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EDUCATION

L’IA influence-t-elle la créativité des élèves ?

Les enseignants du monde entier se demandent s’ils doivent considérer les outils d’intelligence artificielle tels que ChatGPT comme des amis ou des ennemis dans leur salle de classe. Mes recherches montrent que la réponse à cette question n’est pas tranchée et peut tenir de l’un comme de l’autre point de vue.

Dans quelle mesure peut-on apprendre aux étudiants à stimuler leur pensée créative avec ces outils plutôt qu’à simplement compter sur l’IA pour obtenir des réponses ? Voilà l’enjeu décisif à envisager si l’on veut se prononcer sur les atouts ou inconvénients de l’IA en classe. C’est ce que mon équipe et moi-même avons mis en avant dans notre étude sur l’influence de l’IA sur la créativité des étudiants, publiée dans le Journal of Creativity et à laquelle ont participé des chercheurs de l’université de Caroline du Sud, de l’université de Californie à Berkeley et de l’Emerson College.

Réguler les pratiques numériques des ados : un défi pour les parents ?

Durant l’adolescence, les amis et camarades de classe ou de loisirs – les « pairs » de l’enfant – prennent une place de plus en plus importante dans sa vie, ce qui vient déstabiliser l’équilibre des relations qu’il entretient avec ses parents. Ces personnes du même âge lui offrent d’autres points de repère et ont une influence croissante sur ses goûts, l’incitent à développer de nouveaux modes de sociabilités, marqueurs d’une émancipation vis-à-vis des parents ainsi qu’une autonomisation culturelle.

Les produits issus des industries culturelles, composants essentiels des cultures juvéniles, deviennent des signes d’appartenance dont il faut être porteur. Parmi eux, les outils numériques constituent des supports privilégiés de divertissement, de sociabilité, d’informations par lesquels les adolescents se conforment aux attentes du groupe et individualisent leurs pratiques. Pour les jeunes, la chambre devient un espace privilégié pour développer des activités à l’abri du regard des adultes.

Face à ces conduites émancipatrices, les parents s’efforcent d’accompagner les transitions tout en cherchant à garantir la réussite scolaire, l’épanouissement de leurs enfants et l’équilibre familial. Selon la familiarité qu’ils ont avec le numérique, ils sont plus ou moins sensibles ou perméables aux paniques morales autour des « dangers des écrans » circulant dans l’espace public.

Bourses étudiantes pour tous ou prestations ciblées : quel modèle choisir ?

Les aides publiques aux étudiants sont-elles adaptées et suffisantes ? La question revient régulièrement dans l’actualité. En 2014, 40 % des étudiants ayant leur propre logement étaient en situation de pauvreté monétaire.

La crise sanitaire, puis l’augmentation de l’inflation ont conduit à une progression de la précarité et du recours à l’aide alimentaire, et montré les limites d’un modèle d’aide aux jeunes reposant implicitement sur le soutien financier des parents. Neuf parents d’étudiants sur dix disaient en 2014 aider financièrement leur enfant étudiant par des dépenses ou transferts, pour un montant moyen de 1600 euros mensuels.

Le Conseil d’Analyse économique préconisait en 2021 de revaloriser et d’étendre les bourses pour faciliter l’accès à l’enseignement supérieur, en soulignant plus largement les effets bénéfiques des dépenses liées à l’enseignement supérieur sur la croissance.

À la suite d’une large concertation sur la vie étudiante, un rapport remis en juin 2023 au ministère de l’Enseignement supérieur a conduit à une augmentation du montant des bourses, ainsi qu’à la création d’avantages supplémentaires tels que des repas à 1 euro pour les étudiants boursiers.

La peur aide-t-elle à apprendre ?

Beaucoup d’entre nous gardent un souvenir cuisant de jours où ils se sont fait disputer par un parent ou un enseignant. Les expériences auxquelles se mêle la peur s’impriment souvent dans notre mémoire. Il est essentiel en effet de se rappeler des situations douloureuses pour tenter de les éviter dans le futur. Il s’agit d’une réaction favorable à notre survie.

Ce lien étroit entre peur et mémoire pourrait nous amener à penser que la peur favorise les apprentissages. La recherche montre cependant qu’elle peut avoir des conséquences négatives à long terme pour les enfants comme pour les adultes, et rendre l’apprentissage plus difficile.

Alors comment apprenons-nous et qu’apprenons-nous quand nous avons peur ? Voici les réponses que nous apporte la recherche.

Pour s’informer, les jeunes ont-ils délaissé les médias traditionnels ?

Il est courant de lire que les jeunes ne se préoccupent plus de l’actualité, qu’ils délaissent les médias traditionnels pour se focaliser sur les contenus diffusés par les réseaux sociaux numériques. Dans ces déclarations, souvent sous forme de déploration, plusieurs approches sont confondues. Ne pas lire de presse papier et ne pas écouter la radio ne signifie pas délaisser l’actualité.

Seulement, il est vrai que la presse quotidienne et magazine est confrontée à un problème de renouvellement des générations qui laisse à penser qu’une véritable gageure est à relever dans les décennies à venir pour relayer son lectorat vieillissant. Un nouveau rapport avec la presse s’instaure, passant par le numérique et davantage basé sur l’information.

Formation ou expérience : de quoi nos compétences dépendent-elles vraiment ?

L’âge de Gabriel Attal, né en 1989 et nommé premier ministre le 9 janvier dernier, a fait couler beaucoup d’encre, en France et à l’étranger. Trente-quatre ans, n’est-ce pas un peu jeune pour diriger un gouvernement ? On pourrait rétorquer d’emblée, avec Corneille, que l’âge ne fait rien à l’affaire. Car, « aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années », disait la célèbre tragi-comédie du XVIIe siècle Le Cid dans une réplique qu’ont apprises des générations de collégiens.

Encore faudrait-il dire ce qu’est une âme bien née, ce qui soulève le problème des dons ; et préciser de quelle « affaire » il s’agit. Existe-t-il des tâches, ou des fonctions, pour lesquelles on est trop jeune… ou trop vieux ? Et cela ne dépend-il pas essentiellement de capacités propres aux individus ?

C’est toute la question du rapport entre les compétences, et l’expérience, qui se trouve posée. Examiner cette question nous permettra de mieux comprendre la dynamique du processus éducatif. Car c’est elle qui, pour l’essentiel, et en jeu dans cette « affaire ». Qu’en disent les sciences de l’éducation ?

Le Social est édité par la société Social Connexion. Son équipe propose des services en ligne depuis plus de 25 ans dans le domaine du secteur social et du médico-social.

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