En 2018, 187 000 mineurs et jeunes majeurs étaient pris en charge par les services de l’Aide sociale à l’enfance. Leur placement est motivé par la nécessité de les protéger de la violence familiale ou de pallier la défaillance ou l’absence des parents. Dans le cadre d’une recherche sur l’accès à l’autonomie de ces jeunes, nous avons mené des entretiens auprès d’une centaine d’entre eux dans la période qui suit leur sortie de placement.
Lors de ces échanges, environ un jeune sur trois a évoqué de façon spontanée des faits s’apparentant à de la violence lors du placement. À partir d’un document de travail publié par l’INED, nous proposons de dresser un état des lieux de cette violence en tentant d’analyser les rapports sociaux conduisant à ces situations.
Les témoignages laissent apparaître deux grandes familles de violences : les violences survenant dans les interactions personnelles que les jeunes ont au quotidien, et celles qui sont liées aux politiques publiques et au fonctionnement de l’institution.