Affleurant massivement depuis le printemps à la surface des interventions politiques, scientifiques, médiatiques, la référence au sain est devenu l’enjeu d’un discours public, nommément celui de la santé publique.
Dans ce cadre, la Haute autorité de santé (HAS) étend ses recommandations à l’ensemble de la population et délègue l’exercice du contrôle sanitaire et du traitement des malades à l’institution hospitalière.
Dans son principe comme dans sa mise en œuvre, ce discours du sain offre une déclinaison contemporaine intéressante de la biopolitique, telle que Michel Foucault en a établi la ligne directrice dans les dernières pages de La Volonté de savoir (1976) ou encore dans les premières leçons de Sécurité, territoire, population (1978) lorsqu’il évoque l’émergence d’un nouveau pouvoir sur la vie à partir de la fin du XVIIIe siècle.
Le biopouvoir désigne un ensemble de pratiques de régulations de la population investie comme un « corps-espèce » dont les processus biologiques peuvent faire l’objet d’analyses statistiques, de contrôles et d’actions en vue de gérer et de maximiser la vie.