L’expression ligne de crête est à la mode. Rien d’étonnant : elle s’applique particulièrement bien à ce que nous vivons en ce moment.
La période de déconfinement peut donner l’impression que nous marchons en équilibre précaire sur un chemin étroit, alors que les vents vous poussent tantôt vers la peur paralysante (« Le virus est partout, je refuse de sortir ou d’envoyer mes enfants à l’école ») et tantôt vers la fuite en avant et une forme de désinvolture (« Il faut bien vivre, on en fait un peu trop avec cette maladie »).
Ces deux tendances reflètent deux réalités humaines opposées mais absolument normales : la prudence et la témérité, mères d’inhibition et d’action. Habituellement, chacun trouve son équilibre, plus ou moins stable, entre ces deux pôles. Cependant, il arrive que des conditions très exceptionnelles et chaotiques, comme celle que nous traversons, mettent à mal ce savant dosage de crainte et d’audace, précipitant certains d’entre nous dans des excès de l’un ou de l’autre.
Le déconfinement peut générer ce type de dérapage, plus ou moins problématique. La crainte se transforme alors en angoisse, voire en terreur irrationnelle et incontrôlable, ou l’audace devient une dangereuse insouciance, nourrie par le fameux mécanisme du déni. Tenaillés par l’angoisse, les uns risquent de perdre beaucoup en liberté d’action, tandis les autres vont prendre tous les risques, bravant notamment les règles de prévention sanitaire.
Quelles réponses et quels conseils peut-on donner pour combattre ces deux penchants préjudiciables ?