Dans le port normand de Ouistreham, comme dans d’autres villes françaises, la question des migrants sera sans doute un enjeu de taille lors des municipales qui verront un maire LR anti-migrants, condamné par le passé pour avoir abusivement verbalisé des personnes qui leur venaient en aide, briguer un second mandat.
C’est durant l’été 2017 que des habitant·e·s commencent de façon individuelle à épauler les migrants qui se sont peu à peu postés à Ouistreham dans l’attente de passer en Angleterre. En janvier 2018, dans le cadre d’une recherche sur les mobilisations en faveur de l’accueil des migrants, j’ai commencé une enquête sur les actions de solidarité envers les personnes exilées de Ouistreham. Il s’agissait de comprendre ce qui a suscité cet engagement, qui sont ces bénévoles et quelles sont leurs modalités d’action. La recherche s’appuie sur une enquête ethnographique basée sur l’observation et la participation aux actions du collectif d’aide aux migrants de Ouistreham (CAMO) et sur des entretiens avec des membres du CAMO, mais également avec des membres des autres collectifs intervenant à Ouistreham et des représentants politiques et institutionnels.