Nécessaire au débat et à la lutte contre le racisme pour les uns, la notion de « personne racisée » apparaît à d’autres comme la « pire insulte qui soit » ou comme un « des mots les plus épouvantables du vocabulaire politique ».
Qu’est-ce donc qu’une personne racisée et pourquoi cette notion fait-elle tant polémique ? Il existe aujourd’hui une diversité de définitions et cela occasionne malentendus et confusions dans le débat public.
Au moins trois définitions coexistent et une personne racisée renvoie respectivement à :
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Une personne non-blanche.
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Une personne qu’on qualifie en anglais académique de « racialisée » (« racialised ») et il faut a minima entendre par là que certains considèrent cette personne, fût-ce à tort, comme étant membre d’une race biologique. Des auteurs ajouteraient des conditions, par exemple l’existence d’inégalités entre les groupes qui rassemblent ces personnes mais je les mets de côté car elles n’affectent pas fondamentalement l’analyse qui suit.
Qu’entend-on en revanche ici par race biologique ? Certaines définitions contemporaines ne font intervenir que l’apparence physique, éventuellement héréditaire et /ou l’origine. D’autres vont plus loin et exigent en plus que des facultés et/ou un tempérament héréditaires soient partagés par (quasiment) tous les membres de chaque race et uniquement par eux. Dans ce sens, nous savons aujourd’hui que les races n’existent pas chez les êtres humains.
Ces trois définitions étant distinguées, on peut maintenant s’essayer à clarifier plusieurs controverses glanées dans le débat public.