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SANTE

Euthanasie, suicide assisté : dix points de vigilance éthique à considérer

Au cours de son audition le 2 avril 2025 par la commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale, le président du Conseil national de l’ordre des médecins s’est dit favorable à ce que la fonction du médecin puisse en certaines circonstances justifier qu’il pratique une euthanasie.

Pour respecter la personne dans ses droits et la prémunir de toute souffrance, le Code de déontologie médicale qui avait évolué, notamment en tenant compte des deux dernières lois relatives aux droits des malades en fin de vie (2005, 2016), préconisait déjà les conditions de recours à la sédation, y compris « profonde et continue maintenue jusqu’au décès ».

Il évoluera désormais du point de vue de ses principes. Le médecin n’aura pas l’autorité de contester la demande de la personne qui solliciterait son assistance pour abréger sa vie, au risque d’être poursuivi pour « délit d’entrave » s’il était amené à y faire obstacle.

La clause de conscience lui sera cependant accordée, alors que le Code de santé publique intégrera l’euthanasie et le suicide médicalement assisté aux devoirs et aux bonnes pratiques du professionnel de santé comme s’agissant d’un traitement indifférencié (qui fera l’objet d’enseignements universitaires). Toutefois, une question se pose : qu’en est-il d’une clause de conscience dès lors que la loi, avec sa transposition dans la déontologie, érige de nouvelles normes ?

Installation des médecins généralistes : des territoires sur-dotés, mais pas forcément bien dotés

La question de la régulation à l’installation des médecins, véritable arlésienne des débats liés à la réforme du système de santé, est une nouvelle fois au centre des discussions. Mercredi 7 mai, l’Assemblée nationale a adopté en première lecture une proposition de loi allant dans ce sens, contre l’avis du gouvernement.

Qu’il s’agisse de conditionner toute nouvelle installation au départ d’un confrère (zones « sur-dotées ») ou d’imposer deux jours par mois d’exercice dans les déserts médicaux (zones « sous-dotées »), les propositions actuellement examinées ne doivent pas être réduites à la question de la liberté d’installation.

Pourquoi la référence à la dotation en médecins questionne-t-elle ? Par rapport à quelle norme les sur- ou sous-dotations sont-elles évaluées ? Explications.

Statut de l’embryon et du fœtus en France : comment les anti-IVG et les anti-choix brouillent les pistes

« Les embryons cryoconservés sont des enfants ». C’est ce qu’a conclu la Cour suprême d’Alabama, le 16 février 2024, laissant place à une forme de sidération de la part des professionnels de l’assistance médicale à la procréation (AMP, également appelée PMA, pour procréation médicalement assistée) et de certaines personnes ayant recours à ces techniques aux États-Unis.

Cette décision illustre le climat actuel dans ce pays qui vise à renforcer la protection des êtres avant la naissance et à restreindre le droit à l’avortement, comme cela a été le cas en 2022 avec l’annulation de l’arrêt Roe v. Wade par la Cour suprême.

Au cœur de ces débats, se pose en fait la question du statut de l’embryon et du fœtus, toujours discuté et objet de nombreuses controverses. Cette question traverse l’ensemble de nos travaux sur ces thématiques depuis plus de dix ans.

De ces longues années de recherche est né le projet de recherche NorPro (pour « normes procréatives »). Il rassemble cinq chercheuses et chercheurs de différentes disciplines (anthropologie et sciences politiques) qui travaillent sur des objets hautement débattus sur la scène politique : la gestation pour autrui, les diagnostics anténataux, la procréation avec tiers donneurs et enfin la médecine périnatale.

Le projet NorPro vise à interroger les dilemmes éthiques et pratiques qui se posent à l’ensemble des protagonistes à partir d’une approche ethnographique qui vise à rendre compte de la réalité de leurs expériences.

Pourquoi la vaccination rencontre-t-elle tant de scepticisme ?

En cinquante ans, les programmes de vaccination auraient sauvé 154 millions d’enfants de moins de 5 ans dans le monde, selon une étude publiée en 2024 dans la prestigieuse revue The Lancet. Sur cette période, les vaccins administrés auraient fait décliner la mortalité infantile de 40 %.

Pourtant, en France comme dans d’autres pays, le scepticisme vis-à-vis de la vaccination est toujours présent dans une partie de la population. Il entraîne une difficulté à maintenir une couverture vaccinale haute pour certains pathogènes, entraînant la diffusion de cas sporadiques ou de foyers épidémiques. La recrudescence récente de cas de rougeole témoigne de cette situation.

Cette méfiance se retrouve également à chaque diffusion de nouveaux vaccins, comme lors de la pandémie de Covid-19. La campagne de vaccination contre le papillomavirus pâtit également de cette situation : en décembre 2023, le taux de vaccination en France n’était que de 44,7 % pour le schéma complet chez les jeunes filles de 16 ans, et de 15,8 % chez les garçons. Pour mémoire, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande un taux de couverture vaccinale entre 80 et 90 %… Preuve de l’efficacité d’une couverture vaccinale élevée : en Suède, le sous-type HPV-18 du papillomavirus serait proche de l'éradication chez les jeunes femmes faisant partie des classes d'âges qui ont été très largement vaccinées, tandis que le sous-type HPV-16 a également très fortement diminué.

Pourquoi la vaccination, qui représente pourtant un puissant outil de prévention, fait-elle l’objet de si fortes réticences ? Et comment améliorer l’adhésion des populations ?

Vivre plus longtemps, mais moins bien ? Les inégalités qui pèsent sur le grand âge

Avec l’allongement de l’espérance de vie, de nouvelles questions émergent quant à la qualité de cette vie prolongée. Alors que l’on pourrait s’attendre à ce que la longévité soit synonyme de meilleure qualité de vie, nous avons mené plusieurs recherches, en nous appuyant sur une base de données européenne, qui démontrent une réalité bien plus complexe et contrastée.

Nous avons étudié des paramètres qui impactent la qualité de vie quand on avance en âge, comme les inégalités socioéconomiques et la variabilité dans la qualité des soins qui sont prodigués dans les maisons de retraite en Europe. Nous nous sommes également intéressés à la perception que les personnes âgées pouvaient avoir de leur lieu de vie, qu’elles résident à leur domicile ou en maison de retraite.

Burn-out et fardeau des aidants : de quoi parle-t-on exactement ?

La question de l’aidance est une préoccupation de santé publique dont les enjeux se situent tant au niveau scientifique que sociétal et politique. Selon les chiffres de la Drees (publiés en 2023 pour l’année 2021), 9,3 millions de Français pourraient être considérés comme des aidants.

Bien que l’aide apportée soit difficilement quantifiable, une enquête suggère quelle serait supérieure à vingt heures par semaine pour un aidant sur six. La Drees indique par ailleurs que les aides les plus fréquemment rapportées sont celles directement apportées à la personne, notamment le soutien moral, l’aide dans l’organisation de la vie quotidienne et le soutien financier.

Le Social est édité par la société Social Connexion. Son équipe propose des services en ligne depuis plus de 25 ans dans le domaine du secteur social et du médico-social.