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SANTE

La crise des urgences, un miroir de la crise du système de santé français

« L’histoire se répète toujours deux fois, la première comme une tragédie, la seconde comme une farce ». Concernant les urgences médicales en France, l’adaptation de cette citation de Karl Marx donnerait : « l’histoire se répète tous les ans, illustrant la tragédie humaine du déclin du système de santé français et la farce de l’impuissance politique à le redresser ».

L’été 2024 a révélé une nouvelle fois le mode dégradé des urgences médicales en France, démontrant que les mesures instaurées ces dernières années n’ont pas solutionné le problème de fond. Comme pour les autres secteurs du soin, la solution impose une réforme systémique qui est à notre portée.

Faut-il supprimer l’Aide médicale d’État ? ce que nous dit la recherche scientifique

Depuis la nomination du gouvernement de Michel Barnier, l’Aide médicale d’État (AME), cette couverture maladie dont peuvent bénéficier les étrangers en situation irrégulière, se retrouve de nouveau au cœur de l’actualité. Bruno Retailleau, le nouveau ministre de l’intérieur, a en effet annoncé sa volonté de réformer ce dispositif.

Ce droit à l’accès aux soins et à la protection de la santé des personnes résidant sur le territoire français sans titre de séjour est fortement menacé depuis les discussions autour de la loi « immigration ».

À l’époque, le gouvernement d’Élisabeth Borne avait d’abord envisagé la suppression de l’AME, dans le cadre de cette loi, sur la base notamment du rapport établi par Claude Évin et Patrick Stefanini… avant de reculer. À noter que les conditions d’accès à l’AME avaient déjà été durcies en 2019.

Mucoviscidose : revivre grâce au traitement qui révolutionne cette maladie génétique

En juillet 2021, un médicament sous forme de comprimés à prendre par voie orale à la maison, le Kaftrio, obtenait en France un accord de commercialisation et de remboursement pour les patients de plus de 12 ans porteurs d’au moins une mutation spécifique de cette maladie rare.

Cet accord – résultat de longues discussions entre le Comité économique des produits de santé et le laboratoire pharmaceutique – n’aurait pas été possible sans la forte implication des associations des patients et des professionnels de santé.

Cancer du poumon : face au tabac, tous les fumeurs ne sont pas égaux

Le tabac est le facteur de risque principal de cancer du poumon : on estime qu’entre 80 et 90 % des cancers du poumon y sont directement liés. Cependant, tous les fumeurs ne seront pas forcément touchés par cette maladie.

Si certains sont épargnés par simple hasard, d’autres le sont pour des raisons génétiques. En effet, certaines caractéristiques de leur patrimoine génétique réduisent leur risque de développer la maladie. Un groupe de gènes lié au système immunitaire est impliqué. Explications.

Couchers tardifs et manque de sommeil peuvent abîmer le cerveau des enfants

En tant que neuroscientifiques, nous nous passionnons pour les questions touchant à la réduction des disparités socioéconomiques qui peuvent influer sur le développement des enfants. À ce titre, notre objectif est de mieux comprendre comment de telles disparités affectent la qualité du sommeil et le développement du cerveau chez les plus jeunes. Pour mener nos travaux les plus récents, nous avons recruté 94 enfants âgés de 5 à 9 ans vivant à New York, au sein de familles dont de statuts socioéconomiques variés. Parmi les foyers participants, environ 30 % percevaient des revenus inférieurs au montant considéré comme le seuil de pauvreté aux États-Unis.

Les résultats que nous avons obtenus indiquent que le manque de sommeil et les heures de coucher tardives sont associés à des modifications fonctionnelles du cerveau. Potentiellement nuisibles, ces changements sont localisés dans des régions importantes pour faire face au stress et contrôler les émotions négatives. Nos travaux révèlent par ailleurs que les enfants issus de familles disposant de peu de ressources économiques sont particulièrement à risque d’être concernés par ces modifications cérébrales.

La psychiatrie, une invention de l’Antiquité

De la crise durable du secteur psychiatrique aux faits divers criminels qui, régulièrement, mettent en cause des individus privés de volonté, la maladie mentale fait débat. La question des meilleures manières dont la société peut y faire face, dans sa complexité et sa diversité, est assurément obscurcie par des préjugés romantiques sur la « folie » (sur son rapport au génie, sur sa relativité culturelle…). La discussion peut aussi être entravée par un préjugé évolutionniste, qui verrait dans le soin psychiatrique ou dans le statut juridique singulier du trouble mental des innovations de la Modernité occidentale.

Certes, le traitement médical et social de la maladie mentale dans les sociétés du XXIe siècle est profondément déterminé par l’invention relativement tardive de l’hôpital et de médicaments puissants, ou encore par les développements de l’imagerie cérébrale. Si le cadre institutionnel, les techniques de soin et les méthodes de recherche scientifique ont une longue (et passionnante) histoire, il n’en demeure pas moins que leur évolution est définie par des principes sociaux stables, qui trouvent leur première formulation à l’aube de notre civilisation.

De même que l’irresponsabilité pénale des individus dont le jugement est aboli est une règle de droit observée dès le sortir de la Préhistoire, de même, il existe bien une psychiatrie antique, pensée et nommée comme telle. Les auteurs de langue latine la désignent comme « soin des aliénés » (curatio furiosi). Elle est le reflet, dans la sphère médicale, du traitement civique des malades désigné par les auteurs juridiques comme « protection des déments » (cura furiosi).

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