« Je te crois », « Tu n’es pas seul·e »… Écrits en lettres noires sur feuilles blanches, des slogans de soutien aux victimes de violence recouvrent les murs de nos villes depuis trois ans. Ils sont l’œuvre du mouvement des collages féministes.
Né en 2019 à Paris, à la suite du 100e féminicide de l’année, ce mouvement s’étend rapidement à d’autres villes où se montent des groupes de collages. Il s’inscrit dans la continuité du soulèvement des Sud-Américaines contre les féminicides « Ni una menos » (« Pas une de plus ») et a mené une des campagnes les plus médiatiques contre les féminicides que la France ait connues, à la fois dans la rue et sur les réseaux sociaux.
Depuis #MeToo en 2017, la lutte contre les violences est au cœur du mouvement féministe au sein duquel émergent de nouvelles organisations. Ce renouveau du féminisme interroge : comment s’organiser pour tendre vers une société sans violence ? Ces organisations sont des laboratoires d’expérimentation de cet idéal de société.
Au travers d’une ethnographie de 5 mois menée en 2020 au sein du collectif parisien, Collages Féminicides Paris (CFP) nous avons interrogé leurs pratiques organisationnelles : comment s’organise un collectif d’activistes dont le projet est la lutte contre les violences ? Comment se coordonner, prendre des décisions, se répartir la charge de travail, intégrer de nouveaux membres sans reproduire la violence que l’on combat ? Les activistes parviennent-ils véritablement à s’organiser sans violence ?