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EDUCATION

L’éducation en crise : vrai naufrage ou fausse alerte ?

Si l’on en croit les médias et la classe politique française, l’école, l’enseignement et, plus largement, l’éducation sont en crise dans notre pays. On ne compte plus les articles de presse qui relaient cette idée ; même chose sur les réseaux sociaux et à la télévision.

L’émission Zone interdite sur la chaîne M6 diffusait, par exemple en novembre 2023, un documentaire au titre significatif : « Professeurs malmenés, chaos administratif : l’Éducation nationale au bord du naufrage ». Dès les premières minutes, à l’écran, une brève séquence d’archives filmées montre ce qu’on devine être une classe secondaire de garçons dans la France des années 1960. Elle cède la place à des scènes scolaires d’aujourd’hui. Le commentaire de la voix off donne le ton :

« Que reste-t-il de cette école publique là, avec ce professeur respecté face à des élèves disciplinés ? Pas grand-chose. Tout le monde le sait. »

La suite du documentaire présente la myriade de maux qui accablent l’institution : l’absentéisme et le non-remplacement des enseignants ; le recrutement hasardeux et en urgence de contractuels peu formés, et aux compétences disciplinaires plus que fragiles ; des établissements scolaires en état de profond délabrement ; un climat scolaire dégradé ; une autorité quasi inexistante ; une pédagogie et une transmission largement défaillantes ; une gestion calamiteuse des ressources humaines.

Bref, l’enquête donne le sentiment d’une crise profonde de l’école française ; car qu’est-ce qu’une école au bord du naufrage, sinon une école en crise ? Sans dénier certains éléments de vérité au contenu de ce documentaire, la recherche en sciences humaines et sociales invite à prendre du recul sur cette idée d’une crise de l’éducation. Tout d’abord parce qu’il s’agit d’un poncif ancien ; ensuite, parce que cette rhétorique à succès contribue à simplifier les données du problème éducatif et masque des processus de réforme de l’institution qui gagneraient à être mieux connus du grand public.

Rentrée 2024 : quel budget pour l’école ?

La ministre de l’Éducation nationale démissionnaire Nicole Belloubet a plaidé lors de sa conférence de presse du mardi 27 août 2024 pour que « le budget de l’Éducation nationale soit au moins sanctuarisé : le prochain gouvernement devra y être attentif s’il souhaite maintenir une réelle ambition pour cette priorité nationale ».

Si l’on en juge par les données publiées par les services statistiques du ministère, la part de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur dans le budget de l’État est manifestement déjà prioritaire : de 2006 à 2019, cette part se situe autour de 30 %, même si, à partir de 2020, il y a une baisse sensible pour finir à 26 % en 2023 – en euros constants, cependant, les sommes restent stables, autour de 119 milliards d’euros.

La langue des signes à l’école : 50 ans de luttes et de progrès

Depuis 2005, la loi sur l’accessibilité autorise les parents à choisir la langue de scolarisation de leur enfant sourd. Ces derniers peuvent en théorie demander à ce que leur enfant suive un cursus bilingue en langue des signes française (LSF)–français. Cependant, les structures proposant ce type d’enseignement restent rares ce qui peut compliquer considérablement les démarches de rentrée des familles.

La reconnaissance de la langue des signes française comme langue d’enseignement et d’apprentissage est le fruit d’un long processus qui a émergé dans les années 1970. Retour sur 50 ans de luttes et de progrès.

Pourquoi lire des histoires aux bébés prématurés ?

Aux États-Unis, de plus en plus de services de néonatologie mettent en place des programmes de lecture destinés aux bébés prématurés et à leurs parents. Leurs noms : « Goslings », « Babies with Books », « Reach Out and Read », « Little Readers », « Bookworm »…

Les initiatives françaises sont plus rares, mais se développent à leur tour. Au Centre hospitalier universitaire de Nantes par exemple, une petite bibliothèque d’albums est à la disposition des parents de prématurés. À Amiens, ce sont les psychiatres de liaison qui viennent lire des histoires aux bébés. Ailleurs, des bénévoles ou des salariés d’associations se relaient. À Tours, un petit groupe réunissant bibliothécaires, lectrice salariée et chercheuse vient chaque semaine partager des histoires dans le service.

L’idée peut paraître d’abord saugrenue, aux parents comme aux soignants : pourquoi lire aux bébés des récits qu’ils sont bien trop petits pour comprendre ? Cependant, la mise en place de ces programmes repose sur des motivations rationnelles. Elles s’appuient sur l’importance des soins dits « de développement », qui recouvrent tout ce qui, au sein de ces services de grande technicité, ne sert pas prioritairement à faire survivre l’enfant mais l’engage dans son développement ultérieur.

Disputes entre frères et sœurs : les parents doivent-ils intervenir ?

Les raisons pour lesquelles des frères et sœurs se disputent sont nombreuses. Dans ces situations, les parents sont souvent confrontés à un dilemme : « Dois-je intervenir dans le conflit ou vaut-il mieux les laisser le résoudre par eux-mêmes ? »

Pour répondre à cette question, il est nécessaire de comprendre quels sont les facteurs qui sous-tendent les disputes des enfants, à quoi elles servent et, le cas échéant, quand et comment intervenir.

Parler plusieurs langues en famille : pourquoi les règles sont inutiles

Beaucoup d’entre nous vivent dans des sociétés qui ne sont plus tant caractérisées par leur diversité que par leur « super-diversité », pour reprendre les mots de l’anthropologue Steven Vertovec. De plus en plus de personnes circulent à travers le monde, faisant voyager leurs langues et leurs cultures. En Grande-Bretagne, par exemple, 20 % des élèves sont multilingues et parlent au moins une langue en plus de l’anglais.

Les parents ont déjà beaucoup à faire pour nourrir leurs enfants, assurer leur sécurité et les éduquer. Mais pour les familles dans laquelle sont parlées plusieurs langues, il s’agit aussi de se positionner terrain pour décider de la manière dont elles seront pratiquées.

Si les linguistes se sont depuis longtemps intéressés aux questions de parentalité et de bilinguisme, une réévaluation de la complexité de nos sociétés de la super-diversité amène une nouvelle approche. Ce que les experts appellent le plurilinguisme considère l’usage des langues sous un angle bien plus fluide et dynamique.

Avec les théories précédentes, on a souvent préconisé des règles strictes dans l’apprentissage des langues. Selon la règle « Une langue, un parent », pour éviter les confusions, chaque parent s’adresse à l’enfant dans sa langue maternelle. D’autres parents décident, quant à eux, de ne parler que leur langue d’origine à la maison, tandis que la langue du pays sera apprise à l’école.

L’adoption d’une approche plurilingue apporte, en revanche, un certain soulagement. Elle suggère qu’il n’y a pas de règle immuable, qu’on peut décider de ce qui est opportun au jour le jour et s’adapter aux situations. En bref, il n’y a plus de contre-indication au mélange des langues, à leur utilisation dans d’autres cadres que ceux fixés initialement.

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