Une idée reçue courante voudrait que les personnes âgées perdent tout intérêt pour le sexe, et n’adoptent plus de comportement « sexualisés ». Mais si l’on en croit les résultat d’une enquête britannique menée par l’University College de Londres, ce n’est pas le cas.
Celle-ci a révélé que 85 % des hommes de 60 à 69 ans déclarent être sexuellement actif, tout comme 60 % de ceux de 70 à 79 ans et 32 % de ceux de 80 ans et plus. De leur côté, les femmes sont moins actives sexuellement à mesure qu’elles prennent de l’âge, mais certaines études montrent que, tout comme les hommes, nombre d’entre elles veulent aussi continuer à avoir des rapports sexuels en vieillissant. Des recherches menées aux États-Unis font d’ailleurs état de niveaux similaires d’activité sexuelle dans les groupes d’âge précités.
Dès le début de la pandémie de Covid-19 début 2020, des psychiatres ont alerté sur le risque d’augmentation de troubles psychiatriques. Très tôt, des études ont ainsi été réalisées chez les jeunes (adolescents, étudiants et étudiants en santé), chez les soignants hospitaliers et également en population générale).
Mais, paradoxalement, peu d’études se sont intéressées aux médecins libéraux.
« Mens sana in corpore sano », un esprit sain dans un corps sain. On utilise souvent cette citation pour mettre en avant l’effet bénéfique qu’aurait l’activité physique sur les capacités mentales. En réalité, la phrase apparaît dans la Satire X écrite par le poète satirique latin Juvénal vers le IIᵉ siècle et est plus étendue : elle indique qu’il faut prier pour avoir un esprit sain dans un corps sain (« orandum est ut sit mens sana in corpore sano »).
Hors cette approximation littéraire, que peut-on dire physiologiquement sur le fait de garder un corps sain, équilibré et exercé pour notre cerveau : l’exercice peut-il vraiment contribue à maintenir nos capacités mentales de cérébrales ?
Hé bien oui. Et il existe de nombreuses données scientifiques allant en ce sens, notamment en ce qui concerne les conséquences du vieillissement.
Étant donné que l’exercice est bon pour notre système immunitaire, certaines personnes pourraient penser que faire de l’exercice pendant que l’on est malade peut aider à « évacuer la maladie ». Malheureusement, en ce qui concerne le rhume par exemple, rien ne prouve que faire de l’exercice pendant la maladie puisse la raccourcir ou la rendre moins pénible…
Un bénéfice en amont bien expliqué
Il y a plusieurs raisons pour lesquelles l’exercice physique est bénéfique pour notre système immunitaire.
La première peut s’expliquer en partie par les hormones qui sont libérées lorsque nous faisons de l’exercice. Il s’agit des catécholamines, mieux connues par leurs représentantes les plus fameuses que sont l’adrénaline et la noradrénaline. Ces hormones jouent un rôle important dans le fonctionnement de notre système immunitaire en provoquant la libération rapide d’importantes cellules immunitaires qui aident à détecter la présence de virus ou d’autres agents pathogènes dans l’organisme.
Elles augmentent également le nombre de transferts de nos cellules immunitaires entre le sang où elles circulent et les tissus où elles peuvent avoir à intervenir – ce qui est important pour les aider à détecter et à prévenir les maladies causées par des virus ou d’autres agents pathogènes. Les recherches montrent que l’exercice est un moyen d’accroître les niveaux de ces hormones primordiales dans notre organisme.
Deuxième point : lorsque nous pratiquons une activité sportive, le flux sanguin augmente afin d’aider notre corps à faire face à ses exigences accrues imposées par l’exercice. Ce flux sanguin élevé impose un stress plus important à nos vaisseaux sanguins, ce qui libère des cellules immunitaires spécifiques de la famille des lymphocytes, les cellules tueuses naturelles et cellules T. Ces lymphocytes, qui peuvent être en sommeil sur les parois de nos vaisseaux sanguins, jouent tous deux un rôle important dans la destruction des cellules de notre organisme infectées par un virus.
L’exercice physique peut encore avoir d’autres effets bénéfiques pour notre lutte contre les infections. Par exemple, il a été démontré que les personnes âgées qui font régulièrement de l’exercice pendant un mois cicatrisent plus rapidement les plaies cutanées que les membres d’un groupe témoin n’ayant pas fait d’exercice. Ce processus de guérison plus rapide réduit le risque de pénétration de virus et de bactéries dans l’organisme par le biais des plaies cutanées.
Tous ces mécanismes peuvent, ensemble, améliorer notre réponse immunitaire et ainsi réduire le risque de contracter des infections. Et il n’est pas nécessaire d’être un habitué des salles de sport pour en tirer des bénéfices. Trois études ont montré que lorsque des personnes qui ne faisaient pas d’exercice physique se mettaient à faire de la marche rapide régulièrement pendant 40 à 45 minutes, cinq jours par semaine, elles voyaient leurs symptômes d’infection des voies respiratoires supérieures diminuer de 40 à 50 % par rapport à un groupe témoin.
Une pratique régulière de la marche rapide suffit à limiter les infections des voies respiratoires.Lester Balajadia/Shutterstock
Et lorsque l’on est déjà malade ?
Malgré ces bienfaits, il est difficile de savoir si faire de l’exercice pendant un rhume vous aidera à vous ranger vos mouchoirs plus rapidement que si vous n’en faisiez pas.
Aucune étude ne s’est en fait vraiment penchée sur la question à l’heure actuelle, en grande partie parce qu’il serait difficile de mener ce type d’étude – notamment parce qu’une partie des participants devraient être infectés par un virus afin de déterminer si l’exercice a un effet ou non. Non seulement cela serait difficile à réaliser, mais cela est également éthiquement contestable.
Mais puisque l’exercice est bon pour le système immunitaire, pourquoi faire un peu de sport pendant une infection ne pourrait-il pas améliorer notre défense ? Cela parait logique…
Eh bien, il est déjà important de se rappeler que l’exercice peut stresser le corps. S’il est bénéfique dans certaines circonstances, il peut aussi rendre les cellules immunitaires moins capables de répondre aux agents pathogènes. Cela peut être dû en partie au fait que le corps a besoin de plus d’oxygène et d’énergie stockée (sous forme de glucose) lorsque nous faisons de l’exercice – dont nos cellules immunitaires ont également besoin pour mener à bien leur lutte. Si l’organisme combat une infection existante et qu’il est en même temps exposé au stress de l’exercice, la réponse immunitaire n’en bénéficiera pas forcément s’il faut partager les ressources en énergie.
Mais s’il n’existe actuellement aucune preuve que pratiquer un sport pendant un rhume peut aider à se remettre plus vite, cela ne signifie pas forcément qu’il faut s’abstenir ! Il y a juste quelques précautions à prendre.
Première chose, il y a quelques cas où il est déconseillé de faire de l’exercice : si vous avez de la fièvre, des douleurs musculaires ou des vomissements, etc.
Ensuite, il faut savoir écouter son corps. Si vos symptômes sont principalement situés au-dessus du cou (comme un écoulement nasal ou une congestion), commencez par faire de l’exercice à une intensité plus faible que d’habitude pour voir comment vous vous sentez. Si tout va bien, vous pouvez augmenter progressivement l’intensité. Mais si ce surcroît d’activité vous fait sentir plus mal, arrêtez l’effort et reposez-vous.
Autre chose : pensez à vous, mais pensez également aux autres ! Si vous voulez faire de l’exercice pendant que vous êtes malades, allez-y… tout en faisant attention si vous êtes en présence d’autres personnes. Les infections des voies aériennes (rhumes, etc.) étant contagieuses, il est ainsi préférable de ne pas aller au gymnase ou à la salle de sport et de pratiquer à l’extérieur ou à la maison pour éviter de contaminer vos voisins.
L’exercice régulier est un excellent moyen de préparer le système immunitaire à combattre différents types d’infections, y compris le rhume et peut-être même le Covid… Mais ne vous sentez pas obligé de pratiquer une activité physique si vous êtes malade et fatigué. Souvent, le meilleur remède contre un simple rhume est le repos et une bonne hydratation. Avoir été actif avant aura limité vos risques de vous retrouver dans cette situation désagréable…
La sensibilité est un terme qui revient souvent autour de nous – et souvent pour désigner des choses différentes. On peut parler de la sensibilité relative aux sensations, c’est-à-dire une aptitude à éprouver des perceptions. On peut également parler d’une susceptibilité à être affecté par la moindre action ou agression extérieure, etc.
Et au-delà de la simple sensibilité, certaines personnes sont décrites comme « hypersensibles ». Il s’agit cette fois de suggérer qu’elles sont particulièrement émotives, pleurent facilement devant des films romantiques ou sur des chansons tristes par exemple.
Ce terme d’hypersensibilité, répandu progressivement dans le grand public depuis plusieurs années, renvoie généralement – de manière partiellement erronée – à l’hyperesthésie (au sens « d’avoir les sens en ébullition facilement ») et des émotions intenses anormalement fréquentes. Nous préférerons ici les termes de « sensibilité élevée » qui s’affranchissent de la connotation péjorative d’excès.
La manifestation de la sensibilité peut être interne, avec une réactivité physiologique ou une émotion, ou externe, avec un geste de recul par exemple. Elle est toujours liée à un élément déclencheur, interne (une pensée) ou externe (de l’environnement…) appelé stimulus.
Ces stimuli peuvent être de différentes natures : sociaux (appel d’un ami, collègue qui vient nous parler, inconnu qui nous interpelle dans la rue), émotionnels (souvenir d’une personne chère, câlin de notre animal de compagnie…), physiologiques (ventre qui gargouille, rythme cardiaque qui accélère…) ou sensoriels (auditifs, olfactifs, visuels…).
Quels qu’ils soient, nous y sommes exposés au quotidien et de manière continue. L’humain, reposant sur des ressources environnementales pour survivre, doit être capable de capter, d’intégrer et de traiter tous ces stimuli pour s’adapter.
Mais à un stimulus donné, nous ne réagissons pas tous de manière identique…
Différences de sensibilité : de quoi s’agit-il ?
La plupart des gens réagissent plus ou moins de manière identique aux mêmes stimuli, ceux qui réagissent plus fortement sont dits plus sensibles. Diverses théories ont tenté de décrire ces différences et elles ont été regroupées en 2016 sous le concept global de « sensibilité environnementale ».
Ce dernier inclut notamment le concept de sensibilité au traitement sensoriel (SPS, mesurée par le questionnaire d’auto-évaluation HSPS), qui se rapproche le plus, d’un point de vue théorique, de ce que l’on appelle l’hypersensibilité dans le langage courant. Il est introduit en 1997 par Elaine et Arthur Aron et suggère que la sensibilité est un trait de personnalité caractérisé par :
une plus grande profondeur du traitement de l’information,
une réactivité émotionnelle et une empathie accrues,
une plus grande conscience des subtilités environnementales,
une facilité à être surstimulé.
Ce concept de sensibilité environnementale se veut également être un méta-trait, c’est-à-dire une dimension de la personnalité d’ordre supérieur, capturant et expliquant en partie les concepts psychologiques existants tels que l’introversion, la timidité, l’inhibition comportementale ou encore le tempérament réactif.
Cela a des implications fortes notamment concernant les thérapies, le diagnostic clinique de pathologies mentales ou encore la recherche de l’origine de certains troubles mentaux.
La sensibilité élevée souvent associée à des effets négatifs
Historiquement, la recherche sur la sensibilité environnementale s’est majoritairement intéressée aux vulnérabilités des individus. Ces vulnérabilités sont liées à de nombreux facteurs (génétiques, psychologiques ou physiologiques) et vont entraîner une sensibilité plus élevée à différents stimuli.
Le niveau de sensibilité est lié à de nombreux facteurs, notamment environnementaux, psychologiques et physiologiques mais aussi génétiques.MiniStocker/Shutterstock
En d’autres termes, nos caractéristiques internes propres jouent sur l’effet que l’environnement va avoir sur nous. Par exemple, si un individu possède une certaine version d’un gène associé à une expression réduite de la molécule du transporteur de sérotonine (dite hormone du bonheur), il est plus susceptible, lors d’événements stressants, de développer des symptômes dépressifs. Un facteur génétique couplé à des stimuli négatifs peut donc avoir des conséquences néfastes.
Mais on a constaté un biais dans les études menées. Étant donné la prépondérance de la recherche associant les vulnérabilités et sensibilité élevée, une écrasante majorité des études décrit des associations entre environnements négatifs (maltraitance infantile, insensibilité des parents, événements de vie négatifs…), sensibilité élevée et conséquences néfastes de cette dernière (prédisposition aux troubles mentaux ou encore faible qualité de vie).
Depuis plus d’une dizaine d’années, les effets positifs des environnements bénéfiques sur les individus dotés d’une sensibilité élevée sont plus étudiés.
Ces études suggèrent donc que les individus hautement sensibles ont une meilleure capacité d’intégration de soi par rapport aux autres, de pensée réflexive ou encore d’apprentissage et de conscience.
Un environnement et une enfance positive sont des clés importantes pour permettre aux hypersensibles de développer tout leur potentiel.Wavebreakmedia/Shutterstock
De plus, si on leur présente des images positives (s’ils ont eu une enfance positive), ils montrent une activation accrue des zones du calme, du traitement d’autrui (cortex insulaire) et de la réponse à la récompense (zone tegmentale ventrale, locus niger et noyau caudal) – cette dernière servant de motivation de base pour la survie et qui peut être utilisée pour le plaisir y compris avec les substances addictives.
Si on leur donne des images négatives, ce sont les régions liées au self-control (cortex préfrontal médian) et à l’autorégulation cognitive et émotionnelle qui sont suractivées.
Ce qui suggère que la haute sensibilité couplée à un environnement de développement favorable serait un facteur protecteur face aux addictions : les individus hautement sensibles seraient ainsi moins susceptibles d’avoir des comportements excessifs et problématiques (en lien avec Internet, les jeux en ligne ou d’argent…) ou de devenir dépendants après la consommation de stupéfiants.
Toutes ces études s’accordent sur le rôle clé que joue la qualité de l’enfance et de l’environnement. Les facteurs environnementaux contribuant à environ la moitié de la variance de sensibilité, limiter les expériences négatives (ou modérer les effets délétères) qui sont exacerbées par le trait de sensibilité est nécessaire.
Bien identifier le niveau de sensibilité des individus pourrait être utile pour estimer la réussite ou non des thérapies et programmes d’intervention – cette dernière étant un facteur de réussite, au point que la recherche en thérapie génétique s’intéresse désormais à la psychothérapie personnalisée.
Aider à l’épanouissement des hypersensibles
Les études de la sensibilité environnementale contribuent ainsi déjà à expliquer les différences individuelles de développement dans certains contextes et pour les vulnérabilités à certaines psychopathologies. Elles peuvent également permettre une intervention précoce pour prévenir les développements anormaux d’individus hautement sensibles tout en les aidant à s’épanouir dans une société moderne, source de stimuli difficiles à gérer.
Elles permettront demain de mieux éclairer ce trait, tant au niveau des mécanismes neuronaux impliqués qu’au niveau de son origine ou de son association avec d’autres troubles.
La sensibilité élevée, ou hypersensibilité, peut donc être un atout précieux ! Loin d’être un trouble mental, elle est un trait dont le rôle dans les mécanismes d’adaptation à l’environnement est primordial. La richesse de ses implications évolutives, médicales, sociales s’esquisse ainsi dans les nombreux travaux en cours, en psychologie, biologie génétique et en neurosciences – de quoi déjà permettre aux individus concernés de passer outre les jugements souvent négatifs dont ils sont encore trop souvent l’objet.
Après une nuit de mauvaise qualité, les médecins recommandent souvent de s'adonner à des siestes éclairs afin de récupérer et de tenir jusqu'au soir suivant. Mais chez les personnes âgées, l'allongement de la durée des siestes pourrait constituer un signe précoce de démence.
Jusqu’à présent, les recherches visant à déterminer la façon dont la pratique de la sieste affecte la cognition chez l’adulte ont obtenu des résultats mitigés. Certainesétudes semblent indiquer que faire la sieste est bénéfique pour la cognition des jeunes adultes. D’autres, menées sur des adultes plus âgés, suggèrent au contraire que faire la sieste pourrait être lié à la survenue de déficiences cognitives. Toutefois, un grand nombre de ces études ne s’appuient que sur des données obtenues par auto-évaluation. Or, dans certains cas, cette méthodologie pourrait n'être pas suffisamment précise : les personnes atteintes de déficience cognitive pourraient notamment avoir des difficultés à renseigner de façon fiable la durée ou la fréquence de leurs siestes.
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