Comment est-il possible de passer autant de temps avec ses parents et grands-parents sans vraiment les connaître ?
Cette question m’a toujours laissé perplexe en tant qu’anthropologue. Elle est particulièrement pertinente à l’époque des fêtes de fin d’année, où des millions de personnes voyagent pour passer du temps avec leur famille.
Lorsque mes parents étaient vivants, je parcourais de longues distances pour être avec eux. Nous avions les conversations habituelles : ce que faisaient les enfants, comment se passait le travail, les maux et les douleurs des uns et des autres. Mais ce n’est qu’après la mort de mes parents que je me suis demandé si je les connaissais vraiment de manière profonde, riche et nuancée. Et j’ai réalisé que je ne les avais jamais interrogés sur les périodes formatrices de leur vie, leur enfance et leur adolescence.