Depuis l’invasion de l’Ukraine par le régime de Vladimir Poutine, en 18 jours de guerre, plus de 3 millions de réfugiés ont quitté le pays. La Pologne, la Moldavie et la Roumanie s’organisent pour les accueillir, les associations se mobilisent, la société civile s’engage. L’Union européenne active une directive de 2001, jamais utilisée auparavant, qui permet d’accorder un statut de protection temporaire pour garantir un accès rapide aux droits : un droit au séjour, l’accès au marché du travail, l’accès au logement, l’aide sociale et l’aide médicale.
Des compagnies ferroviaires dans plusieurs pays (par exemple en France, aux Pays-Bas, en Belgique, en Autriche) annoncent la gratuité des transports. Face aux souffrances du peuple ukrainien, les politiques nationales et européennes en matière d’asile et d’accueil semblent, enfin, se hisser à la hauteur de la tragédie d’un peuple confronté à la guerre. L’absolu contraste avec les politiques d’asile et d’accueil mises en place jusqu’ici est flagrant. Dans nos recherches auprès de femmes exilées, menées depuis plusieurs années, nous avons en effet constaté un abandon social à l’arrivée en France.