On ne compte plus les ouvrages, films, publicités, mettant en avant l’idée qu’avec la volonté, il est toujours possible d’accéder à la réussite, même si l’on part de peu. Il est vrai que penser qu’avec l’effort et la volonté, on peut progresser, représente une réelle source de motivation pour les tâches scolaires. Toutefois, le talent et les efforts réalisés par un élève (son mérite individuel, donc) ne sont pas les seuls déterminants de la réussite scolaire.
L’origine sociale, le genre, le lieu d’habitation, la présence de troubles cognitifs, pour ne citer que ces exemples, sont autant de facteurs dont on sait qu’ils pèsent également lourdement sur les probabilités de réussite scolaire, les choix d’orientation, la durée des études. Or aucun de ces facteurs ne relève du mérite ou du manque de mérite de l’élève.
Croire en la méritocratie scolaire, c’est-à-dire croire que la réussite scolaire est le pur produit du mérite de chacun – des efforts qu’il ou elle a produits et de son talent – n’est pas anodin. En effet, bien que cette croyance soit plutôt rassurante, sur le plan individuel, elle peut également représenter un frein important au changement et, en particulier, à la promotion de l’égalité à l’école.