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Rechercher un logement : les étudiants face aux inégalités

Si la crise du logement étudiant fait régulièrement la « une » des médias, on manque cruellement de statistiques pour établir un diagnostic complet de la situation en France. Les données que commencent à produire les observatoires territoriaux du logement étudiant (OTLE) nous offrent peu à peu les bases d’une compréhension plus précise des enjeux, tout comme les enquêtes menées par d’autres organismes tels que l’Observatoire de la vie étudiante, l’AFEV ou la Fondation Abbé Pierre.

Se pencher sur un territoire où il y a peu de tension au niveau du marché du locatif, comme c’est le cas du Havre, permet de mettre en lumière d’autres aspects de la recherche de logement. Quels sont les critères privilégiés par les jeunes pour vivre en sécurité et avec plénitude leur vie étudiante ?

Plusieurs enquêtes qualitatives menées par les étudiants du master HALIS – Habitat, logement, ingénierie sociale d’Université Le Havre Normandie – nous aident à répondre à cette question et à aller au-delà des questions d’accessibilité.

Loi immigration : la « caution retour » ou l’obsession du « faux » étudiant étranger

Le 19 décembre 2023 a été voté le projet de loi pour « contrôler l’immigration, améliorer l’intégration ». Si Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et figure de proue de ce projet de loi, a salué un texte qui « protège les Français », Marine Le Pen, cheffe de file de l’extrême droite, a vu dans son adoption une « victoire idéologique de son mouvement ».

L’une des mesures qui ont suscité les plus vives réserves parmi les parlementaires et l’opinion concerne les étudiants étrangers. Ces derniers devront déposer une « caution de retour », caution destinée à s’assurer qu’ils quitteront le territoire à la fin de leur formation et à l’expiration de leur titre de séjour. Une décision qui vient consacrer une obsession de ces dernières années, celle du « faux » étudiant étranger.

Pourquoi rogner sur le droit du sol pourrait se retourner contre la société française

Parmi les mesures les plus symboliques de la loi immigration adoptée le 19 décembre 2023, figure la fin de l’automaticité du « droit du sol ». Jusqu’ici, un enfant né en France de deux parents étrangers obtenait automatiquement la nationalité française à ses 18 ans (s’il avait vécu en France au moins 5 ans depuis ses 11 ans et y résidait à ses 18 ans). Dorénavant, il devra engager une démarche à sa majorité pour obtenir la nationalité française.

Une telle mesure n’est pas inédite : elle a déjà été appliquée entre 1993 et 1998 dans le cadre de la Loi du 22 juillet 1993 réformant le droit de la nationalité – dite « Loi Méhaignerie ou loi Méhaignerie-Pasqua ». Dans un projet de recherche en cours, nous analysons les effets qu’a eu cette dernière sur l’intégration des enfants d’immigrés.

La parentalité, un levier politique face aux troubles à l’ordre public ?

Suite à la mort du jeune Nahel, tué par un policier lors d’un contrôle routier en juin 2023, la France a connu de nouveaux épisodes de turbulences urbaines qui ont fait monter la question de l’autorité au sein de la classe politique. Sans être parfaitement unanimes, les discours politiques et médiatiques semblent désigner la « parentalité » comme étant impliquée dans ces troubles à l’ordre public tout en jouant un rôle de levier d’action de leur régulation.

L’étude de l’Inspection générale de l’administration (Igas) conduite sur le profil des émeutiers à partir des dossiers des 1800 condamnations prononcées a montré que 30 % étaient mineurs et que 40 % d’entre eux étaient âgés de 13 à 15 ans. Le jeune âge des délinquants a dès lors réactivé les discours sur la supposée « démission des parents », et a suscité la production de mesures à même de lutter contre le fléau.

Le Social est édité par la société Social Connexion. Son équipe propose des services en ligne depuis plus de 25 ans dans le domaine du secteur social et du médico-social.

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