Le mercredi 14 avril, la décision de la Cour de cassation consécutive à l’assassinat de Sarah Halimi semait la stupéfaction. L’auteur d’un crime antisémite commis sous l’emprise de la drogue ne serait pas condamné, parce qu’il ne serait pas jugé. Dans la foulée de cette décision, le chef de l’État, qui avait déjà évoqué « un besoin de procès », annonçait par la voix de son ministre de la justice une réforme imminente de l’irresponsabilité pénale des fous.
Ce principe, qui a motivé une décision judiciaire perçue comme scandaleuse par une partie de l’opinion, est pourtant un principe essentiel du droit et de la morale de tradition romaine, tels qu’ils prennent forme dans l’Antiquité et dont notre code pénal est le dernier héritier.
Faire retour sur son moment fondateur est à la fois un moyen de mieux le comprendre et de constater qu’il a toujours suscité frictions politiques et révoltes intellectuelles.