Soigner comporte en soi un paradoxe. Le serment d’Hippocrate le rappelle : « surtout ne pas nuire »… mais l’activité de soin censée être bénéfique n’est pas dénuée de risques pour le patient. De nombreux facteurs contribuent à les majorer : le turn-over des personnels, les interruptions de tâches (comme répondre à une urgence), l’intensification de l’activité, le manque de communication entre les équipes, les prises en charge complexes, les traitements agressifs, la population vieillissante…
Les erreurs sont donc, malheureusement, une réalité incontournable de cette activité professionnelle. Soigner peut ainsi entraîner des « évènements indésirables graves associés aux soins » (EIGS), préjudiciables pour le patient qui en est victime. Les conséquences peuvent aller de la survenue d’un déficit fonctionnel permanent à la mise en jeu du pronostic vital voire au décès.
Un EIGS est un évènement inattendu au regard de l’état de santé et de la pathologie de la personne. Les plus fréquents découlent de l’administration de médicaments, des erreurs d’identités, des chutes, des infections associées aux soins. Leurs causes étant multiples et systémiques (liés à l’organisation de travail, aux compétences…), tous les soignants (médecins, personnels paramédicaux ou administratifs) peuvent être impliqués.