Publications scientifiques, ouvrages, magazines, journaux, radio, réseaux sociaux… Impossible de ne pas relever l’omniprésence du mot empathie. Pas un jour en effet, pas une semaine sans qu’il apparaisse. Faut-il y voir le témoignage d’une société en questionnement à l’heure où grandit la tentation des extrémismes et des radicalisations ?
Faut-il y voir les signes d’une société où la présence, la reconnaissance et l’accueil de l’autre génère de vifs débats, voire des tensions quand ce n’est pas de l’exclusion ? Ou plutôt ceux d’une société, individualiste – gouvernée par la consommation –, en passe de devenir « liquide » ou bien encore l’avènement du « temps des tribus », sonnant le glas des institutions et des idéologies structurantes ?
Aussi, chaque fois que le terme d’empathie est avancé, il ressort avec évidence que la question du lien social est en train de subir une forme d’attrition quand elle ne risque pas tout simplement d’être en berne. Tout bien considéré, chaque fois que ce terme est utilisé, c’est pour signifier quelque chose de l’ordre de sa transformation, de son affaiblissement voire de sa déliquescence.