La guerre en Ukraine a, depuis février 2022, rapidement monopolisé les préoccupations, géopolitique d’abord mais aussi celles de la population française déjà fragilisée par la crise sanitaire. Cette dernière, si elle a relativement épargné les salariées et les salariés en contrat stable grâce au dispositif de l’activité partielle, a particulièrement touché les travailleurs et travailleuses précaires, indépendants et intérimaires avec une réduction de revenu et une incertitude quant à leurs horizons professionnels.
Selon le baromètre CSA d’avril 2022, le conflit occupe désormais la deuxième place derrière la perte de pouvoir d’achat. Aux combats s’est ajoutée une augmentation fulgurante du coût de l’énergie (plus du 20 % en plus du 2021), suivie d’une hausse généralisée des prix, notamment liés à l’alimentaire, aux produits manufacturés et aux services. L’inflation atteint en 2022 son niveau le plus haut depuis des décennies : un bond du 4,8 % sur un an, selon les données Insee d’avril 2022. Premier exemple parmi d’autres, le prix de l’essence qui atteint désormais à plus de 2 euros le litre.
De fait, les personnes et les ménages les plus précaires sont les premiers concernés. D’après un rapport de 2018 de la DREES, 40 % des Français disposent d’un niveau de vie de moins de 1582 euros mensuels (ménages définis comme « modestes »). En 2019 ce sont 9,2 millions de personnes (14,6 %) qui vivent sous le seuil de pauvreté monétaire fixé à 1 102 euros mensuels (60 % du niveau de vie médian de la population).