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EDUCATION

Sanctions scolaires : l’exclusion de cours, une banalisation risquée

Si les enseignants considèrent que notre système est laxiste et permissif, trop « bienveillant » pour les perturbateurs, les études disponibles nous apprennent que l’école française punit beaucoup, sans doute plus et plus sévèrement que dans les autres pays de l’OCDE. Les exclusions, en particulier, semblent s’y multiplier dans une logique inflationniste. Elles peuvent prendre toutes sortes de formes : ponctuellement pour une heure de cours, pour quelques jours du collège ou du lycée, ou plus définitivement lorsque l’on mobilise le conseil de discipline.

Autre paradoxe : la gestion de l’indiscipline est au centre des préoccupations des enseignants français, or il existe très peu d’études empiriques sur la punition. En clair, si celle-ci prend une place importante dans l’activité des professionnels de l’éducation et dans le quotidien des élèves, on y réfléchit peu et l’on sait peu de choses sur sa réalité factuelle.

Que peut-on dire alors de ces mesures d’exclusion de cours, de la manière dont on en vient à mettre un élève à la porte de sa classe et des effets de ces « renvois » sur les élèves, sur les enseignants et sur l’école en général ?

Alors que la ministre de l’Éducation nationale a lancé le 5 mai dernier une consultation nationale sur le respect de l’autorité, penchons-nous sur ce qui se joue dans ces pratiques banales dans l’enseignement secondaire à partir d’une recherche sur La fabrique quotidienne du décrochage.

Pollution de l’air en classe : quel impact sur les apprentissages des élèves ?

Nous passons en moyenne 85 % de notre temps à l’intérieur de locaux. En France, on estime à environ 20 000 le nombre de décès annuels prématurés du fait de l’exposition à des polluants de l’air intérieur. La pollution de l’air intérieur représente également un coût économique de 19 milliards d’euros par an. Pourtant, malgré ces constats et les enseignements de la pandémie du Covid-19, elle fait l’objet d’un véritable déni.

Aux États-Unis, les gains directs de l’amélioration de la qualité de l’air intérieur sur la performance des travailleurs ont été chiffrés entre 20 et 200 milliards de dollars par an. Jusqu’à présent, le lien entre pollution de l’air intérieure et performances a surtout été étudié sur des adultes dans des bureaux.

Mais la situation des enfants dans les bâtiments scolaires mérite une attention particulière du fait de leur vulnérabilité aux polluants de l’air intérieur et des spécificités des salles de classe.

« Interdire les écrans » ou « éduquer au numérique » : l’insoutenable alternative

Fin avril 2024, la « Commission Écrans », a rendu au président de la République son rapport pour réguler les pratiques numériques des jeunes. Intitulé « Enfants et écrans : À la recherche du Temps perdu », le texte suscite depuis de nombreuses réactions, particulièrement centrées sur la problématique sanitaire. L’application de certaines de ses recommandations, notamment l’interdiction des réseaux sociaux avant 15 ans, apparait sujet à caution.

Les 29 propositions oscillent entre « interdiction totale des écrans » et nécessité de « mieux former au numérique ». Face aux interrogations suscitées par cette apparente ambivalence, les co-présidents de cette Commission insistent sur la complémentarité de ces propositions qui sont à tenir ensemble. Interdire les écrans et éduquer au numérique : cet « en même temps » est-il effectivement possible ?

Entrée dans l’âge adulte : comment les parents accompagnent leurs enfants vers l’autonomie

Posons-nous cette question : qu’est-ce qu’être adulte, et quel est l’événement qui nous fait basculer dans cet âge de la vie ? Selon toute vraisemblance, nous pensons à la fin des études, au fait d’être entré dans l’emploi, à une situation financière stable et autonome, au fait d’avoir quitté le domicile familial ou encore au fait d’avoir fondé sa propre famille. Cette vision de « l’être adulte » est restée la même depuis le début du XXe siècle. Or, nous observons aujourd’hui un allongement de la durée des études, un recul de l’âge du premier emploi à temps plein, des mariages plus tardifs et la naissance du premier enfant vers 30 ans.

En France, le sentiment d’être adulte est reporté au profit d’une phase d’exploration et d’expérimentations caractérisée par des années d’études et d’emplois instables. Alors que le temps de la jeunesse s’allonge, quel rôle les familles jouent-elles aujourd’hui dans cet accès à l’âge adulte ? Comment les relations entre parents et enfants se redéfinissent-elles alors ? Et comment les parents réagissent-ils à la prise d’indépendance des jeunes ?

« L’école, c’était mieux avant ! » : les enjeux d’un leitmotiv politique

On ne parle plus, dans les médias, de « retour » de l’uniforme pour qualifier l’expérience lancée par Gabriel Attal. Chacun commence à savoir que, dans les écoles publiques de France métropolitaine, les écoliers n’ont jamais été astreints au port de l’uniforme, ni même de la blouse.

Il reste que cette initiative, au milieu d’autres éléments de langage et de marqueurs symboliques, sur le « retour » aux fondamentaux ou la « restauration » de la discipline, semble faire système, contribuant à dessiner un modèle scolaire ancien, érigé aujourd’hui en référence du débat public. L’historien Claude Lelièvre rappelle régulièrement à quel point l’image de l’école passée est un pur fantasme et n’a guère de fondements historiques. Pourtant, ce qu’on aime à présenter comme « la tradition de notre école » s’est pour de bon imposé comme un repère positif.

Il n’en a pas toujours été ainsi. En menant une étude systématique de la presse nationale d’information générale, on voit que cette école traditionnelle n’était mentionnée dans les années 1960 que comme un repoussoir. Son progressif retour en grâce, à partir de 1968, est en fait une illustration très éclairante des limites de nos débats éducatifs.

Enfance : comment les inégalités de langage se construisent

Le vocabulaire des jeunes enfants varie en fonction des caractéristiques économiques et culturelles de leurs familles. Dans la mesure où le langage est une ressource socialement valorisée par les institutions, à commencer par l’école et les administrations publiques, ces variations sociales dans la maitrise du langage constituent des inégalités. Comment expliquer leur reproduction ?

Une enquête sociologique collective sous la direction de Bernard Lahire, menée auprès d’enfants âgés de 5-6 ans issus de différents milieux sociaux et publiée dans l’ouvrage Enfances de classe. De l’inégalité parmi les enfants apporte des éléments de réponse.

L’acquisition du langage est un objet d’étude classique de la psychologie et de la linguistique, ces disciplines ayant contribué notamment à mettre en évidence des normes de développement dans ce domaine. Dans une perspective sociologique, elle est envisagée comme un processus se déroulant au cours de la prime enfance, essentiellement dans le contexte familial, mais les normes que l’on considère sont de nature culturelle.

L’objet de la recherche était d’étudier la socialisation des enfants (c’est-à-dire l’ensemble des processus par lesquels ils acquièrent des façons de faire, de penser et d’être qui sont situées socialement) afin de rendre compte de la construction précoce des inégalités dans différents domaines : le logement, la scolarité, le corps, les loisirs, etc.

Le Social est édité par la société Social Connexion. Son équipe propose des services en ligne depuis plus de 25 ans dans le domaine du secteur social et du médico-social.