Nous venons de subir, coup sur coup, deux chocs qui nous contraignent à revoir notre façon de concevoir et de mettre en œuvre l’action éducative.
Le premier choc est celui de la révolution numérique. Si le panel des technologies dédiées à l’apprentissage s’était considérablement étoffé ces dernières années, celles-ci s’intégraient toujours dans un cadre scolaire classique, avec une transmission magistrale des connaissances. Avec le confinement, la mise en place d’un enseignement à distance généralisé ébranle ce modèle vertical, avec un maître au centre de la classe.
Le second choc, provoqué par la pandémie même du Covid-19, touche aux certitudes que nous pouvions avoir sur la place de l’homme dans la nature, et sur la solidité et la pérennité de l’être humain. Ne devons-nous pas abandonner notre prétention de devenir, comme l’exprimait Descartes dans son Discours de la méthode (sixième partie), « comme maîtres et possesseurs de la nature » ?
Au lieu d’être bien à l’abri derrière les hauts murs construits par le développement des sciences et des techniques, nous (re)découvrons avec un peu d’effroi que les techniques peuvent devenir nos ennemies, et qu’un virus peut nous détruire. Après avoir vécu pendant plusieurs siècles avec la certitude d’un progrès irréversible, nous entrons dans un monde où plus rien n’est sûr… sauf, peut-être, le pire !