À Mérignac, à Hayange, l’actualité nous rappelle tous les jours ou presque le drame du féminicide, dont ont été victimes au moins 90 femmes en France pour la seule année 2020. Si le terme s’est aujourd’hui fait une place dans le débat public, pour qualifier des meurtres de femmes parce qu’elles sont femmes, il a mis du temps à s’imposer.
Le mot féminicide est entré pour la première fois dans un dictionnaire français, Le Petit Robert, en 2015, et a été hissé sur le podium de la lexicographie en 2019, devenant le mot de l’année, mais la réalité qu’il décrit ne date pas du XXIᵉ siècle.
Pendant des siècles, il a été occulté par les termes « crime passionnel », « drame de la séparation », « tragédie conjugale » ou encore « drame de la jalousie », autant d’expressions qui ont contribué à dédouaner les auteurs de crime et à ignorer que l’immense majorité des victimes étaient des femmes.