Selon l’Observatoire du coût des conflits au travail, plus de deux salariés sur trois se déclarent en situation de conflit. Une étude plus ancienne d’OPP Ltd, cabinet de consultants spécialisé dans la psychologie du travail, précise que les salariés français « passent, en moyenne, 1,8 heure par semaine » à gérer ces difficultés. Et que 51 % des salariés des départements ressources humaines y consacrent de 1 à 5 heures hebdomadaires.
Or le temps, c’est de l’argent. La perte pour les entreprises de l’Hexagone est estimée à l’équivalent d’un mois de travail par an, soit une facture de plus de 152 milliards d’euros chaque année. Ainsi, la question de la résolution des conflits dans un cadre professionnel représente un enjeu économique autant que social.
Pour prendre en charge ces tensions, les entreprises ont aujourd’hui généralement recours à la médecine du travail, à des médiateurs, des coachs, des juristes ou des organisations syndicales. Autant d’acteurs – particulièrement la médecine du travail –, qui sont généralement démunis face à des situations à la croisée de la santé individuelle et du bien-être collectif. La seule réponse est trop souvent l’arrêt de travail, le licenciement ou la mutation. Mais il existe une autre approche, encore méconnue, bien que particulièrement efficace : l’intervention d’un systémicien.
Les clichés sur les Ehpad (Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) sont légion. Ces visions faussées imprègnent l’imaginaire collectif et sont sources de malentendus et d’erreurs d’appréciation des personnes âgées et de leur entourage quand se pose la question de leur futur projet de vie.
Cela entretien également une dichotomie simpliste entre les Ehpad d’un côté et le domicile de l’autre. Mais le choix est-il si simple et tranché que cela ?
Cet article a pour but de reprendre les principales idées reçues communément admises par le grand public, à partir de ce que présentent beaucoup de livres, de films, de publicités ou certains médias abordant ce sujet, afin de les discuter et de déconstruire des représentations erronées.
Étant donné que l’exercice est bon pour notre système immunitaire, certaines personnes pourraient penser que faire de l’exercice pendant que l’on est malade peut aider à « évacuer la maladie ». Malheureusement, en ce qui concerne le rhume par exemple, rien ne prouve que faire de l’exercice pendant la maladie puisse la raccourcir ou la rendre moins pénible…
Un bénéfice en amont bien expliqué
Il y a plusieurs raisons pour lesquelles l’exercice physique est bénéfique pour notre système immunitaire.
La première peut s’expliquer en partie par les hormones qui sont libérées lorsque nous faisons de l’exercice. Il s’agit des catécholamines, mieux connues par leurs représentantes les plus fameuses que sont l’adrénaline et la noradrénaline. Ces hormones jouent un rôle important dans le fonctionnement de notre système immunitaire en provoquant la libération rapide d’importantes cellules immunitaires qui aident à détecter la présence de virus ou d’autres agents pathogènes dans l’organisme.
Elles augmentent également le nombre de transferts de nos cellules immunitaires entre le sang où elles circulent et les tissus où elles peuvent avoir à intervenir – ce qui est important pour les aider à détecter et à prévenir les maladies causées par des virus ou d’autres agents pathogènes. Les recherches montrent que l’exercice est un moyen d’accroître les niveaux de ces hormones primordiales dans notre organisme.
Deuxième point : lorsque nous pratiquons une activité sportive, le flux sanguin augmente afin d’aider notre corps à faire face à ses exigences accrues imposées par l’exercice. Ce flux sanguin élevé impose un stress plus important à nos vaisseaux sanguins, ce qui libère des cellules immunitaires spécifiques de la famille des lymphocytes, les cellules tueuses naturelles et cellules T. Ces lymphocytes, qui peuvent être en sommeil sur les parois de nos vaisseaux sanguins, jouent tous deux un rôle important dans la destruction des cellules de notre organisme infectées par un virus.
L’exercice physique peut encore avoir d’autres effets bénéfiques pour notre lutte contre les infections. Par exemple, il a été démontré que les personnes âgées qui font régulièrement de l’exercice pendant un mois cicatrisent plus rapidement les plaies cutanées que les membres d’un groupe témoin n’ayant pas fait d’exercice. Ce processus de guérison plus rapide réduit le risque de pénétration de virus et de bactéries dans l’organisme par le biais des plaies cutanées.
Tous ces mécanismes peuvent, ensemble, améliorer notre réponse immunitaire et ainsi réduire le risque de contracter des infections. Et il n’est pas nécessaire d’être un habitué des salles de sport pour en tirer des bénéfices. Trois études ont montré que lorsque des personnes qui ne faisaient pas d’exercice physique se mettaient à faire de la marche rapide régulièrement pendant 40 à 45 minutes, cinq jours par semaine, elles voyaient leurs symptômes d’infection des voies respiratoires supérieures diminuer de 40 à 50 % par rapport à un groupe témoin.
Une pratique régulière de la marche rapide suffit à limiter les infections des voies respiratoires.Lester Balajadia/Shutterstock
Et lorsque l’on est déjà malade ?
Malgré ces bienfaits, il est difficile de savoir si faire de l’exercice pendant un rhume vous aidera à vous ranger vos mouchoirs plus rapidement que si vous n’en faisiez pas.
Aucune étude ne s’est en fait vraiment penchée sur la question à l’heure actuelle, en grande partie parce qu’il serait difficile de mener ce type d’étude – notamment parce qu’une partie des participants devraient être infectés par un virus afin de déterminer si l’exercice a un effet ou non. Non seulement cela serait difficile à réaliser, mais cela est également éthiquement contestable.
Mais puisque l’exercice est bon pour le système immunitaire, pourquoi faire un peu de sport pendant une infection ne pourrait-il pas améliorer notre défense ? Cela parait logique…
Eh bien, il est déjà important de se rappeler que l’exercice peut stresser le corps. S’il est bénéfique dans certaines circonstances, il peut aussi rendre les cellules immunitaires moins capables de répondre aux agents pathogènes. Cela peut être dû en partie au fait que le corps a besoin de plus d’oxygène et d’énergie stockée (sous forme de glucose) lorsque nous faisons de l’exercice – dont nos cellules immunitaires ont également besoin pour mener à bien leur lutte. Si l’organisme combat une infection existante et qu’il est en même temps exposé au stress de l’exercice, la réponse immunitaire n’en bénéficiera pas forcément s’il faut partager les ressources en énergie.
Mais s’il n’existe actuellement aucune preuve que pratiquer un sport pendant un rhume peut aider à se remettre plus vite, cela ne signifie pas forcément qu’il faut s’abstenir ! Il y a juste quelques précautions à prendre.
Première chose, il y a quelques cas où il est déconseillé de faire de l’exercice : si vous avez de la fièvre, des douleurs musculaires ou des vomissements, etc.
Ensuite, il faut savoir écouter son corps. Si vos symptômes sont principalement situés au-dessus du cou (comme un écoulement nasal ou une congestion), commencez par faire de l’exercice à une intensité plus faible que d’habitude pour voir comment vous vous sentez. Si tout va bien, vous pouvez augmenter progressivement l’intensité. Mais si ce surcroît d’activité vous fait sentir plus mal, arrêtez l’effort et reposez-vous.
Autre chose : pensez à vous, mais pensez également aux autres ! Si vous voulez faire de l’exercice pendant que vous êtes malades, allez-y… tout en faisant attention si vous êtes en présence d’autres personnes. Les infections des voies aériennes (rhumes, etc.) étant contagieuses, il est ainsi préférable de ne pas aller au gymnase ou à la salle de sport et de pratiquer à l’extérieur ou à la maison pour éviter de contaminer vos voisins.
L’exercice régulier est un excellent moyen de préparer le système immunitaire à combattre différents types d’infections, y compris le rhume et peut-être même le Covid… Mais ne vous sentez pas obligé de pratiquer une activité physique si vous êtes malade et fatigué. Souvent, le meilleur remède contre un simple rhume est le repos et une bonne hydratation. Avoir été actif avant aura limité vos risques de vous retrouver dans cette situation désagréable…
Un propriétaire ne peut pas refuser un locataire en raison de son origine ethnique, de son âge, de son sexe, de son orientation sexuelle ou de l’un des autres critères prohibés par le droit. Il s’agit d’une atteinte à la dignité des personnes qui est contraire au principe d’égalité. C’est pourquoi les discriminations sont réprimées par l’article 225-2 du code pénal.
Malgré ce cadre répressif, les enquêtes du Défenseur des Droits indiquent que le logement est perçu par près d’un Français sur deux comme l’un des principaux domaines de discriminations, suivant en cela l’emploi ou les contrôles de police.
Les études consacrées à la mesure des discriminations ethnoraciales portent essentiellement sur le marché du travail. Celles qui abordent le domaine de l’accès au logement sont plus rares et se focalisent sur le parc locatif privé mais elles permettent néanmoins de faire un état des lieux de la situation.
Le profilage policier fait régulièrement l’actualité en France et à l’international, notamment après le décès de George Floyd le 25 mai 2020 aux États-Unis suivi du mouvement Black Lives Matter. En 2021, l’État français a été attaqué et condamné pour faute lourde après « les contrôles d’identité au faciès de trois lycéens » effectués en 2017 par des policiers dans une gare parisienne. La même année, six ONG françaises et internationales ont saisi pour la première fois le Conseil d’État sur la question des contrôles au faciès. Ces ONG qualifient les contrôles policiers fondés sur l’apparence de discrimination systémique, illégale selon le droit français et le droit international des droits humains.
La sensibilité est un terme qui revient souvent autour de nous – et souvent pour désigner des choses différentes. On peut parler de la sensibilité relative aux sensations, c’est-à-dire une aptitude à éprouver des perceptions. On peut également parler d’une susceptibilité à être affecté par la moindre action ou agression extérieure, etc.
Et au-delà de la simple sensibilité, certaines personnes sont décrites comme « hypersensibles ». Il s’agit cette fois de suggérer qu’elles sont particulièrement émotives, pleurent facilement devant des films romantiques ou sur des chansons tristes par exemple.
Ce terme d’hypersensibilité, répandu progressivement dans le grand public depuis plusieurs années, renvoie généralement – de manière partiellement erronée – à l’hyperesthésie (au sens « d’avoir les sens en ébullition facilement ») et des émotions intenses anormalement fréquentes. Nous préférerons ici les termes de « sensibilité élevée » qui s’affranchissent de la connotation péjorative d’excès.
La manifestation de la sensibilité peut être interne, avec une réactivité physiologique ou une émotion, ou externe, avec un geste de recul par exemple. Elle est toujours liée à un élément déclencheur, interne (une pensée) ou externe (de l’environnement…) appelé stimulus.
Ces stimuli peuvent être de différentes natures : sociaux (appel d’un ami, collègue qui vient nous parler, inconnu qui nous interpelle dans la rue), émotionnels (souvenir d’une personne chère, câlin de notre animal de compagnie…), physiologiques (ventre qui gargouille, rythme cardiaque qui accélère…) ou sensoriels (auditifs, olfactifs, visuels…).
Quels qu’ils soient, nous y sommes exposés au quotidien et de manière continue. L’humain, reposant sur des ressources environnementales pour survivre, doit être capable de capter, d’intégrer et de traiter tous ces stimuli pour s’adapter.
Mais à un stimulus donné, nous ne réagissons pas tous de manière identique…
Différences de sensibilité : de quoi s’agit-il ?
La plupart des gens réagissent plus ou moins de manière identique aux mêmes stimuli, ceux qui réagissent plus fortement sont dits plus sensibles. Diverses théories ont tenté de décrire ces différences et elles ont été regroupées en 2016 sous le concept global de « sensibilité environnementale ».
Ce dernier inclut notamment le concept de sensibilité au traitement sensoriel (SPS, mesurée par le questionnaire d’auto-évaluation HSPS), qui se rapproche le plus, d’un point de vue théorique, de ce que l’on appelle l’hypersensibilité dans le langage courant. Il est introduit en 1997 par Elaine et Arthur Aron et suggère que la sensibilité est un trait de personnalité caractérisé par :
une plus grande profondeur du traitement de l’information,
une réactivité émotionnelle et une empathie accrues,
une plus grande conscience des subtilités environnementales,
une facilité à être surstimulé.
Ce concept de sensibilité environnementale se veut également être un méta-trait, c’est-à-dire une dimension de la personnalité d’ordre supérieur, capturant et expliquant en partie les concepts psychologiques existants tels que l’introversion, la timidité, l’inhibition comportementale ou encore le tempérament réactif.
Cela a des implications fortes notamment concernant les thérapies, le diagnostic clinique de pathologies mentales ou encore la recherche de l’origine de certains troubles mentaux.
La sensibilité élevée souvent associée à des effets négatifs
Historiquement, la recherche sur la sensibilité environnementale s’est majoritairement intéressée aux vulnérabilités des individus. Ces vulnérabilités sont liées à de nombreux facteurs (génétiques, psychologiques ou physiologiques) et vont entraîner une sensibilité plus élevée à différents stimuli.
Le niveau de sensibilité est lié à de nombreux facteurs, notamment environnementaux, psychologiques et physiologiques mais aussi génétiques.MiniStocker/Shutterstock
En d’autres termes, nos caractéristiques internes propres jouent sur l’effet que l’environnement va avoir sur nous. Par exemple, si un individu possède une certaine version d’un gène associé à une expression réduite de la molécule du transporteur de sérotonine (dite hormone du bonheur), il est plus susceptible, lors d’événements stressants, de développer des symptômes dépressifs. Un facteur génétique couplé à des stimuli négatifs peut donc avoir des conséquences néfastes.
Mais on a constaté un biais dans les études menées. Étant donné la prépondérance de la recherche associant les vulnérabilités et sensibilité élevée, une écrasante majorité des études décrit des associations entre environnements négatifs (maltraitance infantile, insensibilité des parents, événements de vie négatifs…), sensibilité élevée et conséquences néfastes de cette dernière (prédisposition aux troubles mentaux ou encore faible qualité de vie).
Depuis plus d’une dizaine d’années, les effets positifs des environnements bénéfiques sur les individus dotés d’une sensibilité élevée sont plus étudiés.
Ces études suggèrent donc que les individus hautement sensibles ont une meilleure capacité d’intégration de soi par rapport aux autres, de pensée réflexive ou encore d’apprentissage et de conscience.
Un environnement et une enfance positive sont des clés importantes pour permettre aux hypersensibles de développer tout leur potentiel.Wavebreakmedia/Shutterstock
De plus, si on leur présente des images positives (s’ils ont eu une enfance positive), ils montrent une activation accrue des zones du calme, du traitement d’autrui (cortex insulaire) et de la réponse à la récompense (zone tegmentale ventrale, locus niger et noyau caudal) – cette dernière servant de motivation de base pour la survie et qui peut être utilisée pour le plaisir y compris avec les substances addictives.
Si on leur donne des images négatives, ce sont les régions liées au self-control (cortex préfrontal médian) et à l’autorégulation cognitive et émotionnelle qui sont suractivées.
Ce qui suggère que la haute sensibilité couplée à un environnement de développement favorable serait un facteur protecteur face aux addictions : les individus hautement sensibles seraient ainsi moins susceptibles d’avoir des comportements excessifs et problématiques (en lien avec Internet, les jeux en ligne ou d’argent…) ou de devenir dépendants après la consommation de stupéfiants.
Toutes ces études s’accordent sur le rôle clé que joue la qualité de l’enfance et de l’environnement. Les facteurs environnementaux contribuant à environ la moitié de la variance de sensibilité, limiter les expériences négatives (ou modérer les effets délétères) qui sont exacerbées par le trait de sensibilité est nécessaire.
Bien identifier le niveau de sensibilité des individus pourrait être utile pour estimer la réussite ou non des thérapies et programmes d’intervention – cette dernière étant un facteur de réussite, au point que la recherche en thérapie génétique s’intéresse désormais à la psychothérapie personnalisée.
Aider à l’épanouissement des hypersensibles
Les études de la sensibilité environnementale contribuent ainsi déjà à expliquer les différences individuelles de développement dans certains contextes et pour les vulnérabilités à certaines psychopathologies. Elles peuvent également permettre une intervention précoce pour prévenir les développements anormaux d’individus hautement sensibles tout en les aidant à s’épanouir dans une société moderne, source de stimuli difficiles à gérer.
Elles permettront demain de mieux éclairer ce trait, tant au niveau des mécanismes neuronaux impliqués qu’au niveau de son origine ou de son association avec d’autres troubles.
La sensibilité élevée, ou hypersensibilité, peut donc être un atout précieux ! Loin d’être un trouble mental, elle est un trait dont le rôle dans les mécanismes d’adaptation à l’environnement est primordial. La richesse de ses implications évolutives, médicales, sociales s’esquisse ainsi dans les nombreux travaux en cours, en psychologie, biologie génétique et en neurosciences – de quoi déjà permettre aux individus concernés de passer outre les jugements souvent négatifs dont ils sont encore trop souvent l’objet.
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