
Bref, ce cocktail a fait que mon état physique et mental s'est très vite dégradé, je n'arrivais plus à prendre du recul sur les situations, impossible de prendre des décisions seules... Dès lors, je ne me suis plus reconnue.

Sentant que je ne pouvais plus continuer car en souffrance ++, j'ai donc démissionné de ce CDI. Cela m'a permis de reprendre un peu mon souffle. Toutefois, je ne suis pas sortie indemne de cette expérience, ma confiance en soi déjà basse ne s'est pas améliorée. Là encore, je me suis sentie très fragile.

Le contexte faisait que je devais cependant retrouver vite un travail... J'ai donc enchaîné mes deux expériences. J'ai pu intégrer une autre asso, cette fois ci dans le secteur médico social. Les conditions de travail sont bien meilleures, le rythme est plus tenable, l'ambiance de travail est saine, on a le temps pour travailler avec les familles ... En soi, c'est ce que je recherchais pour me reconstruire w et tout devrait rouler...

Au début, cela se passait bien, mais j'ai toujours eu cette angoisse permanente, cette sensation de tête vide et de brouillard mental a continué ... cette impossibilité de réfléchir aux situations aussi. A ce jour, je m'estime peu autonome sur mon poste malgré les mois passés. Je sollicite souvent mes collègues pour des questions qui me paraissent pas pertinentes , je demande trop souvent des avis et ne suis plus disposée à prendre des décisions, trop paralysée, peur de mal faire.... J'ai des problèmes de mémorisation, d'organisation malgré les outils mis en place, des difficultés à me positionner... et J'ai la sensation que cela se ressent dans l'équipe.

Cela fait maintenant 8 a 9 mois de présence dans cette asso, et je ne peux plus nier l'évidence : je n'y arrive pas, et je n'y arrive plus, j'ai la sensation de couler... J'essaie de maintenir mon investissement, je le dois aux usagers.

Lorsque j'en parle à mes supérieurs, il ne semble pas avoir de problèmes particuliers, on me renvoit que l'on est content de ce que je fais... mais je me sens, moi, en grandes difficultés. Je sais que les problèmes sont uniquement liés à de la confiance en soi, je fais de mon mieux...

Mais je ne me reconnais plus, celle que j'étais au début de la formation, empathique, souriante, posée et réfléchie, et celle que je suis aujourd'hui, qui est tout l'inverse...

J'éprouve énormément de culpabilité et de honte de cette situation. Je me suis énormément investie dans ma formation, tant financièrement que personnellement parlant. J'ai toujours eu de bons retours.

Je suis diplômée depuis peu de temps avec peu d'expérience. Je devrais avoir la niak, mais force est de constater que je me sens juste à côté de la plaque, avec la sensation de ne plus savoir penser... Il est a préciser que je travaille avec un camarade de promo, plus jeune, qui, lui, se débrouille très bien et pour qui j'ai énormement d'admiration ... Mais cela me renvoie également l à mes difficultés.

Je précise que je suis suivie par une psy avant même le début de ma formation. Le travail avec elle a été très salvateur pendant les premières années (c'est ce qui m'a permis de me réorienter, d'être plus ancrée), mais j'ai la sensation que mon état se dégrade depuis la deuxième année de formation, sans que je ne parvienne à retrouver de l'énergie...

A ce jour je ne sais plus quoi faire, je n'ai pas envie d'être un poids pour mon équipe ni pour les usagers qui ont besoin de quelqu'un de solide, qui a une faculté de réflexion et de prise de recul que j'estime ne plus avoir. Je ne pensais jamais arriver jusque là, j'ai honte de cette situation.
Je me questionne sur l'utilité d'un arrêt maladie , et sur la suite bien entendu (est ce que le social / médico social me correspond vraiment ? Est ce que je suis trop fragile ? Dois je faire une pause du social ? Est ce que j'arriverai à me maintenir dans un poste ? ).

Je me demandais si vous aviez déjà vécu ce genre de situation, en tant que jeune pro ou as confirmé(e).

Je vous remercie du temps que vous avez pu consacrer à la lecture de ce message

Mimi
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Re: Sensation de couler

Message non lu par Mimi » 10 janv. 2025 14:30

Bonjour,

ce n'est pas facile ce que vous pouvez vivre et je ne dirais pas lié à un manque de motivation ou de professionnalisme mais peu être un trop plein.
peut être que ce vous avez besoin c'est de vous poser, de prendre du temps pour vous et après de voir ce que vous faites en terme de travail.
Est ce qu'un arrêt peut être envisageable financièrement ?

gina
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Inscription : 05 févr. 2020 14:24

Re: Sensation de couler

Message non lu par gina » 13 janv. 2025 12:17

Bonjour,
Vous décrivez très bien ce qu'est l'angoisse. Si vous aviez un devoir à écrire sur ce sujet vous auriez la meilleure note. Oui un arrêt maladie de quelques jours au moins vous permettrait de faire une pause mais ne réglera pas le problème. Un petit traitement contre l'angoisse en attendant de trouver une solution. Soit prescrit par votre médecin soit pas les plantes ( Fleurs de Bach par exemple) Apparemment votre employeur est satisfait de vous donc le problème c'est bien votre ressenti et vos hésitations - un des éléments de l'angoisse.
Êtes vous toujours suivi par une psychologue ?
Peut-être que le travail social ne vous convient pas mais peut-être aussi que votre psychologue ne vous convient pas.
Bon courage
Gina

Lily_la_Souris
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Re: Sensation de couler

Message non lu par Lily_la_Souris » 14 janv. 2025 08:50

Bonjour Enid,
Juste une question : est-ce que tu doutes de ton orientation pro, est-ce que tu te sens bien dans la voie que tu as choisie ?
Je ressens exactement la même angoisse que toi (je suis en cours de formation), je me reconnais dans tes paroles, mais en m'analysant je situe mon angoisse au niveau de l'orientation professionnelle, et ma psy n'arrête pas de me dire que je suis sur la bonne voie, mais au vu des souffrances que j'endure (je me force à aller en cours, et à aller en stage, j'ai la boule au ventre) j'ai de sérieux doutes sur mon choix de carrière :cry:

Enid80
Messages : 2
Inscription : 08 sept. 2021 09:22

Re: Sensation de couler

Message non lu par Enid80 » 14 janv. 2025 23:30

Bonjour Mimi, bonjour Gina, bonjour Lily

Tout d’abord, je souhaitais vous remercier du temps consacré à la lecture de mon post, de votre écoute et de vos retours.
Depuis la rédaction de ce message, j’ai effectivement pris la décision d’en parler à mon médecin qui a posé le diagnostic de burn out. Je suis en arrêt de travail, mais culpabilise beaucoup de cette situation, vis-à-vis du service, des collègues, de ne rien faire... J’essaie de me concentrer sur le fait que cette période pourrait m’aider dans mon introspection et dans mes questionnements.

@Gina : vous le relevez bien, l’angoisse est une très vieille « colocataire » :’). J’ai effectivement conscience que cet arrêt de travail n’est pas une solution sur le long terme. Des traitements médicamenteux contre l’angoisse ont déjà été prescrits, mais finalement déconseillés par mon médecin au regard des effets secondaires et du risque d’accoutumance (et ça me va très bien finalement), j’ai tenté les compléments alimentaires. En soit, la psychothérapie reste la première indication en termes de prise en charge.
Je suis toujours accompagnée par ma psychologue, que je vois régulièrement depuis des années. Vous avez soulevé un point important, je me questionne depuis quelques temps sur le fait de changer de professionnelle, car je me sens moins alignée avec les techniques thérapeutiques proposées et donc, moins en progrès. Peut être que cela pourrait être un autre axe à envisager, avant de requestionner définitivement ma légitimité dans le travail social.

@Lily : tout d’abord, je te souhaite bon courage pour ta période de formation, qui est très enrichissante mais pas de tout repos. Tu es en quelle année actuellement ?
Je suis désolée d’apprendre que tu passes également par cette phase de doute très inconfortable et compatis pleinement à ta situation, qui m’a l’air similaire.

Actuellement, je doute de mon orientation professionnelle. Au cours de mes contrats, j’ai déjà expérimenté des moments où je me sentais bien dans ce que je faisais, où je me sentais à ma place, mais qui finissaient toujours par retomber en angoisse, avec le sentiment d’incompétence en sus…

Ces doutes étaient déjà présents en formation, mais je pensais (ou préférais croire ?) que cela était inhérent au processus de formation, même si je n’ai jamais osé en parler à mes camarades... Je redoutais le moment où j’allais devenir pro (les stages ont été validés et réussis, mais toujours difficiles à vivre), tout en ayant envie d’être autonome. Comme toi, ma thérapeute, mes proches et mon environnement professionnel m’ont poussé et me poussent à continuer, n’ont jamais requestionné (du moins, à ma connaissance) ma légitimité dans le travail social ou la formation. Cela peut être encourageant, mais on se sent toujours seule face à nos questionnements.

J’ai beau réfléchir et analyser la situation, je suis incapable de savoir si ce doute et ces remises en question fréquentes sont une manifestation de l’angoisse qui était déjà présente et qu’il faut de toute façon traiter, ou une véritable inadéquation dans l’orientation professionnelle (ou peut être que ce doute est inconsciemment entretenu, parce que la question de la légitimité dans ce poste est trop douloureuse au regard du chemin parcouru… ?).

De ton côté, est-ce que tu as déjà eu l’occasion d’échanger avec tes camarades de promo (tu n’es peut être pas seule à ressentir ces doutes et de cet inconfort ?) et/ou avec tes responsables de formation ? Comment cela se traduit pour toi au quotidien ?

En tout cas, je vous remercie encore de vos différentes réponses

Lily_la_Souris
Messages : 8
Inscription : 14 janv. 2025 08:35

Re: Sensation de couler

Message non lu par Lily_la_Souris » 15 janv. 2025 16:17

Coucou Enid,
Ce que tu racontes me touche beaucoup, et j'espère sincèrement que cette petite pause te fera du bien.
Tu n'as aucune raison de culpabiliser, et si le médecin t'as prescrit un arrêt, c'est que tu en avais besoin. Tu devrais en profiter pour faire le vide, décrocher un peu. Ça ne sert à rien de se pointer au travail quand on n'est pas en forme (je l'ai bien constaté quand j'ai commencé à souffrir d'insomnies). La culpabilité n'est pas le meilleur moteur je pense haha... Vois cette pause comme l'occasion de prendre un second souffle, ou reprendre ton élan avant de sauter plus loin et plus haut !

Pour répondre à ta question : je suis en première année, je suis en train de finir le 1er stage, et me prépare déjà pour le second. Je partage complètement ton témoignage sur la difficulté de faire part de ses doutes à des proches ou des collègues. J'ai à la fois honte, et me sens gênée de me montrer peu sûre de moi. Je n'ai pas envie d'inquiéter mes proches, et je n'ai pas envie de décourager les collègues surtout durant les périodes de regroupement en cours où tout le monde est un peu fatigué. Paradoxalement, c'est moi qui joue les boute-en-train et qui les encourage, alors que je suis peut-être la plus angoissée !
Dans l'école, nos référents restent difficiles à joindre (ils ne répondent quasiment jamais aux mails, et on les croise rarement...). Je trouve ça vraiment dommage, même si je n'ai pas envie de la blâmer : je ne sais pas combien l'école les paie, je ne connais pas leur charge de travail, et ça ne doit pas être évident de recevoir 50 ou 100 mails par jour sur certaines périodes. Par contre je ne suis pas la seule étudiante à m'en plaindre, et il y a une forme de désillusion et de résignation chez beaucoup d'entre nous. Je pense que cela donnera une mauvaise image de l'école à la longue (je tairai son nom ici, bien sûr).
J'ai parlé de mes doutes à un seul étudiant, qui semble comprendre sans juger, et qui tout simplement m'a souhaité de "trouver ma voie" et ne trouve rien de bizarre dans le fait de remettre en question ses choix de carrière. Les autres, à demi-mot, ne semblent pas en position de comprendre et la réponse qui arrive très vite c'est : "mais c'est dommage", "pourquoi", "qu'est-ce qui ne va pas"... Globalement, je te confirme qu'on se sent facilement seule dans ces situations, et les proches jouent parfois à leur insu un mauvais rôle en "nous poussant" dans une certaine direction. J'avoue que parfois ça m'énerve, et je leur en veux au fond de moi de leur incompréhension...

Par contre, comme je suis "un peu" plus âgée que la moyenne des étudiantes (non je ne vais pas dire combien haha) j'ai déjà expérimenté les doutes professionnels dans mes précédentes expériences, que ce soit quand j'étais dans le commerce, ou dans le soin. J'ai toujours été un peu "en quête" de la bonne voie professionnelle, celle où je pourrais m'épanouir. J'ai raté le coche quand j'ai eu mon bac et que j'ai "obéi" à mes parents en allant là où ils voulaient que j'aille... aujourd’hui, j'essaie de rattraper le temps perdu.

Donc, ma psy m'a orientée vers la filière ES, en voyant que j'avais une forte affinité avec le public jeune et le volet éducatif en général. J'avais déjà des doutes, car les champs "handicap" ou "insertion" ne m'intéressaient pas du tout, et l'accompagnement des publics dits "spécifiques" non plus, enfin : ce n'est pas mon premier choix de travail. Seulement, ma psychologue a fait un récapitulatif de mes expériences (accompagnatrice, aide en soins médicaux, conseillère clientèle) et m'a convaincue que j'étais faite pour être ES. J'ai posé quelques arguments, notamment que certains secteurs ne m'intéressaient pas, mais elle m'a dit qu'une fois diplômée je pourrais aller là où je voulais. Alors j'ai tenté la formation, mais voilà : je ressens mot pour mot ce que tu ressens, on dirait presque que c'est moi qui parle haha ! Le stage à peu près validé et réussi mais très difficile à vivre, à tel point que je dors très mal et que je sors difficilement du lit... Pourtant j'expérimente des moments où je me sens vraiment à ma place, comme toi ! Ça se passe bien, une heure, une matinée, ou une journée, puis bam ! Ça retombe en angoisse. Les collègues ne s'en rendent pas vraiment compte (enfin, je crois) en tous cas je fais tout ce que je peux pour le cacher.

Je me retrouve complétement dans tes autres questionnements: ma psy m'a super bien accompagnée jusqu'à maintenant, à un niveau personnel, mais je sens que là ça la dépasse un peu. Je me demande si je ne devrais pas m'adresser à un spécialiste de l'orientation professionnelle plutôt.
Et je pense que mes angoisses se situent plutôt là-dedans : dans le doute sur la voie (ou la voix haha) à suivre. J'ai l'impression que j'ai obéi à la psy comme j'avais obéi autrefois à mes parents tyranniques et maltraitants... Il ne se passe pas un jour sans que je songe à "tout plaquer", sachant que notre filière sociale est réputée difficile et avoir un gros impact sur l'état mental du travailleur social, d'où les cours sur le positionnement, la nécessité de prise de recul, etc.

Mais j'ai remarqué que tu avais utilisé des termes comme "légitimité", "sentiment d'incompétence". Peut-être que toi tu manques juste d'un peu de confiance en toi-même ? Nous travaillons souvent dans des milieux stressants, avec des problématiques humaines profondes... peut-être qu'il faut juste que tu trouves une structure avec une petite équipe, un public qui te convient, le temps que tu t'enracines complètement et que tu mûrisses ta posture professionnelle ?

En tous cas je suis très très admirative de toi et de ton parcours ! Tu as réussi à continuer malgré tout et à obtenir ton diplôme ! Sois fière de ce que tu as fait, garde ton précieux parchemin, mais prends le temps de réfléchir où te poser et à quel rythme...

Par exemple, j'ai une amie éducatrice qui a arrêté sa carrière il y a deux ou trois ans, avant de se lancer dans la filière soudure !! Non seulement elle s'éclate dans ce qu'elle fait, mais apparemment c'est une très bonne soudeuse ! Alors qu'elle m'avait exprimé à quel point elle vivait mal le travail social...
À mon avis, tout est possible, mais chacun doit se sentir bien là où il est, c'est fondamental à mon avis. Mais je pense qu'il faut aussi comprendre d'où viennent nos angoisses, et ça ce n'est pas simple... tu vois, j'ai eu un parcours familial difficile, je suis sortie en miettes d'une relation très toxique avec mon conjoint, j'ai subi une agression en rentrant chez moi un soir (nez et orbite fracturés) et autant cela peut me rapprocher de certains usagers, autant parfois quand je rentre à la maison je me sens désarçonnée, angoissée, mal dans ma peau... je me demande si je suis faite pour revivre à travers les autres les souffrances de ma propre vie.

Donc voilà Enid, je te souhaite le meilleur, et pour moi : tu as été très courageuse, et tu as déjà achevé le plus important : finir ta formation et obtenir ton diplôme, et on sait que ça réclame beaucoup d'efforts et de sacrifices. Il est temps à présent de t'occuper un peu de toi ;)

gina
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Re: Sensation de couler

Message non lu par gina » 16 janv. 2025 12:25

Bonjour,
tout d'abord je tiens à vous dire à toute les deux que le rôle du psychologue n'est pas de faire de l'orientation professionnelle mais de faire un cheminement avec vous pour débloquer ce qui est angoissant et Lily pose la trame en parlant de ses parents maltraitants. Elle dit aussi probablement faire pareil avec la psychologue et peut-être son entourage : faire ce qu'on lui dit. Se trouver est quelque chose de difficile : construire des valeurs, savoirs nos compétences, dans quelle relation on est à l'aise et soi même... Un grand chemin à prendre. Et effectivement, peut-être que certains métiers sont plus angoissants que d'autres. Donc dans ce cas, pourquoi ne pas envisager de questionner un spécialiste de l'orientation avec le risque aussi qu'il ou elle vous montre un chemin qui ne sera pas forcément en accord avec un moi profond. Dans le travail social on peut en effet être proche du public parce qu'on a vécu soi même des épisodes de vie difficile. C'est utile mais pas suffisant. Cependant faire un parcours avec un psy compétent est aussi un moyen d'avancer dans son métier et de comprendre les ressorts des difficultés de l'autre et de réaliser des actions utiles.
Il faut aussi savoir que l'angoisse, dont par définition on ne connait pas l'origine et surtout comment elle s'est construite ( sinon il n'y aurai plus d'angoisse) trouve toujours un chemin dans le quotidien pour aller se fixer. Les personnes très angoissées peuvent l'être pour quelque chose mais si le problème est réglé, elles le seront pour autre chose etc.....
Je sous souhaite de trouver une route à prendre pour vous apaiser.
Gina

Lily_la_Souris
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Re: Sensation de couler

Message non lu par Lily_la_Souris » 17 janv. 2025 10:02

Merci pour ces mots, Gina ❤️ c'est réconfortant de te lire. Je trouve très pertinent la distinction psy/spécialiste de l'orientation. Je pense m'orienter vers ce dernier. J'ignore encore ce que je vais faire le prochain mois (mon prochain lieu de stage vient de fermer ses portes :shock: ). C'est peut-être un signe :lol:

ElGato
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Re: Sensation de couler

Message non lu par ElGato » 21 janv. 2025 20:02



Bonjour Lily !

Je viens vers toi car je me reconnais en toi. Seulement, je suis actuellement en 3ème année.

Je pense effectivement que le « trop-plein » est souvent l’une des causes les plus fréquentes de ta situation.

J’espère que ça va mieux !

Danii
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Inscription : 15 févr. 2025 16:47

Re: Sensation de couler

Message non lu par Danii » 15 févr. 2025 21:20

Bonjour Lily,

Je trouve ce message très intéressant notamment par rapport à mon sujet de mémoire.

En fait, je suis travailleur social dans l'habitat et je prépare un Master recherche en travail social et pour les besoins de mon projets de mémoire,
je dois réaliser des entretiens avec des personnes engagées dans une formation des métiers du social (diplôme d'Etat ou non), et des personnes
déjà en poste.

En fait, je cherche à comprendre les motivations qui poussent à choisir ce type de carrière, et je m'interroge sur les différences de représentations
et de pratiques qui pourraient exister suivant le cursus choisi.

Si vous avez un peu de temps à me consacrer, j'aimerai vous proposer un entretien via Teams afin que je puisse enregistrer l'échange qui sera
anonyme et utilisé uniquement dans le cadre de mon projet. Ici je note bien les doutes que vous décrivez et nous pouvons échanger à ce sujet également si vous souhaitez mon point de vue de professionnel.

Je vous remercie d'avance pour votre retour, et si vous l'acceptez, un entretien qui selon moi serait mutuellement enrichissant.
Lily_la_Souris a écrit :
14 janv. 2025 08:50
Bonjour Enid,
Juste une question : est-ce que tu doutes de ton orientation pro, est-ce que tu te sens bien dans la voie que tu as choisie ?
Je ressens exactement la même angoisse que toi (je suis en cours de formation), je me reconnais dans tes paroles, mais en m'analysant je situe mon angoisse au niveau de l'orientation professionnelle, et ma psy n'arrête pas de me dire que je suis sur la bonne voie, mais au vu des souffrances que j'endure (je me force à aller en cours, et à aller en stage, j'ai la boule au ventre) j'ai de sérieux doutes sur mon choix de carrière :cry:

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