TC : La crise sanitaire que nous traversons à des effets importants sur la santé psychique de nombre de nos concitoyens. Qu’en est-il des plus jeunes ?
TC : La crise sanitaire que nous traversons à des effets importants sur la santé psychique de nombre de nos concitoyens. Qu’en est-il des plus jeunes ?
L’adolescence est une étape critique pour le développement du cerveau. Il s’agit d’une période de maturation durant laquelle le cerveau se transforme pour aboutir au stade adulte, ce qui se traduit par la survenue d’importants processus plastiques et dynamiques dans diverses régions cérébrales.
Or, la consommation d’alcool durant l’adolescence altère la plasticité du cerveau et provoque des changements structurels et fonctionnels dans des zones encore immatures (cortex préfrontal, système limbique), ce qui entraîne des déficits cognitifs et comportementaux. Ces changements, en parallèle avec la sécrétion d’hormones sexuelles et de stress qui se produit à cette période, peuvent affecter la maîtrise de soi, la prise de décision et les comportements à risque, ce qui contribue à augmenter l’anxiété et l’abus d’alcool.
Les adolescents peuvent avoir une perception du risque et de la récompense différente de celle des adultes, en particulier dans les situations d’excitation émotionnelle intense. De ce fait, quand ils sont soumis à un stress, leur prise de décision est davantage affectée.
Si l’on regarde de plus près le comportement des jeunes, 38 % des filles et 43 % des garçons déclarent abuser de l’alcool. Ces consommations excessives se produisent principalement durant les week-ends et les vacances. Partant de ce constat, nous avons cherché à déterminer quels sont les facteurs génétiques et psychologiques impliqués dans l’abus d’alcool au cours de cette période de l’existence.
Le mercredi 14 avril, la décision de la Cour de cassation consécutive à l’assassinat de Sarah Halimi semait la stupéfaction. L’auteur d’un crime antisémite commis sous l’emprise de la drogue ne serait pas condamné, parce qu’il ne serait pas jugé. Dans la foulée de cette décision, le chef de l’État, qui avait déjà évoqué « un besoin de procès », annonçait par la voix de son ministre de la justice une réforme imminente de l’irresponsabilité pénale des fous.
Ce principe, qui a motivé une décision judiciaire perçue comme scandaleuse par une partie de l’opinion, est pourtant un principe essentiel du droit et de la morale de tradition romaine, tels qu’ils prennent forme dans l’Antiquité et dont notre code pénal est le dernier héritier.
Faire retour sur son moment fondateur est à la fois un moyen de mieux le comprendre et de constater qu’il a toujours suscité frictions politiques et révoltes intellectuelles.
Pour Emmanuel Macron, « la drogue a besoin d’un coup de frein, pas d’un coup de pub ». Dans une interview accordée au journal Le Figaro le 18 avril 2021, le président de la République montre son opposition à la légalisation du cannabis. Si en France la législation concernant les usages de drogues est extrêmement prohibitive, ce n’est pas le cas de tous les pays.
Au Canada, par exemple, la situation est tout autre. Depuis 2018, les adultes sont autorisés à acheter et détenir jusqu’à 30 grammes de cannabis produit sous licence, vendu dans les boutiques de la Société québécoise du cannabis (SQDC).
Dans un contexte national où les débats sur la légalisation du cannabis sont d’actualité, il peut être bon d’aller observer les effets de cette légalisation dans un pays où elle est déjà appliquée.
En tant que psychiatre et neuroscientifique, j’étudie la neurobiologie de l’anxiété et la façon dont certaines interventions modifient le cerveau.
Voici quelques années en arrière, lorsque je recommandais à mes patients une activité physique, je n’y voyais rien d’autre qu’une tâche de médecin comme une autre, à l’image de nombreux praticiens. Il faut dire que je n’étais moi-même pas très actif. Les choses ont changé peu à peu : j’ai commencé à pratiquer la boxe, à faire davantage d’exercice, et j’ai fait l’expérience directe de ses effets positifs sur mon propre esprit. J’ai également commencé à faire des recherches sur les effets des thérapies par la danse et le mouvement sur les traumatismes et l’anxiété chez les enfants réfugiés, ce qui m’a permis d’en apprendre beaucoup sur la neurobiologie de l’exercice.
Peu à peu, j’ai commencé à considérer que prescrire à mes patients de l’activité physique n’est finalement pas très différent d’une prescription médicamenteuse : en réalité, je leur prescris leurs « pilules d’exercice ». Mes patients ont désormais conscience eux aussi de l’importance de l’activité physique, et presque tous s’engagent à s’y livrer à un certain niveau. J’ai pu en constater les améliorations qui en ont découlé dans leur vie quotidienne, y compris dans des domaines touchant à leurs moyens de subsistance.
Des milliards de personnes à travers le monde ont vu leurs vies bouleversées par la Covid-19. En un clin d’œil, la pandémie a modifié l’essentiel de ce qui fait notre mode de vie, notre forme d’existence, notre culture.
Bien que restant chez nous, nous nous sommes retrouvés plongés dans une culture nouvelle, avec son étrangeté et ses incertitudes. Cette situation présente de nombreuses analogies avec celle des migrants dont les capacités d’adaptation psychologique sont mises à rude épreuve – d’autant plus lorsque leur immigration est involontaire, car seul recours.
Dans un tel contexte, il s’agit alors de gérer la perte de son monde habituel, et de faire face au défi que constitue l’ajout d’une nouvelle culture à celle d’origine – un processus que l’on qualifie d’acculturation psychologique.